Vénus (mythologie)





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Vénus
Déesse de la mythologie romaine

Image illustrative de l’article Vénus (mythologie)
Caractéristiques
Autre(s) nom(s)
Aphrodite
Fonction principale
Déesse de la beauté, de l'amour et de la civilisation
Résidence

Olympe
Équivalent(s) par syncrétisme

Aphrodite
Turan
Culte
Temple(s)

Capitole, Temple de Vénus et de Rome
Famille
Père

Jupiter
Mère

Dioné
Conjoint

Vulcain
• Enfant(s)
Cupidon, Hermaphrodite, Énée, Antéros
Symboles
Attribut(s)
Miroir,ceinture,coquillage,pomme
Animal
Colombe
Végétal
la rose, le myrte, la pomme, le pavot et l'œillet
Jour
Vendredi

Vénus est la déesse de l'amour, de la séduction, de la beauté féminine et de la civilisation dans la mythologie romaine. Elle est l'équivalent de la déesse grecque Aphrodite et de l'étrusque Turan.


Son étymologie classique est le verbe latin vincire (lier, enchaîner), d'après Varron, car, dit-il, elle unit le feu mâle à l'eau femelle, ce qui donne la vie[1].


À l'origine, Vénus présentait probablement des spécificités, mais les auteurs et les peintres (Botticelli spécialement) l'ont assimilée à Aphrodite au cours de l'histoire. Traditionnellement, de ses mains elle ne cache pas, mais montre ses seins et son sexe, car, toujours d'après Porphyre dans le Peri Agalmatôn, « elle nourrit et engendre »[2].


Après cette assimilation, dont on voit les premières traces au IIe siècle av. J.-C., Vénus est, par imitation, la déesse de la beauté, et la mère d'Hermaphrodite et de Cupidon, dieu de l'amour, et fille de Gaïa et d'Ouranos. On dit aussi qu'elle est née du sang d'Ouranos blessé par son fils Cronos. Elle est la femme de Vulcain (dieu de la métallurgie, dieu forgeron...) mais elle le trompe avec son frère, Mars, (dieu de la guerre). Dans les récits fondateurs romains, et notamment l'Énéide de Virgile, elle est la mère du héros troyen Énée. Pour les alchimistes (et principalement Michael Maier dans son œuvre principale Arcana arcanissima[3]), elle représente le cuivre, étant née à Chypre dont le nom grec a donné en latin cuprum, le cuivre.




Sommaire






  • 1 Une déesse controversée


    • 1.1 Naissance


    • 1.2 Les assimilations aux différents mythes


      • 1.2.1 Les mythes romains


      • 1.2.2 Les mythes grecs






  • 2 Culte antique


    • 2.1 Temples mythologiques de la déesse


    • 2.2 Attributs




  • 3 Histoire de l'art


  • 4 Notes et références


  • 5 Voir aussi


    • 5.1 Articles connexes


    • 5.2 Liens externes







Une déesse controversée |



Naissance |




Naissance de Vénus par Sandro Botticelli (1485).


Dans la Théogonie d'Hésiode, Vénus serait née d'une goutte de sang d'Ouranos après que celui-ci fut émasculé par son fils Cronos. Vénus naît donc à la suite de la chute, dans la mer, des organes génitaux de son père. Cette version du mythe de la naissance de Vénus est la plus connue aujourd'hui. Elle concorde d'ailleurs avec l'étymologie du nom de son pendant Aphrodite, qui, d'après Porphyre, signifie « celle qui sort de l'écume de la mer » (de Aphros, écume).


Dans l'Énéide, Neptune rappelle à Vénus cette origine en son sein pour la rassurer sur une supplique qu'elle lui adresse afin qu'il protège son fils Énée sur les flots :




« 



Neptune en souriant entend sa plainte amère,

Console sa douleur et dit : “Non, ce n'est pas

À la fille des mers à craindre mes états :

Vénus dans mon empire a reçu la naissance;

Moi-même ai quelques droits à votre confiance. [...]”



 »



— Énéide, chant V, traduction de Jacques Delille


Dans l'Iliade d'Homère, Aphrodite est la fille de Zeus et de Dioné, la déesse mère. Dioné est peu à peu assimilée à la femme de Jupiter, Junon.


Selon Cicéron, il existerait quatre Vénus différentes :



  • La première, fille du Ciel et du Jour, avait un temple en Elide.

  • La seconde est née de l'écume de la Mer (d'où le nom d'Aphrodite).

  • La troisième, fille de Jupiter et de Dioné, épousa Vulcain.

  • La quatrième, née de Syria et de Tyrus, épousa Adonis, sous le nom d'Astarté.



Les assimilations aux différents mythes |



Les mythes romains |


Vénus selon la légende romaine fut mariée de force au dieu du feu Vulcain. Junon ayant vu toutes les œuvres de son fils le fit revenir sur l'Olympe et lui offrit Vénus en mariage. La déesse de la beauté, qui a donc été paradoxalement mariée à ce dieu laid, va se plaindre à son père Jupiter qui lance sa colère sur Junon, sans toutefois libérer sa fille de cette union. De là va débuter une longue succession d'amants dont les trois plus connus sont Mars, Anchise et Adonis.


S'agissant d'Adonis, il fut tué par un sanglier. Son sang devint des anémones et les larmes de Vénus des roses.


Les amours de Vénus et du mortel Anchise donnèrent naissance au héros troyen Énée, par la suite considéré comme un héros latin car il est le fondateur légendaire du Latium et par conséquent, il serait l'ancêtre des Romains et en particulier de la Gens Julia.


Vénus eut une grande influence sur la réussite de l'épopée d’Énée. Elle le protégea à Carthage, le fit sortir des Enfers afin qu'il puisse continuer son voyage, et lui prodigua maints conseils pour la poursuite de sa quête jusqu'à son achèvement.


Vénus est considérée comme une déesse de la fertilité, de la végétation et, plus tard, déesse de l'amour, par corrélation avec la déesse Aphrodite.



Les mythes grecs |


Vénus est très souvent assimilée à Aphrodite d'où sa filiation avec un héros grec. Cette légende vient tout droit des origines de la guerre de Troie.


Éris, déesse de la discorde, par frustration mit en jeu une pomme (à la plus belle) entre Héra, Aphrodite et Athéna et demanda au Prince Pâris de choisir laquelle de ces trois déesses méritait cette pomme. Chacune des déesses lui promit une chose : Aphrodite lui promit l'amour de la plus belle des femmes : Hélène, ce que le Prince accepta.


À partir de ce moment-là, une guerre éclata entre les cités grecques (sous le commandement d'Agamemnon) protégées par Héra et Troie protégée par Aphrodite.


C'est également à ce moment-là que se fit la confusion entre Vénus et Aphrodite car c'est lors de son départ pour le Latium qu'Énée emmène avec lui la légende de la déesse en Italie et que la déesse de la beauté deviendra Vénus.



Culte antique |



Temples mythologiques de la déesse |


Son culte commença à Ardea et à Lavinium dans le Latium. Son plus vieux temple fut bâti le 18 août 293 av. J.-C. Le 18 août fut alors le jour de festivités appelées Vinalia rustica. Le 1er avril, les Veneralia (en) étaient célébrées en l'honneur de Vénus Verticordia, protectrice de la chasteté féminine. Le 23 avril 215 av. J.-C.,le dictateur Fabius Maximus ordonna un temple qui fut construit sur le Capitole et dédié à Vénus Érycine (Venus Erycina), étant désormais considérée comme la libératrice de Rome contre les Carthaginois.


Jules César introduisit la Vénus Génitrice (Venus Genitrix) comme déesse de la maternité et du foyer, en tant que mère d'Énée (dont il affirmait descendre) et Pompée érigea un temple en l'honneur de la Vénus Victorieuse (Vénus Victrix).




Vénus génitrice, roseraie du Jardin des Plantes de Paris.



Attributs |


Très tôt, Vénus s'approprie les attributs de la déesse Aphrodite. Ainsi le miroir et la ceinture magique (le ceste) – qu'elle prêtait parfois à Héra pour raviver l'amour de son époux[réf. souhaitée] volage – (où étaient renfermées les grâces, les attraits, le sourire engageant, le doux parler, le soupir le plus persuasif, le silence expressif et l'éloquence des yeux) étaient un cadeau de mariage de Jupiter. Ses autres attributs sont aussi le myrte, la colombe, le cygne et la pomme.



Histoire de l'art |


L'intrication de la figure de Vénus (ou interprétée a posteriori comme figure vénusienne) avec les représentations artistiques est tardive. Les dites Vénus de l'art pariétal symbolisent la féminité, la vie et la naissance par le motif triangulaire stylisé de la vulve et sur le mode religieux ; celles de l'art mobilier du Paléolithique traitent le motif féminin sur le mode profane, en exagérant les courbures de manière outrancière[4]. C'est le thème de la fécondité qui semble encore primer sur celui de la sexualité.


L'antiquité gréco-romaine diversifie le processus de symbolisation par la double figure d'Aphrodite/Vénus ; elle commence à représenter de grands thèmes sociétaux comme, en plus de la fertilité, la prospérité, la victoire militaire, et bien sûr la sexualité. Des formes archétypales et esthétiques commencent à se préciser, comme celle de l'Aphrodite de Cnide qui devient un véritable lieu commun de la sculpture antique. Elle aurait été diffusée jusque dans la mythologie agraire et nourricière des Gaules[5] (où l'on retrouve des statuettes stratégiquement placées dans les tombes, les sources, les maisons et les temples).





Vénus au miroir, École de Fontainebleau. Musée des Ursulines de Mâcon.


Il faut attendre la fin du Moyen Âge et la Renaissance occidentale pour voir entrer le motif de Vénus dans une véritable interprétation artistique, essentiellement fondée sur l'appropriation des motifs de l'antiquité dans l'art classique et néo-classique. Le thème vénusien est un grand favori, et des topiques comme celui de la naissance de Vénus, ou Vénus anadyomène sont variés à l'infini (le tableau de Botticelli étant sans doute son instance la plus célèbre). Elle est présente dans les scènes des « amours des dieux » inspirées des Métamorphoses d'Ovide, comme celle peinte par Paul Véronèse vers 1562, qui la montre aux côtés de Mercure, présentant leurs enfants Éros et Antéros à Jupiter (Musée des Offices à Florence)[6].


Ces appropriations, si elles témoignent de la valorisation de l'héritage gréco-romain par les Européens, laissent transparaître également certaines des visions de leurs contemporains sur le rapport au corps, à l'érotisme et à la sexualité, à la subversion et la transgression. Si c'est la Vénus déesse de l'amour qui est privilégiée, elle est parfois traitée en corrélation (souvent sur le mode du conflit moral) avec la figure chrétienne de Marie, par exemple dans l’œuvre de Boccace. Cependant, ces visions se révèlent essentiellement in absentia dans la mesure où Vénus fait partie des quelques figures que l'on peut montrer nues sans scandale, privilège réservé aux figures antiques et quelques figures religieuses. C'est seulement avec l'art moderne que la question de la nudité, réinsérée dans le contexte du naturalisme et du réalisme, repose plus explicitement des questions sociétales. L'analyse par les historiens de l'art de la figure vénusienne privilégie le traitement esthétique et psychanalytique du désir libidinal (plus ou moins contraint ou libéré) qui symboliserait la violence de la société par rapport à la représentation du corps physique[7], d'abord dans son extériorité et ses rapports au corps social et parfois dans son intériorité et ses rapports au corps médical (par exemple à travers la Vénus des Médecins)[8].


En art contemporain, à des appropriations relativement classiques de la figure de l'Aphrodite de Cnide, mêlées parfois aux avancées du réalisme du XIXe siècle (par exemple la Vénus russe de Boris Koustodiev en 1929), s'ajoutent des réinterprétations de type naïf, comme dans Le Rêve, d'Henri Rousseau (1910), qui reprend la topique de la Vénus à la coquille, ou des réinterprétations par les nouvelles techniques picturales de l'impressionnisme, du cubisme, ou encore du fauvisme comme dans la Naissance de Vénus de Raoul Dufy (environ 1940) – le motif de la Vénus anadyomène revient à plusieurs reprises chez Dufy, ainsi que sa variante la Vénus à la coquille.


Dans les années 1960, le thème vénusien renoue avec les problématiques de la féminité repensées dans le vif de l'actualité, et en particulier dans le contexte de l'émancipation de la femme. La Vénus aux ongles rouges d'Arman réinterprète la Vénus aux Médecins et fait voir en transparence des organes faits de mains de mannequins de vitrine. La Vénus Bleue (1962) de Yves Klein est un portrait-relief en bleu IKB, alliant sa couleur signature, symbole d'innovation et de modernité, à une figure féminine antique.


Vénus fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.



Notes et références |




  1. (la) Marcus Terentius Varron, De Lingua Latina V, PARIS VI, Les Belles Lettres, 1954, 308 p., p. 40, chap.61, 62 et 63.


  2. Joseph Bidez, Vie de Porphyre, Gand, Libr.scientifique E. Van Goethem, 1913, 166 + 73* p., Peri Agalmatôn p. 17* (appendices)


  3. Michaël Maïer, Les Arcanes très secrets, Grez-Doiceau, Beya Editions, 2005, 465 p. (ISBN 2-9600364-5-X), p. 160 (p. 112 dans l'original latin)


  4. Jean-Paul Huchon, L’Être social, Paris, l'Harmattan, p. 70-71


  5. Archéologie et rapports sociaux en Gaule : protohistoire et antiquité, Alain Deubigney, Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, p. 95


  6. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, 2000, 274 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 281


  7. Manifestations of Venus, Katie Scott, Caroline Arscott, Manchester University Press, 2000, p. 16, p. 30


  8. Ouvrir Vénus, George Didi-Huberman, Paris : Gallimard, 1999



  • http://mythologica.fr/rome/venus.htm

  • http://www.dicoperso.com/term/adaeaeb1acabac5f,,xhtml

  • http://dagr.univ-tlse2.fr/consulter/3056/VENUS/page_732



Voir aussi |





Le miroir de Vénus, Edward Burne-Jones. Musée Calouste-Gulbenkian.



Articles connexes |




  • Aphrodite


  • La Naissance de Vénus Ce lien renvoie vers une page d'homonymie : La Naissance de Vénus (Botticelli)

  • Vénus anadyomène

  • Vénus Victrix

  • Beau

  • Vénus callipyge

  • Le vendredi est dédié à Vénus.

  • La planète Vénus du Système solaire.


  • Vénus d'Arles (illustration du cartouche).


  • La Vénus d'Ille, de Prosper Mérimée.




Liens externes |


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