Siège de Léningrad
Batteries de défense aérienne tirant à proximité de la cathédrale Saint-Isaac, siège de Léningrad, 1941.
Date | 8 septembre 1941 - 27 janvier 1944 (2 ans, 4 mois et 19 jours) |
---|---|
Lieu | Léningrad, URSS |
Issue | Victoire soviétique |
Reich allemand Finlande[1] Division Bleue | Union soviétique |
Wilhelm Ritter von Leeb Georg von Küchler Carl Gustaf Emil Mannerheim Agustín Muñoz Grandes | Kliment Vorochilov Gueorgui Joukov Ivan Fediouninski Mikhail Khozin Vladimir Tribouts Leonid Govorov |
750 000 | 930 000 |
200 000 | Militaires : 350 000 morts, 111 000 disparus Civiles : 16 470 civils tués par les bombardements env. 1 000 000 morts de faim |
Seconde Guerre mondiale
Batailles
Front de l’Est
Prémices :
.mw-parser-output .sep-liste{font-weight:bold}Campagne de Pologne · Guerre d’Hiver
Guerre Germano-sovietique :
- 1941 : L'invasion de l'URSS
Opération Barbarossa
Front Nord :
Guerre de Continuation · Opération Silberfuchs · Siège de Léningrad
Front Central :
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Front Sud :
Siège d'Odessa · Campagne de Crimée
- 1941-1942 : La contre-offensive soviétique
Front Nord :
Poche de Demiansk · Poche de Kholm
Front Central :
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Front Sud :
Seconde bataille de Kharkov
- 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov
Front Nord :
Offensive Siniavino · Opération Iskra · Bataille de Krasny Bor · Opération Polyarnaya Zvezda
Front Central :
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Front Sud :
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- 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie
Front Central :
2e bataille de Smolensk · Opération Bagration
Front Sud:
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- 1944-45 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne
Allemagne :
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Front d’Europe de l’Ouest
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Bataille de l’Atlantique
Guerre du Pacifique
Guerre sino-japonaise
Théâtre américain
Coordonnées 59° 55′ 49″ nord, 30° 19′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : Oblast de Léningrad
Siège de Léningrad |
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Siège de Léningrad |
Le siège de Léningrad est le siège de près de 900 jours imposé à la ville de Léningrad par la Wehrmacht au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il fait partie du plan famine mis en place par les nazis pour exterminer par la faim les Soviétiques[2].
Commencé le 8 septembre 1941, le siège fut levé par les Soviétiques le 27 janvier 1944, qui repoussèrent les Allemands malgré des pertes humaines colossales (1 800 000 victimes, dont près d'un million de civils).
Avec 872 jours, ce siège est le plus long de l'histoire moderne jusqu'à celui de Sarajevo au début des années 1990 (1 425 jours).
Le 22 décembre 1942, afin de rendre hommage à ceux qui par leur action militaire ou civile ont contribué à repousser les troupes allemandes, le gouvernement soviétique a instauré la médaille pour la Défense de Léningrad.
Sommaire
1 Offensive allemande vers Léningrad
1.1 L'invasion des pays baltes
1.2 Marche sur Léningrad
1.3 Front finlandais
1.4 L'encerclement de Léningrad
2 Le siège
2.1 1941
2.1.1 Siège
2.1.1.1 Évacuation
2.1.1.2 La vie durant le siège
2.1.2 Opérations
2.2 1942
2.2.1 Siège
2.2.2 Opérations
2.3 1943
2.3.1 Siège
2.3.2 Opérations
2.4 1944
2.4.1 Siège
2.4.2 Opérations
3 Bibliographie
4 Filmographie
5 Notes et références
6 Annexes
6.1 Articles connexes
6.2 Liens externes
Offensive allemande vers Léningrad |
Pour un article plus général, voir Opération Barbarossa.
L'invasion des pays baltes |
Du début de l'opération Barbarossa, le 22 juin 1941, jusqu'à la fin de juillet, les troupes allemandes du Heeresgruppe Nord sous la direction du maréchal Wilhelm von Leeb, ont avancé rapidement, bousculant les troupes soviétiques placées en 1re ligne.
Le 22 juin à 3 h 15, l'opération Barbarossa débute. À midi, les avant-gardes blindées du groupe d'armée Nord (Heeresgruppe Nord) ont avancé de 65 kilomètres.
Le 24 juin, les troupes allemandes continuent à progresser rapidement à l'intérieur des territoires soviétiques, si bien que la 16. Armee s'empare de Kaunas, et sur sa droite, le Panzergruppe 3 (dépendant du Heeresgruppe Mitte) de Vilnius.
Le 26 juin, le 4e Panzergruppe du général Hoepner prend Daugavpils, sur la Dvina, et établit des têtes de pont.
Le 29 juin, les forces allemandes qui continuent leur avance, sont aidées par les attaques conjointes germano-finlandaises dans l'isthme de Carélie et plus au nord vers Petsamo.
Les Russes commencent la construction de ligne de la Louga (ru). Plus de 300 000 civils de Pskov et de Novgorod fuient devant l'avancée des troupes allemandes et se dirigent en direction de Léningrad.
Le 1er juillet, Riga tombe aux mains des troupes allemandes.
Le 2 juillet, après s'être regroupées, les troupes du 4e Panzergruppe de Hoepner enfoncent les fortifications soviétiques de la ligne fortifiée Staline[3] à Ostrov au sud-est du lac Peipous.
Le 3 juillet, le temps clair permet à la Luftwaffe de soutenir activement la progression des troupes. Le 41e corps blindé avance rapidement face à des unités relativement faibles du front du Nord-Ouest (en) de Sobennikov.
Le 4 juillet, le 41e corps blindé s'empare d'Ostrov et établit des têtes de pont sur la rive droite de la Velikaïa.
Le 8 juillet, 4e Panzergruppe prend Pskov puis avance en direction de Novgorod et de Léningrad.
Le 14 juillet, les troupes allemandes atteignent le fleuve Louga et menacent Léningrad.
Le 15 juillet, le maréchal Vorochilov nommé depuis le 11 juillet commandant en chef du front du Nord-Ouest, déclenche une contre-offensive devant Léningrad, entre le lac Ilmen et Soltsy pour gagner du temps et permettre la fortification de Léningrad, pour laquelle la totalité de la population est mobilisée.
Le 16 juillet, les troupes finlandaises occupent Sortavala, à l'extrême nord du lac Ladoga encerclant les troupes soviétiques dont une partie s'échappe par la mer.
Le 27 juillet le Heeresgruppe Nord est constitué de 16 divisions.
Le 31 juillet la 16e armée allemande, atteint le lac Ilmen.
Le 8 août les 93. et 291. Infanterie-Divisionen arrivent en ligne, permettant de remplacer les nombreuses pertes et de reprendre l'offensive.
Le 17 août, à la suite d'une habile manœuvre de flanc, la 291. Infanterie Division capture Narva.
Les pays baltes sont désormais entièrement sous le joug nazi à l'exception de Tallinn que les Allemands ont isolé des restes des troupes soviétiques. Toutefois les envahisseurs doivent réduire cette poche afin de marcher avec l'ensemble de leurs troupes sur Léningrad.
20 000 civils ont exécuté les travaux de fortification, de terrassement et de minage dans le secteur de Tallinn. Les Soviétiques disposent du 12e corps d'armée, des 16e (en) et 22e divisions d'infanterie (en), de la 10e division d'infanterie motorisée (en), de 14 bataillons de fusiliers marins et de la milice des chantiers navals pour défendre la ville.
Le 18 août, les 61e 217e et 254. Infanterie-Divisionen arrivent devant Tallinn.
Du 20 au 24 août, les combats font rage. Malgré une défense acharnée des Soviétiques, l'avance est régulière. Le 24 août, les faubourgs de la capitale estonienne sont atteints.
Le 27 août dans la soirée, les Soviétiques commencent l'évacuation par mer des défenseurs de la ville, en direction de Léningrad, avec 2 grands convois maritimes. Le 1er qui comprend le croiseur Kirov (en), 18 destroyers, 6 torpilleurs, 28 dragueurs de mines, 6 sous-marins, 1 pétrolier et 25 cargos et un second qui comprend 6 dragueurs de mines, 12 escorteurs et 60 autres navires.
Le 28 août l'armada qui fait mouvement à travers le golfe de Finlande est attaquée sans relâche par les Ju-88 allemands qui coulent 5 navires avant de passer le cap Juminda (à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Tallinn). Les eaux de ce cap ayant été fortement minées par la flotte, plusieurs navires sautent et le convoi est ensuite attaqué par l'artillerie côtière finlandaise, des flottilles de torpilleurs allemands et finlandais et des bombardiers Ju-88. Dans la tentative de forcer le passage, la Marine soviétique perd 33 navires et 5 autres navires sont endommagés. Dans la soirée Tallinn, vidée de ses défenseurs, tombe aux mains du général Walter Kuntze qui capture seulement 11 432 Soviétiques.
Le 29 août, les convois, de nouveau attaqués, atteignent Kronstadt. L'évacuation soviétique de Tallinn réussit à sauver 165 navires, 28 000 passagers et 66 000 tonnes de matériel qui seront utilisées lors du siège de Léningrad.
Marche sur Léningrad |
Alors qu'une partie des troupes allemandes se dirige sur l'Estonie, les troupes situées plus au sud atteignent le 2 juillet, les fortifications soviétiques de la ligne Staline à Ostrov, au sud-est du lac Peipous. Le 8 juillet, la 4e Panzergruppe qui a pris Pskov avance en direction de Novgorod et de Léningrad, alors que d'autres forces, situées plus au sud, partant d'Ostrov et d'Opotchka, se dirigent sur Kholm, Staraïa Roussa, le lac Ilmen et Tchoudovo en direction de Volkhov et du lac Ladoga dans le but d'isoler puis de prendre Léningrad. Le 14 juillet, les troupes allemandes atteignent le fleuve Louga. Le 15 juillet, le maréchal Vorochilov déclenche une contre-offensive entre le lac Ilmen et Soltsy. Le 31 juillet, la 16e armée allemande atteint le lac Ilmen. Une pause dans la marche est alors observée jusqu'au 8 août, où des renforts permettent la poursuite de l'offensive.
Le 8 août, sous une pluie battante, les troupes allemandes se lancent à l'attaque de la ligne de la Louga (ru). Si la 1re Panzerdivision parvient à percer les défenses soviétiques, ses voisines, les 6e Panzerdivision et 36. Infanterie-Division (mot.), ne progressent que de 3 à 5 km avec de grandes difficultés avant d'être obligées de s'immobiliser, tandis que la 1. ID reste littéralement clouée sur place par la défense de fer soviétique. Les pertes allemandes sont considérables[4]. Le 9 août la 1re Panzerdivision poursuit son avance et oblique pour prendre de flanc les troupes soviétiques qui bloquent la 6e Panzerdivision. Sous les coups de boutoir des Panzerdivisionen, les troupes du général Markian Popov commencent à lâcher prise et le 11 août, après deux jours de lutte acharnée, les chars allemands réussissent à percer la défense de la ligne de la Louga à certains endroits, puis se dirigent sur Kingisepp.
Le 12 août, après avoir contourné le lac Ilmen, les Soviétiques lancent une attaque dans la région de Staraïa Roussa, une région sauvage totalement dépourvue de routes, de villages. La 34e armée[5], composée des 257e (ru), 259e (ru) et 262e divisions d'infanterie (en), attaque sur le flanc droit de la 16e armée allemande ; c'est la bataille de Staraïa Roussa (1941) (ru). Les forces soviétiques enfoncent les défenses des 30e, 126e, et 290e divisions d'infanterie allemandes et pénètrent de 40 km dans la défense allemande. Le maréchal von Leeb, inquiet de la tournure que prend cette attaque soviétique, ordonne le 13 août au 56e corps d'armée d'abandonner son offensive et de se diriger contre les troupes soviétiques. Le 14 août, la 3. ID et la SS Totenkopf font alors mouvement vers Staraïa Roussa.
Le 15 août, la 21e division d'infanterie allemande, renforcée du 424e régiment d'infanterie, arrive en vue de Novgorod et prend la ville dans la soirée. Les Soviétiques, afin de sauver les richesses de la ville, ont établi leurs défenses au nord de la ville, sur les rives de la Volkhov. Le 17 août, les Allemands établissent une tête de pont sur la Volkhov, puis poussent vers Léningrad. Le 18 août, les troupes du 56e corps d'armée arrivent dans la zone des combats de Staraïa Roussa, après avoir parcouru 250 km depuis leur point de départ et contre-attaquent. Dans la zone de Novgorod la 11e division d'infanterie allemande conforte la tête de pont. Le 19 août, les chars d'avant garde de la 8e Panzerdivision sont à Krasnogvardeisk, située à 45 km au sud de Léningrad, où ils se heurtent à la 1re division blindée soviétique (en). Le combat est rude et l'avance allemande est stoppée. Le 20 août, la ligne de la Louga (ru) résiste toujours malgré les coups de boutoir de la 1re Panzerdivision.
Le 21 août, contournant vers l'est les défenses soviétiques, la 8e Panzerdivision s'empare de Tchoudovo, coupant ainsi la principale route et voie ferrée reliant Léningrad à Moscou. Le 22 août, le 50. Armee Korps, composé de la 21e division d'infanterie et de la SS Polizei Division se lancent de nouveau à l'attaque de la ligne fortifiée avec comme objectif la prise ou la destruction de 115 bunkers puis la prise de Louga. Chaque bunker doit être pris ; les Soviétiques se font tuer sur place et lancent une contre-attaque de chars. De part et d'autre, les pertes sont énormes. Il faudra trois jours de réorganisation à la SS Polizei Division, avant qu'elle reprenne le combat. Le 24 août, Louga est prise par la division SS et les Soviétiques se replient vers le nord.
Pendant trois semaines les troupes soviétiques de ligne de la Louga (ru) ont réussi à arrêter la progression allemande sur Léningrad, permettant à l'Armée rouge de créer une défense plus solide à l'approche de la ville. Sous une pluie battante, le maréchal von Leeb lance alors la 96e division d'infanterie pour leur couper la retraite. Le 25 août, au sud du lac Ilmen, les 11e et 34e armées soviétiques sont repoussées sur la rivière Lovat. Le 27 août, la 96e division d'infanterie termine son mouvement enveloppant et piège trois divisions soviétiques dans la poche de Louga. Cette poche tiendra jusqu'au 15 septembre et 20 000 Soviétiques y seront fait prisonniers. À partir du 28 août, les troupes allemandes se mettent en ordre de marche pour investir Léningrad. Quelques divisions ont déjà tenté de percer, sans succès, les premières ceintures défensives de la ville. L'encerclement est donc fait à distance, de 50 à 100 km de la ville dans un mouvement enveloppant en direction du lac Ladoga.
Front finlandais |
Le 29 juin, les forces germano-finlandaises lancent des attaques dans l'isthme de Carélie et plus au nord vers Petsamo.
Le 16 juillet, l'armée finlandaise passe à l'offensive dans l'isthme de Carélie entre les lacs Ladoga et Onega afin d'isoler Léningrad au nord et au nord-est et se heurte à la 23e armée du général Mikhaïl Nikanorovitch Guerassimov. Les combats sont violents et les Russes défendent pied à pied leurs positions. L'avance des troupes finlandaises est lente, mais elles parviennent à isoler plusieurs divisions soviétiques dans les secteurs de Sortavala et Priozersk. Acculées au lac Ladoga, celles-ci continuent tout de même de se battre. Pendant cette résistance, les Soviétiques en profitent pour consolider le secteur de Carélie sur l'ancienne frontière séparant l'URSS et la Finlande avant la guerre d'hiver.
Le 31 juillet, lorsque cette ligne défensive est terminée, les débris des troupes russes de la 23e armée se replient, évacués par la flottille du lac Ladoga ou par voie terrestre en engageant des combats retardateurs.
Début septembre, les troupes finlandaises arrivent sur la ligne fortifiée de Carélie qu'ils ne pourront jamais prendre et sur laquelle le front se stabilise jusqu'à l'été 1944.
L'encerclement de Léningrad |
Le 19 août, les chars d'avant-garde de la 8e Panzerdivision sont à Krasnogvardeisk, située à 45 km au sud de Léningrad, où ils se heurtent à la 1re division blindée soviétique. Le combat est rude et l'avance allemande est stoppée[6].
Le 21 août, contournant vers l'est les défenses soviétiques, la 8e Panzerdivision s'empare de Chudovo, coupant ainsi la principale route et voie ferrée reliant Léningrad à Moscou.
Le 30 août, la ville de Mga (en) est prise, isolant ainsi totalement Léningrad du reste du pays par voie routière et ferroviaire. Il ne reste qu'une étroite bande terrestre du Nord de Mga à Schlüsselburg et aux rives du lac Ladoga aux mains des Soviétiques.
Au début de septembre, les troupes de l'Armée rouge sont déployées en deux ceintures défensives. Cette force de défense est complétée par des divisions de défense populaire, formées de volontaires civils de la ville même de Léningrad ou de la région de Léningrad et qui n'ont qu'une valeur de combat très limitée.
Le 4 septembre, les bombes commencent à tomber sur Léningrad.
Le 6 septembre, les Allemands lancent les premières attaques en direction du lac Ladoga avec deux Kampfgruppen dans une zone couverte de forêts et de landes, terrains défavorables aux chars et à l'artillerie. À la fin de la journée, les assaillants ne progressent que de 500 mètres.
Le 7 septembre, les Kampfgruppen continuent l'action et, en fin de journée, une compagnie parvient à ouvrir une brèche dans le dispositif de défense.
Le 8 septembre, au petit matin, la brèche s'élargit et la 20. Infanterie-Division (mot.) perce les lignes de défense russes et atteint Schlüsselburg puis l'embouchure de la Neva face à Jérémétievka[7] et la rive sud du lac Ladoga. Léningrad est dès lors coupée du reste de la Russie par voie terrestre. Cette petite bande de terre sera désormais l'enjeu de combats et de batailles furieuses. Les Allemands disposent d'une mince portion du lac Ladoga, sur lequel les Russes entretiennent une flottille navale importante. Le ravitaillement parviendra désormais aux Russes par bateaux pendant une partie de l'année et chaque hiver, ils seront ravitaillés par le lac Ladoga gelé, par la « route de la vie », ce qui leur permettra de tenir. Mais près d'un million de civils mourront de faim pendant le siège.
Le 9 septembre, les nazis lancent une attaque plus à l'ouest en direction de Léningrad même afin de s'approcher le plus près possible de la ville. La prise de la ville, dont la défense est organisée par Joukov, se révèle vite impossible. Les Allemands renoncent à un assaut direct et décident de l'investir progressivement.
L'offensive allemande débute à 9 h 30 :
La 6e Panzerdivision doit détruire 32 bunkers et plusieurs positions antichars avant de pouvoir espérer avancer. Les SS de la Polizei sont stoppés devant Krasnogvardeisk.
Le 41. Armee Korps (mot.) se heurte à la première ligne de défense de Léningrad, notamment sur les hauteurs fortifiées de Duderhof (en). La 36. ID (mot) et la 1re Panzerdivision passent à l'attaque des hauteurs dont les points culminants sont la cote 143 et la cote 167[8] qui sont truffées de tranchées, de bunkers et de nids de mitrailleuses, le tout protégé par un fossé antichar. Les combats sont rudes et sanglants, les Soviétiques ripostent avec leur artillerie et par des contre-attaques de chars KV1 qui sortent tout neufs des usines Kirov de Léningrad. Toutefois, malgré une défense opiniâtre, dans la soirée, la cote 143 tombe aux mains des Allemands.
La 18e armée attaque dans le secteur de Krasnoe Selo.
Le 11 septembre Duderhof (en) puis la cote 167 tombent, ce qui fait dire par radio au lieutenant Darius, commandant de la 6e compagnie du 1er Panzerregiment « Je vois Pétersbourg et la mer ! »
Le 12 septembre, la 18. Armee prend Krasnoe Selo et avance vers la côte. Le 209e régiment d'infanterie entre dans Urizk, un faubourg de Léningrad où se trouve le terminus d'un tramway et un panneau indiquant : « Leningrad, 10 kilomètres ». Toutefois, les Allemands ne poussent pas en direction de cette ville mais en direction de la mer Baltique, afin d'isoler les défenseurs d'Oranienbaum[9],[10].
Le 13 septembre Krasnogvardeisk est prise après un mois de combat par la SS Polizei Division et la 269e DI.
Le 14 septembre, la 1. Infanterie Division, parvient à atteindre la mer Baltique isolant Oranienbaum de Léningrad. Cette poche[9],[10] ne sera jamais réduite, les Russes la ravitailleront par mer jusqu'à la fin du siège de Léningrad.
Le 17 septembre, Pouchkine et le palais des tsars sont pris. Ce même jour des troupes quittent le Heeresgruppe Nord et partent vers Moscou, où la bataille décisive doit se jouer.
En septembre 1941, les secteurs défensifs de Léningrad sont tenus par quatre armées :
23e armée dans le secteur nord,
42e armée (en) sur le secteur ouest,
55e armée du secteur sud,
67e armée (en) le secteur oriental.
D'autre part, la 8e armée du front Volkhov a la responsabilité de maintenir la voie de ravitaillement en coordination avec la flottille du lac Ladoga.
Le front se stabilise et le siège commence.
Le siège |
1941 |
Siège |
Évacuation |
Avant l'invasion allemande de l'URSS, il n'y a pas de plan prévu pour l'évacuation de la population de Leningrad, car la possibilité que les Allemands atteignent la ville est considérée comme minime. Toutefois, les premières personnes évacuent Leningrad par train à partir du 29 juin, soit une semaine après le début de la guerre.
Du 29 juin au 28 août 1941, environ 490 000 personnes sont évacuées principalement par train.
À partir du 28 août, l'encerclement de la ville par les troupes allemandes ne permet plus l'évacuation par voie terrestre. L'évacuation, de 35 000 personnes, se poursuit par voie aérienne et navale à travers le lac Ladoga.
Entre décembre 1941, et le 21 janvier 1942 l'évacuation, de 36 000 personnes, continue à marche forcée et par camion, à travers le lac Ladoga gelé, dans une totale désorganisation.
Du 22 janvier au 15 avril 1942, une organisation d'évacuation est mise en place, permettant l'évacuation de 554 000 personnes principalement par la route de la vie dont les travaux sont terminés.
De mai à octobre 1942, 403 000 personnes sont évacuées, ce qui porte le nombre total à 1,5 million de personnes évacuées depuis le début du blocus.
La vie durant le siège |
La ville qui est encerclée depuis septembre 1941 est unie contre l'envahisseur. Des milices ont été créées, elles forment les divisions d'infanterie de la milice de Leningrad et les habitants ont largement aidé à construire les défenses de la ville.
La chute de Léningrad et de la poche d'Oranienbaum[9],[10] permettrait aux Allemands de mettre hors de combat une quarantaine de divisions, ainsi que la disparition d'un centre de fabrication très important d'armement. Pendant toute la durée de la guerre, ses usines de chars et ses arsenaux de munitions et de canons fonctionnèrent sans discontinuer, fournissant aux troupes de l'Armée rouge les armes nécessaires. D'autre part, la prise de Léningrad aurait libéré un grand nombre de troupes allemandes, alors que la 18e armée sera contrainte de monter la garde devant la ville jusque 1944.
A posteriori, l'insuffisance dans l'évacuation des civils apparaît comme ayant augmenté le problème de la disponibilité des vivres. Il y a donc de très nombreuses « bouches inutiles » à nourrir sur les 3 000 000 d'habitants qui se trouvent dans la ville.
Le 12 septembre, un décompte des vivres est fait :
- Blé et farine : stock pour 35 jours
- Céréales et pâtes : stock pour 30 jours
- Viande ainsi que bétail sur pied : stock pour 33 jours
- Matières grasses : stock pour 45 jours
- Sucres et conserves : stock pour 300 jours
Un rationnement est mis en place immédiatement et des cartes d'alimentation sont distribuées.
Les habitants sont confrontés à une multitude de problèmes : la nourriture est rationnée, l'électricité est coupée, les tramways cessent de fonctionner en novembre 1941, il n'y a plus de chauffage ni de lumière.
Le lac Ladoga sert de voie de ravitaillement, mais le 15 novembre, avec l'arrivée de l'hiver et de l'embâcle, les navires ne peuvent plus passer, et les camions pas encore, la glace n'étant pas assez solide pour supporter leur poids. À partir du 20 novembre 1941, le ravitaillement parviendra désormais aux Russes par convoi de traîneaux tirés par des chevaux jusque mi-avril à travers le lac gelé. On commença la construction d'une voie ferrée sur la glace en décembre 1942. Pendant l'hiver de 1942-1943, la « route de la vie », recommença à fonctionner, d'abord avec un trafic de chevaux puis les véhicules à moteur purent être utilisés à partir du 24 décembre 1942.
Mi-novembre 1941, le froid et la faim font des ravages terribles dans la population. Les rations alimentaires sont encore réduites, pour la cinquième fois depuis le début du siège. Les ouvriers et le personnel spécialisé ne perçoivent plus que 225 g de pain et 1 067 calories par jour. Les enfants 150 g de pain et 644 calories.
La terre est tellement gelée par le froid et la neige que les morts ne sont plus inhumés mais abandonnés près des cimetières, enveloppés dans des draps et généralement enterrés dans des fosses communes creusées à la dynamite. Au printemps 1942, après le dégel, on découvrira des milliers de cadavres demeurés tout l'hiver conservés sous la neige.
Le 20 novembre 11 000 civils sont déjà morts de faim.
En décembre 1941, 52 000 civils meurent de faim.
En janvier 1942, 3 500 à 4 000 civils meurent de faim quotidiennement.
D'après les chiffres officiels russes fournis au tribunal de Nuremberg, la famine causa la mort de 632 000 habitants de Léningrad. Les soldats sont nourris correctement le plus longtemps possible, mais durant les dernières semaines de l'année 1941, les rations sont à peine suffisantes.
Les Allemands sont eux-mêmes dans une situation précaire, en particulier en raison du froid et du manque de vêtements chauds.
Opérations |
Le 21 septembre, la Luftwaffe déclenche des raids contre la flotte soviétique de la Baltique mouillée dans le port de Kronstadt.
Le 24 septembre, 4e jour de raid contre Kronstadt, la Luftwaffe coule le cuirassé Marat et endommage le cuirassé Révolution d'Octobre par 6 coups au but, ainsi que 2 croiseurs.
Le 1er octobre, les troupes finlandaises s'emparent de Petrozavodsk situé sur les bords du lac Onega. Le commandement du siège de Léningrad est confié au général von Küchler. Le 10 octobre, le général Joukov quitte Leningrad pour prendre la direction du front de défense de Moscou.
Le 15 octobre, afin de colmater la brèche du lac Ladoga permettant le ravitaillement de Léningrad, le 39e corps blindé allemand, composé des 21. et 126.Infanterie Division et 4 divisions rapides, les 18. (mot.) et 20.Infanterie Division (mot.) ainsi que des 8e et 12e Panzerdivisions commandées par le général Rudolf Schmidt passe la Volkhov en direction de Tikhvine, dans une région à peu près inexplorée, dépourvue de route et couverte par la taïga. L'objectif de cette attaque est de couper la dernière liaison ferroviaire de Léningrad avec Vologda puis de poursuivre l'avance jusqu'au Svir pour établir un front commun avec les Finlandais et encercler totalement Léningrad.
Le 3 novembre, les Allemands coupent la voie ferrée Leningrad-Vologda à 160 kilomètres à l'est de Leningrad et avancent sur Tikhvine, mais échouent à conquérir le nœud ferroviaire de Volkhov. Les combats sont féroces, les contre-attaques soviétiques infructueuses.
Le 8 novembre, les 18. Infanterie Division (mot.) et 12e Panzerdivision s'emparent de Tikhvine après des combats longs et sanglants. En se portant à l'est de Léningrad, les Allemands ont non seulement pour objectif de l'encercler, mais également d'opérer leur jonction avec les Finlandais ; toutefois ce dernier objectif ne sera jamais atteint. Le GQG du Führer demanda au corps blindé s'il ne pouvait pas pousser jusqu'à Vologda située… à 400 km.
La « chaussée » Moscou-Léningrad, nom donné au pont aérien qui reliait les deux cités, est alors coupée par les Allemands à Tikhvine. Il était vital pour les Soviétiques de trouver un moyen de ravitailler Léningrad. Le 15 novembre, les Soviétiques abandonnent Volkhov. Plus à l'est une division sibérienne toute fraîche, renforcée par une brigade blindée de T-34 sortant des usines, contre-attaque. Un déluge de feu déchaîné par les orgues de Staline, s'abat sur les défenseurs qui répliquent avec l'artillerie de la 18. ID qui détruit une cinquantaine de chars. Les bataillons de tirailleurs sibériens attaquent sans relâche tout au long de la journée, toutefois la ville, qui n'est plus qu'un tas de décombres fumants, reste aux mains des Allemands.
Le 16 novembre, Staline ordonne l'envoi de nouvelles troupes sibériennes pour contrecarrer le projet d'encerclement nazi. Le général Meretskov commandant de la 4e armée prépare une contre-attaque en tenaille afin d'encercler les troupes allemandes qui se trouvent dans Tikhvine.
Le 1er décembre, par -40 °C, l'offensive russe pour reprendre Tikhvine commence. Rapidement la 61. ID, qui a été envoyée en renfort et occupe la ville est rapidement coupée de ses arrières. L'Infanterie-Regiment (mot.) 30 est envoyé à son secours.
Le 6 décembre, de nouvelles routes de ravitaillement passant par Zaborie, Novaïa Ladoga et par le lac Ladoga (alors gelé) entrent en service pour ravitailler Léningrad.
Le 8 décembre le général Siegfried Haenicke commandant la 61. Infanterie Division dans la ville de Tikhvine décide d'abandonner la ville, devenue une position intenable. L'arrière-garde, composée de l'Infanterie-Regiment 151 et du Pionier-Bataillon 161, fait sauter les ponts, la voie ferrée et le matériel militaire qui ne peut pas être transporté (42 canons, 46 mortiers, 190 mitrailleuses et 102 camions).
Le 9 décembre, malgré un ordre contraire de Hitler le maréchal von Leeb, ordonne l'abandon complet de la poche de Tikhvine et le retour sur la ligne de la Volkhov. C'est le premier repli important du Groupe d'armées Nord.
Le 22 décembre, par une température de -52 °C, les restes du 39e corps arrivent dans leurs lignes, derrière la Volkhov, poursuivis, harcelés durant les 15 jours de repli par les troupes sibériennes et l'aviation russe. Il ne reste plus que 741 combattants à la 18. ID, qui a perdu 9 000 hommes. Après le repli, le calme revient sur le front du Groupe d'armées Nord.
En décembre, 52 000 civils meurent de faim.
1942 |
Krasny Bor Léningrad Lac Ladoga Kronstadt Tikhvine Novaïa Ladoga Lac Ilmen La rivière Volkhov Siniavino Schlüsselburg |
Siège |
Surtout durant l'hiver de 1941-1942, les civils restés dans la ville ont terriblement souffert de la famine. Ainsi, de novembre 1941 à février 1942, la seule nourriture disponible pour le citoyen est de 125 grammes de pain par jour, dont 50-60 % se composait de sciure et autres adjuvants non comestibles, distribués par des cartes de rationnement. En janvier, la famine sévit durement. 3 500 à 4 000 civils meurent de faim quotidiennement.
Rationnement par catégorie de population (en grammes) | |||||
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Date du début du rationnement | Troupes de 1re ligne | Troupes de sécurité paramilitaires Pompiers Unités de combat[11] | Employés | Personnes à charge | Enfants de - de 12 ans |
16 juillet 1941 | 1 000 | 800 | 600 | 400 | 400 |
2 septembre 1941 | 800 | 600 | 400 | 300 | 300 |
11 septembre 1941 | 700 | 500 | 300 | 250 | 300 |
1er octobre 1941 | 600 | 400 | 200 | 200 | 200 |
13 novembre 1941 | 450 | 300 | 150 | 150 | 150 |
20 novembre 1941 | 375 | 250 | 125 | 125 | 125 |
25 décembre 1941 | 500 | 350 | 200 | 200 | 200 |
24 janvier 1942 | 575 | 400 | 300 | 250 | 250 |
11 février 1942 | 700 | 500 | 400 | 300 | 300 |
23 février 1943 | 700 | 600 | 500 | 400 | 400 |
Le commandement russe prend alors la décision d'évacuer une grande partie de la population civile, tout d'abord par camions à travers le lac Ladoga gelé, puis par bateaux. 951 000 personnes seront ainsi évacuées durant l'année 1942.
La flottille soviétique du lac Ladoga, qui rassemble environ 200 bateaux, permet, outre l'évacuation de la population, l'acheminement du ravitaillement et des renforts. Ils s'élèveront respectivement à un million de tonnes de ravitaillement et 250 000 soldats.
Opérations |
Le 05 janvier 1942, les allemands tirent sur la ville quelques obus de 520 mm, avec le canon sur rail, capturé en France en 1940, et rebaptisé "52 cm H (E) 871 (F)".
Le 8 janvier 1942, par une température de -45 °C, l'Armée rouge attaque, avec 19 divisions d'infanterie, 9 brigades et plusieurs bataillons indépendants de chars et de skieurs, dans le secteur occupé par les 2e et 10e Armeekorps de la 16e armée allemande. Dès le début de l'offensive la 290. ID, qui encaisse à Vzvad (ru)[12] le choc principal, chancelle.
Le général Eremenko lance sa 4e armée de choc à la jonction du Heeresgruppe Nord et du Heeresgruppe Mitte ouvrant une profonde brèche entre les 2 groupes d'armées allemands.
Le 9 janvier, la 290e DI est totalement débordée. Une partie du 502e DI se réfugie dans Vzvad (ru)[13], et une partie des 501 et 503. IR, positionnée plus au sud, occupe et fortifie Tulitovo et Beglovo alors qu'une autre partie parvient le 10 janvier à se replier vers l'ouest afin d'éviter l'encerclement total. Un peu partout sur l'immense front attaqué, les premières lignes allemandes se désagrègent, mais conformément aux ordres de Hitler, elles ne reculent pas et luttent jusqu'au bout. Il s'ensuit alors la « création » de multiples points d'appui. Des villages et d'autres positions défensives se trouvent alors isolées, encerclées, mais leurs défenseurs continuent la lutte sur place jusqu'à l'extrême limite, faisant perdre à l'offensive russe son effet de surprise, son poids et sa vigueur, forçant ainsi les troupes assaillantes à se disperser pour réduire une à une les poches de résistance.
Le 11 janvier l'artillerie russe et le 140e régiment d'infanterie soviétique pilonnent et attaquent sans relâche, mais sans succès, Vzvad qui n'est plus qu'un tas de ruines et de cendres.
Le 13 janvier, au nord du lac Ilmen, les Russes lancent l'opération de Liouban qui consiste à effectuer en un double mouvement une percée de Novgorod sur Leningrad et une attaque au sud du lac Ladoga sur Liouban afin d'isoler les troupes allemandes situées à l'est cette ville. Les 4e, 8e, 52e (en), 54e (en), 59e armées et la 2e armée de choc, qui pénètrent de plusieurs dizaines de kilomètres dans les lignes allemandes, attaquent au nord de Novgorod. Les armées du front du Volkhov composées des 4e, 52e et 59e armées, attaquent à partir du Sud du lac Ladoga.
Le 20 janvier, les défenseurs de Vzvad (ru) reçoivent le message de l'OKH : « Évacuez si vous le pouvez ».
Le 21 janvier, après avoir parcouru 25 kilomètres en 14 heures ils rejoignent leurs lignes et sont accueillis par les skieurs espagnols de la division Azul.
Le 23 janvier, la 3e armée de choc encercle la ville de Kholm qui résistera jusqu'au 5 mai.
Le 25 janvier, le 501. Infanterie-Regiment, encerclé à Tulitovo est ravitaillé par air.
Le 8 février, à Demiansk, l'Armée rouge referme son encerclement sur les troupes allemandes. La poche ainsi constituée mesure 3 000 km2, ce qui représente un périmètre de 300 km contenant 96 000 combattants allemands, environ 10 000 paramilitaires et 20 000 chevaux qui se retrouvent piégés jusqu'au 1er mai.
Le 12 février, après avoir subi 146 assauts en 5 semaines, le 501. Infanterie-Regiment assiégé à Tulitovo, tente une sortie qui échoue.
Le 13 février le 501e RI renouvelle son attaque et parvient à s'extirper de la poche. Le 503. Infanterie-Regiment abandonne la ville de Pola et son importante voie ferrée.
Fin avril les 5 000 Allemands assiégés dans Kholm sont entourés par la 33e division d'infanterie soviétique et 3 brigades d'infanterie indépendantes.
Le 15 février, la 2e armée de choc, qui est en pointe de l'opération de Liouban qui a progressé de 100 km depuis son point de départ, est à mi-chemin de Leningrad, mais l'avance russe s’essouffle.
Le 15 mars, sur le front du Volkhov la SS Polizei Division, à partir du nord, et la 58. Infanterie Division, à partir du sud, lancent une contre-offensive afin de couper de leurs bases les troupes de la 2e armée de choc soviétique.
Le 19 mars, sur le front du Volkhov la SS Polizei Division et la 58. Infanterie Division, font leur jonction refermant la poche du Volkhov sur 180 000 soldats russes.
Le 20 mars, le Kampfgruppe Seydlitz lance une reconnaissance au sud de Staraïa Roussa. Le 21 mars, après avoir, les jours précédents, lancé 6 000 parachutistes, dont certains ont sauté au cœur même de la poche de Demiansk vers Lytschkovo, tandis que d'autres s'infiltraient dans les lignes allemandes vers Vereteïka, sur le marais de Niévy gelé et entre Poustynia et Nory, les Russes lancent à l'attaque de la poche de Demiansk le 54e bataillon de skieurs sur Dobrossli et les 1re et 204e brigades de parachutistes sur l'aérodrome et les alentours de Demiansk. Le même jour, les Allemands lancent l'opération Brückenschlag afin de délivrer les six divisions encerclées dans la poche de Demiansk.
Le 27 mars, n'ayant aucune envie d'abandonner le terrain conquis, les Soviétiques lancent une contre-offensive afin de secourir la 2e armée de choc.
Le 30 mars, la contre-attaque permet d'ouvrir un corridor de 3 km de large, qui est consolidé par la construction de deux voies ferrées.
Le 4 avril, la Luftwaffe débute l'opération Eis Stoß consistant à couler les navires soviétiques de flotte de la Baltique pris dans les glaces. Le 7 avril, les derniers soldats du 54e bataillon de skieurs et des 1re et 204e brigades de parachutistes sont éliminés par les défenseurs de la poche de Demiansk.
Le 14 avril, les troupes encerclées dans Demiansk lancent une offensive, conjointement aux troupes de secours de l'opération Brückenschlag afin de percer la poche.
Le 19 avril, les soldats de la Waffen SS du Kampfgruppe Seydlitz établissent le contact avec la 5e Leichte Division sur la rivière Lovat.
Le 29 avril, sur le front du Volkhov, les Russes tentent d'élargir le corridor, large de 3 km, mais les Allemands les attendent. Malgré de nombreuses attaques et contre-attaques, les positions ne bougeront pas jusqu'au 13 mai.
30 avril, fin de l'opération Eis Stoß, qui se solde par un échec et laisse la ville sous les décombres.
Le 1er mai, les Russes lancent une nouvelle attaque pour prendre Kholm, mais ils sont obligés de se replier. La 218. Infanterie Division attaquant depuis le Sud-Ouest. Ce même jour, la poche de Demiansk est définitivement sauvée. Toutefois elle n’est pas évacuée et restera telle quelle jusqu'à l’hiver suivant, formant un incroyable saillant, relié au front allemand par le mince couloir de Ramouchevo, large de 4 km et long de 12 km.
Le 5 mai l'attaque allemande parvient à briser l'encerclement et à libérer les troupes allemandes de Kholm, malgré les contre-attaques de T-34 arrêtés par les Sturmgeschütze du StuG Abteilung 184 (bataillon de canons d'assaut 184).
Le 22 mai sur le front du Volkhov, les Allemands lancent une offensive visant à réduire le saillant, afin d'empêcher la retraite des troupes et de l'artillerie russe.
Le 31 mai, la poche du front du Volkhov se referme une seconde fois sur les troupes de la 2e armée de choc soviétique. Les combats font rage, la poche résistera jusqu'au 21 juin.
De juin à septembre, l'artillerie de siège allemande bombarde sans relâche la ville avec des obus de 800 kilos.
Les Russes manquent de tout : munitions, armes, vivres et matériel en tout genre. La famine fait son apparition chez les civils comme chez les soldats soviétiques, forçant les autorités à produire des ersatz.
Le 21 juin, les troupes de la 2e armée de choc soviétique tentent avec l'énergie du désespoir de sortir de la nasse dans laquelle ils sont enfermés depuis la mi-février. La sortie, effectuée en masse, réussit malgré de lourdes pertes, mais les troupes allemandes parviennent à refermer la porte dès le lendemain.
Le 28 juin, l'OKW publie un communiqué dans lequel il indique que les Russes ont perdu 33 000 prisonniers, 650 canons, 170 chars et 2 900 mitrailleuses. Il n'indiquent pas le nombre de morts mais estiment que 120 000 soldats russes auraient réussi à s'échapper. Le général Vlassov est activement recherché par les troupes allemandes.
Le 30 juin, le général von Küchler reçoit l'ordre de Hitler de renforcer les positions à Demiansk et de durcir l'encerclement de Leningrad, afin d'établir un contact avec les Finlandais en contournant le lac Ladoga pour isoler totalement la ville. Hitler fait transporter la 11e armée de von Manstein qui s'est distinguée lors du siège de Sébastopol et lui confie l'opération Nordlicht, qui doit commencer le 14 septembre, dont l'objectif principal est la prise de Leningrad. Le 11 juillet, le général Vlassov commandant en chef de la 2e armée de choc est capturé par le Hauptmann von Schwerdter à la suite de la dénonciation d'un maire d'un petit village.
Durant l'été, sur le front du Volkhov, la bataille est continuelle mais sans l'intensité des combats de l'hiver et du printemps.
Le 9 août 1942 la Symphonie n° 7 « Leningrad » de Dmitri Chostakovitch est jouée par l'orchestre de la radio de Léningrad sous la direction de Carl Eliasberg[14]. La partition de l'œuvre avait préalablement franchi les lignes allemandes par avion, une nuit de mars 1942. Le concert fut retransmis sur des haut-parleurs disposés dans toute la ville et également braqués vers les lignes ennemies. Cette date[15], initialement choisie par Hitler pour célébrer la prise de Leningrad, peut symboliser le renversement de la dynamique en faveur des Soviétiques.
Le 14 août, début des opérations du détachement naval K (en)[16] pour empêcher l'approvisionnement de Leningrad par le lac Ladoga.
Le 24 août, les Russes lancent une attaque afin de réduire le col de bouteille qui offre aux Allemands une tête de pont sur le lac Ladoga. C'est le début de la première bataille du lac Ladoga, connue également sous le nom d'offensive de Siniavino. Les Soviétiques ont devancé les Allemands.
La 2e armée de choc reconstituée est lancée en pointe de l'attaque en direction de Leningrad avec la mission de couper ce fameux col de bouteille, suppléée par la 8e armée. C'est la 223e division d'infanterie qui reçoit le premier coup de boutoir soviétique, reculant de 3 km.
Le 29 août, malgré une forte résistance allemande, le front s'effondre mais von Manstein, qui a pris le commandement de toutes les unités se trouvant entre la mer Baltique et Kirichi, lance les 12e Panzerdivision et 223e division d'infanterie dans plusieurs contre-attaques permettant de stopper l'avance soviétique. La 96e ID contre-attaque permettant de stabiliser le front.
Du 30 août au 9 septembre, la percée soviétique la plus avancée atteint 9 km. Toutefois l'attaque s'essouffle et les succès de la Luftwaffe permettent de diminuer la pression sur les forces terrestres allemandes.
Du 10 au 21 septembre, c'est l'impasse. Chacun des camps campe sur ses positions, attendant des renforts.
Le 22 septembre, les Allemands lancent une contre-attaque décisive avec en pointe la 132e division d'infanterie qui bouscule les premières lignes soviétiques qui se défendent avec acharnement. Au soir la 132e DI a perdu 16 officiers et 494 soldats.
Le 23 septembre, l'avance allemande ne progresse que d'une centaine de mètres.
Le 25 septembre, la 347e division d'infanterie parvient à briser la ligne de défense soviétique permettant d'encercler de nouveau 2e armée de choc.
Le 15 octobre la poche qui contenait cinq divisions d'infanterie, deux divisions de la garde et 6 brigades d'infanterie indépendantes est détruite. Au total les Allemands font 12 400 prisonniers et capturent 193 canons et 244 chars. Si l'offensive de Siniavino est un échec soviétique et une incontestable victoire allemande, l'opération a obligé les Allemands à reporter l'opération Nordlicht. Celle-ci sera de nouveau reportée à la suite de la défection des troupes finlandaises et du siège de Stalingrad. En novembre, Hitler fait ainsi transporter la 11e armée de von Manstein sur Stalingrad afin de briser l'encerclement.
Le front de Leningrad devient alors un secteur secondaire jusqu'à janvier 1943.
Le 27 décembre, le général soviétique Vlassov, prisonnier des Allemands, forme le comité de Smolensk pour organiser l'opposition à Staline, sous le contrôle allemand. Plus tard, son groupe prendra le nom d'Armée de libération de la Russie.
1943 |
Siège |
En 1938, environ 171 000 bébés étaient nés à Léningrad et sa banlieue, et en 1939 on dénombrait plus de 175 000 naissances. Durant l'année 1943, seulement 700 enfants environ sont nés vivants à Léningrad. La plupart sont morts soit pendant le siège, soit sur la route lors de l'évacuation.
En janvier, la population de Léningrad, y compris la banlieue, est passée d'environ 4 millions à moins de 800 000, civils et militaires. La plupart des civils inutiles sont évacués vers la Sibérie, où beaucoup mourront. En février 1943, le chemin de fer est temporairement rétabli, mais bientôt il est à nouveau détruit par l'aviation allemande.
En mars et avril une épidémie de typhus et de fièvre paratyphoïde touche un grand nombre de survivants mais elle est contenue par les efforts mutuels des médecins et des citoyens.
Le siège s'éternise et Léningrad devient une ville fantôme.
Opérations |
Le 12 janvier 1943, après un calme relatif d'environ 2 mois, les Russes lancent l'opération Iskra, également connue sous le nom de 2e bataille du lac Ladoga.
À l'aube, l'aviation russe attaque les aérodromes, les gares et les centres de communication. À 9 h 30, 4 500 pièces d'artillerie russes ouvrent le feu sur les tranchées de 1re ligne allemandes. Après cette préparation d'artillerie, partant du front du Volkhov, la 2e armée de choc se rue à l'assaut se heurtant aux Prussiens de la 1re division d'infanterie. Les combats font rage toute la journée et la 327e division d'infanterie soviétique s'épuise en des attaques incessantes contre le kampfgruppe Wengler réfugié dans une forêt. L'arrivée de la 64e division de la garde (en) contraint Wengler à reculer. Pour cette première journée l'avance russe du côté du front du Volkhov atteint une profondeur de 12 km mais sur une largeur de 2 km seulement.
Au même moment, mais du côté de Léningrad, la 67e armée (en), lance les 136e et 268e divisions d'infanterie à travers la Néva gelée. De ce côté également les combats sont violents, les Russes perdent 3 000 hommes sur la Néva gelée. En fin de journée le front allemand est très affaibli mais il tient toujours. Afin de consolider le front le général Lindemann fait transporter un régiment de la 61. ID à Mga et ordonne à la 96. ID d'envoyer des éléments à Schlüsselburg et Lipski tandis que le reste de la division prépare une contre-attaque.
Le 13 janvier la 45e division de la garde et la 268e division d'infanterie s'élancent sur la Néva gelée. La défense allemande brise leurs assauts, mais un peu plus loin, la 61e brigade blindée et la 136e division d'infanterie (en)[17] réussissent à installer une tête de pont sur la rive est du fleuve, malgré la défense de fer de la 227 ID.
Le 14 janvier les Russes concentrent leurs attaques à partir du front du Volkhov. Trois divisions d'infanterie et la 98e brigade blindée de la 2e armée de choc attaquent en direction du point d'appui no 5[18] où s'accrochent les Allemands du 284e régiment d'infanterie de la 96. ID venu renforcer les défenseurs.
Du côté du front de Léningrad, les 4 chars restants de la 1.Kompanie de la Schwere Panzer Abteilung 502 repoussent l'assaut, à travers la Néva gelée, d'une trentaine de chars T-34.
Le 15 janvier les assauts répétés des forces russes font craquer les défenses allemandes. La 136e division d'infanterie (ru) et la 61e brigade blindée de la 55e armée venant de l'Ouest et la 18e DI et la 16e brigade blindée de la 2e armée de choc venant de l'Est font leur jonction au nord du point d'appui no 5[18], encerclant ainsi la 227. ID et 2 bataillons de la 96. ID dans Schlüsselburg.
Les Russes concentrent alors tous leurs efforts pour réduire la poche. Toutefois, une contre-attaque de la 61. ID parvient à rompre l'encerclement et deux régiments rejoignent les troupes assiégées ; mais les Russes contre-attaquant également referment l'ouverture. Le général Werner Hühner, commandant la 61e division prenant le commandement des forces de la poche Schlüsselburg, organise la défense avec des Kampfgruppen. Les combats autour de Poselok no 5[18] font rage entre les défenseurs et la 136e division d'infanterie soviétique.
Le 16 janvier, la 18e division d'infanterie soviétique lance 3 assauts sur Poselok no 5[18], qui sont tous repoussés.
Le 17 janvier, la 18e division d'infanterie soviétique, appuyée par la 61e brigade blindée, encercle le point d'appui après des combats d'une violence inouïe ; mais les défenseurs tiennent toujours bon.
Le 18 janvier, les combats reprennent avec la même intensité. La 136e division d'infanterie soviétique appuyée par la 61e brigade blindée entrent enfin dans la cité mais en sont délogés par un barrage d'artillerie allemand qui permet au Kampfgruppe Hühner d'abandonner la poche de Schlüsselburg après de terribles combats au corps à corps et de rejoindre les lignes allemandes plus au sud.
Du 19 janvier au 9 février, les Soviétiques ayant obtenu, en partie, ce qu'ils souhaitaient, un « contact terrestre avec Léningrad », un léger répit intervient permettant aux troupes russes d'établir des défenses telles que les Allemands ne puissent plus les leur disputer.
L'opération Iskra est une victoire stratégique pour les forces soviétiques. Du point de vue militaire, l'opération a éliminé la possibilité de la capture de la ville. D'autre part, le front de Léningrad sera désormais très bien ravitaillé, renforcé et capable de coopérer plus étroitement avec le front du Volkhov.
Pour la population civile, l'opération Iskra permit le ravitaillement en nourriture, ainsi que la possibilité d'évacuer plus de civils de la ville. La fin du blocus a également eu un effet stratégique, bien qu'il ait été éclipsé par la reddition de la 6e armée allemande à Stalingrad quelques jours plus tard.
Toutefois le haut commandement soviétique souhaitant consolider le passage le long du lac Ladoga décide de relancer une attaque avec comme objectif la ville de Mga, nœud routier et ferroviaire très important. La prise de la ville par les Soviétiques permettant le rétablissement du chemin de fer de Kirov entre Léningrad et Mourmansk.
Durant cette période le front allemand, désormais entre la Néva et le Volkhov se restructure.
Le 29 janvier les Russes repartent à l'attaque avec 35 bataillons d'infanterie et de chars de la 2e armée de choc depuis le Nord sur un front de 2,5 km.
Les 30 et 31 janvier les Allemands contiennent les vagues assauts répétées des troupes soviétiques.
Le 1er février, les combats font rage, la défense craque et les Russes pénètrent dans Sinyavo. La 11e DI contre-attaque et repousse les troupes russes : la ville est de nouveau allemande. La 2e armée de choc ayant subi des pertes terribles, elle n'est plus en état de poursuivre l'offensive et un calme, très relatif, règne jusqu'au 9 février où les deux armées renforcent leurs positions.
Le 10 février, les Russes attaquent à nouveau, mais cette fois au lieu d'attaquer de front, ils attaquent en tenaille, cherchant à isoler la ville de Sinyavo C'est l'opération Polyarnaya Zvezda également appelée 3e bataille du lac Ladoga. La 55e armée partant de Léningrad et les 4e et 54e armées partant du Volkhov débutent l'offensive, mais l'attaque bloque sur une défense de fer. La 55e armée forte de 44 000 soldats se lance à l'assaut des positions de Krasny Bor défendues par la 250e division d'infanterie dite « division Azul » forte de 4 500 soldats et d'éléments allemands divers de l'ordre de 1 400 soldats. C'est la bataille de Krasny Bor.
L'offensive soviétique marque le pas dès le 1er jour. La Stavka lance alors ses chars lourds qui pénètrent les premières lignes allemandes, sans pouvoir avancer plus. Dans le secteur de la 55e armée les Espagnols de la division Azul résistent superbement et l'attaque soviétique est également stoppée. Finalement, l'opération Polyarnaya Zvezda, qui est un nouvel échec pour les Soviétiques, aura coûté pour le seul secteur de Krasny Bor de 11 000 à 14 000 hommes et un nombre identique de blessés. Côté allemand, dans ce même secteur, la division Azul perd 3 645 tués ou blessés et 300 disparus ou faits prisonniers, soit un taux de pertes de 75 %.
Sachant désormais que Mga ne serait pas prise, les autorités de Léningrad, ordonnent la construction d'une voie ferrée sur le terrain conquis au sud de Schlüsselburg.
Au 23 février, les Allemands ont grignoté la totalité du terrain perdu.
La nouvelle voie de chemin de fer de 36 km, construite par des milliers de civils et de prisonniers de guerre, est mise en service 14 jours après le premier coup de pioche. En février la ligne sera empruntée par 69 trains, 157 en avril et 369 en juillet 1943. Léningrad n'est désormais plus isolée.
Le 28 février, au sud du lac Ilmen, les Allemands réussissent le retrait du couloir de Ramouchevo[19], large de 4 km, seulement et long de 12 km, et de la poche de Demiansk, de l'ensemble de leurs 10 divisions, afin de raccourcir le front de plusieurs centaines de kilomètres. La ville sera libérée par l'Armée rouge le 1er mars.
Le 19 mars, dans le secteur du col de la Bouteille les Russes tentent un nouvel assaut qui se solde par un échec.
Début avril, après plusieurs autres tentatives de petite envergure, l'opération Polyarnaya Zvezda prend fin, Mga reste au mains des Allemands qui estiment les pertes soviétiques à 270 000 hommes, lesquelles sont bien inférieures aux leurs. Toutefois la destruction de 4 divisions leur fait défaut car ils manquent désormais cruellement de soldats sur le front de l'Est. Si cette opération est un succès — tactique — allemand, c'est également un succès — stratégique — pour les Soviétiques, qui ouvrent une liaison terrestre avec Léningrad.
À la fin de 1943, les Russes reçoivent d'importantes quantités d'armes en provenance des nouvelles usines de l'Ouest de l'Oural ainsi que des T-34 qui leur permettent de lutter contre les Panzer III et IV allemands. Ils reçoivent également des camions surmontés de lance-roquettes, appelés « orgues de Staline » par les Allemands et Katiouchas par les Russes. Avec ce nouveau matériel, une offensive est maintenant envisageable pour les Soviétiques.
1944 |
Siège |
En janvier 1944, avant d'entamer leur retraite, les Allemands s'emparèrent d'un énorme butin. Ils détruisirent ensuite les palais impériaux les plus importants, tels que le palais Catherine à Pouchkine, le palais de Pierre le Grand à Peterhof, le palais de Gatchina à Gatchina, le palais Constantin à Strelna.
De nombreux autres monuments historiques et des maisons situées dans la banlieue de Saint-Pétersbourg ont été pillés et détruits, et de nombreuses collections d'art volées par l'Allemagne nazie.
Le siège prend fin le 27 janvier 1944.
Opérations |
Une ultime réunion de préparation de l'offensive d'envergure principale Leningrad–Novgorod se tient à Smolny le 11 janvier[20]. Le début des opérations est fixé pour le 14 à partir du secteur d'Oranienbaum, l'attaque à partir des hauteurs de Poulkovo devant être lancée le 15 c'est l'opération Tonnerre de Janvier (ru). Le même jour, 14 janvier 1944, quatre armées russes réparties entre le lac Ilmen et le lac Ladoga (soit un front de 18 km) attaquent les positions allemandes, c'est l'offensive Novgorod-Luga (ru). La résistance est vive mais les généraux Kirill Meretskov, commandant du front de Volkhov, et Leonid Govorov, commandant du front de Léningrad, effectuent leur jonction le 25 janvier.
En mars, les troupes allemandes sont repoussées à 250 km de Léningrad.
Ce blocus, le plus long de la guerre avec ses 28 mois (872 jours), a entraîné la mort de 1 800 000 Soviétiques (dont plus d'un million de civils). Quant aux forces de l'Axe, elles ont enregistré la perte de 200 000 de leurs soldats.
Bibliographie |
Harrison E. Salisbury, Les 900 Jours, le siège de Léningrad, Albin Michel, 1970.
(en) David Glantz, The Battle for Leningrad, 1941-1944.
Paul Carell, Opération Barbarossa, Éditions J'ai lu leur aventure.
Alexander Werth (trad. Nicolas Werth, préf. Alexander Werth), Leningrad, 1943, Paris, Tallandier, coll. « Texto », 2013 (1re éd. 2010), 270 p. (ISBN 979-10-210-0056-8).
(ru) Н.А. Ломагин, Неизвестная блокада, СПб., Нева, 2004. (ISBN 5-7654-3417-7).
Filmographie |
2009 : Attaque sur Léningrad d'Alexandre Bouravski avec Gabriel Byrne, Mira Sorvino, Alexandre Abdoulov, Olga Sutulova (en), Mikhaïl Efremov, Vladimir Ilyine (en) (inédit en salles en France)[21].
Notes et références |
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Effect of the Siege of Leningrad on the city » (voir la liste des auteurs).
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Siege of Leningrad » (voir la liste des auteurs).
(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Блокада Ленинграда » (voir la liste des auteurs).
Wykes, Alan (1972), The Siege of Leningrad, Ballantines Illustrated History of WWII, p.9-11
Douglas Brinkley, & Mickael E. Haskey, The World War II, Desk Reference, Grand Central Press, 2004, p. 210.
(de) Jörg Ganzenmüller, Das belagerte Leningrad 1941-1944: Die Stadt in den Strategien von Angreifern und Verteidigern, Schöningh Paderborn, 2007, 412 p. (ISBN 978-3506728890).
Le tracé de la ligne Staline part de Pskov et suivant le cours de la rivière Velikaïa elle passe par Ostrov, Opochka et rejoint la Dvina dans les environs de Polotsk.
Selon l'historien allemand Werner Haupt.
L'armée avait 54 912 hommes et disposait de 83 chars et 748 canons et mortiers.
La position fortifiée de Krasnogvardeisk.
Écrit également Sheremet'evka - Шереметьевxa en russe. Ce village est situé à l'embouchure de la Neva large à cet endroit de 1 000 mètres.
La cote 167 est également appelée « le mont chauve ».
The Oranienbaum Pocket 1944.
Carte de la poche d'Oranienbaum en 1941.
Qui sont en réserve, en seconde ligne ou au repos.
Vzvad également écrit Vsvad est située au bord du lac Ilmen à environ 20 km au nord-nord-est de Staraïa Roussa.
Emplacement de Vsvad.
Orchestral manœuvres (part two). From the Observer.
Orchestral manœuvres (part one). From the Observer.
Détachement naval K.
La 136e division d'infanterie sera rebaptisée 63e division d'infanterie de la Garde après ses exploits lors de l'opération Iskra.
Sous le nom de WS no 5 ou celui de Poselok 5. Il est indiqué que Poselok 5 est une cité ouvrière de Léningrad.
Écrit Ramushevo ou Ramouchevo.
L'offensive d'envergure principale appelée offensive Leningrad–Novgorod se décompose en plusieurs attaques ou opérations secondaires :
1 - Opération Tonnerre de Janvier (ru)
2 - Offensive Novgorod-Luzhskaya (ru)
3 - Débarquement de Meriküla (ru)
4 - Opération Kingisepp-Gdov
5 - Opération Staraya Russa-Novorzhevsky (ru).
[1].
Annexes |
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Articles connexes |
- Liste des cuirassés et croiseurs de bataille coulés pendant la Seconde Guerre mondiale
- Le journal de Lena Moukhina, écrit pendant le siège
Cités ouvrières de Léningrad, qui furent l'objet de nombreux combats
Liens externes |
(en) David Glantz, The Battle for Leningrad, 1941-1944.
(fr) Les 900 jours Une chronologie du siège sur circe.paris-sorbonne.
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