Auschwitz





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Birkenau gate.JPG
Sortie (faisant aussi office d’entrée) de Birkenau (Auschwitz II), vue depuis l'intérieur du camp.
Présentation
Nom local
Konzentrationslager Auschwitz
Type

Camp de concentration et d’extermination nazi
Superficie

Auschwitz I :
Auschwitz II : 170 hectares
Auschwitz III :
Gestion
Utilisation originelle
Camp de travail forcé et d'extermination
Date de création

27 avril 1940
Auschwitz I : 20 mai 1940
Auschwitz II : 8 octobre 1941
Auschwitz III : 31 mai 1942
Créé par

Heinrich Himmler
Dirigé par

Rudolf Höss
Date de fermeture
27 janvier 1945
Fermé par
l'Armée rouge
Victimes
Type de détenus

Juifs (à 90 %)
Bibelforscher (Témoins de Jéhovah)
prisonniers de guerre
opposants politiques polonais et soviétiques
Tziganes
résistants
Morts
Plus de 1,1 million
Géographie
Pays

Drapeau de la Pologne Pologne
Région

Voïvodie de Petite-Pologne
Localité

Oświęcim
Coordonnées
50° 02′ 11,84″ nord, 19° 10′ 33,23″ est


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Camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz

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Protection

Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1979)



Localisation des camps d'extermination nazis.


Auschwitz (en allemand : Konzentrationslager Auschwitz .mw-parser-output .prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/11px-Loudspeaker.svg.png")center left no-repeat;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter, « camp de concentration d'Auschwitz ») est le plus grand complexe concentrationnaire du Troisième Reich, à la fois camp de concentration et d'extermination. Il est situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Cracovie, sur le territoire des localités d'Oświęcim (Auschwitz en allemand) et de Brzezinka (Birkenau en allemand), annexées au Reich (province de Silésie) après l'invasion de la Pologne en septembre 1939.


Le camp de concentration, dirigé par les SS, est créé le 27 avril 1940 à l'initiative de Heinrich Himmler[1] ; il est complété par un camp d’extermination (dont la construction démarre à la fin de 1941) et par un second camp de concentration destiné au travail forcé (créé au printemps 1942). Ces camps sont libérés par l'Armée rouge le 27 janvier 1945.


En cinq années, plus d’un million cent mille hommes, femmes et enfants meurent à Auschwitz, dont 900 000 le jour même de leur arrivée, en général par train. Sur l'ensemble des victimes, 90 % d'entre elles étaient juives, soit environ un million. Les victimes, de ce que les nazis appelèrent la « Solution finale », furent assassinées dans les chambres à gaz ou parfois par arme à feu, mais elles moururent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d'expériences médicales.


En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres de masse commis par les nazis et plus particulièrement comme celui de la Shoah, au cours de laquelle près de six millions de Juifs furent assassinés.


Comme les autres camps de concentration nazis, Auschwitz était placé sous les ordres de Heinrich Himmler et de la SS. Le responsable du camp fut le SS-Obersturmbannführer Rudolf Höss (du 1er mai 1940 au 1er décembre 1943, puis de nouveau entre mai et septembre 1944), remplacé entre-temps par Arthur Liebehenschel, et ensuite par Richard Baer.


Monument historique et culturel majeur, qui contribue au « devoir de mémoire », Auschwitz est depuis 1979 inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.


L'ensemble du camp et divers terrains annexes, dont le terrain avec une partie de voie ferrée de l'époque, a une superficie de environ 55 kilomètres carrés dont environ 10 Kilomètres carrés pour le camp à lui seul. C'est une enclave mémorielle perpétuelle sur le territoire polonais.




Sommaire






  • 1 Un vaste complexe


    • 1.1 Auschwitz I


    • 1.2 Auschwitz II (Birkenau)


      • 1.2.1 Le camp des familles




    • 1.3 Auschwitz III (Monowitz)


    • 1.4 Camps annexes




  • 2 Chaîne de commandement du camp


    • 2.1 Commandement suprême


    • 2.2 Commandants du Camp




  • 3 Procès et condamnations


  • 4 La vie dans le camp


    • 4.1 Résistance et évasions


      • 4.1.1 Résistance internationale


      • 4.1.2 Évasions


      • 4.1.3 Témoignages pour les générations futures






  • 5 Prise de conscience alliée


  • 6 Évacuation et libération du camp


  • 7 Bilan estimé en 1998


  • 8 Lieu de mémoire


  • 9 Principaux déportés connus


  • 10 Notes et références


    • 10.1 Notes


    • 10.2 Références




  • 11 Annexes


    • 11.1 Bibliographie


      • 11.1.1 Sources pour l'article


      • 11.1.2 Mémoires et témoignages


        • 11.1.2.1 Textes de déportés


        • 11.1.2.2 Textes de bourreaux


        • 11.1.2.3 Textes soviétiques




      • 11.1.3 Ouvrages historiques


        • 11.1.3.1 Monographies sur Auschwitz


        • 11.1.3.2 Ouvrages sur la Shoah


        • 11.1.3.3 Attitude des alliés


        • 11.1.3.4 Transmission de la mémoire




      • 11.1.4 Romans, bande dessinée




    • 11.2 Iconographie


    • 11.3 Filmographie


    • 11.4 Articles connexes


    • 11.5 Liens externes







Un vaste complexe |


Articles connexes : Arbeit macht frei, expérimentation médicale nazie, chambre à gaz, Shoah, Commandement SS du camp de concentration d'Auschwitz et Liste des camps annexes d'Auschwitz.



Plan de situation des trois camps d'Auschwitz, à l'été 1944


Auschwitz était constitué principalement de trois camps :




  1. Auschwitz I, ouvert le 20 mai 1940 — le camp souche (principal) est un camp de concentration où périrent près de 70 000 personnes, au début des prisonniers de guerre et des opposants politiques polonais[a] et soviétiques ; ensuite des Juifs et des résistants de toutes nationalités ;


  2. Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941, d’abord pour les prisonniers de guerre soviétiques — à la fois camp de concentration et centre de mise à mort immédiate où périrent plus d'un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que des Tziganes ;


  3. Auschwitz III (Monowitz), ouvert le 31 mai 1942 — un camp de travail pour la société IG Farben.


Ces trois camps étaient complétés par une cinquantaine de petits camps dispersés dans la région et placés sous la même administration.



Auschwitz I |


La création du camp souche Auschwitz I est décidée par les SS en février 1940 : c'est un camp de concentration et de travail forcé. Il se situe au milieu d'une région polonaise riche en matières premières : eau (au bord de la rivière Sola, zones marécageuses à proximité), chaux, et charbon (à 30 km du camp se trouvent des gisements parmi les plus riches d'Europe).


Ces ressources sont nécessaires pour la production d'essence synthétique et de caoutchouc synthétique ; elles sont essentielles pour l'effort de guerre allemand. C'est pourquoi les nazis chargent le groupe chimique IG Farben d'en assurer l'exploitation sur le site[2]. En été 1941, 10 000 prisonniers soviétiques construisent le camp, en été 1942, il ne reste qu'une centaine d'hommes, ils servent de premiers cobayes pour les chambres à gaz[3]. La main-d'œuvre sera celle du camp de concentration.


Le Reichsführer Himmler comprend l'importance du projet et projette de passer d'une population carcérale de 10 000 à 100 000 lors de sa visite en mars 1941[3]. Himmler veut faire d'Auschwitz un camp modèle de colonisation à l'Est, avec une Kommandantur et un quartier général monumental du parti nazi ; ce dernier aurait eu des appartements privés de grand luxe ; ce gigantesque projet aurait été financé par la manne générée par la revente des matières premières à IG Farben, mais il n'a pas été appliqué en raison du déroulement de la guerre : en juin 1941Adolf Hitler donne l'ordre d'attaquer l'Union soviétique[3]. Le commandant SS Rudolf Höss est chargé de la construction du camp et de son maintien. Il n'aura pas toujours le matériel nécessaire à la construction, c'est pourquoi il sera obligé d'en voler[4]. Le camp se situe sur l'emplacement d'une ancienne caserne de l'armée polonaise, dont les bâtiments délabrés entourent un vaste terrain pour le dressage des chevaux[5].


Il se situe au milieu de la région de la Pologne annexée par le Reich en 1939. Les premiers prisonniers sont des opposants politiques polonais, socialistes ou communistes pour la plupart. Une première vague, au nombre de 720, arrive en juin 1940. Le camp est prévu pour ceux que le régime nazi estime dangereux : suspects de résistance, hommes politiques, intellectuels, puis des prisonniers de guerre soviétiques, des Allemands condamnés par les tribunaux, des prisonniers politiques, ainsi que ceux que les nazis appellent des « éléments asociaux » : Tziganes, prostituées, homosexuels, handicapés, Témoins de Jéhovah, Juifs. En 1940, le camp renferme de 13 000 à 16 000 détenus, pour 300 gardiens SS[6]. Le nombre de prisonniers atteint environ 20 000 en 1942.


Durant les vingt premiers mois, plus de la moitié des 23 000 prisonniers polonais meurent à la suite des traitements inhumains et des tortures infligés par les gardiens SS[7]. À partir de l'agression contre l'URSS, Hitler redirigera des prisonniers de guerre soviétiques vers Auschwitz, ce qui modifie les plans initiaux de Himmler (lire supra). La brutalité des gardiens SS augmente particulièrement quand les prisonniers de guerre soviétiques arrivent dans le camp : ces derniers sont les plus mal traités de tous les prisonniers[8]. À mesure que les troupes allemandes pénètrent en URSS, elles abattent toutes les populations juives (hommes, femmes, enfants, du bébé au vieillard) des régions traversées, mais en août 1941 des officiers se plaignent de cette tâche barbare et déshumanisante ; les Allemands pour une raison de coût refusent d'envoyer sur le front les bonbonnes de monoxyde de carbone nécessaire au gazage ; c'est pourquoi en septembre 1941 le médecin SS Albert Widmann (qui a déjà participé au gazage des handicapés au monoxyde de carbone) teste une méthode à base d'explosifs, mais c'est encore pire ; Wideman pense alors utiliser les gaz d'échappement des camions dans lesquels les prisonniers seront chargés. Cette méthode est testée sur des prisonniers de guerre soviétiques.


Höss a tenu à reprendre la devise du camp de concentration de Dachau[9], Arbeit macht frei — « Le travail rend libre » —, qu'il inscrit en haut du portail d'entrée. Chaque jour, lorsque les prisonniers quittent le camp pour aller travailler, c'est au rythme d'une marche jouée par l'orchestre des femmes détenues, et il en est de même à chaque arrivée de déportés.


Pour surveiller les détenus, les SS utilisent des Kapos, recrutés parmi les prisonniers allemands de droit commun les plus violents. Les détenus sont catégorisés par un symbole cousu sur leur combinaison de bagnard : prisonnier politique, Juif, etc. Les détenus sont identifiés par un numéro tatoué sur le bras.




Porche d’entrée d'Auschwitz I avec l'inscription Arbeit macht frei (« le travail rend libre »).


Les prisonniers travaillent pendant six, voire sept jours par semaine. Le dimanche est en principe réservé à la « toilette personnelle ». Mais l'absence d'hygiène, la malnutrition, les mauvais traitements causent rapidement de nombreux décès.


Auschwitz est un camp de travail. Les prisonniers valides doivent travailler, ceux qui sont malades ou blessés sont fusillés. Des exécutions sont aussi le fait des médecins du service d'euthanasie du Reich : ceux qui sont chargés de tuer les handicapés mentaux et physiques. 575 prisonniers seront transférés dans des chambres à gaz en Allemagne pour y être éliminés[10].


Lorsque Hitler décide l'extermination systématique des Juifs à grande échelle, Rudolf Höss, alors responsable du camp, expérimente divers modes d'exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de « préparer à Auschwitz une installation destinée à l'extermination en masse »[11]. Son approche du problème est technique et pragmatique. Les exécutions sont jusqu'ici menées à l'arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions. Prenant modèle sur le camp d'extermination de Treblinka, il fait construire deux petites chambres à l'extérieur du camp, où les déportés sont asphyxiés par les gaz d'échappement d'un camion. Höss raconte que cette opération prenait du temps, que les SS chargés de l'opération l'abrégeaient souvent, et qu'un nombre non négligeable des gazés reprenaient conscience alors que leurs bourreaux les enterraient.




La première chambre à gaz (partiellement reconstituée) située à Auschwitz I.


C'est en observant les précautions importantes que nécessite l'emploi d'un pesticide utilisé pour nettoyer les baraquements que l'idée vient à l'assistant de Höss, Karl Fritzsch, d'employer le Zyklon B[12]. Il l'utilise d'abord dans le block 11 sur des prisonniers soviétiques. Höss satisfait de la méthode de Fritzsch décide de la généraliser[3]. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l'armée allemande, le camp d'Auschwitz en possédait donc de grandes quantités en stock. Pour nettoyer un baraquement de la vermine qui l'infestait, il fallait en faire sortir tous les prisonniers, fermer hermétiquement toutes les ouvertures et répandre les cristaux de ce pesticide sur le sol. Après environ une demi-heure, un soldat pénétrait dans le baraquement, muni de gants et d'un masque à gaz, pour ouvrir et ventiler la pièce.


Testé en septembre 1941 sur des prisonniers de guerre soviétiques, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs pour accélérer la ventilation après le gazage. Les corps des premières victimes recouvrant souvent les cristaux de Zyklon B qui réagissent à l'air, ils installent également des colonnes percées de trous, où le produit est versé depuis le toit par un soldat. Des fosses sont transformées en bûchers pour brûler les corps arrosés de gasoil.


Les SS utilisèrent alors dans le camp souche un bâtiment comprenant une chambre à gaz et un crématoire composé de trois fours. Cette installation fut mise en service entre 1941 et 1942, avant d'être transformée en bunker de protection en cas d'attaque aérienne. Pour cette raison, le bâtiment n'a pas été détruit par les nazis. Le four crématoire actuellement visible y a été reconstruit après la guerre à partir du matériel original resté sur place.


En 1942, le camp vit également l'arrivée des premières femmes. Entre avril 1943 et mai 1944, les femmes juives servirent de cobayes pour des expériences de stérilisation par le professeur Karl Clauberg. Le docteur Josef Mengele menait, lui aussi, des expérimentations sur les détenus, s'intéressant particulièrement aux enfants jumeaux. Lorsque les prisonniers ne guérissaient pas assez rapidement, ils étaient tués par injection de phénol au cœur.


Sur les ordres de Heinrich Himmler, le Block 24 fut transformé en bordel pour récompenser les détenus méritants[b],[13],[14].



Auschwitz II (Birkenau) |




Auschwitz II Birkenau, août 1944.


En novembre 1943, le camp est fractionné en trois parties[15] ; tandis qu'Auschwitz I devient le Stammlager (en français : « le camp-souche »), Birkenau devient Auschwitz II ; celui-ci comprend le centre d'extermination ainsi qu'un gigantesque camp de travail forcé. C'est là qu’ont péri plus d'un million de personnes, principalement des Juifs et des Tziganes. À partir de 1943, sous l'autorité du Lagerkommandant (qui commande l'ensemble des camps du complexe), Auschwitz II a son propre commandant (un Lagerführer) : Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puis Joseph Kramer de mai à décembre 1944[16].


Birkenau est à environ trois kilomètres de la ville d'Auschwitz, dans des marécages[17],[18] ; il se trouve près de l'emplacement du village de Brzezinka (Birkenau en allemand) détruit pour construire le camp.


D'une capacité théorique de 100 000 détenus[réf. nécessaire], il s'étend sur une superficie de 170 hectares (720 m sur 2 340 m), fermée par 16 kilomètres de barbelés[19]. Il comprend, dans sa configuration finale, trois parties ou Lager : le camp des femmes, le camp des hommes et une extension jamais terminée « Mexico » ; en tout, 300 baraques environ, tout usage confondu. Chacun des Lager est entouré de clôtures de barbelés électrifiés à haute tension. Certains détenus désireux de se suicider se jetaient sur ces fils de fer[réf. nécessaire].




Sortie (faisant aussi office d’entrée) de Birkenau (Auschwitz II), vue depuis l'intérieur du camp (en janvier 2012).




La même sortie le 27 janvier 1945.


Dans un premier temps, Himmler avait pensé Birkenau comme une extension d'Auschwitz destinée à accueillir des prisonniers de guerre soviétiques dans le cadre de l'invasion de l'Union soviétique[réf. nécessaire]. Ce sont d'ailleurs ces prisonniers soviétiques qui commencent à construire les baraquements en brique qui deviennent plus tard le camp des femmes. Le rôle principal de Birkenau, défini dès fin 1941, a ensuite été d'appliquer la solution finale de la question juive, c’est-à-dire la mise à mort systématique et programmée des Juifs d'Europe, à l'échelle industrielle. Dans ce but, les nazis font construire à Birkenau quatre complexes de chambres à gaz-crématoires : les K II, K III, K IV et K V (le K I étant l'ensemble chambre à gaz-crématorium d'Auschwitz I). La construction débute en 1942. C'est d'abord dans deux anciennes fermes situées à proximité du camp et transformées en chambres à gaz, nommées la maison rouge et la maison blanche (Bunker I et II), que sont morts une partie importante des Juifs déportés de France depuis principalement la gare du Bourget (1942-1943) et la gare de Bobigny (1943-1944).




Le parcours des déportés vers la chambre à gaz.


Les détenus arrivent de toute l'Europe en train, souvent après plusieurs journées passées dans des wagons à bestiaux. Certains sont déjà morts à leur arrivée : de soif, de faim, de maladie ou encore d'asphyxie.


Pendant la plus grande partie de l'existence du camp, les déportés arrivent au niveau de l'ancienne gare de marchandises d'Auschwitz (la Judenrampe) et marchent environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie est prolongée pour terminer son trajet à l'intérieur de Birkenau (Auschwitz II), au plus près des dispositifs de gazage, au printemps 1944 (juste avant l'arrivée des Hongrois). La traditionnelle photographie où l'on voit des rails qui, venant de l’intérieur du camp, mènent à la sortie (faisant aussi office d’entrée) du camp de Birkenau tel qu'il se présente aujourd'hui correspond donc à la configuration ultime du camp. Elle laisse croire qu'il s'agit de la voie de chemin de fer qui pénètre dans le camp mais en fait, comme elle est prise depuis l'intérieur du camp, il s'agit de la portion finale de ligne, empruntée par les trains qui arrivaient, se vidaient puis repartaient vers cette sortie.


À peine sortis du train, les prisonniers subissent la Selektion. D'un côté, les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les adultes (en théorie à partir de 15 ans) les plus valides que les SS destinent au travail forcé. Souvent, le docteur Josef Mengele opérait en complément une sélection parmi les nouveaux venus pour conduire ses expériences.


Dans tous les cas, les détenus sont mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens qu'on stocke dans des entrepôts appelés Kanada dans le jargon du camp. Les objets personnels de valeur font l'objet d'une comptabilité précise établie par l'administration du camp sous les ordres de Karl Möckel et sont ensuite envoyés en Allemagne, au rythme d’une fois par trimestre.


Les survivants à ce premier tri sont répartis en groupes de travail (Kommandos) et employés comme main-d'œuvre esclave dans les usines dépendant du camp, mais aussi dans des fermes ou à l'intérieur du camp.




Les ruines d'une installation de traitement des eaux usées.


Les chambres à gaz peuvent recevoir près de 1 440 personnes pour les plus grandes et 770 personnes pour les plus petites[20]. Une salle, dotée d'une installation sanitaire factice, laisse entrevoir une trappe sur le toit d'où le zyklon B est jeté par des gardes. Les cadavres sont ensuite soigneusement examinés afin d'en extraire bagues ou d'éventuelles dents en or avant d'être aussi vite que possible brûlés dans les fours crématoires contigus. C'est la mission du Sonderkommando choisi parmi les prisonniers. Vers la fin de la guerre, alors que les crématoires tournent à plein régime, les nazis tuent plus de victimes que les fours peuvent en accepter et doivent brûler les corps dans des fosses de crémation creusées à proximité. La dispersion des cendres est effectuée dans les champs ou les lacs alentour. Un de ces étangs à proximité des ruines d'une des chambres à gaz contient toujours un sinistre liquide grisâtre[réf. nécessaire].


À partir du 15 mai 1944, 440 000 Juifs hongrois sont déportés à Auschwitz-Birkenau après que la Wehrmacht a pris le contrôle de la Hongrie en mars. Parmi eux, 250 000 sont assassinés, les autres envoyés dans des camps de travail.


Le 7 octobre 1944, des membres du Sonderkommando, 250 prisonniers responsables de la manipulation des cadavres après gazage, organisent un soulèvement. Ils se sont procurés des explosifs subtilisés par un Kommando de jeunes femmes juives travaillant dans les usines d'armement de l’Union Werke. Ils réussissent à détruire partiellement le crématoire IV. Après l'explosion, ils coupent les barbelés électrifiés à l'aide de pinces d'électricien, et s'échappent dans la forêt. La plupart sont rapidement rattrapés et liquidés : peu en ont survécu.




La Judenrampe, où les prisonniers étaient débarqués jusqu'au 15 mai 1944.



Le camp des familles |


Le camp des familles était un camp à l'intérieur d'Auschwitz II (Birkenau), créé en 1943. Il regroupait des familles, principalement d'origine tchécoslovaque. Ce camp devait servir de justification face à l'opinion internationale ; néanmoins, une partie de ses membres a subi les expériences du docteur Mengele[21].



Auschwitz III (Monowitz) |


Article détaillé : Monowitz-Buna.

Le gouvernement nazi travaillait avec les industriels allemands (fonderie, industrie chimique, armement…). Décidée au début de l'année 1941, la construction de l'usine IG Farben de caoutchouc synthétique (Buna) à Monowitz, qui resta inachevée, fit appel de manière croissante à la main d'œuvre concentrationnaire. La sous-alimentation, les conditions de travail inhumaines et le renvoi des inaptes à la chambre à gaz, dont a témoigné notamment Primo Levi, y ont fait entre 25 000 et 35 000 victimes (23 000 décès relevés sur 35 000 détenus employés pour la période 1943-1944)[c].



Camps annexes |


Article détaillé : Liste des camps annexes d'Auschwitz.

Les camps annexes étaient désignés sous les vocables d'Aussenlager (camp extérieur), de Nebenlager (sous-camp) ou d'Arbeitslager (camp de travail)[22]. Outre IG Farben, de nombreuses autres industries allemandes comme Krupp et Siemens construisaient des usines dotées de camps annexes[23]. Autour du camp-souche d'Auschwitz gravitaient ainsi 45 camps satellites dont 28 servaient l'industrie de l'armement. La population de ces camps allait de quelques douzaines à plusieurs milliers[24]. Des camps furent construits à Blechhammer, Fürstengrube, Jawischowitz (de), Jaworzno, Lagisze, Mysłowice, Trzebinia, et d'autres centres plus distants comme le Protectorat de Bohême-Moravie[25],[26],[27]. Les déportés étaient employés dans différents secteurs d'activités. Ils se voyaient ainsi confier des travaux dans les mines, ceux relatifs à l'armement, dans les fonderies ou d'autres industries métallurgiques, dans les industries chimiques ainsi que des travaux forestiers ou liés à l'agriculture[25].



Chaîne de commandement du camp |




Auschwitz I, potence où Rudolf Höß fut pendu en 1947.


Article détaillé : Commandement SS du camp de concentration d'Auschwitz.


Commandement suprême |




  • Reichsführer-SS Heinrich Himmler (commandant en chef de la SS)


  • SS-Obergruppenführer Oswald Pohl (commandant, Office central SS pour l'économie et l'administration (SS-Wirtschafts-Verwaltungshauptamt)


  • SS-Gruppenführer Richard Glücks (Inspection des camps de concentration)



Commandants du Camp |




  • SS-Obersturmbannführer Rudolf Höss (4 mai 1940 – 10 novembre 1943)


  • SS-Obersturmbannführer Arthur Liebehenschel (11 novembre 1943 – 8 mai 1944)


  • SS-Sturmbannführer Richard Baer (11 mai 1944 – janvier 1945)



Procès et condamnations |




  • 1945-1946, procès de Nuremberg.


  • 1947, procès de Rudolf Höss, à Varsovie, du 11 au 29 mars 1947.


  • 1947, premier procès d'Auschwitz, il se tint à Cracovie en Pologne. Y furent jugés 41 prévenus dont Arthur Liebehenschel.


  • 1961, procès d'Eichmann.


  • 1963-1965, second procès d'Auschwitz appelé couramment Procès de Francfort qui s'est tenu à Francfort-sur-le-Main. 22 prévenus y furent jugés.


  • 1977, un procès complémentaire se tint également à Francfort où deux membres de la SS furent poursuivis pour meurtres perpétrés dans le camp annexe de Lagischa (en polonais : Lagisza) et la marche de la mort de Golleschau à Wodzisław Śląski (en allemand : Loslau).


Articles détaillés : Procès de Nuremberg, Procès d'Auschwitz (1947) et Procès de Francfort.


La vie dans le camp |




Intérieur des baraquements.




Latrines à Auschwitz-Birkenau (photo prise en 2003).


Les prisonniers commençaient la journée à 4h30 du matin (une heure plus tard en hiver) avec l'appel. Le docteur Miklós Nyiszli décrit l'appel comme débutant à 3 heures du matin et durant 4 heures. À ce moment de la journée, même en été, il fait froid. Les prisonniers étaient tenus de se maintenir en rangs à l'extérieur des baraquements et de rester là jusqu'à 7 heures, heure à laquelle les officiers SS arrivaient[28]. Pendant ce temps, les gardes pouvaient leur infliger des punitions, pour un bouton manquant, une gamelle mal nettoyée. Ils pouvaient ainsi être contraints à rester une heure en position accroupie, les mains sur la tête ou recevoir des coups. Les détenus étaient comptés et re-comptés[29]. Miklós Nyiszli décrit comment la mort s'invitait également à l'appel du matin, rôdant parmi les détenus se supportant l'un l'autre, jusqu'à ce que l'épreuve soit finie. Lorsqu'il était prisonnier en 1944-1945, de cinq à dix prisonniers étaient retrouvés morts après chaque nuit dans son baraquement[30]. Les prisonniers relevant du service de Josef Mengele étaient quant à eux réveillés à 7 heures, l'appel pour eux, ne durait que quelques minutes[31].





Winkel d'un prisonnier politique polonais.




Potence mobile utilisée dans les blocks.




Vêtement de prisonnier juif à Auschwitz.




Le Block 11, le block de la mort.


Après l'appel, les Kommandos se mettaient en marche vers leur lieu de travail, par groupes de cinq, portant leur tenue de camp rayée, sans sous-vêtement, portant des sabots de bois mal adaptés à leurs pieds et sans chaussette[32]. Un orchestre de prisonniers (comme l'Orchestre des femmes d'Auschwitz au camp pour femmes d'Auschwitz II-Birkenau) était obligé de jouer des airs entraînants pour accompagner le départ des prisonniers vers leur lieu de corvée. Les Kapos avaient la responsabilité des autres prisonniers tout comme l'escorte SS qui les accompagnait. La journée de travail durait douze heures en été et un peu moins en hiver. La plupart des tâches étaient relatives à la construction du camp, aux travaux dans les gravières ou dans les dépôts de bois. Aucune pause n'était accordée. Un prisonnier était même assigné aux latrines pour mesurer le temps que les détenus prenaient pour se vider la vessie et les intestins[29],[33]. Le dimanche n'était pas un jour de travail, mais les prisonniers ne se reposaient pas pour autant. Ils devaient nettoyer les baraquements et prendre leur douche hebdomadaire[34]. Les prisonniers pouvaient écrire, uniquement en allemand, à leur famille, ceux qui ne maîtrisaient pas l'allemand devaient se faire aider pour rédiger leur courrier. Les membres de la SS censuraient le courrier sortant[35].


Un second appel était effectué le soir. Lorsqu'un prisonnier manquait à l'appel, les autres devaient rester en place jusqu'à ce que la cause de cette absence soit identifiée, ceci, indépendamment des conditions climatiques et même si cela devait durer des heures. Des punitions, collectives ou individuelles, étaient infligées sur base de ce qui s'était produit durant la journée. Les prisonniers recevaient alors leur ration d'eau et de pain et regagnaient leur baraquement. Le couvre-feu intervenait deux ou trois heures plus tard. Les prisonniers dormaient sur des banquettes de bois, sur leurs vêtements et chaussures pour éviter qu'ils ne soient volés[34].


De huit cents à mille détenus étaient entassés dans les lits de bois superposés de chaque baraquement. Incapables de s'allonger complètement, ils dormaient en long ou en travers, avec les pieds de l'un sur la tête de l'autre, le cou ou la poitrine. Dépouillés de toute dignité humaine, ils se frappaient, se mordaient, se donnaient des coups de pieds afin de grappiller quelques centimètres d'espace supplémentaire pour dormir un peu plus confortablement, ce qui rendait leurs nuits fort courtes[36].


Afin de gagner en capacité et d'évacuer les sanies libérées par les détenus, les châlits étaient légèrement inclinés. De plus, les châlits supérieurs (théoriquement plus propres) étaient pris d'assaut par les plus costauds, plus « valides » que ceux qui se voyaient contraints de se contenter des banquettes inférieures où en raison de la dysenterie fréquente se déversaient tout au long de la nuit les déjections venues des étages supérieurs.


L'hiver, une installation de chauffage sommaire parvenait à maintenir une température limitant le nombre de décès par hypothermie. Chaque baraquement était équipé de deux cheminées en briques. Placées à chacune des extrémités du bâtiment leurs foyers étaient reliés par un large conduit bâti à même le sol, dans l'axe du baraquement. Ce système de chauffage demeure l'un des vestiges d'origine encore visibles. Les constructions en bois (à droite de l'entrée du camp) sont des reconstitutions récentes, les matériaux d'origine ayant été dévastés soit à l'évacuation du camp, soit - après la libération - par les populations locales à la recherche de combustible.


En plus de l'entrée monumentale d'Auschwitz-Birkenau, il subsiste quelques bâtiments « en dur » comme le bureau où, entre deux arrivages de convois de déportés, se tenaient Mengele et ses assistants, quelques bâtisses qui abritaient les cuisines ou divers magasins servant à la vie du camp.


Les différents types de prisonniers se reconnaissaient à des pièces de tissus triangulaires cousues sur leurs vêtements sous leur numéro de matricule appelées winkel. Les prisonniers politiques portaient un triangle rouge ; les témoins de Jéhovah, violet[37] ; les criminels, vert ; les Juifs portaient l'étoile jaune. La nationalité était représentée par une lettre sur le winkel. Les détenus pouvaient avoir plusieurs winkel s'ils entraient dans plusieurs catégories[38]. À Auschwitz, et uniquement là, les prisonniers étaient tatoués sur leur avant-bras de leur numéro de matricule (les prisonniers de guerre russes étaient tatoués sur la poitrine)[39],[40]. Dans le cas des juifs un triangle était quelquefois tatoué sous le numéro[41],[42].


Le matin, les prisonniers recevaient une boisson chaude mais pas de nourriture. Le midi, ils recevaient une soupe claire sans viande et le soir, un quignon de pain rassis. La plupart des prisonniers gardait un peu de pain pour le lendemain matin[43]. La ration journalière ne dépassait pas 700 calories, à l'exception des détenus soumis aux expérimentations médicales qui étaient mieux nourris et mieux vêtus[44]. Les conditions sanitaires étaient déplorables et l'eau potable manquait[35]. À Auschwitz II - Birkenau, il n'y avait pas de latrines avant 1943, deux ans après que la construction du camp n'eut démarré[45]. Le camp était infesté par la vermine comme les poux qui étaient vecteurs de maladies et les prisonniers mourraient en masse d'épidémie de typhus ou d'autres maladies[45]. Le noma, une infection bactérienne liée à la malnutrition, était une cause de mortalité infantile importante dans le camp des Roms.


Le Block 11 à Auschwitz était la prison dans la prison. C'était là que ceux qui avaient enfreint l'une des nombreuses règles du camp étaient punis. Ceux-ci pouvaient connaitre la cellule-debout qui contenait quatre hommes sur un espace d'un mètre carré et demi. Ils ne pouvaient que se tenir debout, et le lendemain, ils étaient contraints de faire leur journée de travail. Les prisonniers condamnés à mort pour évasion pouvaient être laissés en cellule, sans nourriture et sans eau jusqu'à ce que la mort survienne[46]. Parfois, pour frapper les esprits, ils étaient pendus à proximité de leur baraquement sur des potences mobiles, comme ce fut le cas pour Mala Zimetbaum et Edek Galinski. Au sous-sol, se trouvaient les cellules-sombres qui ne comportaient qu'une toute petite fenêtre et une porte robuste. Les prisonniers détenus dans ces cellules suffoquaient fréquemment pour avoir brûlé tout l'oxygène de la cellule quand les SS n'allumaient pas une bougie pour accélérer le processus. Certains furent pendus par les bras, les mains entravées dans le dos pendant des heures et même des jours, jusqu'à ce que les articulations des épaules soient complètement disloquées[47].



Résistance et évasions |




Stanisław Dubois, du Parti socialiste polonais.


L'organisation du mouvement de résistance clandestin à Auschwitz remonte à la seconde moitié de 1940, peu après que le camp fut devenu opérationnel, en mai 1940[48],[49].


En septembre 1940, Witold Pilecki est interné au camp. Pilecki, se faisant appeler Tomasz Serafiński (matricule 4859) s'était laissé capturer par les Allemands dans les rues durant une łapanka (rafle) dans l'unique but de se faire déporter à Auschwitz pour y récolter des informations de première main sur ce tout récent camp de concentration et pour y organiser la résistance[49],[50]. Sous la direction de Pilecki, la Związek Organizacji Wojskowej (Union des organisations militaires (ZOW)) fut constituée[50]. Initialement, ce mouvement était composé de prisonniers politiques et de prisonniers de guerre polonais issus d'anciens éléments de l'armée et de la résistance polonaises. En février 1942, le colonel Kazimierz Rawicz (pl), sous le pseudo de Jan Hilkner, organisa une cellule de l'Union de combat armé (ZWZ).


Approximativement à la même époque, des activistes du Parti socialiste polonais (PPS), comme Stanisław Dubois (pl), commencèrent à former leur propre organisation (Dubois fut exécuté par les Allemands en 1942). Parallèlement, des prisonniers associés avant-guerre à la droite polonaise, comme Jan Mosdorf (pl) et Roman Rybarski (pl), formèrent également leur groupe. À mesure que le nombre de détenus et la taille du camp augmentèrent, des efforts furent faits pour tenter d'unifier ces différents mouvements au sein d'Auschwitz. Ceci fut atteint en 1942 lorsque le ZWZ et les autres groupes fusionnèrent sous le vocable de Armia Krajowa polonaise (Armée de l'intérieur). Le premier commandant du groupe unifié était Rawicz qui fut transféré à Mauthausen en 1942. La tête du mouvement fut alors prise par Juliusz Gilewicz qui fut exécuté dans une exécution de masse en octobre 1943[48].



Résistance internationale |


Fin 1942, alors que le camp héberge désormais des détenus de l'Europe entière, d'autres foyers de résistance virent le jour selon des clivages nationaux ou ethniques. En plus du groupe constitué par les Juifs, on retrouva des groupes tchèques, russes, yougoslaves, français, autrichiens et même allemands. Une organisation internationale fut créée en 1943 : le Kampfgruppe Auschwitz (Groupe de combat d'Auschwitz), dont les dirigeants étaient les Autrichiens Ernst Burger et Hermann Langbein, ainsi que les Polonais Józef Cyrankiewicz et Tadeusz Hołuj. En 1944, l'Armée de l'intérieur et le Kampfgruppe mirent sur pied le Conseil militaire supérieur d'Auschwitz pour coordonner la résistance[48].


Les objectifs principaux de la résistance à Auschwitz étaient l'aide apportée aux prisonniers pour survivre, en ce compris la contrebande de médicaments avec l'aide de Polonais à l'extérieur du camp, la collecte d'informations sur les atrocités, l'organisation des évasions et de préparer une éventuelle insurrection du camp. Cette dernière ne vit jamais le jour bien que plusieurs révoltes furent menées, la plus connue d'entre elles étant le soulèvement des sonderkommandos à Auschwitz II - Birkenau le 7 octobre 1944[51]. Elle commence avec la nouvelle d'une sélection en vue de liquider les membres des Kommandos 59 et 69 travaillant dans les crématoires IV et V. Le feu est mis au crématoire IV. Une partie de Sonderkommandos parvint à atteindre la forêt voisine malgré le peu d'armes à leur disposition. Les Allemands se mirent en chasse des fugitifs faisant plusieurs centaines de morts. Le crématoire IV fut détruit[52].



Évasions |




  • En 1942, sur base des récits de trois Polonais qui s'étaient évadés, Eryk Lipinski (en), Henryk Swiatkowski (en) et Edward Bugajski (pl), Natalia Zarembina établit un rapport à Varsovie, il est publié en décembre 1942[53].

  • Le 20 juin 1942, trois Polonais, Kazimierz Piechowski, Stanisław Gustaw Jaster (pl), Józef Lempart et l'Ukrainien Eugeniusz Bendera (pl) s'échappent emmenant avec eux le rapport de Witold Pilecki à destination de la Armia Krajowa (AK).

  • Le 27 avril 1943, Witold Pilecki, qui s'était délibérément laissé arrêter et déporter à Auschwitz en vue d'y créer un mouvement de résistance, s'évade à son tour avec deux co-détenus, Jan Redzej et Edward Ciesielski.

  • Le 2 novembre 1943, Kazimirez Halori, un autre prisonnier polonais, s'évade et transmet des informations au Parti socialiste polonais (PPS).


  • Jerzy Tabeau, détenu à Auschwitz sous le pseudonyme de George Wesolowski. Il s'évade avec un co-détenu, Roman Cieliczko, le 19 novembre 1943.


  • Rudolf Vrba (Walter Rosenberg) et Alfred Wetzler s'évadent le 7 avril 1944[54].


  • Arnost Rosin et Czesław Mordowicz s'évadent le 27 mai 1944[54].

  • Le 24 juin 1944, Mala Zimetbaum et Edek Galinski parviennent à s'évader. Ils seront repris le 6 juillet 1944.

  • Le 7 octobre 1944, des membres des kommandos 59 et 69 s'enfuient dans la forêt voisine après avoir mis le feu au four crématoire IV (beaucoup seront rattrapés et exécutés)



Témoignages pour les générations futures |


Vers la fin de la guerre, les hommes d'un Sonderkommando, sachant leur élimination programmée, et redoutant que toute trace du génocide ne soit effacée avant la libération du camp, décident de rédiger un témoignage sur les activités réelles à Auschwitz. Ils écrivent un document de plusieurs pages auquel ils ajoutent les noms et les signatures des 200 hommes du commando. Le message est caché dans un cylindre de zinc soudé et enterré dans la cour du crématorium No 2. Un second exemplaire est caché dans un fauteuil de style « récamier »[d], et destiné à l'oberschaarfurhrer Mussfeld. Le fauteuil devait être expédié au domicile de l'officier à Manheim[55],[e]. Cependant l'auteur n'indique pas en note si, après guerre, ces documents ont été retrouvés ou même recherchés.



Prise de conscience alliée |


Articles détaillés : Débat sur le bombardement d'Auschwitz, Protocoles d'Auschwitz et Télégramme Riegner.



Vue aérienne du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau à son extension maximale (cliché de la RAF du 23 août 1944) ; l'entrée se trouve en bas à droite, prolongée vers la gauche par les voies de chemin de fer et les quais de débarquement ; à gauche, de part et d'autre de ceux-ci, deux bâtiments abritant les chambres à gaz avec leurs fours crématoires respectifs (les deux formes noires en « T ») ; de bas en haut : camp des femmes et des prisonniers en régime dur, camp principal puis extension en construction. En haut à gauche, on remarque la fumée blanche, elle ne provient pas d'une cheminée du crématoire V, mais d'une crémation en plein air à côté du crématoire V. Le processus d'extermination avait atteint un rythme tellement élevé que les fours « ne suivaient plus ».




Intérieur des baraquements.


Entre 1940 et 1942, les premières informations parviennent aux Alliés. En particulier, celles concernant les massacres commis par les Einsatzgruppen à l’Est, premier mode d’extermination des Juifs par des Kommandos. Ils reçoivent également des rapports de Witold Pilecki, fondateur de l'armée secrète polonaise volontairement infiltré parmi les prisonniers du camp, dès septembre 1940. Le télégramme Riegner[f] du 8 août 1942 leur confirme la politique d’extermination qui est menée par le Troisième Reich.


À l’automne 1942, des rescapés témoignent, comme le résistant polonais Jan Karski qui s’entretient directement avec Franklin Delano Roosevelt et l’administration britannique en vue de mettre un terme au massacre. Le rapport de Natalia Zarembina basé sur les récits de trois évadés est publié à Varsovie en décembre 1942. Le 17 décembre 1942, les forces américano-britanniques et les gouvernements en exil à Londres font une déclaration conjointe condamnant la politique d’extermination des Juifs d’Europe, menaçant leurs auteurs de représailles.


Le 4 février 1943, le Belge Victor Martin part, muni d'autorisations pour visiter des confrères universitaires à Francfort, Berlin et Breslau en mission de reconnaissance pour la résistance et revient en Belgique, avec des informations en mai 1943. Il a parlé à des ouvriers français du STO près de Katowice qui l'informent de ce qui se passe au camp d'Auschwitz. Arrêté à Breslau le 10 février 1943 il est incarcéré au camp de Radwitz dont il s'échappe le 15 mai 1943. Il fait un rapport à Hertz Jospa du Comité de défense des Juifs rattaché au Front de l'Indépendance et ses informations sont transmises à Londres. Sa mission incite la résistance à organiser la protection des enfants juifs de Belgique[56].


Jerzy Tabeau et Roman Cieliczko, deux détenus polonais, s'évadent le 19 novembre 1943. Jerzy Tabeau rédige un rapport qu'il transmet en janvier 1944. Son rapport de 19 pages est intégré aux Protocoles d'Auschwitz sous le titre Rapport du major polonais.


Peu de temps avant le débarquement de Normandie, deux prisonniers évadés, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, font également un rapport détaillé sur les pratiques dans les camps de la mort. Le Rapport Vrba-Wetzler et ceux d'autres évadés constitueront les Protocoles d'Auschwitz qui seront transmis aux Alliés et seront versés comme preuves au dossier du procès de Nuremberg (documents 022-L).


En 2003, la Royal Air Force (RAF) dévoile officiellement certains clichés pris en 1944. La RAF qui cherche des installations militaires ne s'attarde pas sur les camps. L'information arrive pourtant jusqu'à Winston Churchill qui se décide pour une attaque avant de se rétracter à l'idée de tuer inutilement des détenus par des opérations de bombardement aérien. Ce questionnement fut à l'origine du Débat sur le bombardement d'Auschwitz.


Les travaux des historiens depuis les années 1970 ont permis de démontrer que les Alliés avaient connaissance de la solution finale, à savoir la politique d’extermination systématique de tous les Juifs d’Europe. Le rôle des pays neutres a été crucial dans ce domaine, la Suisse, et, à moindre titre, la Suède, étaient des terres de sécurité pour les agences juives et les diplomates alliés, par lesquelles ils pouvaient recevoir des informations. La résistance polonaise et des contacts amis dans l’administration nazie ont permis peu à peu de mettre au jour ce secret que les nazis s’acharnaient à dissimuler.


Les Alliés attaquent Auschwitz III Monowitz, le 13 septembre 1944, usine de fabrication de caoutchouc synthétique à quelques kilomètres du camp d’Auschwitz I. Certaines bombes tombent même sur le camp tuant accidentellement une dizaine de déportés. Ce raid montre qu’un assaut aérien sur Auschwitz était désormais dans le rayon d'action des Alliés en 1944.


En 1942, Winston Churchill, sous la pression du Parlement et de l'Église anglicane, donne l’ordre à son administration militaire d’envisager toutes les possibilités de bombardement des camps, mais il lui est répondu que les cibles sont hors de portée d’action. C’est à partir de mai 1944, lorsque les forces américaines sont stationnées à Foggia dans le sud de l’Italie que les camps entrent dans le rayon d'action des forces alliées à l'Ouest et c'est à la même période que la Luftwaffe perd peu à peu le contrôle de l'espace aérien au-dessus du Reich à la suite de l'opération Pointblank.


Les preuves de l’ampleur des atrocités sont connues des dirigeants politiques. Aux États-Unis, les journaux parlent dans leurs colonnes de la solution finale, les agences juives américaines font pression sur l’administration militaire pour obtenir un assaut sur Auschwitz.


Le ministre adjoint à la Guerre John McCloy refuse d'exécuter un bombardement sur les camps de concentration, car les cibles ne sont pas militaires et qu'un bombardement causerait trop de pertes parmi les détenus dans les camps. À cette époque, la priorité est donnée à l'offensive terrestre qui doit absolument progresser.



Évacuation et libération du camp |




Libération du camp par l'armée soviétique en janvier 1945.




Libération du camp par l'armée soviétique en janvier 1945.




Vue actuelle d'une des allées du camp Auschwitz I.



Ruines d'Auschwitz II. Restent les cheminées en maçonnerie, la majorité des baraquements en bois a disparu.

Ruines d'Auschwitz II. Seules restent les cheminées en maçonnerie, les baraquements en bois ont disparu




Vue d'Auschwitz II. Entrée à l'avant-plan, baraquements reconstitués à droite, ruines de baraquements à l'arrière-plan.


À partir d'août 1944, l'Armée rouge est à 200 kilomètres d'Auschwitz. Les autorités nazies envisagent alors la liquidation du camp en cas de nouvelles victoires soviétiques, ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d'extermination situés plus à l'Est.


Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz. Les nazis ne mettent fin aux travaux d'agrandissement d'Auschwitz (camp souche et Birkenau) qu'à la fin de l'année 1944. Les travaux d'extension de certains des camps auxiliaires continuent pratiquement jusqu'à la libération.


Ce n'est qu'en novembre 1944 que les trois crématoires restant en activité sont dynamités (le crématoire IV était déjà inutilisable depuis octobre à la suite de la révolte du Sonderkommando).


Avant cela, les nazis entreprennent de détruire et d'effacer les traces des crimes commis. Ils prennent soin d'assassiner la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement les Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes. Ils brûlent les listes des Juifs exterminés, une partie des dossiers et de la documentation, en deux temps : d'abord entre juillet et septembre 1944 pour les listes de transports (Zuganglisten-FP) conservées au bureau de la direction politique, puis en janvier 1945 avant l'évacuation du camp. Cette destruction fut partielle : une commission spéciale soviétique a pu retrouver et réunir, après la libération du camp, un important volume de documents épargnés, notamment 90 000 actes de décès émis d'août à décembre 1943 ainsi que les archives de la Bauleitung, l'administration centrale chargée de la construction (ces archives ont été restituées au Musée d'Auschwitz en 1991-1992). Mais de nombreux documents sont manquants : ce sont en particulier les listes de transport des convois d'Europe occidentale, les registres (Totenbücher) à l'exception de ceux du camp des Tziganes, les listes marquées « SB » (pour Sonderbehandlung, « traitement spécial »[57]) des personnes sélectionnées pour les chambres à gaz, les rapports sur les arrivées et les sélections, les listes de transferts, la plupart des rapports des blocks ainsi que les archives des sous-camps et des entreprises employant les déportés[58],[59].


Après l'été 1944, le camp se dépeuple progressivement. Les détenus évacués sont soit employés dans des usines d'armement situées plus à l'intérieur du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques), soit, dans le cadre des marches et des transports de la mort, conduits vers d'autres camps de concentration. La marche de la mort d'Auschwitz à Loslau, endurée par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, est responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts. Le 17 janvier 1945 a lieu le dernier appel général. Y sont présents 67 000 déportés dont 31 800 à Auschwitz I et II et 35 100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz.


Le camp d'Auschwitz est libéré par la 100e division (général Krasavine) de la 60e armée du Front de Voronej de l'Armée rouge, renommé « Premier front d'Ukraine » après la libération de l'Ukraine, le 27 janvier 1945[60].


Les camps souches d'Auschwitz I et Auschwitz II - Birkenau sont libérés par les soldats de la soixantième armée du premier front ukrainien dans le cadre d'une offensive sur la rive gauche de la Vistule. Ceux-ci y pénètrent vers 15 heures à la suite de combats qui font 66 morts parmi les Soviétiques. 7 000 déportés, maintenus dans le camp, survécurent jusqu'à la libération. Les soldats soviétiques ont découvert sur place environ 600 corps de détenus, exécutés par les SS pendant l'évacuation du camp ou morts d'épuisement.



Bilan estimé en 1998 |




Vue du camp Auschwitz I en hiver.


Selon les estimations datant de 1998 de Franciszek Piper, historien du musée national Auschwitz-Birkenau, le bilan d'Auschwitz s'établit ainsi[61] :



  • 1,3 million de personnes ont été déportées dans les camps d'Auschwitz ;

  • 1,1 million de déportés y sont morts dont :

    • 960 000 Juifs ;

    • 70 000 à 75 000 Polonais non juifs ;

    • 21 000 Tziganes ;

    • 15 000 prisonniers de guerre soviétiques ;

    • 10 000 à 15 000 détenus d'autres nationalités (Soviétiques, Tchèques, Yougoslaves, Français, Allemands, Autrichiens, Belges, Hollandais).




Il s'y ajoute un nombre incertain, mais semble-t-il réduit, d'homosexuels qui y furent déportés en tant que tels : 48 noms de déportés à ce titre y ont été répertoriés pour l'ensemble de la période avril 1940-janvier 1945 ; un comptage des effectifs de janvier 1944 fait état de 22 détenus au titre du paragraphe 175 sur 53 000 hommes[62]. Un seul survivant homosexuel (et déporté à ce titre) d'Auschwitz est connu, Karl B[63].


Un programme de réadaptation des survivants du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz fut mis en place, avec la participation du psychiatre Antoni Kępiński, lui-même ancien déporté.



Lieu de mémoire |




Chaussures de déportés juifs de Birkenau.


Après sa libération en 1945, Auschwitz reste abandonné pendant deux ans. Le Parlement polonais décide en 1947 de faire d'Auschwitz un musée à la mémoire des victimes.


Le musée s'étend sur 191 hectares : 20 à Auschwitz I et 171 à Auschwitz II-Birkenau. Il ne reste rien aujourd'hui de l'usine IG Farben de Monowitz, Auschwitz III. Auschwitz-Birkenau fait partie depuis 1979 du patrimoine mondial de l'Unesco[64].


Le camp souche, Auschwitz I, a été restauré et ses blocks 4 et 5 utilisés depuis les années 1950 par les Polonais pour réaliser une exposition permanente qui veut présenter les conditions de vie des prisonniers, principalement à partir d'objets récupérés dans les restes du camp de Birkenau à la libération du camp. S'y trouvent notamment des effets personnels de déportés : vaisselle, lunettes, chaussures etc., exposés dans des vitrines. L'une d'elles montre des cheveux qui devaient être utilisés pour fabriquer du tissu. Tout ce qui appartenait aux victimes, devait resservir et profiter au Reich. Depuis les années 1960, certains blocks hébergent des « expositions nationales » réalisées par les divers pays d'où les Juifs furent déportés à Auschwitz. Au rez-de-chaussée du block 20 se trouve l'exposition française, inaugurée en janvier 2005, d'une grande qualité muséographique.


En 1948, des travaux sont effectués dans le bâtiment de l'ancien Crématoire I, transformé par les nazis en abri anti-aérien en 1943, afin de restaurer, selon les informations disponibles alors, le crématoire et la chambre à gaz dans leur état supposé d'origine : des fours sont réinstallés, la cheminée est reconstruite, les murs qui divisaient l'ancienne chambre à gaz sont abattus, la porte et une partie des orifices d'introduction du Zyklon B sont rouvertes[65].


Auschwitz II a volontairement été laissé en l'état comme témoin de l'ampleur du crime. Seule une rangée de baraques en bois du camp de quarantaine des hommes a été reconstruite. Un monument international à la mémoire des victimes, situé entre les crématoires II et III, a été inauguré en 1967. C’est un lieu de recueillement dans ce qui peut être considéré comme le plus grand cimetière de l'histoire de l'humanité.


« Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, en majorité des Juifs de divers pays d'Europe, soit à jamais pour l'humanité un cri de désespoir et un avertissement. Auschwitz - Birkenau 1940 - 1945 ». Ce texte est inscrit sur 21 dalles fixées sur le sol du monument, toutes traduites dans des langues différentes.

L'emplacement de la « maison rouge » (le bunker I), totalement détruit par les nazis, n'est précisément identifié qu'à la fin des années 1990. Il est aménagé en lieu de mémoire, marqué par une stèle. De même, il ne demeure que l'emplacement des murs de la « maison blanche » (le bunker II), marqué par quelques lignes de briques. Les grands Krema II, III, IV et V apparaissent en revanche plus visiblement, sous forme de ruines pour les deux premiers[66].




Une des 22 dalles commémoratives.


Depuis peu des espaces en périphérie des deux camps principaux et en dehors de l'espace du musée sont mis en valeur. C'est le cas de la rampe ferroviaire (Judenrampe) située à 1,5 kilomètre de Birkenau, où sont arrivés les trains convoyant les déportés de mars 1942 à avril 1944. Ce n'est qu'à partir de la fin du printemps 1944 que la prolongation de la voie ferrée, décidée par les nazis pour accélérer l'extermination des Juifs hongrois, arrive à proximité immédiate des chambres à gaz, à l'intérieur du camp.


Pendant la Guerre froide, les chiffres furent gonflés par le gouvernement communiste polonais. Le caractère essentiellement juif des victimes, dans un climat d'antisémitisme persistant, tendant à être nié ou du moins minimisé.


L'installation d'un carmel dans l'enceinte du camp d'Auschwitz, dans les années 1980, a provoqué une longue controverse, les organisations juives dénonçant une tentative de gommer la spécificité juive du lieu au profit d'une « christianisation » et d'une récupération de la Shoah. Jean-Paul II trancha la question en 1993 en ordonnant le départ des carmélites[67], mais la polémique sur la « christianisation de la Shoah » fut relancée en 1998 lors de la canonisation d’Edith Stein[68], puis de l’érection d’une nouvelle croix haute de huit mètres[69],[70].


2005 est marquée par la célébration solennelle du 60e anniversaire de la libération du camp en présence des derniers survivants et de nombreuses personnalités du monde entier. Depuis septembre 2006, Piotr Cywiński est le directeur du musée.


Chaque année se déroule à la synagogue Charles Liché à Paris une commémoration en souvenir de la libération des camps d’Auschwitz.


Le site est visité par environ un million de personnes par an. Son entretien est principalement financé par l’État polonais. En décembre 2011, l'Autriche effectue un don de 6 millions d'euros pour la sauvegarde d'Auschwitz[71].



Principaux déportés connus |





Elie Wiesel en 2012.





Simone Veil en 2008.





Primo Levi, auteur du témoignage Si c'est un homme.




  • Jean Améry, écrivain autrichien, survivant d'Auschwitz, de Buchenwald et de Bergen-Belsen.


  • Karel Ančerl, chef d'orchestre tchèque, déporté au camp de concentration de Theresienstadt ; il est ensuite transféré à Auschwitz.


  • Dina Babbitt, née Gottliebova, peintre.


  • Władysław Bartoszewski, ministre polonais des affaires étrangères dans les années 1995 et 2000-2001.


  • Hélène Berr, jeune Française juive, auteur d'un journal relatant sa vie de 1942 à 1944 et publié pour la première fois en 2008[g].


  • Fanny Beznos, femme de lettres, militante communiste et résistante. Elle était l'épouse de Fernand Jacquemotte et la tante d'Henri Borlant[72].


  • Joseph Bialot, écrivain français, auteur de C'est en hiver que les jours rallongent[h].


  • Joseph Bor, juriste tchèque.


  • Henri Borlant, jeune Français juif déporté à Auschwitz-Birkenau en 1942, à 15 ans ; auteur de Merci d'avoir survécu.


  • Tadeusz Borowski, écrivain polonais, l'auteur de Le Monde de pierre.


  • Pinchas Burstein (Maryan S. Maryan), peintre américain d'origine polonaise.


  • Danielle Casanova, militante communiste et résistante française.


  • Charlotte Delbo, survivante française d'Auschwitz et de Ravensbrück, écrivain.


  • Friedl Dicker-Brandeis, artiste, professeure, elle enseignait l'art aux enfants de Theresienstadt.


  • Anne Frank (16 ans), sa sœur Margot Frank, sa mère Edith Frank et son père Otto Frank. Anne Frank est connue dans le monde entier pour son journal.


  • Viktor Frankl, philosophe, auteur de l'ouvrage Nos raisons de vivre - À l'école du sens de la vie.


  • Ida Grinspan, auteur de J'ai pas pleuré avec Bertrand Poirot-Delpech, en 2002.


  • Éva Heyman, petite fille juive hongroise de 13 ans qui a écrit un journal juste avant la déportation à Auschwitz où elle a été envoyée par Josef Mengele à la chambre à gaz.


  • Etty Hillesum, née aux Pays-Bas en 1914, décédée avec tous les siens en 1943 (journal d'Etty Hillesum : une vie bouleversée).


  • Eleonore Hodys, résistante autrichienne.


  • Willy Holt, décorateur de cinéma, Césars 1988, professeur à la FEMIS, auteur de l'ouvrage sur sa déportation à Auschwitz Femmes en deuil sur un camion[73].


  • Wanda Jakubowska, réalisatrice du film La Dernière Étape.


  • André Kahn, survivant de Bergen-Belsen, libéré par les Britanniques.


  • Benedikt Kautsky, sociologue et homme politique autrichien.


  • Imre Kertész, auteur hongrois, prix Nobel de littérature en 2002, libéré à Buchenwald.


  • Maximilien Kolbe prêtre catholique polonais canonisé en 1982 par Jean-Paul II.


  • Henri Kichka, écrivit plus tard sur son expérience de prisonnier (Une adolescence perdue dans la nuit des camps).


  • Franz Eugen Klein, chef d'orchestre, compositeur et pianiste autrichien ;


  • Ruth Klüger juive autrichienne déportée en 1944 à 14 ans dans le camp des familles.


  • Gertrud Kolmar, écrivaine allemande.


  • Czesława Kwoka, jeune fille polonaise.


  • Hans Krása, compositeur germano-tchèque.


  • Henri Krasucki, syndicaliste et résistant polonais juif en France. Il effectua en janvier 1945 la marche de la mort jusqu'à Buchenwald où il participa à la libération du camp.


  • Hermann Langbein, déporté politique autrichien, auteur de Hommes et femmes à Auschwitz et La résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes.


  • Anita Lasker-Wallfisch, violoncelliste, musicienne de l'orchestre du camp.


  • Rutka Laskier , adolescente qui a tenu un journal avant d'être déportée, qui fait d'elle l'Anne Frank polonaise.


  • Germain Laur, (Matricule 185856), Chef du réseau Combat, fondateur du syndicat FO du Tarn.


  • Primo Levi, chimiste et auteur italien, survivant d'Auschwitz III Monowitz. Écrivit plus tard sur son expérience de détenu (Si c'est un homme).


  • Marceline Loridan-Ivens, cinéaste française.


  • Pierre Masse, avocat, sénateur de l'Hérault, mort à l'arrivée au camp.


  • Filip Müller, survivant des Sonderkommandos, témoin majeur au procès de Francfort et dans le film Shoah.


  • Irène Némirovsky, écrivain russe de langue française.


  • Alfred Nakache, nageur et joueur de water-polo français, connu sous le nom de « nageur d'Auschwitz ».


  • Witold Pilecki, résistant polonais, l'unique prisonnier « volontaire » du KL Auschwitz.


  • Samuel Pisar, survivant d'Auschwitz, avocat international, écrivain, auteur de Le sang de l'espoir.


  • Alma Rosé, violoniste autrichienne, nièce de Gustav Mahler.


  • Joseph Saks, Grand Rabbin de la Synagogue Nazareth, de Paris.


  • Erich Salomon, photographe allemand, il meurt à Auschwitz en 1944.


  • Michel Sima, sculpteur et photographe polonais, survivant.


  • Rosa Stallbaumer, résistante autrichienne déportée à Dachau puis à Auschwitz où elle meurt en 1942.


  • Edith Stein, philosophe juive convertie au catholicisme et devenue carmélite ; déportée et gazée à Auschwitz, elle sera canonisée par Jean-Paul II et déclarée copatronne de l'Europe.


  • Armand Steinberg, dentiste français, centenaire, un des 3 survivants de la Rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon.

  • Wladek (dit Vladek) Spiegelman, Juif polonais déporté à Auschwitz en 1944 et survivant. Son histoire est racontée sous forme de bande dessinée (Maus, parue en deux tomes) par son fils, Art Spiegelman[i].

  • Anja Zylberbeg, Juive polonaise déportée à Auschwitz en 1944 et survivante. Elle était l'épouse de Wladek Spiegelman et la mère de Art Spiegelman. Son histoire est également racontée dans l'œuvre de son fils, Maus, mais de manière moins complète que celle de son mari, car elle est décédée en 1968, soit longtemps avant la genèse du livre, et n'a donc pas pu témoigner auprès de son fils.


  • Charlotte Salomon, artiste plasticienne et peintre allemande. Meurt en 1943 en compagnie de son époux autrichien.


  • Paul Sobol, survivant, auteur du livre : Je me souviens d'Auschwitz… De l'étoile de shérif à la croix de vie[74],[j].


  • Anne-Lise Stern, psychanalyste française. Matricule 78765[75].


  • Jerzy Tabeau, s'évade le 19 novembre 1943.


  • Marie-Claude Vaillant-Couturier résistante et femme politique française.


  • Simone Veil, femme politique française, ministre et présidente du parlement européen. Détenue 13 mois à Auschwitz (Bobrek) et après la marche de la mort à Bergen-Belsen ; libérée le 27 janvier 1945.


  • Rudolf Vrba, évadé d'Auschwitz.


  • Rose Warfman, résistante française, survivante


  • Helga Hošková-Weissová, artiste peintre tchèque, survivante.


  • Elie Wiesel, écrivain américain, survivant d'Auschwitz III Monowitz. Écrivit plus tard sur son expérience de prisonnier.


  • Yisrael Kristal, supercentenaire et doyen masculin de l'humanité, survivant.


  • Angèle Marie Autsch, religieuse trinitaire et résistante allemande.



Notes et références |



Notes |





  1. « Aucun autre lieu de la destruction ne s'est jamais imposé à la mémoire avec la même universalité. D'abord parce qu'Auschwitz est sans doute le plus grand cimetière du monde : le plus grand cimetière de Juifs (près d'un million) mais aussi de Polonais (70 000 à 75 000 morts), de Tsiganes du Grand Reich (environ 20 000) - un cimetière sans tombes puisque les corps ont été réduits en cendres ». Annette Wieviorka (entretiens avec Séverine Nikel), L'heure d'exactitude : histoire, mémoire, témoignage : entretiens avec Séverine Nikel, Paris, A. Michel, coll. « Itinéraires du savoir. », 2011, 248 p. (ISBN 978-2-226-20894-1, OCLC 759036899) p. 207.


  2. Le bordel destiné au personnel du camp se trouvait en revanche à l'extérieur de celui-ci, dans le centre-ville d'Oświęcim. Voir Fabrice d'Almeida, Ressources inhumaines : les gardiens de camps de concentration et leurs loisirs, 1933-1945, Paris, Fayard, coll. « Histoire », 2011, 210 p. (ISBN 978-2-213-66178-0, 978-0-616-85691-8 et 978-2-213-66399-9, OCLC 1012140964) emplacements 1026 et 1160 sur 3339, ainsi que (en) Robert Sommer, Das KZ-Bordell : sexuelle Zwangsarbeit in nationalsozialistischen Konzentrationslagern, Paderborn, Schöningh, 2009, 445 p. (ISBN 978-3-506-76524-6, OCLC 697644563).


  3. Outre la disponibilité des matières premières, le site avait été choisi en raison de sa position
    géographique centrale au carrefour des voies de communication et suffisamment à l'Est pour être protégé des risques de bombardements alliés.
    L'IG Farben était initialement plus intéressée par l'emploi de main d'œuvre allemande issue des projets de germanisation que par la main d'œuvre
    concentrationnaire. Le site employa finalement environ 40 à 50 % de travailleurs étrangers, 20 à 30 % d'allemands et 30 % de détenus. Voir Peter Hayes,
    Industry and Ideology: I. G. Farben in the Nazi Era, Cambridge University Press, 2001, 411 p. (ISBN 9780521786386) p. 350 et suiv.



  4. Le fauteuil est bien décrit dans le livre de Miklós Nyiszli : un grand divan de deux places, recouvert de tapis de Perse, avec un niche pour recevoir un poste TSF et des lampes intégrées.


  5. Ce message sorti du camp par ruse avait plus de chances de ne pas être perdu lors de la destruction planifiée du camp.


  6. Gerhart Riegner du congrès juif mondial envoie dès mars 1942 par télégramme un message sur l’extermination des Juifs au nonce à Berne, puis à Londres, Washington, et au Comité international de la Croix rouge, « Femmes et enfants exterminés. Hommes esclaves travaillant jusqu’à l’épuisement, ensuite supprimés. » mais il n'a pas eu d'écho.


  7. Détenue au camp de Drancy (mars 1944) puis déportée à Auschwitz-Birkenau, elle meurt à Bergen-Belsen en avril 1945.


  8. Détenu depuis août 1944 à Auschwitz, puis libéré le 27 janvier 1945


  9. Vladek est mort le 18 août 1982


  10. matricule B-3635, déporté de Malines par le 26e et dernier convoi au départ de la caserne Dossin, le 31 août 1944. Interné à Auschwitz I jusqu'au 18 janvier 1945, il fera les marches de la mort jusqu'au camp de Gross-Rosen où il transite 2 jours avant d'être de nouveau déporté à Dachau par train de marchandises. Lors d'un dernier transport en partance de Dachau, il parvient à s'évader en avril 1945 et regagne la Belgique à la fin de la guerre. Il fait une brillante carrière dans la publicité et lance le sport nautique en Mer Rouge. Depuis 1987, il transmet son témoignage dans les écoles. Il est l'auteur du livre : Je me souviens d'Auschwitz… De l'étoile de shérif à la croix de vie




Références |




  1. Saul Friedländer, Les Années d'extermination 1939-1945, Seuil, coll. « Points/Histoire », 2008, p. 306.


  2. Rees 2005 ép.1 14 min à 15 min


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  4. Rees 2005, 8 min 26 s


  5. DocuTV Auschwitz de Rees, 4 min 40 s.


  6. Rees 2005 ép. 1, 11 min 28 s


  7. Rees 2005 ép. 1, 6 min 43 s


  8. Rees 2005 ép.1, 23 min


  9. Rees 2005 ép. 1, 6 min 28 s


  10. Rees 2005 ép. 1, 34-35 min


  11. Rudolf Höss, Le Commandant d'Auschwitz parle, La Découverte, 2004, 268 p. (ISBN 9782707144997) p. 177.


  12. Rees 2005 &p. 1 40-41 min


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  16. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Paris, Gallimard, 1991, 3e éd., 1098 p. (ISBN 978-2-070-32710-2, OCLC 919742901), p. 1661-1662 p. 781


  17. Laurence Rees (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat), Auschwitz : les nazis et la Solution finale [« Auschwitz : the Nazis and the "final solution." »], Paris, Librairie générale française, coll. « Livre de poche » (no 31018), 2008, 475 p. (ISBN 978-2-253-12096-4), p. 118


  18. Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert Ruckerl (trad. Henry Rollet), Les Chambres à gaz, secret d'État, Paris, Ed. du Seuil, coll. « Actuels », 2000, 313 p. (ISBN 978-2-020-40960-5, OCLC 493276683), p. 176


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  24. Gutman 1994, p. 17-18.


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  66. Annette Wieviorka, Auschwitz, la mémoire d'un lieu, Hachette, Paris, 2005, 286 p. (ISBN 2012793029) p. 120-123.


  67. L’affaire du Carmel d’Auschwitz


  68. Article de l’Arche citant le président du CRIF, intitulé « Juifs et catholiques : le malaise qui perdure » sur le site col.fr.


  69. La croix empoisonnée d’Auschwitz – Après le carmel, une nouvelle affaire envenime les rapports juifs-polonais Article de Libération


  70. « « Geneviève Zubrzycki, The Crosses of Auschwitz. Nationalism and Religion in Post-Communist Poland », Bérengère Massignon, Archives de sciences sociales des religions octobre-décembre 2007, document 140-91 », 2 juillet 2008.


  71. « L'Autriche débloque 6 millions d'euros pour l'entretien du site d'Auschwitz », Le Monde, 8 décembre 2011.


  72. Dominique Philippe, Fanny Beznos ou la passion révolutionnaire, 2017, 236 p. (lire en ligne) (inscription nécessaire) – via L'Harmattan


  73. Site : Le chef décorateur Willy Holt nous a quittés - Afcinema


  74. SOBOL (P.), Je me souviens d'Auschwitz. De l'étoile de shérif à la croix de vie, nouv. éd. revue et corrigée, Bruxelles, Racine, 2010. (ISBN 978-2-87386-680-8)


  75. Anne-Lise Stern, Un lapsus de SS, in Le Savoir-Déporté, éd. du Seuil; 2004, p. 225



Annexes |



Bibliographie |



Sources pour l'article |




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  • (en) Franciszek Piper, « The System of Prisoner Exploitation », dans Yisrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz Death Camp, Bloomington, Indiana University Press, 1994(ISBN 0-253-32684-2), p. 34–49.


  • (en) Yisrael Gutman, « Auschwitz—An Overview », dans Yisrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz Death Camp, Bloomington, Indiana University Press, 1994(ISBN 0-253-32684-2), p. 5–33.


  • (en) Sybille Steinbacher, Auschwitz: A History, Munich, Verlag C. H. Beck, 2005 (1re éd. 2004) (ISBN 0-06-082581-2).


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Mémoires et témoignages |



Textes de déportés |



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  • Pelagia Lewinska et Paul Éluard, Vingt mois à Auschwitz. Avec ... un poème de Paul Eluard., Nagel, 1966

  • Odette Elina (postface Sylvie Jedynak), Sans fleurs ni couronnes, Paris, Mille et une nuits, 2005 (1re éd. 1947), 110 p. (ISBN 978-2-842-05894-4, OCLC 234192050)


  • Primo Levi, Si c'est un homme, 1947


  • Elie Wiesel, La Nuit, 1958

  • Fred Sedel, Habiter les ténèbres, La Palatine, 1963


  • Rudolf Vrba, Je me suis évadé d'Auschwitz, 1964.


  • Charlotte Delbo, Auschwitz et après, Éditions de minuit, Paris, 1970, 2 vol


  • Miklos Nyiszli et René Julliard, Médecin à Auschwitz, Paris, J'ai lu, coll. « Leur aventure », 1971, A266 éd., 181 p..


  • Imre Kertész, Être sans destin, 1975


  • Filip Müller, Trois ans dans une chambre à gaz d'Auschwitz, 1979


  • Ana Novac, J'avais 14 ans à Auschwitz, presses de la Renaissance, 1982

  • Louis J. Micheels, Docteur 117641, Belles Lett, 1990

  • Paul Steinberg, Chroniques d'ailleurs, Ramsay, 1996.


  • Joseph Bialot, C'est en hiver que les jours rallongent, éditions du Seuil, 2002.


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  • Anne-Lise Stern, Le Savoir déporté - camps, histoire, psychanalyse, éd. Seuil, collection La librairie du XXe siècle), 2004 (ISBN 9782020662529).


  • Ana Novac, Les Beaux Jours de ma jeunesse, Balland, Paris, 2006

  • Krystyna Zywulska, J'ai survécu à Auschwitz, tCHu Varsovie et Panstwowe Muzeum Auschwitz-Birkenau, 2006

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  • Shlomo Venezia, Sonderkommando, Dans l'enfer des chambres à gaz, 2007


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  • Sigmund Toman, Vous, vous savez, mais moi je ne sais pas : Questions à un survivant de la Shoah, Interview de Michèle Honsberger et Martine Mouron, éd. Delibreo, 2008.

  • Ruth Fayon, Patrick Vallélian, Auschwitz en héritage : De Karlsbad à Auschwitz, itinéraire d'une jeune fille dans l'enfer de la Shoah, éd. Delibreo, 2009.


  • Witold Pilecki, Le Rapport Pilecki : Déporté volontaire à Auschwitz, 1940-1943 (Raporty Pileckiego), traduit du polonais par Ursula Hyzy et Patrick Godfard, Champ Vallon, Époques, (ISBN 9-782-87673-955-0).

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Textes de bourreaux |



  • Rudolf Höss (préf. Geneviève Decrop, postface Geneviève Decrop), Le commandant d'Auschwitz parle, Paris, La Découverte, coll. « Essais / 193 », 2005, 268 p. (ISBN 978-2-707-14499-7, OCLC 60574308).


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Textes soviétiques |

Vasili Petrenko, Avant et après Auschwitz, Paris, Flammarion, mars 2002, 285 p. (ISBN 978-2082100564).



Ouvrages historiques |



Monographies sur Auschwitz |



  • Tadeusz Borowski (trad. Erik Veaux, préf. Erik Veaux), Le monde de pierre [« Pożegnanie z Marią »], Paris, Libretto, coll. « Libretto - Éditions Phébus » (no 510), 2015, 314 p. (ISBN 978-2-369-14219-5, OCLC 995731070).


  • Annette Wieviorka, Auschwitz, 60 ans après, Paris, Robert Laffont, 2005, 286 p. (ISBN 978-2-221-10298-5, OCLC 231994611).


  • Annette Wieviorka, Auschwitz la mémoire d'un lieu, Paris, Fayard/Pluriel, coll. « Pluriel », 2012 (1re éd. 2005), 286 p. (ISBN 978-2-818-50301-0, OCLC 926041459).


  • Annette Wieviorka, Auschwitz expliqué à ma fille, Paris, Éditions du Seuil, 1999, 59 p. (ISBN 978-2-020-36699-1, OCLC 948313419).


  • Laurence Rees, Auschwitz. Les nazis et la « Solution finale », Paris, Albin Michel, coll. « Le livre de poche », 2005, 475 p. (ISBN 978-2-253-12096-4).

  • Jean-François Forges, Pierre-Jérôme Biscarat, Guide historique d'Auschwitz, Paris, Editions Autrement, 2011, 288 p. (ISBN 978-2-7467-1484-7)



Ouvrages sur la Shoah |



  • Florent Brayard, La Solution finale de la question juive : la technique, le temps et les catégories de la décision, Paris, Le Grand livre du mois, 2004, 650 p. (ISBN 978-2-702-89883-3, OCLC 469789448).


  • Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Paris, Gallimard, 1991, 3e éd., 1098 p. (ISBN 978-2-070-32710-2, OCLC 919742901), p. 1661-1662.


  • Saul Friedländer, Les Années d'extermination. l'Allemagne et les juifs, 2 vol., 2e volume paru en 2008, traduit en français par Pierre-Emmanuel Dauzat, Seuil.


  • Christopher Browning (trad. Jacqueline Carnaud et Bernard Frumer), Les origines de la solution finale : l'évolution de la politique antijuive des nazis, septembre 1939-mars 1942, Paris, Les Belles Lettres Ed. du Seuil, coll. « Histoire », 2009, 631 p. (ISBN 978-2-757-80970-9, OCLC 937777483).


  • Édouard Husson (préf. Ian Kershaw, postface Jean-Paul Bled), Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, coll. « Tempus, » (no 422), 2012, 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3, OCLC 880822191).


  • Giorgio Agamben (trad. Pierre Alferi), Ce qui reste d'Auschwitz : l'archive et le témoin, Paris, Payot & Rivages, coll. « Rivages poche » (no 390), 2003, 192 p. (ISBN 978-2-743-61000-5, OCLC 718712942).



Attitude des alliés |



  • (en) Martin Gilbert, Auschwitz and the allies, Simon & Schuster, 2011(ISBN 978-1-596-87416-9, OCLC 941147322).


  • Walter Laqueur (trad. Antoinette Roubichou-Stretz), Le terrifiant secret : la "solution finale" et l'information étouffée [« The terrible secret. »], Paris, Gallimard, 2010 (1re éd. 1981), 287 p. (ISBN 978-2-070-13121-1, OCLC 718701395).


  • David S. Wyman (trad. Claude Blanc, préf. Elie Wiesel, postface André Kaspi), L'Abandon des juifs, les Américains et la solution finale, Paris, Flammarion/CNL, 1987, 459 p. (ISBN 978-2-080-64910-2, OCLC 964089832).


  • (en) W. D. Rubinstein, The myth of rescue : why the democracies could not have saved more Jews from the Nazis, London New York, Routledge, 2000(ISBN 978-0-203-02641-0).


  • (en) M. J. Neufeld et M. Berenbaum (dir.), The Bombing of Auschwitz. Should the Allies Have Attempted It?, éd. The University Press of Kansas et The United States Holocaust Memorial Museum, 2000 et 2003


  • André Kaspi, « Fallait-il bombarder Auschwitz ? », dans la revue L'Histoire no 294, janvier 2005


  • Jan Karski (postface Céline Gervais-Francelle et Jean-Louis Panné), Mon témoignage devant le monde : histoire d'un Etat secret [« Story of a secret state »] (Biographie), Paris, Point de mire, coll. « Histoire », 2004 (1re éd. 1948), 466 p. (ISBN 978-2-914-09013-1, OCLC 57056473).



Transmission de la mémoire |

  • Giorgo Agamben, Ce qui reste d'Auschwitz, Rivage poche.


Romans, bande dessinée |



  • Art Spiegelman, Maus : a survivor's tale (bande dessinée), New York, Pantheon Books, 1997(ISBN 978-0-679-40641-9, OCLC 798263795)

  • Pascal Croci, Auschwitz, Genève, EP Editions, coll. « Atmosphères (Paris) », 2015(ISBN 978-2-889-32009-7, OCLC 933822101)


  • Robert Merle, La mort est mon métier, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1991 (réimpr. 2015) (1re éd. 1952) (ISBN 978-2-070-36789-4, OCLC 991081922).



Iconographie |


  • Album d'Auschwitz


Filmographie |




  • La Passagère, de Andrzej Munk, 1963


  • Auschwitz : Les nazis et la solution finale, série documentaire en six épisodes de Laurence Rees pour la BBC, 2005. Conseillers historiques : Ian Kershaw, C. Browning et al.. Édité en DVD.


  • Et puis les touristes (Am Ende kommen Touristen), de Robert Thalheim, 2007.


  • Sonderkommando, Auschwitz-Birkenau, film documentaire de Emil Weiss, France, 2007, 52 min, diffusé sur Arte le 23 janvier 2008


  • Le Convoi, documentaire d'André Bossuroy, 60 min, 2009 [voir en ligne] (extrait de 20 min) [vidéo]


  • Auschwitz, premiers témoignages, film documentaire de Emil Weiss, France, 2010, 80 min, diffusé sur Arte le 26 janvier 2011


  • Criminal Doctors, Auschwitz, film documentaire de Emil Weiss, France, 2013, 54 min, diffusé sur Arte le 21 janvier 2014


  • Pitchipoï, court métrage de Salomé Duarte Lepez et Anaïs Cavalié, 33 min, 2013 [voir en ligne] (intégral) [vidéo]


  • Le procès du siècle de Mick Jackson, 2016



Articles connexes |


Articles généralistes sur cette période



  • Troisième Reich

  • Négationnisme

  • Seconde Guerre mondiale

  • Camps d'extermination nazis


  • Shoah (aussi appelé Holocauste)

  • Liste des camps de concentration nazis

  • Camp de concentration

  • Procès d'Auschwitz

  • Système de marquage nazi des prisonniers

  • Convois de la déportation des Juifs de France



Emplacement et vie du site



  • Camp de concentration de Fürstengrube : un des plus grands camps externes dépendant d'Auschwitz.

  • Musée national Auschwitz-Birkenau


  • Carmel d'Auschwitz : installation de 1985 à 1993, de Carmélites sur le site.


Hommages


  • 27 janvier : Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste pour commémorer la libération du camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945.


Liens externes |


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  • Mémorial de la Shoah - Musée et centre de documentation juive contemporaine

  • Association Fond Mémoire d'Auschwitz (AFMA)


  • Un dictionnaire du génocide - Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes


  • (fr) (nl) (en) Fondation Auschwitz


  • (pl) (en) Site officiel du musée Auschwitz-Birkenau


  • Les plans de construction d'Auschwitz découverts - Le Figaro/AFP, 10 novembre 2008]


  • Charles Gottlieb rescapé d'Auschwitz-Birkenau témoigne - Dailymotion, 2008 [vidéo]




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