Trombone (instrument)





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Image illustrative de l’article Trombone (instrument)
Un trombone à coulisse (trombone ténor)


Classification

Instrument à vent

Famille

Cuivres
Œuvres principales

Sequenza V de Luciano Berio,

Instrumentistes célèbres

Vinko Globokar, Gilles Millière, Glenn Miller, Michel Becquet
Articles connexes

Sacqueboute, trompette

Le trombone est un instrument de musique à vent et à embouchure de la famille des cuivres clairs. Le terme désigne implicitement le trombone à coulisse caractérisé par l'utilisation d'une coulisse télescopique, mais il existe également des modèles de trombone à pistons. Le trombone à coulisse est l'un des rares instruments à vent dont la maîtrise ne nécessite pas l'utilisation individuelle des doigts.


Que le trombone soit ténor ou basse, son registre est plus grave que celui d'une trompette. Sa forme allongée courbée comme un S et surtout sa section de tube cylindrique, qui lui donne un son plus brillant, le distinguent des euphoniums ou des saxhorns au registre comparable, au son plus feutré dû à leur section de tube cônique.


Il est utilisé dans de nombreux genres musicaux, de la musique classique au jazz, en passant par la salsa, le ska, le funk ou la musique militaire, et est joué dans les orchestres symphoniques, les orchestres d'harmonie, les fanfares, les big bands, les brass bands, etc.


Un joueur de trombone est appelé tromboniste ou trombone.




Sommaire






  • 1 Les origines


  • 2 Les différentes parties du trombone


  • 3 Principe de jeu


    • 3.1 Émission du son


    • 3.2 Articulation du son


    • 3.3 Modulation du son


      • 3.3.1 La coulisse


      • 3.3.2 Les barillets supplémentaires


      • 3.3.3 Les pistons (trombone à pistons)






  • 4 Types de trombones


    • 4.1 Le trombone soprano


    • 4.2 Le trombone alto


    • 4.3 Le trombone ténor


    • 4.4 Le trombone ténor complet


    • 4.5 Le trombone à pistons


    • 4.6 Le trombone basse


    • 4.7 Le trombone contrebasse


    • 4.8 Le cimbasso


    • 4.9 Le souzabone




  • 5 Genres musicaux


    • 5.1 Musique classique


      • 5.1.1 Trombonistes solistes




    • 5.2 Jazz


    • 5.3 Musique improvisée


    • 5.4 Salsa


    • 5.5 Funk


    • 5.6 Reggae & Ska




  • 6 Références


  • 7 Bibliographie


  • 8 Voir aussi


    • 8.1 Articles connexes


    • 8.2 Liens externes







Les origines |


Les origines lointaines du trombone se trouvent probablement dans le buccin, sorte de tuba joué par les romains, dont il existait une variante en forme de « S » rappelant celle du trombone actuel — le terme buccin fut d’ailleurs repris au XIXe siècle pour désigner un trombone d’orchestre militaire dont le pavillon représentait une tête de serpent.




Gravure d’une sacqueboute


C’est probablement au XIIIe siècle qu’on eut l’idée d’ajouter deux tubes coulissants l’un dans l’autre à une trompette basse : la coulisse était née. L'instrument ainsi créé s'appela la sacqueboute (« sacquer » signifiant tirer vers soi et « bouter » pousser vers le sens opposé). Il ne s'agissait pas d'un instrument radicalement différent du trombone, mais d'une version légèrement plus petite.
À partir du XVIIe siècle le nom italien de trombone fut progressivement utilisé pour désigner l’instrument. L'origine du mot vient de tromba qui signifie trompette et de one, un suffixe qui signifie grand. Ainsi, au sens littéral, un trombone est une grande trompette.


Pendant toute son histoire, le trombone, en raison de son principe simple, a subi peu de modifications, principalement de taille et de forme. Les plus remarquables sont l'apparition du trombone à piston au début du XIXe siècle dans lequel la coulisse est remplacée par les pistons mis au point en 1814 par Heinrich Stölzel, et celle du trombone complet par l’ajout du barillet breveté en 1839 par le facteur allemand Christian Friedrich Sattler.



Les différentes parties du trombone |


L'embouchure est une petite pièce du trombone qui sert d'interface entre le musicien et l'instrument, canalisant la vibration des lèvres et conduisant le souffle. La section suivant l'embouchure est le corps de l'instrument. Celui-ci est entrecoupé par la coulisse qui permet au musicien de faire varier la hauteur du son et ainsi d'obtenir la note désirée. Lorsque le tromboniste pousse la coulisse, il allonge l'instrument et le son devient plus grave, et lorsqu'il la tire, il raccourcit le tube et le son devient plus aigu. Comme leur nom l'indique, les « trombones à pistons » ont des pistons comme les trompettes ou les saxhorns à la place de la coulisse. La partie évasée par laquelle le son est émis se nomme le pavillon.



Principe de jeu |



Émission du son |





Tessiture du Trombone


Comme tous les instruments à embouchure, le son est produit par la mise en vibration de la colonne d'air de l'instrument (air contenu dans l'instrument, mais aussi dans le système respiratoire du musicien) par les lèvres supérieure et inférieure. Cette vibration des lèvres est entretenue par l’air insufflé par l'instrumentiste. L'onde de pression ainsi produite est canalisée par l’embouchure dans le corps de l’instrument. La pression d'air crée une onde stationnaire dont la fréquence propre est imposée par l'instrument. La coulisse ou les pistons servent à modifier cette fréquence propre en allongeant ou réduisant la longueur du tube. La qualité du son dépendra alors de la qualité de la vibration de la colonne d’air (donc de l'instrumentiste et de l'embouchure), et de la qualité du corps de l’instrument (diamètre du tube, forme du tube…)



Articulation du son |


Le son peut être articulé grâce à la langue produisant différentes consonnes à l'intérieur de l'embouchure.


Les articulations les plus courantes sont le staccato, la langue produisant la consonne "t", et le legato, avec la consonne "l" pour le legato articulé. Pour augmenter la vitesse d'exécution, les trombonistes utilisent le double staccato, en prononçant successivement les consonnes "t" et "k", et le triple staccato, en prononçant deux fois la consonne "t" et une fois la consonne "k". Il est également possible de jouer legato sans coup de langue quand les notes sont sur le même harmonique. Une absence d'articulation entre deux notes situées sur deux harmoniques différentes donne un glissando, un mode de jeu propre au trombone.



Modulation du son |


Les lèvres de l'instrumentiste ne déterminent pas la hauteur du son. Elles servent, en les pinçant plus ou moins, à "accrocher" tel ou tel harmonique se développant de façon "concentrique" dans l'instrument. Comme le passage de l'air entre les lèvres se rétrécit, l'air s'écoule plus vite mais il n'y a pas d'augmentation de la pression des muscles abdominaux. Le diaphragme sert à remplir d'air les poumons par dépression, et comme tout muscle ne fonctionne que dans un seul sens, il est inerte quand l'instrumentiste joue, comme c'est le cas pour le chant ou tout autre instrument à vent.


Le musicien peut ainsi jouer, pour une longueur donnée de l'instrument, à partir de la fondamentale, la suite des harmoniques supérieures, suivant l’ordre des harmoniques naturels : octave, quinte, quarte, etc. Par exemple, pour un trombone ténor, coulisse fermée (en 1re position), on obtiendra : si{displaystyle flat }flat , si{displaystyle flat }flat , fa, si{displaystyle flat }flat , ré, fa, la{displaystyle flat }flat , si{displaystyle flat }flat ... Le nombre d’harmoniques pouvant être joués dépend alors des capacités physiques du musicien. Un musicien expérimenté peut jouer jusqu'à 3 octaves sur son instrument (voire 4, 5,.. pour les meilleurs musiciens).


Cette technique ne permet de jouer que l'ensemble limité des notes correspondant aux harmoniques de la fondamentale de l'instrument. Pour pouvoir jouer l'ensemble des notes, un mécanisme (coulisse, barillet ou piston) est alors également utilisé qui modifie cette fondamentale en changeant la longueur de l’instrument.


Le contrôle de cette technique permet aussi de jouer plusieurs sons en même temps (sans la voix) situés conjointement dans une même série harmonique. Cette pratique est alors qualifiée de multiphonique.



La coulisse |


La longueur de l’instrument est modifiée par une coulisse qui peut être allongée ou raccourcie. La coulisse est divisée en plusieurs positions — jusqu’à sept pour le trombone ténor. Elle est en 1re position quand elle est entièrement rétractée, et en septième position lorsqu'elle est au maximum de son élongation. Les positions ne sont pas repérées ou marquées mais évaluées par l'instrumentiste. Accroître la longueur de la coulisse d'une position fait baisser la hauteur d'une note d'un demi-ton. Ainsi, on peut baisser la note de base d'au maximum un triton (soit 3 tons), par exemple, sur le ténor pour atteindre le mi en partant du si{displaystyle flat }flat . Des positions intermédiaires sont également utilisées avec certains harmoniques, ou pour ajuster certaines notes.


L'intérêt de la coulisse est qu'il s'agit d'un système "continu" : on peut, avec une coulisse, atteindre toutes les longueurs intermédiaires entre les 7 positions, contrairement aux cuivres à pistons (sur lesquels la longueur de tuyau ajoutée lorsqu'on enfonce chaque piston est fixe). Cela permet, si l'instrumentiste a une oreille exercée et sensible à la justesse, de jouer parfaitement juste (ce que les autres cuivres ne permettent pas pour des raisons physiques). Cet avantage peut se transformer en inconvénient si le musicien est peu expérimenté et n'a pas l'oreille musicale, car il jouera alors faux.


Un des intérêts de la coulisse, par exemple dans le jazz, est de jouer des glissandi expressifs entre deux notes, ou des glissandi humoristiques dans le new orleans la musique de cirque. Les glissandi du trombone se font généralement sur un demi-ton en jazz, alors assimilés à des blue notes, et jusqu'à une quarte dans la musique de cirque.


Enfin l'inconvénient majeur de la coulisse est l'amplitude des mouvements à produire, qui réduisent sérieusement la virtuosité de l'instrumentiste par rapport à l'usage des pistons. L'extension de la coulisse la rend également encombrante et vulnérable, car elle peut tomber au sol si on la lâche.



Les barillets supplémentaires |


En conjugaison avec la coulisse, les trombones sont souvent équipés d'un dispositif — appelé noix, barillet, clés de pouce, ou palette — permettant au musicien de baisser la note (d'une quarte sur le trombone ténor complet). Comme avec un piston, la longueur est alors augmentée en déviant l’air dans un tube supplémentaire. Ce mécanisme permet d'augmenter la tessiture de l'instrument, ainsi que la vélocité du jeu de coulisse en évitant et en remplaçant la sixième et la septième position de coulisse à bout de bras par la première et la deuxième.



Les pistons (trombone à pistons) |


Dans le trombone à pistons, la coulisse est remplacée par trois pistons, chacun pouvant dévier la colonne d’air dans un tube supplémentaire de longueur différente. Ces pistons peuvent être actionnés ensemble, offrant sept combinaisons distinctes de longueurs supplémentaires équivalent aux sept positions de la coulisse. Ce mécanisme permet une dextérité difficile à obtenir avec une coulisse, mais au détriment de la justesse, les positions intermédiaires n’étant pas réalisables. Le trombone à pistons est souvent pensé et joué en Si bémol. Dans ce cas, le trombone est un instrument transpositeur, comme la trompette.




















































Position de la coulisse

Pistons actionnés

Fondamentale (en Si{displaystyle flat }flat )

Fondamentale (en Ut)

1re
aucun
do
si{displaystyle flat }flat

2e
2
si
la

3e
1
si{displaystyle flat }flat ou la#
la{displaystyle flat }flat ou sol#

4e
1+2 ou 3
la
sol

5e
2+3
la{displaystyle flat }flat ou sol#
sol{displaystyle flat }flat ou fa#

6e
1+3
sol
fa

7e
1+2+3
sol{displaystyle flat }flat ou fa#
mi

Tableau d'équivalence entre les positions de la coulisse et les pistons actionnés


Types de trombones |


Il existe huit principaux types de trombones : soprano, alto, ténor, ténor complet, à pistons, basse, contrebasse et cimbasso. Sans précision sur sa nature, le mot trombone désigne généralement le trombone à coulisse ténor.



Le trombone soprano |


Le trombone soprano est le plus court (donc le plus aigu) et son timbre se rapproche davantage de celui de la trompette qu'aucun autre trombone, et on l'assimile d'ailleurs à la trompette à coulisse (même longueur de tuyau). Il est, à sa note fondamentale, en si bémol et il est transpositeur en si bémol, tout comme la trompette. On trouve des partitions pour trombone soprano dans des pièces écrites pour ensembles de cuivres, mais peu d'œuvres classiques l'ont utilisé. Son origine est d'ailleurs incertaine, il ne s'agirait peut-être pas d'un instrument classique mais d'une apparition assez moderne.



Le trombone alto |



Un trombone alto Yamaha.

Un trombone alto Yamaha.


Le trombone alto est accordé en mi{displaystyle flat }flat ou plus rarement en fa (instrument plus court que celui en mi{displaystyle flat }flat ), et il est plus petit que le ténor. Il a, comme le trombone ténor, 7 positions. Son timbre est plus brillant. Il n'est pas transpositeur. Ses parties sont écrites en ut sur clef d'ut 3. Il est principalement utilisé dans des œuvres symphoniques (notamment de Beethoven), mais il a connu une heure de gloire comme instrument soliste. Des compositeurs modernes l'ont d'ailleurs redécouvert et l'ont introduit dans des pièces récentes.



Le trombone ténor |




Schéma d’un trombone (ténor)


Le trombone ténor est le trombone standard, quand on parle de trombone sans précision de registre, c'est du ténor qu'il s'agit. Il est, à sa note fondamentale, en si{displaystyle flat }flat ou très rarement en do (instrument un peu plus court que celui en si{displaystyle flat }flat ). Non transpositeur, ses parties sont écrites en ut sur clef de fa ou clef d'ut 4 (rarement, on trouve des partitions en clef de sol transposées en si{displaystyle flat }flat , notamment dans les fanfares et les marching bands américains). On peut déplacer la coulisse en sept positions.



Le trombone ténor complet |




Trombone ténor complet


C'est un trombone ténor auquel on a ajouté un dispositif déviant l'air dans un tube supplémentaire, ce qui permet au musicien de baisser la note d'une quarte juste en actionnant une clé de pouce (ou barillet ou noix). On accroît ainsi la tessiture de l'instrument, mais aussi la vélocité du jeu car le barillet permet d'éviter d'utiliser les sixième et septième positions de la coulisse à bout de bras. Par opposition, le ténor sans barillet est alors appelé Trombone ténor simple.
Les positions du trombone ténor simple et du trombone ténor complet sont identiques si on n'appuie pas sur la noix du trombone ténor complet.



Le trombone à pistons |


Le trombone à pistons a un registre comparable à celui du trombone ténor, mais la coulisse est remplacée par trois pistons. Il dispose quelquefois de deux tubes amovibles interchangeables qui permettent de fixer sa fondamentale soit en si{displaystyle flat }flat soit en Ut. L'articulation est différente, plus proche de celle de la trompette, et il permet une dextérité difficile à obtenir avec une coulisse. Il est généralement considéré comme étant difficile à jouer juste, et est de moins en moins utilisé de nos jours, sauf dans les orchestres d'harmonie allemands et les orchestres de musique traditionnelle macédonienne. Contrairement au trombone ténor à coulisse, le trombone à piston peut être un instrument transpositeur s'il est réglé en Si bémol.



Le trombone basse |




Trombone basse


Le trombone basse est conçu en si{displaystyle flat }flat (à la même hauteur que le ténor) et joué en ut (non transpositeur). Ses parties sont écrites en clef de fa. Il a la même taille (même longueur) que le trombone ténor : toutefois, son tuyau est plus large et il a un pavillon plus imposant, ce qui lui permet d'être plus sonore que le ténor dans le registre grave; de plus, il dispose le plus souvent de deux clés de pouce (plutôt qu'une seule comme le ténor complet), fa et ré (parfois si{displaystyle flat }flat ), qui changent la tonalité de l'instrument et le rendent plus facile à jouer dans les graves. Les notes du trombone basse sont jouées de la même façon que pour le ténor (à moins d'utiliser les barillets). Il y a généralement un joueur de trombone basse par brass band, par big band et par orchestre symphonique, et ils sont également souvent présents dans les ensembles de cuivres modernes.



Le trombone contrebasse |




Trombone contrebasse


Le trombone contrebasse à coulisse est plus rare et est accordé une quarte (fondamentale fa) ou une octave plus bas que le ténor (fondamentale si{displaystyle flat }flat ). Il existe plusieurs moyens d'augmenter la longueur du tube : le trombone contrebasse en fa possède une forme similaire mais des dimensions plus larges que le trombone basse ; dans le cas du trombone contrebasse en si{displaystyle flat }flat , on utilise une coulisse avec double enroulement. La coulisse était autrefois munie d'une tige permettant d'atteindre les positions les plus basses, ce qui est rare de nos jours. Le trombone contrebasse en fa est de plus en plus utilisé au détriment de celui en si{displaystyle flat }flat , car il se marie mieux avec le son d'ensemble de la section trombones/tuba de l'orchestre (son homologue en si{displaystyle flat }flat ayant un son, du fait de la longueur de son tube proche de celle des tubas, moins caractérisé).


Il est plus particulièrement utilisé dans les opéras de Richard Wagner (L'Anneau du Nibelung… ) où il est au rang de 4e trombone du pupitre, auprès de deux ténors et d'un basse. Gustav Mahler et Richard Strauss (notamment dans Elektra), l'ont également utilisé. Dans le jazz il sera utilisé dans certains ensembles du contrebassiste Charles Mingus[1]. Cet instrument atypique connaît un regain de popularité dans des bandes originales de films composées entre autres par Danny Elfman.



Le cimbasso |




Cimbasso


Le cimbasso, trombone contrebasse à cylindres, est comparable au trombone contrebasse par sa tessiture et sa position dans le pupitre. De la même façon, il existe le cimbasso en fa et en si{displaystyle flat }flat . Des compositeurs, essentiellement italiens et initialement étrangers à l'utilisation des tubas dans l'orchestre symphonique, comme Giuseppe Verdi, l'ont utilisé dans leurs opéras. Il est de plus en plus utilisé dans les musiques de film[2], voire dans le jazz.



Le souzabone |


Le souzabone est un trombone électrique contemporain en do, inventé par le tromboniste brésilien et musicien expérimental Raúl de Souza.



Genres musicaux |



Musique classique |


Le répertoire du trombone en solo et en musique de chambre commence en Autriche pendant la période classique du milieu du XVIIIe siècle avec des compositeurs tel que Leopold Mozart, Georg Christoph Wagenseil, Johann Albrechtsberger et Johann Ernst Eberlin, qui l'utilisaient souvent conjointement avec une voix. Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart ont utilisé le trombone dans nombre de leurs œuvres sacrées, notamment dans deux duets avec voix de Mozart, le plus connu étant le Tuba Mirum de son Requiem. L’inspiration pour beaucoup de ces travaux était sans doute due à la virtuosité de Thomas Gschladt qui joua à l’orchestre de la cour de Salzbourg. C'est cependant Christoph Willibald Gluck qui fut le premier compositeur significatif à en faire un usage proprement symphonique dans l'ouverture de l'opéra Alceste (1767). Gluck avait auparavant employé le trombone dans son ballet Don Juan (1761) et son opéra Orfeo ed Euridice (1762) et plus tard dans Iphigénie en Tauride (1779) ainsi que dans Echo et Narcisse la même année. Hormis pour Écho et Narcisse, le trombone chez Gluck est associé au monde des esprits infernaux ou aux créatures surnaturelles.


Dans le Romantisme, Beethoven est le premier à intégrer les trombones dans une symphonie, en l'occurrence sa célèbre cinquième. Plus tard, on peut citer le deuxième mouvement de la Grande symphonie funèbre et triomphale de Berlioz où le trombone solo entonne un récitatif, puis un arioso s'épanouissant en une véritable aria. Ce solo plaintif où il dialogue avec l'orchestre est superbe et convient bien au caractère sombre de cette "oraison funèbre" (titre du second mouvement).
On trouve un autre célèbre solo de trombone, magnifique, dans le premier mouvement de la Symphonie nº 3 de Mahler. Le trombone est présent dans la neuvième symphonie de Schubert puis chez Brahms et Bruckner systématiquement. Le trombone jouera ensuite un rôle de plus en plus important dans les grandes œuvres symphoniques comme la Symphonie nº 7 de Sibelius. Il a un solo dans le Boléro de Maurice Ravel.



Trombonistes solistes |


De nombreux concerti, pièces concertantes et autres œuvres ont été écrites pour trombone solo et piano ou orchestre. Ainsi plusieurs trombonistes excellent à jouer ce genre de pièces. Voir la Catégorie:Tromboniste classique.


Exemples de pièces




  • Ballade d'Eugène Bozza


  • Morceau symphonique d'Alexandre Guilmant


  • Thoughts of Love d'Arthur Pryor


Le tromboniste compositeur et improvisateur Vinko Globokar est un virtuose reconnu[réf. souhaitée] qui a notamment créé et enregistré la Sequenza V pour trombone solo de Luciano Berio, et a composé de nombreuses pièces contemporaines pour trombone solo.



Jazz |


Bien que le saxophone soit l'instrument le plus symbolique du jazz, le trombone est également très lié à cet art. L'instrument, par sa souplesse, a su s'adapter à l'évolution des sonorités et phrasés propres à l'histoire de ce genre.


Le jazz Nouvelle-Orléans étant issu des fanfares de cuivres, il est normal que l'on y retrouve le trombone. C'est d'ailleurs à celui-ci que l'on doit le style « tailgate » : les orchestres défilaient sur un chariot traîné par des chevaux. Pour laisser assez d'espace à son encombrante coulisse, le tromboniste ouvrait le hayon ("tailgate" en anglais) et s'asseyait à l'arrière les pieds dans le vide. L'effet visuel, mais également sonore était garanti : cette période est celle des grands glissando à la coulisse et autres artifices sonores. Aussi, malgré les quelques virtuoses de l'époque (le plus célèbre étant Kid Ory), le trombone était surtout utilisé pour son côté comique. Un morceau emblématique du trombone dans le jazz est "Tiger rag", où le trombone fait de violents glissandos au son saturé pour imiter les rugissements du tigre.


Ce n'est qu'à partir des années 1920 avec l'apparition du swing et des big bands que le trombone prend ses lettres de noblesses dans le jazz. Mis en valeur par les arrangeurs et les grands solistes de l'époque, le trombone y est très à l'aise ; citons entre autres Jimmy Harrison et Jay C. Higginbotham chez Fletcher Henderson, Benny Morton, Vic Dickenson, Dickie Wells chez Count Basie, Juan Tizol (trombone à pistons), Tricky Sam Nanton, Lawrence Brown chez Duke Ellington, Tommy Dorsey...


Dans les années 1940, on pensait que l'inertie de la coulisse était un frein majeur à l'utilisation du trombone dans le bebop et ses tempi endiablés (quelques-uns, comme Bob Brookmeyer, passeront au trombone à pistons). Mais, c'était sans compter sur Jay Jay Johnson et Frank Rosolino, qui, repoussant les limites de l'instrument et développant une technique originale, parvinrent à atteindre la vélocité et le phrasé du saxophone. Ils furent suivis par Curtis Fuller et Slide Hampton. On les retrouve dans le hard bop des années 1950.


Le cool jazz fut l’occasion d’entendre Bill Harris, Kai Winding, Frank Rosolino ou Carl Fontana.


L’adaptation du jeu du trombone pendant ces années lui fit perdre ses particularités, comme le « growl » ou les effets de coulisse. Le free jazz se les ré-appropriera dans les années 1960, à travers notamment Roswell Rudd (inspiré de Kid Ory, il jouait auparavant dans des formations de style dixieland). Albert Mangelsdorff a développé la technique du « son polyphonique » consistant à jouer une note et à en chanter une autre simultanément, produisant une ou plusieurs harmoniques.


Aujourd’hui, l’évolution continue dans le sillage du free jazz. D’autres musiciens, comme Ray Anderson et George E Lewis, continuent également d’expérimenter autour du trombone. Parmi les trombonistes de jazz de référence d’aujourd’hui, citons entre autres, Conrad Herwig, Steve Turre, Vincent Boesch, Glenn Ferris, Nils Landgren, Phil Abraham, Marc Godfroid, Mark Nightingale, Bart Van Lier, Bert Boeren, Denis Leloup, Sebastien Llado, Yves Robert, ou le Français Benny Vasseur qui fut le tromboniste de Sidney Bechet.



Musique improvisée |


En parallèle au jazz au milieu des années 1960, une génération de trombonistes en Europe a commencé à jouer en solo et dans de multiples rencontres musicales improvisées. On peut compter comme pionniers en Angleterre le tromboniste Paul Rutherford, en Allemagne les trombonistes Albert Mangelsdorff, Günter Christmann ou Conny Bauer, en Suède Eje Thelin, aux Pays-Bas Willy Van Manen, en Italie Gian Carlo Schiaffini, en France Vinko Globokar. Nombre de ces musiciens expérimentateurs ont participé à divers titres aux pratiques du jazz et des musiques contemporaines écrites.



Salsa |


Le trombone et la trompette sont très utilisés dans la salsa, mot espagnol qui signifie « sauce » et qui désigne à la fois une danse, un genre musical, mais également une famille de genres musicaux (musique latino-américaine). Un musicien, un chanteur ou un danseur de salsa est appelé salsero (salsera au féminin).


Willie Colon, inspiré par Mon Rivera a popularisé l'instrument dans la salsa. Jimmy Bosch est un des plus célèbres trombonistes de salsa actuels.



Funk |


Fred Wesley, qui a été directeur musical de James Brown s'impose comme l'un des pionniers les plus célèbres et un maître du funk instrumental.



Reggae & Ska |




  • Rico Rodriguez, de son vrai nom Emmanuel Rodriguez, également connu sous les pseudonymes de Rico, Reco Rodriguez, est un tromboniste jamaïcain né le 17 octobre 1934 à Kingston. Il est considéré comme le meilleur tromboniste de reggae des années 1960 et 70.


  • Don Drummond, tromboniste du groupe The Skatalites.


  • Vin Gordon, dit Don Drummond Jr.



Références |





  1. http://www.answers.com/topic/the-black-saint-and-the-sinner-lady


  2. http://www.coc.ca/aboutthecoc/companymembers/Orchestra/ArticlesOfInterest/ALittleBackgroundOnTheCimbasso.aspx




Bibliographie |



  • Charles Koechlin, Les instruments à vent, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 267), 1948, 128 p. (OCLC 843516730)

  • Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : technique, formes, instruments, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », 1976, 1109 p. [détail des éditions] (ISBN 2-04-005140-6)


  • Denis Arnold : Dictionnaire encyclopédique de la musique en 2 tomes, (Forme rondo T. I, p. 831) Université d'Oxford — Laffont, 1989. (ISBN 2-221-05654-X)



Voir aussi |


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Articles connexes |



  • Catégorie : Tromboniste

  • Sourdine



Liens externes |



  • Collection Disques de Trombone

  • Présentation du Trombone à coulisse




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