Maurice Duplessis

































































































































Maurice Duplessis

Illustration.
Fonctions
16epremier ministre du Québec
26 août 1936 – 8 novembre 1939
(3 ans, 2 mois et 13 jours)
Lieutenant-gouverneur

Ésioff-Léon Patenaude
Prédécesseur

Adélard Godbout
Successeur

Adélard Godbout
30 août 1944 – 7 septembre 1959
(15 ans et 8 jours)
Lieutenant-gouverneur

Eugène Fiset
Gaspard Fauteux
Onésime Gagnon
Prédécesseur

Adélard Godbout
Successeur

Paul Sauvé
Procureur général du Québec
26 août 1936 – 8 novembre 1939
Prédécesseur

Charles-Auguste Bertrand
Successeur

Wilfrid Girouard
30 août 1944 – 7 septembre 1959
Prédécesseur

Léon Casgrain
Successeur

Antoine Rivard
Biographie
Nom de naissance
Maurice Le Noblet Duplessis
Date de naissance
20 avril 1890
Lieu de naissance

Trois-Rivières, Canada
Date de décès

7 septembre 1959(à 69 ans)
Lieu de décès

Schefferville, Canada
Nationalité

Canadienne
Parti politique

Parti conservateur (1927 - 1935)
Union nationale (1935-1959)
Père

Nérée LeNoblet Duplessis
Mère
Berthe Genest
Fratrie
Jeanne, Étiennette, Gabrielle, Marguerite
Diplômé de

Université Laval de Montréal
Profession

Avocat, politicien
Religion

Catholicisme




Maurice Duplessis
Premiers ministres du Québec

Maurice Le Noblet Duplessis est un avocat et un homme politique québécois né le 20 avril 1890 à Trois-Rivières et mort le 7 septembre 1959 à Schefferville. Il fut premier ministre du Québec de 1936 à 1939, et de 1944 à 1959.


Fondateur et chef du parti politique conservateur l'Union nationale, il forgea sa réputation en démasquant la mauvaise conduite et le trafic d'influence du premier ministre libéral Louis-Alexandre Taschereau. En même temps, on se souvient de lui pour les manœuvres douteuses, endémiques dans son gouvernement [1].


Il défendait avec ardeur les droits de sa province face au gouvernement fédéral, mais réprimait certains droits civiques. Une intelligentzia commence à s'opposer à Duplessis, dont la revue Cité libre, magazine fondée en 1950, où œuvrent des intellectuels québécois tels que Gérard Pelletier et Pierre Elliott Trudeau.


Ainsi la Révolution tranquille des années 1960 aurait pris racine dans le mécontentement général à l'égard des politiques et pratiques du gouvernement Duplessis, pendant cette période de « Grande Noirceur » après laquelle la majorité francophone québécoise abandonna son héritage religieux.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Origine familiale


    • 1.2 Jeunesse et études


    • 1.3 Débuts professionnels et entrée en politique


    • 1.4 Vie politique


      • 1.4.1 Des campagnes à l’américaine au Québec


        • 1.4.1.1 Visibilité et populisme


          • 1.4.1.1.1 Messages et discours








    • 1.5 Postérité et héritage politique


    • 1.6 Vie personnelle




  • 2 Notes et références


  • 3 Bibliographie


  • 4 Voir aussi


    • 4.1 Articles connexes


    • 4.2 Liens externes







Biographie |



Origine familiale |


Maurice Le Noblet Duplessis vient au monde à Trois-Rivières, le 20 avril 1890. Il est le fils de Nérée LeNoblet Duplessis[2], avocat, juge de la Cour supérieure et député conservateur à l'Assemblée législative, et de Berthe Genest. Son père provient d’une famille de cultivateurs de Yamachiche, village du comté de Saint-Maurice, tandis que sa mère est la fille de Laurent-Ubald Genest, greffier de Trois-Rivières, et d’une dénommée MacCallum de Montréal, aux ascendances écossaise et irlandaise.


À la fin du XIXe siècle, les Duplessis de Trois-Rivières sont des habitués des milieux politiques et religieux de la région. Plus particulièrement, on les retrouve dans les cercles des sympathisants conservateurs et ultramontains. Des assemblées politiques sont régulièrement tenues à leur domicile et on y débat des différentes affaires publiques du moment. Parmi les invités, on retrouve de nombreuses figures influentes de l'époque, telles que Louis-Olivier Taillon, Edmund James Flynn, Joseph-Mathias Tellier, Louis-Philippe Pelletier et Thomas Chapais. Le père Nérée Duplessis, un homme très croyant, est un collaborateur de longue date de l’évêque de Trois-Rivières, Mgr Laflèche, agissant notamment à titre de conseiller juridique pour l'évêché de Trois-Rivières. Les liens qui unissent les hommes sont très étroits, et lorsque Nérée Duplessis décide de se présenter comme candidat conservateur dans Saint-Maurice en 1886, Mgr Laflèche lui donne son appui avec enthousiasme. Il le désigne comme son « homme de confiance à l’Assemblée législative »[3]. C'est au cours d'un discours tenu devant une assemblée de partisans, pendant la campagne électorale de 1890 que Nérée Duplessis apprend la naissance de son fils, mis au monde par le docteur Éphrem Panneton, un ami de la famille. L'enfant est baptisé quelques mois plus tard par Mgr Laflèche en personne, et il sera appelé Maurice – prénom choisit par le père, en l’honneur de sa circonscription électorale de Saint-Maurice[4].



Jeunesse et études |


Maurice Duplessis grandit dans le quartier Ste-Cécile à Trois-Rivières (quartier, d'ailleurs, dans lequel il fera plusieurs de ses discours électoraux, entre autres à l'aréna Laviolette, jadis situé sur la rue Ste-Cécile), dans un foyer modeste, sobre et pieux. Seul garçon de la famille, il était le second de cinq enfants. Son père était un chef de famille bienveillant mais distant, « attitude qui, en ces temps et lieux, était considérée propre aux affaires de l'Église, de l'État, de la famille et des corporations »[5]. En 1898, il quitte sa ville natale pour aller étudier à Montréal, au collège Notre-Dame, alors tenu par les religieux de Sainte-Croix. Le jeune garçon fait la connaissance du frère André, qui en retour se prend d’affection pour lui[6]. C’est à son contact que Duplessis développe son culte de saint Joseph – une dévotion personnelle qu’il conservera d’ailleurs toute sa vie et qui influencera ses choix politiques. Excellent élève et vif d’esprit, il remporte régulièrement des prix et des distinctions en français, en histoire, en latin et en philosophie. Pourtant, malgré ses brillants résultats et son caractère studieux, il n’en était pas moins taquin et espiègle. En effet, il jouait volontiers des tours à ses camarades, pour la plupart des fils de cultivateurs, mais aussi à ses sœurs, cachant leurs vêtements, leurs oreillers, attachant des lits de manière à s'écrouler dès qu'on s'y couchait, lançant des seaux d'eau, des tartes, des petits pains et d'autres projectiles bien connus des écoliers[7].


En 1902, il est transféré au Séminaire de Trois-Rivières pour suivre son cours classique. Son intérêt pour la politique se manifeste très tôt, apprenant par cœur des dates, des résultats et des faits de la politique québécoise et canadienne. Il se démarque dans les débats de classes et en rhétorique. Pendant son adolescence, jusqu'au début de la vingtaine, il se préparera à la vie publique en aidant à l'organisation politique, de circonscription et de clientèle électorale avec J.A. Barrette, député conservateur dans Berthier[8]. Il suit aussi son père dans ses campagnes électorales et dans ses assemblées un peu partout à travers la région. Duplessis manifeste alors un intérêt pour les aspects plus pratiques et moins théoriques de la politique. Toutefois, même si la vie publique était attrayante, l'influence du frère André se fit sentir chez Duplessis et il se sentit attiré vers l'Église. Toutefois, les rigueurs de la soutane lui paraissaient trop contraignantes, et il avouera de lui-même, en se confiant à sa secrétaire, quelques années plus tard : « le sacerdoce, c'est trop pour moi »[9].


Au début du XXe siècle, un engouement nationaliste traverse le Québec et la popularité de figures politiques telles qu'Henri Bourassa et Wilfrid Laurier se fait ressentir partout. Trois-Rivières et Duplessis n'y sont pas insensibles. C'est ainsi que, fortement influencé par sa famille et cette vague d'effervescence politique, Maurice Duplessis suit les traces de son père et s'engage vers le droit. À l’automne 1910, il s’inscrit donc à la faculté de droit de l’Université Laval à Montréal (l'actuelle Université de Montréal). Cette voie, à l'époque, était le tremplin traditionnel vers la politique mais aussi vers les affaires. Pendant ses études, il se démarque par sa vivacité, son sens de la répartie, son franc-parler et son entregent[10]. Pour faire son stage requis par la loi, son père le présente à Rodolphe Monty et Alfred Duranleau, deux conservateurs, nationalistes et amis de la famille.



Débuts professionnels et entrée en politique |




Maurice Duplessis, avocat, 1938.


Duplessis est reçu avocat le 14 septembre 1913. Il retourne ensuite dans sa ville natale pour pratiquer le droit. Il s’associe alors à son père pendant peu de temps, jusqu'à ce que celui-ci soit nommé juge le 15 juin 1914, puis il ouvre son propre bureau sur la rue Hart, derrière la demeure paternelle, avec son associé Édouard Langlois, un ancien camarade du Séminaire et maintenant mari de sa sœur Gabrielle[11]. Plutôt occupé par les affaires de droit civil que de droit criminel, Duplessis développe sa clientèle parmi les petites gens. Rapidement, il se fait une réputation d'avocat compétent, préparant ses causes consciencieusement, attirant une large clientèle grâce à ses plaidoyers efficaces. Sociable et dynamique, parcourant la ville à bord de sa voiture de luxe de marque Winton (achetée à crédit, au grand désarroi de son père), Duplessis devient vite une figure populaire à Trois-Rivières[12]. Il s'impliqua dans les activités sociales de son milieu (notamment en s'occupant d'une équipe de baseball locale) et devint un habitué des tavernes à la mode.


Maurice Duplessis se présente une première fois comme candidat conservateur dans Trois-Rivières, à l'élection générale québécoise de 1923, tentant de déloger le libéral Louis-Philippe Mercier, récemment élu deux ans auparavant. Mercier mène une campagne féroce, jouissant d'une organisation libérale bien rodée, dirigée par son mentor, l'ancien maire de Trois-Rivières, Jacques Bureau. Les deux candidats se serrent d'assez près, mais Mercier est finalement élu par 1612 voix contre 1328 pour Duplessis. Ironiquement, le 25 avril suivant, Etiennette Duplessis épouse Édouard Bureau, fils de Jacques.


Puis, lors de l'élection de 1927, Duplessis est prêt à se battre à nouveau. Cette fois, il a tout préparé et ne laisse rien au hasard. Son organisateur est Robert René, un marchand de chaussures « auquel on reconnaît du jugement et même de la psychologie »[13]. Aidé par sa mémoire exceptionnelle des noms et des visages, il visite toutes les familles. Après une campagne serrée lui permettant de recueillir des appuis dans de nombreuses familles ouvrières et bourgeoises, il est finalement élu à 2 622 voix contre 2 496 pour son adversaire libéral Mercier. Sa majorité est faible – 126 voix – mais il s'agit de la première fois en 27 ans qu'un candidat conservateur réussit à remporter la victoire dans cette circonscription, considérée jusqu'alors une « forteresse libérale »[14].


Il sera réélu à 3 812 voix contre 3 771 pour son adversaire libéral Philippe Bigué – une majorité de seulement 41 voix – lors de l'élection de 1931[15].



Vie politique |




Maurice Duplessis s'adressant à la foule lors de la campagne électorale de 1952.


Après la démission de Camillien Houde, en 1932, le caucus conservateur choisit Duplessis pour être chef de l'opposition. Il fut élu chef du parti lors du congrès de 1933, défaisant Onésime Gagnon.


Deux semaines avant l'élection provinciale de 1935, il créa une coalition avec l'Action libérale nationale (ALN), un parti de libéraux réformistes dissidents et de nationalistes qui avaient claqué la porte du Parti libéral du Québec. Bien qu'il perdît cette élection, Duplessis réussit à exploiter un scandale de favoritisme (on disait à l'époque « patronage ») impliquant la famille du premier ministre Louis-Alexandre Taschereau pour obliger ce dernier à démissionner. L'ALN et les conservateurs avaient déjà formellement fusionné en un seul parti, l'Union nationale.


Duplessis mena l'Union nationale à la victoire lors de l'élection d'août 1936, mettant fin à 39 années consécutives de règne libéral. Le premier gouvernement de Duplessis fut défait aux élections de 1939, une élection-surprise déclenchée le 23 septembre 1939, qui s'apparenta à un référendum contre une possible conscription comme en 1917 qui mena à la Crise de la conscription (1917). Le premier ministre pensa exploiter le refus du Québec à la participation canadienne outre-mer à la Seconde Guerre mondiale. Mais le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King et son lieutenant politique québécois Ernest Lapointe venait de leur promettre, que la conscription ne serait pas imposée. Lapointe aida Mackenzie King à rédiger sa politique contre la conscription pour le service outre-mer en 1939 et sa campagne électorale aida à battre le gouvernement Duplessis en 1939. Duplessis, refusant de soumettre ses textes à la censure fédérale, ne put utiliser la radio et fit plutôt sa campagne par des assemblées publiques. En 1942, un référendum pancanadien imposa la conscription et déclencha la Crise de la conscription (1944).


Duplessis fut reporté au pouvoir en 1944. Il le conserve durant les quinze années suivantes, jusqu'à sa mort ; on l'appelait simplement « le Chef » (parfois « le Cheuf »). Au total, il a été député pendant neuf mandats consécutifs et premier ministre durant cinq mandats, les quatre derniers étant consécutifs. Après lui, il s'est écoulé presque 50 ans avant qu'un parti politique ne réussisse à remporter trois mandats consécutifs lors d'élections provinciales québécoises, soit les libéraux de Jean Charest.


Les gouvernements de Duplessis furent caractérisés par l'usage généralisé du trafic d'influence, la lutte Anticommunisme, l'emploi de la manière forte contre les syndicats; toutefois, les autres provinces canadiennes utilisaient des méthodes semblables, avec la Section 98 du Code criminel (Canada) depuis la Grève générale de Winnipeg du 15 mai au 25 juin 1919. Duplessis avait une machine électorale qui semblait invincible. Son initiative anticommuniste la plus célèbre fut la Loi protégeant la province contre la propagande communiste[16], surnommée « la loi du cadenas ». L'Union nationale jouissait souvent de l'appui actif de l'Église catholique romaine dans les campagnes électorales.




La statue de Maurice Duplessis à côté de l'Hôtel du Parlement, à Québec. L'œuvre, commandée à Émile Brunet par Paul Sauvé, le successeur de Duplessis, fut livrée en 1960 au gouvernement libéral de Jean Lesage et demeura entreposée durant près de 20 ans, avant d'être dévoilée en 1977.


Ce qui caractérise le règne de Duplessis, c'est la naissance d'un mouvement d'affirmation de la majorité francophone qui réclamait un contrôle plus important sur l'économie et la vie intellectuelle et artistique du Québec. Ce mouvement mena entre autres à la montée du syndicalisme et au développement d'une vie intellectuelle qui permettra la révolution tranquille lorsque le pouvoir politique changera de main. L'opposition de Duplessis à ces changements, son insistance à museler les syndicats et son manque d'ouverture envers les revendications des francophones qui aspirent à contrôler leur destinée, comme celles qui sont résumées dans le manifeste du Refus global (9 août 1948), feront de lui la bête noire des réformateurs. La révolution tranquille, qui cristallisera ces revendications dans la création d'institutions nouvelles et dans un changement en profondeur de l'ensemble de la société, cristallisera aussi un ressentiment des intellectuels envers Duplessis. Ses alliés resteront aussi stigmatisés, puisque désormais ce sera la gauche qui pourra profiter du nationalisme, que le clergé perdra rapidement non seulement son contrôle sur l'éducation francophone et sur les hôpitaux, mais aussi ses fidèles, puisque les églises seront rapidement désaffectées, et qu'enfin la minorité anglophone perdra son monopole sur l'économie du Québec.



Des campagnes à l’américaine au Québec |


Maurice Duplessis a changé la manière de percevoir le marketing politique au Québec. Un peu à la manière de Dwight D. Eisenhower aux États-Unis, l’Union nationale utilisait des « campagnes à l’américaine » pour faire élire Maurice Duplessis. Les campagnes à l’américaine se caractérisent en cinq volets que Duplessis appliquait: des méthodes de communication fortement personnalisées, le recours à des professionnels de la communication, des décisions stratégiques précédées d’études de marché, un recours aux médias de masse ainsi qu’aux techniques publicitaires réputées les plus performantes puis finalement, des moyens financiers de plus en plus considérables[17].


D’abord, entre 1930 et 1960, l’image de Duplessis était partout au Québec. En fait, le personnage était littéralement plus grand que son parti. Non seulement Duplessis était au-devant du parti qu’il représentait sur les affiches ou les publicités, mais aussi dans ses discours. Autrement dit, les gens n’étaient pas invités à voter pour l’Union nationale, mais plutôt pour Maurice Duplessis. Dès 1939, sur les affiches électorales, il n’était pas inscrit « Union nationale », mais « Duplessis »[18]. Le parti pensait que le nom du chef frappait plus fort que le nom du parti.


Dans le marketing politique, les stratégies employées nécessitent plusieurs personnes qui ont comme travail d’étudier l’électorat, d’influencer les masses et projeter une bonne image d’un candidat. C’est au tournant des années 1940 que Maurice Duplessis a construit sa garde rapprochée et s’est entouré de trois personnes qui ont été déterminantes pour sa carrière; Joseph-Damase Bégin, qui s’occupait de l’organisation centrale de la campagne, Paul Bouchard, qui agissait à titre de directeur de la propagande et Bruno Lafleur, qui était à la fois publiciste, documentaliste et rédacteur. Ensemble, ils ont mis de l’avant une propagande « aussi massive et dynamique, aussi simple et aussi complète, aussi efficace que moderne »[19]. De plus, il y avait une trentaine de personnes qui travaillaient sur les publicités du chef.


Maurice Duplessis et son équipe n’utilisaient pas les sondages. Ce qui a aidé l’équipe de Duplessis à avoir le dessus sur ses adversaires en matière d’étude de marché, en 1956 par exemple, est que Bruno Lafleur a eu accès aux données portant sur tous les foyers de tous les comtés, le pourcentage d’entre eux qui avaient la télévision et ceux qui captaient la station CFCM-TV[17]. De plus, Duplessis organisait des rassemblements pour rencontrer les gens, mais aussi parce que ça lui permettait de constater l’appui qu’il avait et de quoi avait l’air son électorat. Plusieurs auteurs, comme Lavigne et Melançon par exemple, s’entendent pour dire que Duplessis a remporté ses élections à cause de l’organisation et des stratégies que son équipe mettait en œuvre[20].


L’une des principales stratégies de Duplessis dépeinte par les experts était son utilisation des médias de masse. Dès 1936, 15 000 Catéchismes des lecteurs[21] ont été distribués lors des événements organisés par le parti et dans ces petits carnets, le programme et les qualités de l’Union nationale étaient mis de l’avant et le Parti Libéral du Québec était fortement critiqué. Outre la distribution du Catéchisme, les publicités du parti à la radio ont grandement contribué à la victoire de Duplessis. En fait, cette omniprésence et cette propagande radiophonique, qui était un message narratif professionnel dicté par des artistes populaires a permis de « percer le mur du silence »[22] solidifié par la presse qui avait un parti prix pour les Libéraux.


En 1939, puisque les quotidiens préféraient appuyer le Parti Libéral, les Unionistes ont agi de manière autonome et c’est dans ce contexte que les premières brochures électorales de l’Union nationale ont vu le jour. Ces brochures sont devenues le Message aux électeurs, qui informaient le public des idées et des convictions de Duplessis.


En 1940, l’Union nationale a conçu son propre hebdomadaire, Le Temps, ce qui a permis au parti d’adresser ses idées à l’électorat par un canal que seul lui contrôlait. Le parti parvenait à distribuer entre 500 000 et 600 000 exemplaires du journal Le Temps[23].


Le vent a tourné en 1944 alors qu’en plus de continuer à produire des brochures, l’équipe de Duplessis s’est associée à plusieurs quotidiens comme Le Devoir, Le Montréal-Matin, L’Action catholique et Le Nouvelliste.


En 1948, chaque comté avait une brochure personnalisée, tout dépendant des besoins spécifiques de la région et c’est cette même année que l’équipe de Duplessis a commencé la production de films de propagande qui étaient présentés dans différents cinémas.


En 1952, l’Union nationale a innové en mettant le visage de Duplessis et les slogans du parti sur des panneaux-réclames placés sur le bord des routes. Le parti est aussi parvenu à avoir trois pages de publicité dans tous les quotidiens montréalais.


Puis, lors de sa dernière campagne en 1956, la publicité de Duplessis a traversé les frontières et s’est retrouvée sur 28 pages du New York Times[24]. De plus, Duplessis est sur la première édition de l’Almanach Éclair. La publicité par l’objet a aussi commencé à se développer. Duplessis se retrouvait donc sur des drapeaux, des insignes, des crayons et des autocollants. Lors de cette campagne, l’Union nationale a acheté de la publicité dans 231 émissions de radio montréalaise, 76 à Québec et quelques-unes à Jonquière et Rimouski pour présenter des clips publicitaires[25]. Au départ, Duplessis n’était pas en faveur de la publicité, mais son organisateur de campagne, Joseph-Damase Bégin, l’a vite convaincu que les campagnes électorales se gagnaient dorénavant dans les médias. Tout au long de sa carrière, l’équipe de Duplessis a vendu le chef du parti comme une véritable marque commerciale.


Finalement, pour l’équipe de Duplessis, l’argent n’a jamais été un problème, parce qu’elle avait un grand budget. Selon les statistiques mises de l’avant par le texte de Lavigne et Cantin, le parti de Duplessis a dépensé trois millions de dollars lors de la campagne de 1948, cinq millions en 1952 et neuf millions en 1956. Selon le journaliste Pierre Laporte, lors de cette dernière campagne, l’Union nationale aurait dépensé 2 016 500 dollars en publicité, faisant une moyenne d’argent dépensé par candidat unioniste de 23 000 dollars, comparativement à 4 000 dollars par candidat pour le Parti Libéral du Québec[17].



Visibilité et populisme |

Tout au long de sa carrière politique, l’équipe de Duplessis s’est assurée qu’il conserve une bonne image. La stratégie employée a donc été de mettre le visage et les slogans de Duplessis un peu partout dans le quotidien des gens. Par exemple, des photographies ou des dessins représentant le chef de l’Union nationale se retrouvaient sur les bouteilles de lait, les verres, les casse-têtes et les boîtes de cigarettes[26]. Justement, Duplessis avait fait distribuer dans les écoles 250 000 casse-têtes à son effigie en 1956[27]. Au-delà du fait de voir l’image de Duplessis pendant les campagnes, les électeurs avaient l’opportunité de le rencontrer régulièrement. Ces stratégies populistes étaient fortement employées par l’équipe de Duplessis. Pour eux, la relation et la proximité qu’entretenait Duplessis avec ses électeurs étaient très importantes. Il n’était pas rare qu’il assiste à des baptêmes, des naissances ou des mariages. Dans le cadre de cette stratégie populiste employée par Duplessis, ce dernier se permettait de tutoyer ses électeurs. Autrement dit, Duplessis utilisait « l’image de l’homme commun »[28]. À plusieurs reprises lors de ses campagnes, Duplessis était présenté plus comme un homme, un citoyen, qu’un politicien. Très discret sur sa vie privée, Duplessis se disait « marié à sa province »[29]. C’est pourquoi des auteurs comme Boily décrivent Duplessis comme étant le parfait exemple d’un leader populiste, en expliquant que Duplessis encourageait le développement de l’agriculture, se vantait que l’élite politique régnait avec la corruption et que ce n’était pas son cas et c’est pourquoi les électeurs se sentaient importants à travers ses discours[28].



Messages et discours |

Maurice Duplessis accordait justement beaucoup d’importance à ses discours. Ceux-ci abordaient des sujets classiques qui concernaient les Québécois de l’époque, comme l’agriculture, le développement rural, les possibilités d’emplois, la taxation, l’autonomie et le patriotisme. Les qualités de Duplessis en tant qu’homme d’État étaient mises de l’avant, mais les discours duplessistes portaient aussi en grande partie sur ce qu’il reprochait à ses adversaires. Par exemple, lors d’un discours en novembre 1935, Duplessis a dit : « Sous le régime Taschereau, les octrois de l’agriculture n’ont pas été accordés en fonction de l’intérêt agricole, mais en fonction du patronage et des intérêts électoraux. »[30] Aussi, lors d’un discours en octobre 1939 : « Je dis au peuple de la province de Québec : méfiez-vous d’eux, méfiez-vous de leurs promesses. »[31] Plus Duplessis prenait de l’expérience, plus ses discours étaient concentrés sur sa personne : « Mes amis de Trois-Rivières, vous me connaissez, vous m’avez vu grandir, vous connaissez mes défauts, vous connaissez quelques qualités que je peux avoir, vous savez ce que je peux faire » (juin 1956)[32]. De plus, au cours de sa carrière, pour marquer les esprits, attirer l’attention et améliorer sa propagande populiste, Duplessis a utilisé plusieurs slogans notables : « Redevenons justes et honnête » (1936), « Soyons maîtres chez nous » (1939), qui a inspiré le célèbre « Maitres chez nous » des Libéraux de Jean Lesage en 1962, « Ne prenez pas de chance! Votez pour l’Union nationale et ses candidats » (1944), « Les Libéraux donnent aux étrangers; Duplessis donne à sa province » (1948), « Laissons Duplessis continuer son œuvre » (1952) et « Avec Duplessis, c’est le progrès » (1956)[33].   


Duplessis fit une de ses contributions les plus durables au Québec le 21 janvier 1948, avec l'adoption par décret du drapeau du Québec, le fleurdelisé, qui remplaça l'Union Jack au sommet de l'hôtel du Parlement.


Duplessis est mort en fonction à Schefferville le 7 septembre 1959 lors d'une visite à la Compagnie Iron Ore du Canada. Il portait un grand intérêt au développement minier dans cette région du nord du Québec. Paul Sauvé lui succéda comme chef de l'Union nationale et premier ministre. Par la suite, la société québécoise fut balayée par un vent de changement socioculturel, s'éloignant de ses politiques conservatrices centrées sur l'Église pour se diriger vers un État-providence hautement laïcisé et socialement libéral, phénomène qu'on a appelé la Révolution tranquille.



Postérité et héritage politique |




Monument funéraire de Maurice Duplessis dans le cimetière Saint-Louis à Trois-Rivières.


La période de son règne est appelée « la Grande Noirceur » par ses adversaires. Le contexte social du Québec était alors, comme il l'a été dans les décennies qui ont précédé la révolution tranquille, très hiérarchisé, puisqu'on pouvait distinguer une masse de travailleurs généralement francophones d'une classe dirigeante industrielle composée d'anglophones. À cela s'ajoutait un clergé qui avait l'hégémonie sur les écoles et universités de langue française, ainsi que sur les soins de santé.


Bien que le jugement de l'histoire ait souvent été dur envers Duplessis, certains font valoir qu'il présida à une longue période d'une forte croissance économique et a déposé 15 budgets équilibrés consécutifs, ce qui n'était pas difficile, considérant qu'il y avait peu de services publics. Malgré tout, il créa L’Office du crédit agricole du Québec en 1937 qui a pour mandat principal de garantir des prêts octroyés aux agriculteurs. L’Office devient la Société de financement agricole en 1993 et, en 2001 est devenu la Financière agricole du Québec un programme de Crédit agricole pour aider les agriculteurs à agrandir leurs exploitations, moderniser leurs équipements et favoriser l'émergence de nouvelles productions. Quant à son époque qui concerne Hydro-Québec elle est plutôt restée dans l'ombre[34]. En 1945 il dépose le projet de loi 45 qui transforme la société d'état d'Hydro-Québec en Organisme du gouvernement; laquelle verse ses profits directement pour administration par la province pour réinvestissement dans des achats ou constructions de nouvelles centrales, barrages ou améliorer les services sociaux, l'éducation et les soins de santé[35]. Duplessis voit Hydro-Québec comme un bien qui appartient au peuple. Le ministère des Ressources hydrauliques est créé en 1945, devenu l'actuel Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. En septembre 1951, son gouvernement accorde par décret la concession de la force hydraulique de la rivière Betsiamites à Hydro-Québec, au grand dam de la Shawinigan Water and Power Company, qui avait des projets sur les rivières de la Côte-Nord. La construction d'un village nommé Labrieville, fut débutée en juin 1953 pour loger les travailleurs pour les barrages de Centrale Bersimis-1 (1956) et Centrale Bersimis-2 (1959). Au début de l’année 1956 les pouvoirs hydrauliques de la Rivière aux Outardes et de la Rivière Manicouagan sont transférées à Hydro-Québec[36]. La puissance électrique installée lors de la première nationalisation en 1944, qui était de 616 MW, avait augmentée à 2906 MW en 1959 et atteigneait 3675 MW avec la fin des travaux de la Centrale de Carillon (753 MW) et la troisième phase de la centrale de Beauharnois en 1962. Bien des grand projets et réalisations qui semblent apparus en 1960 comme par magie durant la soi-disant Révolution tranquille étaient en marche depuis des décennies. L'Office de l'électrification rurale fut aussi créé en 1945 pour favoriser l'électrification rurale par l'entremise de coopératives d'électricité. Demandé depuis 1928 par les spécialistes de la question agricole, par l'Union catholique des cultivateurs (U.C.C), (devenu aujourd'hui Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), et par diverses instances politiques, l'Office répondait à un besoin pressant des régions du Québec, l'accès aux ressources hydro-électriques essentielles à la modernisation de l'agriculture québécoise.


Le trafic d'influence systématique de son gouvernement est légendaire, mais celui-ci ne différait pas tellement de ce qui se passait sous les libéraux de Taschereau dans les décennies précédentes ; Duplessis ne s'est jamais enrichi personnellement, et il mourut endetté.



Vie personnelle |



Duplessis ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants. Toutefois, il n'a pas été célibataire toute sa vie. En effet, comme le rapporte Conrad Black dans sa biographie :



« pendant la première Guerre mondiale, Duplessis fit une cour assidue à Augustine Delisle, fille d'un marchand de charbon prospère. Il est probable qu'ils auraient fini par se marier, n'eût été de la famille Duplessis, y compris les tantes, qui désapprouvaient un mariage l'unissant à une famille de commerçants. Finalement, et non sans amertume, Duplessis déféra aux souhaits de sa famille. Mais par la suite, à chaque fois qu'il mentionnait certains de ses parents, il le faisait d'une façon sarcastique et mordante qui laissait poindre son ressentiment. À compter de ce jour, il sembla avoir pris la décision de ne jamais se marier. Personne n'a souvenance et rien n'indique que, parmi ses nombreuses relations féminines, il y eut jamais la moindre possibilité d'un mariage[37]. »



Il est toutefois resté un homme de famille et fut très proche de ses sœurs, beaux-frères, neveux et nièces. Il eut divers problèmes de santé, notamment du diabète. Bien qu'il ne fut pas le seul homme public de son temps à en souffrir, il eut aussi des problèmes d'alcoolisme pendant une bonne partie de sa vie. C'est en 1943 qu'il cessa définitivement de boire de l'alcool.


Pour s’occuper dans ses loisirs, Duplessis aimait particulièrement les sports. Il assistait régulièrement aux parties des Canadiens et écoutait à la radio les parties de baseball des Yankees de New York durant les séries mondiales. Peu actif physiquement, il aimait toutefois jouer au croquet et entraînait même une équipe de baseball à Trois-Rivières.


Malgré l'image publique qu'il donnait de lui-même et certaines rumeurs qui ont persisté longtemps, même après sa mort, Duplessis était aussi un amateur d'opéra et de lecture. S'il aimait en particulier les ouvrages sur l'histoire et la politique, il lisait aussi les grands auteurs classiques de la littérature française et anglaise dont Rudyard Kipling, Tennyson et Shakespeare[38]. Enfin, plus tard dans sa vie, il développa un goût pour la peinture et deviendra un collectionneur de tableaux. À son décès, sa sœur Jeanne-L. Balcer-Duplessis hérite de la collection du premier ministre. Elle cède au gouvernement provincial plusieurs œuvres d'art contre la remise des droits de succession et aussi pour rendre hommage à son frère. C'est le Musée du Québec qui hérite d'une grande partie de sa collection de peintures. On y retrouve des œuvres de Clarence Gagnon, Cornelius Krieghoff, Joseph Mallord William Turner, Charles Jacque, Johan Barthold Jongkind, etc.[39]



Notes et références |




  1. Rémi Nadeau, « Il y a 50 ans, Duplessis s'éteignait », Le Soleil,‎ 6 septembre 2009(lire en ligne)


  2. Selon les recherches de l'historien Marcel Trudel, son ancêtre paternel en ligne directe, Jean-Baptiste Duplessis, était l'esclave Mascoutin de Louis Gastineau Duplessis.


  3. Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, t.1, p. 14.


  4. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 15.


  5. Conrad Black, Duplessis t.1, p. 15.


  6. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 17.


  7. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 21. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 23.


  8. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 25.


  9. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 27.


  10. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 26. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 30.


  11. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 29.


  12. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 30-32.


  13. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 56.


  14. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 57.


  15. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 96.


  16. (1 George VI c. 11).


  17. a b et cAlain Lavigne et Andréanne Cantin, « Des campagnes électorales à l’américaine sous Duplessis », Bulletin d’histoire politique, vol. 24, no 1,‎ 2015


  18. Lavigne 2012, p. 43


  19. Alain Lavigne, « Le marketing électoral de Maurice Duplessis à René Lévesque », Bulletin d’histoire politique, vol. 23, no 2,‎ 2015


  20. René Durocher, « Maurice Duplessis et sa conception de l’autonomie provinciale au début de sa carrière politique », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 23, no 1,‎ 1969


  21. Lavigne 2012, p. 38


  22. Lavigne 2012, p. 34


  23. Ibid. 71.    


  24. Ibid. 130.    


  25. Ibid. 142.    


  26. Jean-François Nadeau, « Duplessis, sa publicité, sa violence », Le Devoir,‎ 2012


  27. Benoît Melançon, « Alain Lavigne, Duplessis, pièce manquante d’une légende. L’invention du marketing politique, Québec, Septentrion, 2012, 194 p. Illustré. (Préface de Denis Vaugeois.) », Recherches sociographiques, vol. 53, no 3,‎ 2012


  28. a et bFrédéric Boily, « Le duplessisme ou le populisme inachevé », Politique et Sociétés, vol. 21, no 2,‎ 2002


  29. « Richard Jones, Duplessis et le gouvernement de l’Union nationale », 2005(consulté le 8 octobre 2017)


  30. Maurice Duplessis, Maurice Duplessis vous parle: discours, Québec, Société du patrimoine politique du Québec maison d'édition, 2009, p. 107


  31. Duplessis, Maurice, Denis Monière, et Société du patrimoine politique du Québec. Ibid. 116.


  32. Duplessis, Maurice, Denis Monière, et Société du patrimoine politique du Québec. Ibid. 145.    


  33. Lavigne 2012


  34. HYDRO-QUÉBEC et l’état québécois 1944-2005 par Stéphane Savard. p.20


  35. Duplessis, son milieu, son époque. Xavier Gélinas et Lucia Ferretti. p.179-180


  36. HYDRO-QUÉBEC et l’état québécois 1944-2005 par Stéphane Savard. p.45


  37. Conrad Black, op. cit., t.1, p. 31.


  38. Robert Rumilly, op. cit., t.1, p. 30.


  39. Musée du Québec., La collection Duplessis, Musée du Québec, 1991(ISBN 2551126002, OCLC 24540448, lire en ligne), p. 19



Bibliographie |




  • Maurice Duplessis, grand canadien : biographie du premier ministre de la province de Québec, S.l., s.n., 1948. 32 p.


  • Denys Arcand, Pierre Latour (éd.), Duplessis, texte intégral de la série télévisée, VLB Éditeur, 1978, 495 p.

  • André Benoît, Maurice Duplessis et le duplessisme, mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, 1983, 256 p.

  • Pierre Berthelot, Maurice Duplessis : Mises en récit d'un personnage historique, mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, 2014, 137 p.

  • Luc Bertrand, Maurice Duplessis, Montréal, Lidec, 2005, 62 p. Célébrités canadiennes; 105.


  • Conrad Black, Career of Maurice L. Duplessis as viewed through his correspondence, 1927-1939, mémoire de maîtrise, Montréal, Université McGill, 1973m 657 p.

  • Conrad Black, Monique Benoît (trad.), Duplessis, Montréal, Éditions de l'Homme, 1977, 2 vol. Tome 1 : L'Ascension, 487 p. Tome 2 : Le Pouvoir, 623 p.


  • Gérard Boismenu, Le duplessisme : politique économique et rapports de force, 1944-1960, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1981, 432 p..


  • Xavier Gélinas et Lucia Ferretti, Duplessis, son milieu son époque, Québec, Septentrion, 2010, 520 p..


  • Jacques Hébert, Duplessis, non merci!, Éditions du Boréal, Montréal, 2000, 206 p.


  • Claude Jasmin, Le patriarche bleu : Duplessis, Lanctôt Éditeur, Outremont, 1999, 148 p.

  • Richard Jones, Duplessis et le gouvernement de l'Union nationale, Ottawa, La Société Historique du Canada, 1983, 23 pp. Brochure historique no 35.


  • Pierre Laporte, Le vrai visage de Duplessis, Éditions de l'Homme, Ottawa, 1960, 141 p.


  • Alain Lavigne, Duplessis: pièce manquante d’une légende: l’invention du marketing politique, Québec, Septentrion, 2012.


  • Martin Lemay, À la défense de Maurice Duplessis, Préface de Mathieu Bock-Côté, Éditions Québec Amérique, 2016, 165 p.

  • Jonathan Livernois, La révolution dans l'ordre: Une histoire du duplessisme, Boréal, Montréal, 2018, 249 p.

  • Raymond Paradis, Nous avons connu Duplessis, Éditions Marie-France, Montréal, 1977, 93 p.

  • Leslie Roberts, Le Chef : une biographie politique de Maurice L. Duplessis. Traduit de l'anglais par Jean Paré. Montréal, Éditions du Jour, 1963, 195 p.


  • Robert Rumilly, Maurice Duplessis et son temps, Montréal, Fides, 1973, 2 vol. Tome 1 : 1890-1944, 722 p. Tome 2 : 1944-1959, 750 p.

  • Bernard Saint-Aubin, Duplessis et son époque, Montréal, La Presse, 1979, 278 p.



Voir aussi |



  • Duplessis, feuilleton télésérie en 1978


Articles connexes |




  • Gouvernement Maurice Duplessis (1)

  • Gouvernement Maurice Duplessis (2)

  • Orphelins de Duplessis

  • Premier ministre du Québec

  • Communisme au Québec

  • Politique au Québec

  • Liste des élections générales québécoises

  • Chronologie du Québec

  • Guillaume Guillemot Du Plessis-Kerbodot




Liens externes |




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  • Ressource relative à la vie publique : Assemblée nationale du QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata

  • Site Web de la Société Radio-Canada, archives slogan Maître chez nous

  • Maurice Duplessis, Répertoire du patrimoine culturel du Québec

  • Archives de Radio-Canada, Maurice Duplessis, le Chef
    Archives télévisuelles


  • L'Encyclopédie de L'Agora, Maurice Duplessis
    Bibliographie et sélection de sites web


  • Alain-G. Gagnon et Michel Sarra-Bournet. Duplessis. Entre la grande noirceur et la société libérale. Montréal: Les Éditions Québec/Amérique, 1997.
    Sélection d'articles en ligne


  • Pierre Berthelot, Maurice Duplessis : mises en récit d'un personnage historique, Montréal, Université de Montréal, 2014.

  • Michel Sarra-Bournet, « Duplessis, Maurice Le Noblet », dans Dictionnaire biographique du Canada], vol. 18, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 oct. 2017.













































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