Louis XVII








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Louis-Charles de France



Description de cette image, également commentée ci-après


Alexandre Kucharski, Louis-Charles de France (1792),
château de Versailles.

Titres


Prétendant aux trônes de France et de Navarre


21 janvier 1793 – 8 juin 1795
(2 ans, 4 mois et 18 jours)


















Nom revendiqué
Louis XVII
Prédécesseur
Louis XVI
Successeur
Louis-Stanislas de France

Dauphin de France[Note 1]


4 juin 1789 – 10 août 1792
(3 ans, 2 mois et 6 jours)














Prédécesseur
Louis-Joseph de France
Successeur
Louis de France





























Biographie
Titulature
Fils de France
Duc de Normandie
Dauphin de France
Prince royal de France
Dynastie
Maison de Bourbon
Naissance
27 mars 1785
Versailles (France)
Décès
8 juin 1795(à 10 ans)
Paris (France)
Père
Louis XVI, roi de France
Mère
Marie-Antoinette d’Autriche





Description de cette image, également commentée ci-après

Prétendants au trône de France






Acte de naissance 1785


Louis-Charles de France (Versailles, 27 mars 1785 – Paris, 8 juin 1795), second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, duc de Normandie, est dauphin de France à partir de 1789, puis prince royal de 1791 à 1792. Après la mort de son père, en 1793, et suivant l’ordre dynastique, il est reconnu comme titulaire de la couronne de France sous le nom de Louis XVII par les puissances coalisées et par son oncle, futur Louis XVIII, alors qu'il est détenu à la prison du Temple. Il mourut en captivité en 1795, à l’âge de 10 ans, sans avoir jamais régné, mais l'éventualité de sa survie a alimenté longtemps l'attention des historiens.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Naissance et acte de baptême à Versailles


    • 1.2 Enfance


    • 1.3 Vie au Temple


    • 1.4 Mai 1795, dégradation de son état de santé


    • 1.5 Mort


    • 1.6 Acte de décès de Louis XVII dans l'état civil de Paris




  • 2 Titulature


  • 3 Ascendance


  • 4 Faux Dauphins et « l'énigme du Temple »


  • 5 L'authentification du cœur de Louis-Charles de France


  • 6 Représentations


    • 6.1 Tableau


    • 6.2 Roman


    • 6.3 Théâtre


    • 6.4 Cinéma


    • 6.5 Télévision


    • 6.6 Musique


    • 6.7 Exposition




  • 7 Sources bibliographiques


    • 7.1 Textes anciens


    • 7.2 Ouvrages contemporains


    • 7.3 Sur la mort de Louis-Charles de France




  • 8 Notes et références


    • 8.1 Notes


    • 8.2 Références




  • 9 Annexes


    • 9.1 Articles connexes


    • 9.2 Liens externes






Biographie



Naissance et acte de baptême à Versailles


Louis-Charles de France est né au château de Versailles le 27 mars 1785. Il est baptisé le même jour dans la chapelle du château de Versailles par Louis René Édouard de Rohan, grand aumônier de France, en présence d'Honoré Nicolas Brocquevielle, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[1] : son parrain est Louis Stanislas Xavier de France, futur Louis XVIII, et sa marraine est Marie-Caroline de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine des Deux-Siciles, représentée par Madame Élisabeth[2].


Avant le décès de son frère aîné, titré duc de Normandie, il a pour armes un écartelé de France et de gueules à deux léopards d'or, armés et lampassés d'azur qui est de Normandie[3].


Des rumeurs se sont répandues à la naissance de l'enfant, selon lesquelles il ne serait pas le fils de Louis XVI mais d'Axel de Fersen, gentilhomme suédois qui nourrissait un profond amour pour la reine[4]. Dès mai 1784, Mercy note dans une lettre à l'empereur Joseph II que « les habitudes du roi ne donnent guère d'espérance à lui voir une nombreuse postérité »[5]. Et Evelyn Farr remarque que chaque fois que Marie-Antoinette est tombée enceinte, en 1783, 1784 et 1785, Fersen était présent à Versailles[6]. A la naissance de Louis-Charles de France, l'attitude du roi surprend : il demande qu'au baptême, il n'y ait « ni compliment, ni révérences »[7]. Et en novembre 1790, La Fayette et à sa suite l'Assemblée nationale menaceront Marie-Antoinette d'un procès en adultère et de faire déclarer bâtards ses enfants[8] (bien que Fersen ne puisse être impliqué dans la naissance de Madame Royale), ce qui montre la persistance de ces rumeurs. Il n'en sera cependant plus question lors du procès de la reine[9].


Louis-Charles est surnommé « Chou d'amour » par sa mère et Gabrielle de Polignac, gouvernante des Enfants de France depuis le 24 octobre 1782. Marie-Antoinette le rappellera à Gabrielle dans une lettre qu'elle lui écrira alors que cette dernière est partie en exil[10].


Enfance




Louis-Charles en 1790.


Comme deuxième fils de Louis XVI, Louis-Charles de France n'est donc pas destiné, à sa naissance, à succéder à son père, mais la mort de tuberculose osseuse — mal de Pott — de son frère aîné Louis-Joseph le 4 juin 1789 en fait le dauphin de France. En 1791, la Constitution du Royaume de France remplace ce titre par celui de « prince royal », ce changement étant la conséquence logique du remplacement du titre de Roi de France par celui de Roi des Français[11].


Il passe sa première enfance dans l'insouciance, sa vie parmi les enfants de la Cour se déroulant entre les escaliers du château de Versailles et la terrasse du Midi où a été aménagé un petit jardin qui fait le bonheur de l'héritier du trône[12]. Il est entouré d'une nombreuse Maison, comprenant de très nombreux serviteurs attachés à sa personne, parmi lesquels Agathe de Rambaud, sa berceuse[Note 2], Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel comme gouvernante[Note 3] et Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry, son valet[Note 4].


Après la journée du 10 août 1792, Louis-Charles qui a perdu son titre de prince royal est transféré avec ses parents au couvent des Feuillants puis le 13 août emprisonné à la Prison du Temple. Le 29 septembre, Louis XVI est séparé de sa famille et conduit au deuxième étage tandis que le troisième étage est réservé à Marie-Antoinette, ses deux enfants et sa belle-sœur. À partir du 25 octobre, l'« enfant Capet » est confié à la garde de son père, qui poursuit son éducation avec le valet de chambre Cléry. Séparé de sa mère qu'il peut retrouver à l'occasion de promenades, le dauphin est à nouveau confié à elle le 11 décembre lorsque commence le procès de Louis XVI. Il ne revoit son père que le 20 janvier, pour un dernier adieu, ce dernier étant exécuté, au matin du 21 janvier 1793[13].


Vie au Temple





Louis XVI s'occupant de l'éducation de son fils dans la Tour du Temple, Anonyme, (Musée de la Révolution française).


Aux yeux des royalistes, le dauphin Louis-Charles succède à son père, guillotiné, le 21 janvier 1793, en vertu du principe selon lequel la continuité dynastique est automatique en France (un nouveau roi succède au roi précédent dès l'instant de la mort de ce dernier). Sous le nom de Louis XVII, il est reconnu comme tel par le comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII, alors émigré à Hamm, près de Dortmund, en Westphalie. Les Vendéens et les Chouans, mais aussi de fidèles royalistes dans d'autres provinces, se battirent en son nom. Leurs étendards portaient l'inscription : « Vive Louis XVII »[14].


Louis-Charles est confié à sa mère au troisième étage du Temple, jusqu'au 3 juillet 1793. Les captifs bénéficient à cette époque d'un confort incontestable (baignoire, garde-robe, nourriture abondante)[15]. Plusieurs tentatives d'évasion sont fomentées par des royalistes afin de délivrer Marie-Antoinette et ses enfants[16]. Par arrêté du Comité de salut public du 1er juillet 1793, Louis est enlevé à sa mère et mis sous la garde du cordonnier Antoine Simon (« l'instituteur » désigné, qui sait pourtant à peine écrire) et de sa femme, qui résident au Temple[17]. Enfermé au deuxième étage, le but est alors d'en faire un petit citoyen ordinaire et de lui faire oublier sa condition royale[Note 5]. Il est impliqué ainsi que sa sœur, dans le procès de sa mère, Marie-Antoinette. On lui fait signer une déclaration de reconnaissance d'inceste[Note 6], pour ajouter un chef d'accusation contre cette dernière[18].


Selon Georges Bordonove, c'est l'épouse de Simon, attachée à l'enfant, qui prend soin de le nourrir correctement[19]. Cependant, Simon, rappelé à ses fonctions municipales, quitte le Temple le 19 janvier 1794. Sa femme, malade, quitte également la prison. Louis-Charles est alors enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu'au 28 juillet 1794. Son état de santé se dégrade, il est rongé par la gale et surtout la tuberculose. Il vit accroupi[Note 7]. Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et peu de personnes ne lui parlent ou ne lui rendent visite. Ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé. L'isolement total dans lequel il est placé laisse planer un certain mystère et donne l'occasion à l'imagination populaire de soulever l'hypothèse de substitution de l'enfant et de son exfiltration, donnant naissance au « mythe évasionniste et survivantiste »[20].


Le député Barras découvre ainsi un enfant mutique, brisé psychologiquement. Le 28 juillet 1794, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur[21]. Son sort s'améliore relativement, mais le prisonnier de la tour du Temple est rongé par la tuberculose, ce qu'omet de signaler Laurent lorsqu'il écrit, sur le bulletin de la tour du Temple, que les prisonniers « se portent bien ». Le 31 mars 1795, Laurent démissionne. Il est remplacé par Etienne Lasne (1757-1841) de la section des Droits de l'homme.




Mai 1795, dégradation de son état de santé


Le 3 mai 1795 (14 floréal an III), les gardiens Gomin et Lasne inscrivent sur les registres du Temple : « Le petit Capet est indisposé ».


Le 6 mai (17 floréal an III), la tuberculose prend un tour critique, caractérisé par l'apparition d'une péritonite, si bien que dans les derniers jours de mai, les gardiens signalent au comité de Sûreté générale que l'enfant Capet manifeste « une indisposition et des infirmités qui paraissent prendre un caractère grave »[22]. Le Comité « arrête que le premier officier de santé de l'hospice de l'Humanité (Hôtel-Dieu de Paris) visiterait le malade en présence de ses gardiens et administrerait des remèdes ». Le docteur Pierre Joseph Desault passe à cette époque pour être le premier praticien de Paris. Le 29 mai, Desault fait sa dernière visite au malade car il meurt le 1er juin, à l'âge de 57 ans.


Le 6 juin 1795, lui succède Philippe-Jean Pelletan 48 ans, chirurgien en chef de l'Hospice de l'Humanité. Ne voulant pas prendre seul la responsabilité de soigner l'enfant, le Comité de sûreté général lui adjoint le docteur Jean-Baptiste Dumangin, 51 ans, médecin chef de l'hospice de l'Unité (Hôpital de la Charité de Paris). Dans la nuit du 7 au 8 ,Gomin et Lasne alarmés par l'état de santé de l'enfant ont envoyé chercher en urgence le docteur Pelletan. Il répond qu'il viendra le lendemain matin avec le docteur Dumangin[23].


Le lundi 8 juin 1795 (20 prairial an III), les docteurs Dumangin et Pelletan arrivent ensemble à 11 heures du matin au Temple, l'état de l'enfant s'était aggravé[24].


Mort




Jeton sur la mort de louis XVII, argent frappé en 1795


Témoignage de Damont commissaire civil au Temple : « Le sieur Lasne gardien et moi, nous pretions nos soins au petit dauphin, et enfin à 3 heures (de l'après-midi) lorsque le sieur Gomin fut revenu, l'enfant venoit de mourir ». Pelletan arrivé à 4 heures confirme la mort. Le docteur Dumangin arrive à 8 heures, il apprend le décès du fils Capet.


Louis XVII meurt dans sa prison, probablement d'une péritonite ulcéro-caséeuse[Note 8] venue compliquer la tuberculose (le « vice scrofuleux » qui a déjà coûté la vie à son frère aîné)[25], le 8 juin 1795, à l'âge de dix ans et après presque trois ans de captivité.


Le lendemain 9 juin 1795, le chirurgien Philippe-Jean Pelletan réalise son autopsie qui confirme le diagnostic de tuberculose. Il est secondé par trois médecins, voici l'extrait de la lettre du docteur Dumangin adressé au docteur Pelletan sous la Restauration en 1817 : « Vous m'aviez à la vérité proposé d'autres adjoints ; et sur mon observation que, d'après les qualités personnelles et les rapports qu'avaient eus M. Pierre Lassus (1741-1807) avec Mesdames de France et Nicolas Dieudonné Jeanroy (1750- 1816) dans la Maison de Lorraine, leurs signatures seraient d'un tout autre poids, vous aviez agréé ce choix »[26]. Le docteur Jean-Baptiste Dumangin rédige le procès-verbal d'autopsie, recopié en quatre exemplaires : Un pour le Comité de sûreté générale et un pour chaque médecin. L'exemplaire présent aux Archives nationales depuis 1891 a été restitué par un libraire de la ville d'Alger. Ce procès-verbal d'autopsie avait été mis en gage par M. Grasset qui l'avait dérobé avant 1848 à Théophile Dumangin, fils du docteur Dumangin, à Vielmanay ou à Narcy dans la Nièvre[27].


Il est officiellement enterré le 12 juin 1795 dans le cimetière Sainte-Marguerite[20]. Sous la Seconde Restauration, Louis XVIII fait rechercher la sépulture de son neveu : l'énigme de « l'enfant du Temple » se développe alors avec les témoignages contradictoires de ceux qui ont assisté à l'enterrement le 10 juin (fossoyeur, concierge du cimetière, abbé…) qui évoquent une inhumation en fosse commune (le corps ne pouvant dès lors plus être identifié[Note 9]), une réinhumation dans une fosse particulière près de la Chapelle de la Communion de l’église, voire dans le cimetière de Clamart[28].



Acte de décès de Louis XVII dans l'état civil de Paris




Acte de décès de Louis XVII à l'état civil de Paris en date du 12 juin 1795


L'acte de décès de Louis XVII est rédigé le 12 juin 1795 (24 prairial an III). L'original du document a disparu dans les incendies de la Commune de 1871 mais l'acte avait été recopié par des archivistes et un exemplaire se trouve aussi aux Archives nationales :



« Du vingt-quatre prairial de l'an trois de la République (12 juin 1795)

Acte de décès de Louis Charles Capet du vingt de ce mois (8 juin), trois heures après-midy, âgé de dix ans deux mois, natif de Versailles, département de Seine-et-Oise, domicilié à Paris aux Tours du Temple, section du Temple, fils de Louis Capet, dernier roy des Français, et de Marie Antoinette Josèphe Jeanne d'Autriche.

Sur la déclaration faite à la maison commune, par Étienne Lasne, âgé de trente-neuf ans, profession gardien du Temple, domicilié à Paris rue et section des Droits-de-l'Homme n° 48 : le déclarant a dit être voisin ; et par Rémy Bigot, âgé de cinquante-sept ans, profession employé, domicilié à Paris vieille rue du Temple n° 61 : le déclarant a dit être ami.
Vu le certificat de Dussert, Commissaire de Police de ladite section, du vingt-deux de ce mois (10 juin). Officier public : Pierre Jacques Robin.

(Signé) : Lasne, Robin, Bigot[29]. »



Titulature



  • 27 mars 1785 – 4 juin 1789 : Son Altesse Royale Louis-Charles de France, fils de France, duc de Normandie (étant le second fils du roi de France, il reçoit un titre d'apanage, ici celui de duc de Normandie porté pour la dernière fois par Charles de France (1446-1472), frère cadet du roi Louis XI)

  • 4 juin 1789 – 3 septembre 1791 : Son Altesse Royale le dauphin de France

  • 3 septembre 1791 – 10 août 1792 : Louis-Charles, prince royal de France (la constitution de 1791 accorde au fils aîné du roi des Français le titre de prince royal plutôt que celui de dauphin)

  • 10 août 1792 – 21 janvier 1793 : Son Altesse Royale le dauphin de France (titre de courtoisie reconnu par les royalistes fidèles à la famille royale, et par les pays qui ne reconnaissent pas la Première République)
    • 10 août 1792 – 8 juin 1795 : citoyen Louis-Charles Capet (la Première République ne reconnaît pas les titres de la famille royale déchue, et leur accorde le patronyme « Capet » en référence au surnom donné au fondateur de la dynastie capétienne : Hugues Capet)


  • 21 janvier 1793 – 8 juin 1795 : Sa Majesté le roi de France et de Navarre (bien qu'il n'ait jamais régné sur la France, qui était alors une république, il est reconnu comme roi par les royalistes toujours fidèles à la famille royale, et par les pays qui ne reconnaissent pas la république en France ; son oncle le comte de Provence se proclame régent au nom de son neveu enfermé à la prison du Temple)


Ascendance




Faux Dauphins et « l'énigme du Temple »




Le faux dauphin Hervagault démasqué (gravure de 1803).


Dès 1795, des rumeurs faisaient courir le bruit que le Dauphin, remplacé dans sa geôle par un autre garçon, aurait été libéré du Temple. Ces rumeurs avaient été favorisées par les exhumations des restes d’un enfant au crâne scié — traces d'une autopsie — du cimetière Sainte-Marguerite (au cours des deux exhumations réalisées en 1846 et en 1894, plusieurs spécialistes attribuent pourtant le corps à un sujet masculin âgé de plus de seize ans, d'1,63 m[30] et de morphologie différente de celle de Louis XVII)[20] et la réaction thermidorienne : tandis que les royalistes osaient à nouveau s'afficher comme tels, des accords de paix étaient négociés entre la République et les révoltés vendéens et chouans (traités de La Jaunaye, de la Mabilais et de Saint-Florent-le-Vieil). La mort du Dauphin, en juin de cette même année, fut par conséquent accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique. Ce contexte permit l'éclosion de théories « évasionnistes » et « survivantistes »[31]..


Ces bruits influencèrent, au tout début du XIXe siècle, le romancier Regnault-Warin. Dans les derniers volumes de son Cimetière de la Madeleine, cet auteur développa - sans y croire lui-même - un scénario de l'enlèvement du Dauphin : des agents royalistes envoyés par Charette s'introduisent dans la tour, où ils apportent, au moyen d'une cachette ménagée dans un « cheval de bois », un orphelin drogué à l'opium destiné à prendre la place du vrai Dauphin. Ce dernier, dissimulé dans le même objet, est ainsi libéré de sa prison. Aux termes de nombreuses péripéties, et notamment d'une tentative d'exfiltration vers l'Amérique, l'orphelin royal est repris avant de mourir de maladie.
Malgré les nombreuses invraisemblances et le triste dénouement de ce récit, la thèse de la substitution gagna ainsi un nouveau mode de diffusion[31].


Peu de temps après la publication de ce roman, des « faux Dauphins » commencèrent à apparaître et à réunir un nombre variable de partisans autour de leurs prétentions[32]. Les condamnations des trois premiers (Hervagault, Bruneau et un certain Hébert, connu sous le titre de « baron de Richemont ») à de lourdes peines de prison ne découragèrent pas d'autres imposteurs, dont le plus célèbre est l'horloger prussien Karl-Wilhelm Naundorff, qui eut de nombreux adeptes jusqu'à la fin du XXe siècle[33].


Dans les récits qu'ils firent de leur prétendue évasion du Temple, la plupart de ces prétendants reprenaient la trame du roman de Regnault-Warin, le cheval de bois étant quelquefois remplacé par un panier de linge sale, et Charette par le comte de Frotté, ce dernier ayant effectivement échafaudé, sans pouvoir y donner suite, des projets d'enlèvement des orphelins royaux.
Aux imposteurs plus ou moins convaincants s'ajoutent de nombreux fous (comme Dufresne, Persat et Fontolive) ou encore des personnages dont l'identification à Louis XVII a surtout été l'œuvre de tiers, le plus souvent de manière posthume : c'est notamment le cas de l'officier de marine puis architecte français Pierre Benoît (actif à Buenos Aires), du pasteur iroquois Eliézer Williams, du musicien anglais Augustus Meves, du célèbre naturaliste John James Audubon[34] et même de Louvel (assassin du cousin de Louis XVII).


Les circonstances exactes de la mort de Louis XVII et la rumeur concernant une éventuelle évasion de la prison du Temple ont attisé la curiosité de nombreux auteurs, comme G. Lenotre, André Castelot, Alain Decaux, Georges Bordonove[35] ou Jacques Soppelsa qui remet en scène l'aïeul français de la famille argentine Zapiola, l'officier de marine puis architecte Pierre Benoît précité[36].


Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes prétendent au titre de descendant de Louis XVII, le dernier en date étant Alain Soyer, selon le dernier livre de Philippe Delorme, Louis XVII : la biographie[37].




L'authentification du cœur de Louis-Charles de France





Le 5 juin 1894, plusieurs spécialistes examinèrent le corps (déjà exhumé en 1846) du cimetière Sainte-Marguerite et l'attribuèrent à un sujet masculin âgé de plus de seize ans[38].




Cœur de Louis XVII dans son cardiotaphe[Note 10], placé le 8 juin 2004 dans une stèle dans la chapelle des Bourbons de la basilique de Saint-Denis.


Selon l'historien Georges Bordonove, dans son Louis XVII et l'énigme du Temple, Louis XVII est mort, non pas en 1795, mais plutôt entre les 1er et 3 janvier 1794. Sa mort aurait entraîné la révocation de Simon et le remplacement de Louis XVII par un enfant qui, lui, serait mort en 1795. Cette hypothèse, partagée par Louis Hastier, est aujourd'hui infirmée et dépassée par les analyses ADN positives effectuées en 2000 sur le cœur de l'enfant mort au Temple en 1795[33].


Le 9 juin 1795, une autopsie est pratiquée en prison sur le corps du jeune prince par le chirurgien Philippe-Jean Pelletan assisté de trois médecins : Pierre Lassus, Jean-Baptiste Dumangin et Nicolas Dieudonné Jeanroy (ou Geanroi)[39]. En 1814, Pelletan qui déclare alors des sympathies royalistes[40] déclare la soustraction du cœur lors de l’autopsie et le prélèvement d'une mèche de cheveux qu'il donne au commissaire de section Antoine Damont en guise de souvenir[41]. Le corps est alors inhumé au cimetière Sainte-Marguerite, puis recouvert de chaux vive. Les ossements n'ont jamais été retrouvés et ceux dégagés au XIXe siècle au cimetière Sainte-Marguerite, proviennent de plusieurs squelettes, dont un crâne d'un jeune adulte d'au moins dix-huit ans.


Le 23 mai 1828, Pelletan remet la relique à monseigneur de Quélen, archevêque de Paris[42]. Durant les Trois Glorieuses, l'archevêché est pillé et le cœur « Pelletan » passe entre les mains de plusieurs personnes. En 1895, Édouard Dumont, héritier de Philippe-Gabriel Pelletan (fils du docteur) remet le cœur « Pelletan » au duc de Madrid, Charles de Bourbon (1848-1909), aîné des Capétiens, fils de la « comtesse de Montizón » et neveu de la comtesse de Chambord, par l’entremise de Me Pascal et du comte Urbain de Maillé (1848-1915), en présence de Paul Cottin, cousin du propriétaire et donateur du cœur, Edouard Dumont[43]. En 1909, Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid, prétendant légitimiste au trône de France (fils et successeur de Charles de Bourbon), hérite du cœur, puis sa sœur la princesse Fabrizio Massimo, née princesse Béatrice de Bourbon (« fille de France ») et enfin en 1938, la fille de celle-ci, Mme Charles Piercy, née princesse Marie-des-Neiges Massimo (1902-1984). En 1975, l’urne en cristal rejoint le Mémorial de France à la Basilique Saint-Denis, où ont été enterrés ses parents et une grande partie des rois de France[44]. En 1999-2000, l'analyse ADN établit une parenté du cœur à l’urne avec les Habsbourg-Lorraine[45],[46].


Des analyses génétiques par comparaison d'ADN mitochondrial, pratiquées par le professeur Jean-Jacques Cassiman de l'Université Catholique de Louvain en Belgique, et par le docteur Bernd Brinkmann de l'université allemande de Münster, sur le cœur du présumé Louis XVII, et des cheveux de Marie-Antoinette, ont démontré en 2000 qu'il appartient bien à un enfant apparenté à cette dernière, en ligne féminine. Cependant, Louis XVII a eu un frère aîné décédé en juin 1789 et dont le cœur a lui aussi été conservé. Mais ce cœur a subi, comme les autres cœurs princiers, un traitement d'embaumement (ouverture, utilisation d'aromates, bandelettes, double boîte de vermeil et de plomb) très différent de celui auquel fut soumis le cœur de Louis XVII, « soustrait » par Pelletan, simplement conservé dans l'alcool, comme une vulgaire curiosité anatomique. Donc, les deux cœurs, s'ils étaient venus à être rassemblés (ce qu'aucun document historique ne prouve), n'auraient pu être ni confondus ni échangés[33].


Après enquête, l'historien Philippe Delorme est convaincu que ce cœur est bien celui que le docteur Philippe-Jean Pelletan a « soustrait » sur le cadavre de l'enfant mort au Temple le 8 juin 1795. Cette conclusion réhabiliterait donc les témoignages de contemporains recueillis par l'historien Alcide de Beauchesne. L'urne funéraire contenant ce cœur a été placée, le 8 juin 2004, sous l'oraison funèbre de l'aumônier Christian-Philippe Chanut[47], dans la chapelle des Bourbons de la basilique de Saint-Denis, lors d'une cérémonie présidée par Louis de Bourbon, duc d'Anjou accompagné par l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine et rassemblant des membres de différentes branches de la famille de Bourbon[Note 11] et diverses personnalités[Note 12].


Il demeure quelques partisans de la survivance du prince. Pour le professeur Jean Tulard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, appelé par le ministre de la Culture à donner son avis sur le dépôt du cœur de Louis « XVII », le 8 juin 2004[Note 13], l'analyse de l'ADN du cœur, conjuguée avec l'enquête menée sur son origine et les péripéties de son histoire, est suffisante pour attester de la mort du prince au Temple.



Représentations


Tableau


En 2005, le musée de la Révolution française a acquis un tableau d'Émile Mascré représentant Louis XVII au temple avec ses geôliers[48].


Roman




  • 1884 : Mark Twain, Les aventures de Huckleberry Finn (ISBN 9780486280615)

  • 1897 : Thérèse de Lisieux, Derniers Entretiens


  • 1913 : Baronne Orczy, Eldorado - la capture du mouron rouge (ISBN 9780755111121)


  • 1972 : La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda (manga)


  • 1973 : Philippe Ebly, L'Évadé de l'An II, Hachette Jeunesse, 1977, 1979, 1982, 1987, 1993 et Degliame, 2003


  • 1937 : Rafael Sabatini, The Lost King (ISBN 9780755115440)


  • 2003 : Françoise Chandernagor, La Chambre, éditions Gallimard, (ISBN 2070314200)


  • 2003 : Amélie de Bourbon-Parme, Le Sacre de Louis XVII, éditions Folio (ISBN 9782070302284)

  • Plusieurs romans de la collection Signe de piste : Le Roi d'infortune, Le Chemin de la liberté, Le Château perdu (Georges Ferney), Le Lys éclaboussé (Jean-Louis Foncine et Antoine de Briclau)


  • 2005 : Ann Dukthas, En Mémoire d'un prince, éditions 10/18 ; Grands Détectives, (ISBN 2264037903)


  • 2007 : Christophe Donner, Un roi sans lendemain, éditions Grasset, (ISBN 2246625815)


  • 2009 : Dominic Lagan, Live Free or Die (ISBN 0956151809)


  • 2010 : Jennifer Donnelly, Revolution (ISBN 9780385737647)


  • 2011 : Jacques Soppelsa, Louis XVII : la piste argentine, Paris, A2C Médias, coll. « Histoires », 187 p. (ISBN 978-2-916831-16-9, notice BnF no FRBNF42445778)


  • 2011 : Louis Bayard, La Tour noire[Note 14] (trad. Jean-Luc Piningre), Pocket, 2011 (ISBN 9782266188906)


  • 2011 : Missouri Dalton, The Grave Watchers (ISBN 9781610402842)

  • 2011 : Dominique Sabourdin-Perrin, Les Oubliés du Temple,(ISBN 978-2-8231-0087-7)


  • 2014 : Jean-Pierre Fournier La Touraille, Le jeu de quilles en or : l'orphelin du Temple, Plon, 2014(ISBN 2259221882)


  • 2017 : Isabelle Duquesnoy, L'Embaumeur ou l'Odieuse confession de Victor Renard - Éditions La Martinière. (ISBN 978-2-7324-8354-2)



Théâtre




  • 1898 : Victorien Sardou, Paméla, Marchande de frivolités (ISBN 9782812445644)

  • 2010 : D. Sabourdin-Perrin, Les enfants du Temple (ISBN 978-2-916724-15-7)



Cinéma




  • 1937 : Le Roi sans couronne (The King Without a Crown) joué par Scotty Beckett


  • 1938 : La Marseillaise joué par Marie-Pierre Sordet-Dantès


  • 1938 : Marie-Antoinette joué par Scotty Beckett


  • 1945 : Paméla joué par Serge Emrich


  • 1958 : Le Prisonnier du temple joué par Richard O'Sullivan


  • 1989 : La Révolution française joué par Sean Flynn


  • 1991 : Killer Tomatoes Eat France! joué par Steve Lundquist


  • 1995 : Jefferson à Paris joué par Damien Groelle


  • 2001 : L'Affaire du collier joué par Thomas Dodgson-Gates


  • 2006 : Marie Antoinette joué par Jago Betts, Axel Küng et Driss Hugo-Kalff

  • (pré-production) : La Rose de Versailles (adaptation du manga).



Télévision




  • 1963 : Le Chevalier de Maison-Rouge joué par Benjamin Boda


  • 1975 : Marie-Antoinette joué par Eric Brunet[49]


  • 1978 : Rejtekhely joué par András Várkonyi[50]


  • 1979 : Lady Oscar


  • 1979 : La nuit de l'été joué par Romain Verlier


  • 2006 : Marie-Antoinette joué par Charles Dury


Musique



  • 2014 : Symphony Of The Vampire de Kamijo (en)

Exposition


  • En 2018, le musée de la Révolution française organise du 29 juin au 1er octobre une exposition sur Louis XVII.

Sources bibliographiques


Textes anciens



  • C. C. Perceval, Account of the misfortunes of the Dauphin, The Gentleman's Magazine, volume X 1838 p. 508 [lire en ligne]


  • Alcide de Beauchesne, Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au temple, Paris, Plon, 1852.


  • Léon de La Sicotière, Louis XVII en Vendée, [s. l.], Bibliothèque du Bois-Menez, 2007 (1re éd. 1895), 48 p. (lire en ligne).


  • Alfred Bégis, Louis XVII : sa mort dans la tour du Temple le 8 juin 1795 (20 prairial an III), Paris et Riom, H. Champion et U. Jouvet, coll. « Curiosités révolutionnaires », 1896, 112 p. (lire en ligne).


  • Gustave Bord, Autour du Temple, 1792-1795 : études sur la question Louis XVII, Paris, Éd. Émile-Paul, 1912, 3 vol. in-8° et 1 album in-4°. — Le tome 3 contient les pièces justificatives ; le tome 4 (qui manque très souvent) est un album de fac-sim. auxquels est joint un index alphabétique.


  • Armand Bourgeois, Nouvelle Étude historique sur Louis XVII, Paris, H. Daragon, 1907. In-8°, 8 p. (notice BnF no FRBNF31856460)


  • Armand Bourgeois, Mes dernières découvertes sur Louis XVII et sa sœur, Paris, H. Daragon, 1909. In-8°, 24 p.

  • Henry Provins (pseudonyme d'Henri Foulon de Vaulx), Le dernier roi légitime de France

  • Henri Foulon de Vaulx, Louis XVII, ses deux suppressions, Payot, 1928


  • André Castelot, Louis XVII, l'énigme résolue, 1949


  • Maurice Garçon, Louis XVII ou La Fausse énigme, 1952


Ouvrages contemporains



  • Louis Hastier, La double mort de Louis XVII, - J'ai lu, no A188, coll. « L'Aventure mystérieuse », 1968


  • Évelyne Lever, Louis XVI, éditions Fayard, 1985


  • Paul-Éric Blanrue, Le « Mystère du Temple » : la vraie mort de Louis XVII, éditions Claire Vigne, coll. « Aux sources de l'Histoire », Paris, 1996, 364 p. (ISBN 2-84193-028-9)


  • Charles-Louis Edmond de Bourbon, La survivance de Louis XVII, les preuves, Impressions Dumas, Saint-Étienne, 1999

  • Évelyne Lever, Marie-Antoinette, journal d’une reine, éditions Robert Laffont, 2002


  • Philippe Delorme, Les Princes du malheur – Le destin tragique des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette, éditions Perrin, 2008


  • Philippe Delorme, Louis XVII la biographie, éditions Via Romana, 2015

  • Jean-Louis Bachelet, Sang royal. La vérité sur la plus grande énigme de l'histoire de France, Ring, 2015


  • Evelyn Farr, Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète, Archipel, 2016, 414 p.Document utilisé pour la rédaction de l’article

  • Hélène Becquet, Louis XVII, l'enfant roi, 2017, 298 p.


  • (en) Adrian O'Connor, « Between monarch and monarchy : the education of the dauphin and revolutionary politics, 1790–91 », French History, Oxford University Press, vol. 27, no 2,‎ juin 2013, p. 176–201 (DOI 10.1093/fh/crt007).


Sur la mort de Louis-Charles de France



  • Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité, éditions Pygmalion, 2000 (ISBN 2-85704-649-9)

  • Jean-Baptiste Rendu, L'Énigme Louis XVII, éditions Larousse, 2011 (ISBN 978-2-03-585467-4)

  • Philippe Delorme, Louis XVII, la biographie, éditions Via Romana, 2016, 448 pages.



Notes et références


Notes




  1. Titré « dauphin de France » du 4 juin 1789 au 3 septembre 1791 puis « prince royal » de cette date au 10 août 1792.


  2. dont Alain Decaux écrit "Madame de Rambaud [1] a été placée auprès du Dauphin depuis le jour de sa naissance jusqu'au 10 août 1792, soit pendant sept ans. Durant ces sept ans, elle ne l'a pas quitté, elle l’a bercé, elle l’a soigné, elle l’a vêtu, elle l’a consolé, elle l’a grondé. Dix fois, cent fois plus que Marie-Antoinette, elle a été pour lui, une véritable mère." (Louis XVII retrouvé, p. 306).


  3. Après le 14 juillet 1789, remplaçant madame de Polignac partie en émigration au lendemain de la prise.


  4. de 1785 à 1792.


  5. Pierre-Gaspard Chaumette, procureur-syndic de la Commune de Paris, déclara : « Je veux lui faire donner quelque éducation ; je l'éloignerai de sa famille pour lui faire perdre l'idée de son rang. Quand au Roi, il périra ! » (F. Hue).


  6. L'enfant ayant eu « un relâchement du témoin gauche », la reine s'est chargée d'appliquer la pommade prescrite par le médecin sur son testicule gauche. Le substitut du procureur Hébert exploite le soin délicat de cette blessure du testicule pour étayer l'accusation d'inceste (cf Philippe Delorme, L'Affaire Louis XVII, Éditions Tallandier, 1995, p. 88).


  7. Gagnié, ancien cuisinier des Tuileries, obtint d’approcher le prisonnier. Il découvrit le petit « courbé et accroupi ayant les bas retroussés, une tumeur au genou et ayant le cou rongé de gale, dans l’impossibilité de se redresser. »


  8. Ramollissement d’un nodule caséeux initial dans le poumon, ce qui favorise la multiplication et la dissémination des bacilles de Koch dans l'ulcère.


  9. Voisin, le conducteur des pompes funèbres, affirme cependant avoir marqué le cercueil de l'enfant d'un D (pour « Dauphin ») au charbon.


  10. Le reliquaire est décrit comme « un vase en cristal, de forme ovoïde, aminci à l'extrémité inférieure, avec un large pied rond, cerclé d'une bordure de cuivre doré arrondie, s'ouvrant par le milieu, et contenant extérieurement, à sa partie supérieure servant de couvercle, dix-sept étoiles taillées dans le cristal, entre deux rainures circulaires également taillées, avec un trou de deux millimètres à l'extrémité supérieure, dans lequel est posée extérieurement une fleur de lys de deux centimètres de haut en cuivre doré. Ce vase contient un cœur desséché, tenant à la paroi supérieure dudit vase par un petit cylindre de cuivre ». Source : Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité. Sa mort au Temple confirmée par la science, Pygmalion, 2000, p. 184.


  11. Emmanuelle, « duchesse d'Anjou et de Ségovie » et François de Bourbon, duc de Séville (et son épouse Ángeles de Bourbon), Françoise, Marie-Thérèse et Cécile de Bourbon-Parme, Jean de Luxembourg, Charles-Emmanuel, Constance, Amaury, Charlotte, Élisabeth, Zita, André, Marina, Axel, Rémy et Chantal de Bourbon-Parme, Brenda de Bourbon-Busset.


  12. Jean-Jacques Aillagon, Pierre d'Arenberg, Jacques de Bauffremont, Thierry de Beaumont-Beynac, Emmanuel de Broglie, Hélène Carrère d'Encausse, Jean Charles-Roux, Aynard de Clermont-Tonnerre, Jean Foyer, Édouard et Charles-Henri de Lobkowicz, Constantin et Suzanne Mourousy, Hervé Pinoteau, Patrice de Plunkett, Pierre Pujo, Marguerite de Wurtemberg...


  13. Il écrit dans son ouvrage «Les Thermidoriens» (Paris, 2005) (p.  81 sqq.) :« […] il y avait ce cœur que le médecin Pelletan affirmait avoir dérobé lors de l'autopsie qu'il avait pratiquée sur l'enfant mort au Temple avec le concours des docteurs Dumangin, Lassus et Jeanroy. […] Que le cœur ait été refusé par Louis XVIII et la duchesse d'Angoulême ne signifie pas qu'il n'est pas celui de l'enfant royal. C'était une forme de prudence que ne pouvait que partager l'historien jusqu'aux résultats des analyses d'ADN publiés le 19 avril 2000. Les résultats obtenus par les professeurs Cassiman et Brinkmann montrent un lien de parenté avec Marie-Antoinette et confirment en conséquence que ce cœur est bien celui de Louis XVII mort au Temple. (Note de l'auteur : "Philippe Delorme, Louis XVII la vérité. Philippe Delorme a été à l'origine de l'examen") […] Il est vrai que Louis-Charles avait eu un frère aîné, Louis-Joseph, décédé le 4 juin 1789 […] Mais le cœur qui a été soumis à l'analyse de l'ADN ne montrait pas de traces d'embaumement ou d'un traitement respectueux de la personnalité du Dauphin. On peut donc penser, si l'on fait confiance à l'analyse ADN (procédé reconnu par la justice), que Louis-Charles est bien mort au Temple le 8 juin 1795 ».


  14. Louis Bayard est journaliste au Washington Post et au New York Times



Références




  1. Registre des baptêmes (1785) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines


  2. Philippe Conrad, Louis XVII : l'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 14


  3. Hervé Pinoteau, La symbolique royale française, Ve - XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004, p. 518.


  4. lire en ligne


  5. Correspondance secrète du comte de Mercy-Argenteau avec l'empereur Joseph II, tome I, p. 264


  6. Evelyn Farr 2016, p. 58.


  7. Louis Nicolardot, Journal de Louis XVI, p. 43-44


  8. Evelyn Farr 2016, p. 113-114.


  9. Le Procès de Marie-Antoinette, présenté et commenté par Gérard Walter, éditions Complexe, 1993


  10. Marie-Antoinette, correspondance (1770-1793), édition établie et présentée par Évelyne Lever. Éditions Tallandier, 2006, pp 500-501.


  11. René Le Conte, Louis XVII et les faux dauphins, 1924, p. 13


  12. Philippe Conrad, Louis XVII. L'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 17


  13. Philippe Conrad, Louis XVII. L'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 28


  14. B. de Bourmont-Coucy, Louis XVII n'est pas la fausse énigme, Alphonse Jolly, 1953, p. 13


  15. Philippe Conrad, Louis XVII. L'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 31


  16. Philippe Conrad, Louis XVII. L'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 104


  17. Maurice Garçon, Louis XVII ou la fausse énigme, Hachette, 1968, p. 8


  18. Georges Bordonove, Louis XVII et l'énigme du Temple, Pygmalion, 1995, p. 191


  19. Georges Bordonove, Louis XVII et l'énigme du temple, Pygmalion-Gérard Watelet, 1995, p. 177-179


  20. a b et cLucien Lambeau, La question Louis XVII : le cimetière de Sainte-Marguerite et la sépulture de Louis XVII, historique, disparition prochaine 1624-1904 ..., H. Daragon, 1905, 238 p.


  21. Philippe Delorme, L'Affaire Louis XVII, Éditions Tallandier, 1995, p. 126


  22. Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité : sa mort au Temple confirmée par la science, Pygmalion Éditions, 2000, p. 19


  23. Archives nationales BB30 964. Document reproduit dans Louis XVII par André Castelot, p. 206 et 207, Librairie académique Perrin, 1968 I.S.B.N. 2-262-00002-6


  24. G. Lenotre, Le roi Louis XVII et l'énigme du Temple, Paris, Librairie académique Perrin, 1921, 451 p., p. 298


  25. Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité: sa mort au Temple confirmée par la science, Pygmalion Éditions, 2000, p. 28


  26. m. a. de Beauchesne, Louis XVII : Sa vie, son agonie, sa mort, captivité de la famille royale au Temple, Paris, Henri Plon, Huitième édition éd., 534 p., p. 527


  27. Augustin Cabanès et Information donnée par Marie Dumangin, petite fille du docteur Dumangin, Les morts mystérieuses de l'Histoire : Rois, reines et princes français de Louis XIII à Napoléon III, t. II (lire en ligne)


  28. Maurice Garçon, Louis XVII ou la fausse énigme, Hachette, 1968, p. 266


  29. Cité par Jean Eckard dans Mémoires historiques sur Louis XVII, roi de France et de Navarre, Paris, 1818


  30. Paul Sainte-Claire Deville, À la recherche de Louis XVII, Flammarion, 1946, p. 101


  31. a et bMaurice Étienne, Jacques Hamann, Louis XVII et les 101 prétendants, Sémaphore, 1999, 319 p.


  32. Léon de La Sicotière, Les Faux Louis XVII, Paris, V. Palmé, 1882, 164 p.


  33. a b et cNathalie Lamoureux, « Les mystères de l'histoire : Louis XVII, l'évadé du Temple », sur Le Point, 21 août 2012


  34. Alice Jaynes Tyler, I Who Should Command All : Audubon - Louis XVII ?, New York, Putnam, 1942, 77 p.


  35. Laurent Dandrieu, « Louis XVII ou l'indicible martyre », Valeurs actuelles, 18 août 2010.


  36. Frederico Zapiola, Luis XVII, murio en Buenos Aires. Hechos y sugestiones extranas, 1946


  37. Delorme, Philippe, 1960-, Louis XVII : la biographie (OCLC 936427672, lire en ligne)


  38. Félix De Backer, Louis XVII au cimetière de Ste-Marguerite - Enquêtes médicales, Paris, Paul Ollendorff, 1894.


  39. Antoine Fantin-Desodoards, Histoire philosophique de la révolution de France : depuis la première Assemblée des notables en 1787 jusqu'à l'abdication de Napoléon Bonaparte, vol. 4, Barba, 1817, 6e éd., 392 p. (lire en ligne), p. 9 pour le compte-rendu de l'autopsie.


  40. après s'être déclaré fervent révolutionnaire, puis bonapartiste sous l'Empire, voir la vie de cet étrange et suspect médecin : "Les deux cœurs de Louis XVII", http://www.cercle-louisxvii.com/les-deux-coeurs-premiere-partie/


  41. Philippe Conrad, Louis XVII. L'énigme du roi perdu, Du May, 1988, p. 297


  42. Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité. Sa mort au Temple confirmée par la science, Pygmalion, 2000, p. 58


  43. Revue rétrospective, sur le site de la BNF


  44. Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité. Sa mort au Temple confirmée par la science, Pygmalion, 2000, p. 224


  45. Louis XVII, sur histoiredefranceactu.over-blog.fr


  46. Louis XVII, memorialdefrance.org


  47. http://www.democratie-royale.org/article-deposition-solennelle-du-coeur-de-louis-xvii-par-louis-xx-75963936.html


  48. Annales historiques de la Révolution française, N°346, octobre-décembre 2006.


  49. « Marie-Antoinette », sur IMDb


  50. « Rejtekhely », sur IMDb


Annexes


.mw-parser-output .autres-projets ul{margin:0;padding:0}.mw-parser-output .autres-projets li{list-style-type:none;list-style-image:none;margin:0.2em 0;text-indent:0;padding-left:24px;min-height:20px;text-align:left}.mw-parser-output .autres-projets .titre{text-align:center;margin:0.2em 0}.mw-parser-output .autres-projets li a{font-style:italic}

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Articles connexes



  • Prétendants au trône de France depuis 1830

  • Karl-Wilhelm Naundorff

  • Modeste Gruau de la Barre

  • Agathe de Rambaud

  • Pierre Benoît


Liens externes




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  • Site consacré à Louis XVII, de l'historien Philippe Delorme, promoteur des analyses ADN pratiquées en 2000.

  • Étude à l'usage des professeurs d'histoire par le service pédagogique de France 5 sur les analyses du cœur de Louis XVII


  • http://www.cercle-louisxvii.com/les-deux-coeurs-seconde-partie/ Les deux cœurs de Louis XVII

















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