Armée de terre française
Pour les autres articles nationaux ou selon les autres juridictions, voir Armée de terre.
Armée de terre | |
Création | 26 mai 1445 |
---|---|
Pays | France |
Allégeance | République française |
Branche | Terre |
Type | Armée |
Rôle | Protéger les populations (en particulier la population nationale), le territoire, les intérêts vitaux du pays et pourvoir au respect des alliances, des traités et des accords internationaux. Aider les populations et leur porter assistance sur ou hors du territoire national, protéger les aéroports et autres lieux publics du terrorisme. Normaliser la situation entre les parties en conflit grâce à la mise en œuvre de capacités de reconstruction et d'aide aux populations. |
Effectif | 112 502 (en 2 017) |
Fait partie de | Forces armées françaises |
Surnom | La Grande Muette |
Couleurs | Bleu, blanc et rouge |
Devise | « Honneur et Patrie » |
Commandant | Général d'armée Jean-Pierre Bosser |
modifier |
L’Armée de terre[1] est l'une des composantes des Forces armées françaises[2]. Comme les autres composantes (la Marine nationale, l'Armée de l'air, la Gendarmerie nationale et les services de soutien interarmées), elle est placée sous la responsabilité du Gouvernement[3],[4].
La préparation opérationnelle des unités de l'Armée de terre est placée sous l'autorité du chef d'état-major de l'Armée de terre (CEMAT), depuis le 1er septembre 2014 le général d'armée Jean-Pierre Bosser. Le chef d'état-major de l'Armée de terre est responsable, devant le chef d'État-Major des armées (CEMA) et le ministre des Armées, de l'organisation, de la préparation, de l'emploi de ses forces ainsi que de la planification et la programmation de ses moyens, équipements et matériels futurs.
En opération, les unités de l'Armée de terre sont placées sous l'autorité du chef d'État-Major des armées (CEMA), qui est responsable, devant le Président de la République, de la planification et de l'emploi des forces.
Entièrement professionnalisée depuis le départ des derniers appelés en 2001, l'Armée de terre dispose en 2017 d’un effectif de 112 502 militaires d'active. Son budget était de 8,3 milliards d’euros en 2011.
Sommaire
1 Historique
2 Organisation générale
2.1 Les forces
2.2 Les écoles
2.3 Directions et services
2.4 Composantes
3 Évolutions
3.1 Réorganisation
3.2 Organisation en 2018
4 Effectifs
5 Équipements
6 Sources
6.1 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Articles connexes
7.2 Liens externes
Historique |
Au Moyen Âge, les fortes rivalités avec l'Angleterre et le Saint-Empire romain germanique provoquent de longues guerres. Au sens strict, même s'il a existé très tôt des « armées en France », « l'Armée française » ne naît que dans les dernières phases de la guerre de Cent Ans avec la création de ses premières unités permanentes : les Compagnies d'ordonnance créées par Charles VII le 26 mai 1445[5]. C'est au XIIIe siècle qu'apparaît un pouvoir royal central suffisamment puissant pour créer un État unifié durable et la France devient une des nations les plus puissantes d'Europe. Mais quelques siècles plus tard, les guerres de religion et la puissance grandissante de l'Espagne remettent en cause cette suprématie.
Les guerres de Louis XIV au XVIIe et au début du XVIIIe siècle ont laissé une France territorialement plus grande, mais en faillite. Plus tard, la rivalité avec la Grande-Bretagne, qui a supplanté la concurrence avec l'Espagne, mène à la perte des possessions nord-américaines (régions de la baie d'Hudson, Acadie, puis l'intégralité du Canada français, voir Traité de Paris (1763)) et l'esprit de revanche sont des motifs qui poussent la France à apporter son aide aux colons américains en révolte contre Londres lors de la guerre d'indépendance des futurs États-Unis d'Amérique. Après une période de troubles révolutionnaires, les guerres napoléoniennes apportent à la France un rayonnement qui reste inégalé. Au XIXe siècle, la France, comme les grands empires, se concentre sur la pérennisation de ses colonies.
La rivalité franco-allemande, qui naît dans le courant du XIXe siècle, aboutit d'abord à la guerre contre la Prusse, se ravive lors la Première Guerre mondiale, et trouve son paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale, où les Alliés se liguent contre l'Axe Rome-Berlin. La conflagration laisse des pays affaiblis politiquement, et militairement dominés par deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS lors de la guerre froide. Mais ces deux guerres mondiales, en réduisant la rivalité franco-allemande, ont eu un effet positif en préparant le terrain à l'idée d'intégration européenne : économiquement, politiquement et militairement.
Parallèlement à ces enjeux européens, l'armée française a tenu un rôle important dans la création d'un vaste empire colonial, qui survit jusqu’à la fin de la guerre d'Algérie. Par la suite, bien que toujours engagée au côté du bloc de l'Ouest, elle marque sa différence, en développant sa propre force de dissuasion nucléaire et en quittant le commandement intégré de l'OTAN en 1966[6].
Stratégiquement, la France reste longtemps influencée par l'idée d'une défense sur des frontières « naturelles » réelles ou supposées du pays : le Rhin au nord et à l'est, le massif du Jura et les Alpes à l'est et les Pyrénées au sud. L'armée française est, par son histoire, souvent pionnière de nombreuses innovations techniques et tactiques.
Aujourd'hui, les interventions militaires françaises sont le plus souvent des opérations de maintien de la paix dans ses anciennes colonies ou dans des points chauds du monde, avec ses alliés de l'OTAN, organisation avec laquelle elle renforce ses liens en 1995, près de trente ans après son départ du commandement intégré, et qu'elle réintègre en 2009[6].
Organisation générale |
L'organisation de l'Armée de terre est fixée par le chapitre 2 du titre II du livre II de la troisième partie du code de la Défense, résultat de la codification notamment du décret no 2000-559 du 21 juin 2010[7].
Aux termes de l'article R.3222-3 du code de la Défense[8], l'Armée de terre comprend :
- l'état-major de l'Armée de terre (EMAT), qui assure la direction générale et la gestion de l'ensemble des composantes ;
- l'inspection de l'Armée de terre ;
- la direction des ressources humaines de l'Armée de terre (DRHAT, ancienne DPMAT) ;
- les forces ;
- une organisation territoriale (six zones « terre » : Île-de-France, Nord-Ouest, Nord-Est, Sud-Ouest, Sud-Est et Sud[9])[10] ;
- les services ;
- les organismes chargés de la formation du personnel et de l'enseignement militaire supérieur.
Toutes ces composantes sont placées sous le commandement du chef d'état-major de l'Armée de terre (CEMAT).
Les forces |
Depuis la réorganisation de 2016, l'Armée de terre compte plusieurs commandements directement subordonnés à l'état-major de l'Armée de terre :
- le commandement des forces terrestres (CFT) ;
- le commandement de l'aviation légère de l'Armée de terre (COM ALAT) ;
- le commandement des forces spéciales terre (COM FST) ;
- le commandement terre pour le territoire national (COM TN) ;
- le commandement de la Légion étrangère (COM LE).
Le principal commandement est celui des forces terrestres qui encadre les deux divisions de la force Scorpion, les quatre commandements spécialisés (renseignement, systèmes d'information et de communication, maintenance des forces et logistique), le commandement de l'entrainement et des écoles du combat interarmes ainsi que les unités déployées en outre-mer et à l'étranger.
Les écoles |
Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, l'école nationale des sous-officiers d'active et les lycées de la Défense sont rattachés depuis 2016 au commandement RH-formation de la direction des ressources humaines de l'Armée de terre.
L'Armée de terre comprend aussi, pour la doctrine, le centre de doctrine d'emploi des forces.
Directions et services |
La direction des ressources humaines de l'Armée de terre (DRHAT) assure la gestion des ressources humaines (militaires et civils) de l'Armée de terre ainsi que la formation.
La direction centrale de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (DC SIMMT) s'occupe de la maîtrise d'ouvrage déléguée de tous les matériels terrestres de l'Armée française. Le maintien en condition opérationnel du matériel de l'Armée de terre est dirigé par le service de la maintenance industrielle terrestre (SMITer).
Historiquement il existait d'autres services de l'Armée de terre qui ont tous été regroupés avec leurs homologues des autres composantes pour former des organismes dont la compétence s'étend sur toutes les Forces armées.
Après le service de santé et le service des essences remplacés respectivement par le service de santé des armées et le service des essences des armées, les autres services ont disparu en quelques années :
- en 2005, le service historique de l'Armée de terre (SHAT) est devenu le département « Terre » du service historique de la Défense ;
- en septembre 2005, la direction centrale du génie (DCG) a fusionné avec ses équivalents de l'Armée de l'air et de la Marine nationale pour former la service d'infrastructure de la Défense, subordonnée au secrétariat général pour l'administration ;
- au 1er janvier 2006, la direction centrale des télécommunications et de l'informatique (DCTEI) a été intégrée à la direction centrale de la direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) ;
- le commissariat de l'armée de terre dirigé par la direction centrale du commissariat de l'Armée de terre (DCCAT) a été dissous au 31 décembre 2009 pour être intégré au sein du service du commissariat des armées (interarmées).
Composantes |
L'Armée de terre compte plusieurs « armes » :
- l'infanterie ;
- l'arme blindée et cavalerie (ABC) ;
- l'artillerie ;
- le génie ;
- les troupes de marine composées de :
- l'infanterie de marine, dont les unités blindées ;
- l'artillerie de marine ;
- le train ;
- les transmissions ;
- le matériel ;
- l'aviation légère de l'Armée de terre (ALAT), qui possède un commandement particulier.
La Légion étrangère n'est pas une arme, mais dispose d'un commandement particulier.
Elle comprend également le corps technique et administratif, le groupe de spécialités état-major (GSEM) et le cadre spécial.
Évolutions |
L'Armée de terre a connu plusieurs évolutions de sa structure au cours des années 1990 et 2000. Les corps d'armée et plusieurs divisions ont été dissous après la chute du mur de Berlin. La professionnalisation, annoncée par le président Jacques Chirac en 1996, a entrainé la dissolution de nombreux régiments et la disparition des divisions - remplacées par des brigades - en 1999.
La réduction continue des effectifs jusqu'au milieu des années 2010 provoque également la suppression de certaines brigades et régiments.
Réorganisation |
À la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 et des attentats du 13 novembre 2015, une réorganisation et une réforme militaire a lieu. Elle consiste a inscrire dans la durée l'opération Sentinelle faisant suite à ces attentats avec une moyenne de 7 000 hommes engagés en permanence sur le territoire national, un chiffre pouvant monter jusqu'à 10 000 en cas de forte tension. Afin de garantir cet effort, il a été décidé courant 2015 d'augmenter le volume des forces opérationnelles terrestres (FOT) de 11 000 hommes, faisant passer son objectif final à 77 000. Après le 13 novembre, l'ensemble des réductions d'effectifs alors en cours ont été annulées, mettant un terme a près de vingt ans de réductions constantes du volume global des forces. Désormais la tendance est au renforcement des unités, à leur consolidation, étant donné que les réductions ont cessé et qu'il convient toujours d'augmenter la force opérationnelle terrestre.
La nouvelle organisation de l'Armée de terre comporte une force d'intervention rapide interarmes nommée « Scorpion » composée de deux divisions regroupant six brigades de combat et les éléments français de la brigade franco-allemande. Une brigade d'aérocombat est reformée et placée directement sous le commandement de l'Aviation légère de l'Armée de terre. La réforme prévoit également la création de plusieurs commandements spécialisées du niveau divisionnaire, la création d'une 5e compagnie de combat dans les régiments d'infanterie, la création d'un nouvel escadron de reconnaissance dans les régiments de cavalerie, la création d'un régiment d'infanterie sur la base de la 13e DBLE et d'un nouveau régiment sur char Leclerc via le 5e régiment de dragons.
Organisation en 2018 |
- État-major de l'Armée de terre
- Commandement de l'Aviation légère de l'Armée de terre
4e brigade d'aérocombat
- Commandement des forces spéciales terre
- Commandement terre pour le territoire national
- Commandement de la Légion étrangère
Commandement des forces terrestres
1re division
7e brigade blindée
9e brigade d'infanterie de marine
27e brigade d'infanterie de montagne- Brigade franco-allemande
3e division
2e brigade blindée
6e brigade légère blindée
11e brigade parachutiste
- Commandement du renseignement
- Commandement des systèmes d'information et de communication
- Commandement de la logistique
- Commandement de l'entrainement et des écoles du combat interarmes
- État-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger
Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres
- Commandement de la maintenance des forces
- Service de la maintenance industrielle terrestre
Direction des ressources humaines de l'Armée de terre
- Commandement des ressources humaines et de la formation
- Commandement territorial de niveau zonal
- Commandement de l'Aviation légère de l'Armée de terre
Effectifs |
En 2017, l'Armée de terre compte 112 502 militaires d'active (ne sont pas pris en compte les militaires employés par d’autres ministères ou des collectivités territoriales comme les pompiers de Paris et les unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile).
La répartition des effectifs est la suivante : 13 701 officiers, 37 855 sous-officiers, 60 395 militaires du rang et 551 volontaires. À ces chiffres s'ajoutent également 8 058 civils[11].
Équipements |
L'Armée de terre française utilise différentes sortes de véhicules, des chars de combat aux véhicules de transport de troupe, en passant par des hélicoptères de combat.
Au 1er juillet 2017, elle disposait de 200 chars de combat, 155 blindés chenillés, 6 279 blindés à roues, 363 pièces d'artillerie, 23 075 systèmes Félin, 1 076 systèmes d'armes antichars, 286 hélicoptères, 18 hélicoptères d'entrainement, 13 avions de liaison, 221 systèmes d'armes sol-air et 63 drones[12].
Sources |
[PDF] Les formations de l'Armée de terre en 2016
[PDF] Restructurations du Ministère de la Défense - Principales mesures 2016
« Du mouvement dans les armées : une dissolution à Douai, des créations à Lille et la renaissance de la 13e DBLE », article La Voix du Nord du 3 août 2015.
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Histoire militaire de la France » (voir la liste des auteurs)
Notes et références |
Selon le Lexique des recommandations en usage à l'Imprimerie nationale, « armée » prend une majuscule lorsqu'il s'agit d’un organisme d’État à caractère unique : cf. le § des conventions typographiques de Wikipédia en français relatif aux unités militaires ainsi que les exemples qui y sont exposés.
Article L3211-1 du code de la Défense.
Les articles 20 et 21 de la Constitution de 1958 placent les Forces armées sous l'autorité exclusive du Gouvernement : « le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de la force armée » (article 20) ; « le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il nomme aux emplois militaires. Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres » (article 21). Cependant, du fait que par l'article 15 de la Constitution de 1958, le président de la République porte le titre symbolique de « chef des armées » ; il en est souvent résulté de la part des commentateurs une ambiguïté entre le rôle du Président et celui du Gouvernement, voire du commandement, en matière militaire, cette ambiguïté n'a pas lieu d'être.
Yves Cadiou, « Du chef des armées sous la Ve République », 2 février 2009.
« Charles VII crée les Compagnies d'ordonnance », sur Herodote.net, 29 septembre 2012(consulté le 21 novembre 2015)
« La place de la France dans l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) », sur diplomatie.gouv.fr, novembre 2014(consulté le 18 novembre 2015)
Version du décret avant abrogation.
Code de la Défense, art. R.3222-3.
Ce sont des noms qui portent la majuscule initiale.
« Organisation de l’armée de Terre : quels changements en 2018 ? », article du 17 juillet 2018 sur le site de l'Armée de terre.
« Les chiffres clés de la Défense - 2017 », pages 16 et 17, Ministère des Armées [PDF] disponible ici.
« Les chiffres clés de la Défense - 2017 », page 23, Ministère des Armées [PDF] disponible ici.
Voir aussi |
Articles connexes |
- Histoire de l'armée de terre française
Conseil de la fonction militaire, (CFMT), instance de concertation de l'Armée de terre.- Grades de l'Armée de terre (France)
- Abréviations militaires (France)
- Équipement militaire
- Équipe cycliste Armée de terre
- Organisation de l'Armée de terre française
Liens externes |
Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France (données)
- Site officiel
- Site officiel consacré au recrutement de l'Armée de terre française
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de l’Armée et de l’histoire militaire françaises