Jean Cassou
Pour les articles homonymes, voir Jean Cassou (homonymie) et Cassou.
.mw-parser-output .entete.auteur{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1e/Picto_infobox_auteur.png")}
Alias | Jean Noir |
---|---|
Naissance | 9 juillet 1897 Deusto (Espagne) |
Décès | 16 janvier 1986(à 88 ans) Paris (France) |
Activité principale | Romancier, poète, critique d'art, traducteur, résistant français, conservateur en chef du Musée national d'art moderne |
Distinctions | Compagnon de la Libération Grand prix national des Lettres Grand prix de la Société des gens de lettres Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1967) |
Langue d’écriture | français |
---|
Jean Cassou né le 9 juillet 1897 à Deusto et mort le 16 janvier 1986 à Paris, est un écrivain, résistant, conservateur de musée, critique d'art, traducteur, et poète français. Il est également le directeur-fondateur du Musée national d'Art moderne de Paris et le premier président de l'Institut d'études occitanes.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Avant la guerre
1.2 L'Occupation
1.3 Après la guerre
2 Œuvres
2.1 Romans
2.2 Poésie
2.3 Essais
2.4 Critiques d'art
2.5 Traductions et adaptations
2.6 Préfaces
3 Récompenses et distinctions
4 Notes et références
5 Liens externes
Biographie |
Avant la guerre |
Son père, ingénieur des Arts et manufactures, meurt alors que Cassou n'a que seize ans, sa mère est andalouse. Il effectue ses études secondaires au lycée Charlemagne en subvenant aux besoins de sa famille, puis commence une licence d'espagnol à la Faculté des Lettres de la Sorbonne à Paris. Il la poursuit en 1917 et 1918 en étant maître d'études au lycée de Bayonne et, ajourné plusieurs fois, n'est pas mobilisé pour la Grande Guerre.
Secrétaire de Pierre Louÿs, il tient à partir de 1921 la chronique Lettres espagnoles dans la revue Le Mercure de France, époque où il devient l'ami du poète espagnol Jorge Guillén avec lequel il entretient une correspondance fournie[1]. Il réussit en 1923 le concours de rédacteur au ministère de l'Instruction publique et publie en 1926 son premier roman. De 1929 à 1931, il est conseiller littéraire des Éditions J.-O. Fourcade[2], aux côtés de Henri Michaux.
Devenu inspecteur des Monuments historiques en 1932, Jean Cassou est en 1934 membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et directeur de la revue Europe de 1936 à 1939.
En 1936, il reçoit le prix La Renaissance pour ses différents ouvrages d'où ressortent « sa sensibilité d'artiste et de poète, sa vision colorée, émouvante et prenante » (Mme Ch. Pomaret, directrice de La Renaissance de l'art français et des industries de luxe).
La même année, il participe au cabinet de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire. Il est alors favorable à l'aide à la République espagnole, se rapproche du Parti communiste avec lequel il rompt en 1939 lors du pacte germano-soviétique. Lors de l’Exposition internationale de 1937, il participe avec Matisse, Braque, Picasso ou Léger au comité d'organisation de l'exposition « Origines et développement de l'art international indépendant, qui présente l'avant-garde internationale contemporaine du 30 juillet au 31 octobre 1937 au musée du Jeu de Paume dédié aux écoles étrangères depuis 1922.
En avril 1940, il est affecté au Musée national d'art moderne, qui était sur le point d'ouvrir au Palais de Tokyo, dont il devient conservateur adjoint, puis conservateur en chef durant quelques semaines, avant d'être destitué en septembre 1940. Tandis qu'approchent les armées allemandes, il est envoyé au château de Compiègne et se consacre à la sauvegarde du patrimoine national.
L'Occupation |
Révoqué de son poste de conservateur du Musée d'art moderne par le régime de Vichy, il entre dans la Résistance dès septembre 1940, rédigeant ses premiers tracts. Il protège Wilhelm Uhde. Retrouvant certains de ses amis qui partagent ses opinions, Claude Aveline, Agnès Humbert, il rencontre le groupe clandestin du Musée de l'homme, Boris Vildé, Anatole Lewitsky et Paul Rivet. Avec Aveline, Agnès Humbert, Simone Martin-Chauffier, Marcel Abraham et Pierre Brossolette, il assure la rédaction du journal du groupe Résistance (six numéros de décembre 1940 à mars 1941). Tandis que de nombreux membres du groupe du musée de l'Homme sont arrêtés, il échappe à la Gestapo et se réfugie à Toulouse. Agent du « réseau Bertaux » à partir d'août 1941. Il est arrêté en décembre 1941[3] pour ses activités au musée de l'Homme et emprisonné à la prison militaire de Furgole à Toulouse où il compose de tête, sans la possibilité de les écrire, ses Trente-trois sonnets composés au secret, publiés clandestinement au printemps 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir[4]. Grâce au Front national des musiciens, Henri Dutilleux en prend connaissance, et met l'un des poèmes, La Geôle, en musique. Darius Milhaud compose aussi pour voix mixtes, sur 6 de ses sonnets, dont La Barque funéraire.
Libéré après un an de prison, il est envoyé par la ST au camp d'internement de Saint-Sulpice-la-Pointe. Sur injonction de la Résistance au directeur de la ST, il est libéré en juin 1943 et reprend ses activités de résistant comme inspecteur de la zone Sud. Il est également rédacteur des Cahiers de la Libération et Président du Comité régional de Libération de Toulouse. Le Gouvernement provisoire de la République française le nomme en juin 1944 commissaire de la République de la région de Toulouse ; il y côtoie Serge Ravanel, chef régional des FFI. En août, au moment de la libération de la ville, sa voiture rencontre une colonne allemande : deux de ses compagnons sont tués et il est laissé pour mort. Transporté à l'hôpital dans le coma, il est remplacé mais maintenu dans son titre, dont il démissionne après un an de convalescence.
Après la guerre |
En 1945, Jean Cassou retrouve sa fonction de conservateur en chef des Musées nationaux et est nommé conservateur en chef du Musée national d'art moderne, poste qu'il occupe jusqu'en 1965. Il est le premier président de l'Institut d'études occitanes de 1945 à 1952 et en 1956 le président du Comité national des écrivains. Il enseigne également à l’École du Louvre de 1961 à 1963. En 1964, il devient membre de l'Académie flamande des Beaux-Arts et de plusieurs autres académies étrangères. De 1965 à 1970, il est directeur d'études à l'École pratique des hautes études.
En 1967, il reçoit le prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco et en 1971, le grand prix national des Lettres. En 1983, il se voit décerner le grand prix de littérature de la SGDL pour l'ensemble de son œuvre et la médaille d'or du mérite des beaux-arts attribuée par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports espagnol[5].
Il est un militant actif du Mouvement de la Paix et est le beau-frère du philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985), dont il a épousé la sœur, Ida Jankélévitch, née le 25 décembre 1898 à Bourges et décédée le 16 mars 1982 à Paris.
Jean Cassou meurt le 16 janvier 1986 et est enterré au cimetière parisien de Thiais (dans une tombe anonyme de la 21e division[6]).
Œuvres |
Romans |
Les Harmonies viennoises, Paris, Émile Paul, 1926
Le Pays qui n'est à personne, Paris, Émile Paul, 1927
La Clef des songes, 1928
Mémoires de l'Ogre, Plon, 1930
Sarah, Paris, R.-A.Corrêa,1931
Comme une grande image, Éditions Emile-Paul frères, 1931
Les Inconnus dans la cave, Paris, Gallimard, 1933
Les Massacres de Paris, Paris, Gallimard, 1935
Le Centre du monde, Paris, Le Sagittaire, 1945
Le Bel Automne, Paris, Julliard, 1950
Dernières pensées d'un amoureux, Paris, Albin Michel, 1962
Le Voisinage des cavernes, Paris, Albin Michel, 1971
Poésie |
Trente-trois sonnets composés au secret (initialement publié clandestinement durant l'Occupation, sous le pseudonyme de Jean Noir[4]), Paris, Éditions de Minuit, 1944 ; rééd. Poésie/Gallimard, 1995
La Folie d'Amadis et autres poèmes, Paris, 1950
La Rose et le Vin : Poèmes suivis d'un commentaire, avec hors-texte de Lancelot Ney, Paris, 1952
Essais |
Éloge de la Folie, 1925
Vie de Philippe II, Paris, Gallimard, 1929. 12. Ed. (Orig. 1927. Vies des hommes illustres. Nr. 29 )
Panorama de la littérature espagnole contemporaine, Paris, Kra, 1929 (éd.augm. 1931)
Les Nuits de Musset, Paris, Émile Paul, 1931
Bayonne, Paris, Émile Paul.
Frédégonde, Trémois.
Grandeur et infamie de Tolstoï, Paris, Bernard Grasset, 1932
Pour la poésie, Paris, Corréa, 1935
Tempête sur l'Espagne, Paris, L'Homme réel, 1936
La Querelle du réalisme, Paris, ESI, 1936
Cervantes, Paris, ESI, 1936
Légion, Paris, Gallimard, 1939
Quarante-huit, Paris, Gallimard, 1939
Les Conquistadors, Paris, Gallimard, 1941
L'Heure du choix (coll.), Paris, Éditions de Minuit, 1947
Le Quarante-huitard, Paris, PUF, 1948
La Voie libre, Paris, Flammarion, 1951
La Mémoire courte, Paris, Éditions de Minuit, 1954 ; réédition, Mille et une Nuits, 2001 ; réédition, Éditions Sillage, 2017 (ISBN 979-10-91896-60-3)
Parti pris, Paris, Albin Michel, 1961
La Création des mondes, Paris, Éditions Ouvrières, 1971
Une vie pour la liberté, Paris, Robert Laffont, 1981
Critiques d'art |
Gromaire, NRF.
Marcoussis, NRF.
Le Gréco, Rieder.
Situation de l'Art Moderne, Paris, Éditions de Minuit, 1950
Les Œuvres récentes de Guillemette Morand, Éditions Galerie des beaux-arts, Genève, 1951
Le Nu dans la peinture européenne, Paris, Braun, 1952
Éloge de Cavaillès, enrichi d'une lithographie originale de Jules Cavaillès, Éditions Manuel Bruker, 1958
Panorama des arts plastiques contemporains, Paris, Gallimard, 1960
Sylvain Vigny, Éditions Jean Pizzo, Nice, 1961
Raymonde Heudebert - Peintures, dessins, coécrit avec Émile Henriot et Claude Roger-Marx, Éditions Galerie du Cercle, Paris, 1979
Traductions et adaptations |
Ramón Gómez de la Serna, La Veuve blanche et noire, roman, Paris, Champ Libre, 1986.
Ramón Gómez de la Serna, Gustave l'Incongru, roman, éditions Kra.
Ramón Gómez de la Serna, Seins, Les Cahiers d'Aujourd'hui, Crès.
Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue, éditions Kra.
Miguel de Unamuno, L'Agonie du christianisme, essai, Paris, F. Rieder, 1925.
Eugenio d'Ors, Almanach de la Vie brève, Léon Pichon.
Eugenio d'Ors, Jardin des plantes, Paris, Fourcade, 1930.
Miguel de Cervantes, Nouvelles Exemplaires, Schiffrin.
Ramón Pérez de Ayala, A.M.D.G., roman, La Connaissance.
Lope de Vega, Font-aux-cabres, fresque dramatique en trois actes, Paris, Les Ordres de Chevalerie, 1949, avec Jean Camp, lithographies de Carlos Fontsere.- Nouvelles espagnoles présentées par Jean Cassou ; préface de Henri Barbusse ; traduites de l'espagnol par Jean Cassou et Hélène Pomiès, Paris, Gallimard, 1937, 217 p. ; 19 cm, Collection : La Renaissance de la nouvelle.
Préfaces |
Víctor Alba, Insomnie espagnole, 1946. Préface de Jean Cassou.
Federico García Lorca, Poésies 1921-1927 : Chansons, Poème du Cante Jondo, Romancero gitan, 1968, Préface Jean Cassou ; traduit de l'espagnol par A. Belamich, P. Darmangeat, J. Supervielle et J. Prévost ; Edition Gallimard ; Collection poésie
Récompenses et distinctions |
- 1945 - 1038ème Compagnon de la Libération
- Commandeur de la Légion d'honneur
Croix de Guerre 1939-1945 (1 citation)
Médaille de la Résistance avec rosette- Commandeur des Palmes Académiques
- Commandeur des Arts et Lettres
- Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)
- Officier de l'Ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas)
- Officier de l'Ordre du Mérite de la République italienne
- 1936 - Prix La Renaissance
- 1967 - Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco
- 1971 - Grand prix national des Lettres
- 1983 - Grand prix de littérature de la SGDL pour l'ensemble de son œuvre
- 1983 - Médaille d'or du mérite des beaux-arts du Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports espagnol
Notes et références |
(es) J. Cremades Gomez-Pablos, La Espana contemporanea en la vida, la obra y la amistad de Jean Cassou, UvA-DARE, the institutional repository of the University of Amsterdam, 2003, 101 p. (lire en ligne)
Cité in Florence de Lussy (dir.), Jean Cassou, 1897-1986. Un musée imaginé (catalogue d'exposition du Musée national d'art moderne), Bibliothèque nationale de France, 1995, (ISBN 978-2-7177-1935-2), p. 25 (« [Chronologie, 1929.] Olivier Fourcade fait appel à lui pour recruter des auteurs. ») et p. 76 (« Devenu en 1929 conseiller littéraire chez Fourcade, Jean Cassou contactait des auteurs et recevait des manuscrits. »).
« Il est arrêté le 13 décembre 1941 » sur le site de l'Ordre de la Libération
A propos du livre, sur le site du CRDP de Créteil.
(es) « Real Decreto 1727/1983, de 22 de junio, por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoría de oro, a don Fernando Zóbel », Boletin Oficial del Estado, Madrid, no 150, 24 juin 1983, p. 17774 (lire en ligne).
Collectif Sarka-SPIP, « THIAIS (94) : cimetière parisien - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le 30 mai 2018)
Liens externes |
.mw-parser-output .autres-projets ul{margin:0;padding:0}.mw-parser-output .autres-projets li{list-style-type:none;list-style-image:none;margin:0.2em 0;text-indent:0;padding-left:24px;min-height:20px;text-align:left}.mw-parser-output .autres-projets .titre{text-align:center;margin:0.2em 0}.mw-parser-output .autres-projets li a{font-style:italic}
Notices d'autorité :- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
Bibliothèque nationale de France (données)- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Service bibliothécaire national
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque apostolique vaticane
- WorldCat
- Biographie de Jean Cassou sur le site de l'Ordre de la Libération
- Portail de la littérature française
- Portail de la poésie
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail de la Résistance française