Fistule anale
La fistule anale (ou ano-rectale) est l'apparition d'un conduit entre le canal anal et la peau, pouvant traverser le sphincter anal. Cette affection est généralement due à une infection locale à l'origine d'un abcès dont le contenu va progressivement s'extérioriser.
Le patient se plaint d'écoulements purulents que l'on voit sortir du conduit lors de la pression. Le traitement consiste en la résection chirurgicale du conduit pathologique.
Sommaire
1 Épidémiologie
2 Causes
3 Diagnostic
4 Traitement
5 Cas célèbre
6 Notes et références
Épidémiologie |
La prévalence est d'environ 0,01 % et la fistule anale est le plus souvent diagnostiquée chez l'adulte jeune, de sexe masculin[1].
Causes |
Elle est essentiellement infectieuse.
Plus rarement elle peut compliquer un cancer de l'anus, une radiothérapie locale, une maladie de Crohn[2].
Diagnostic |
Le trajet fistuleux peut être mis en évidence par une échographie, une IRM ou un scanner. L'échographie semble supérieure au scanner dans le diagnostic, mais le scanner permet de mieux visualiser les structures adjacentes[3]. L'IRM reste l'examen le plus fiable[4].
La fistulographie (injection d'un produit de contraste dans la fistule) n'est plus guère utilisée, car peu fiable[5].
La fistule peut être classée selon son trajet et l'atteinte du sphincter anal[6],[7].
Traitement |
Un patient asymptomatique ne nécessite aucun traitement[8].
Dans les autres cas, il est chirurgical, par ouverture de la fistule et nettoyage de l'infection, tout en tentant de respecter le sphincter anal.
Le risque principal de l'intervention est la survenue d'une incontinence anale et aucune technique employée ne se démarque sur ce point[9].
Cas célèbre |
Le roi Louis XIV souffrait d'une fistule anale qui fut opérée avec succès par le chirurgien Charles-François Félix en novembre 1686 après que celui-ci se soit entraîné sur 75 « fistuleux de Paris ». Il conçut pour l'occasion un bistouri « recourbé à la royale ». La guérison du roi donna lieu à diverses célébrations.
Notes et références |
(en) Kaye TL, O’Connor A, Burke D, Tolan DJ, A young woman with recurrent perianal sepsis BMJ, 2015;350:h1969
(en) Schwartz DA, Loftus EV Jr, Tremaine WJ et al. « The natural history of fistulizing Crohn’s disease in Olmsted County, Minnesota » Gastroenterology, 2002;122:875-80
(en) Schratter-Sehn AU, Lochs H, Vogelsang H et al. « Endoscopic ultrasonography versus computed tomography in the differential diagnosis of perianorectal complications in Crohn’s disease » Endoscopy, 1993;25:582-6
(en) Buchanan GN, Halligan S, Bartram CI et al. « Clinical examination, endosonography, and MR imaging in preoperative assessment of fistula in ano: comparison with outcome-based reference standard » Radiology, 2004;233:674-81
(en) Kuijpers HC, Schulpen T, « Fistulography for fistula-in-ano: is it useful? » Dis Colon Rectum, 1985;28:103-4
(en) Parks AG, Gordon PH, Hardcastle JD, « A classification of fistula-in-ano » Br J Surg, 1976;63:1-12
(en) Morris J, Spencer JA, Ambrose NS, « MR imaging classification of perianal fistulas and its implications for patient management » Radiographics, 2000;20:623-35
(en) Mardini HE, Schwartz DA, « Treatment of perianal fistula and abscess: Crohn’s and non-Crohn’s » Curr Treat Options Gastroenterol, 2007;10:211-20
(en) Jacob TJ, Perakath B, Keighley MR, « Surgical intervention for anorectal fistula » Cochrane Database Syst Rev, 2010;5:CD006319
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