Confédération française démocratique du travail






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Confédération française démocratique du travail



Logo de l’association













Cadre
Forme juridique
Syndicat professionnel
Zone d’influence
Drapeau de la France France







Fondation
Fondation
1919 (en tant que CFTC)









































Identité
Siège
4 boulevard de la Villette
Paris 19e
Secrétaire général
Laurent Berger
Secrétaire générale adjointe
Marilyse Léon
Trésorier
Thierry Cadart
Affiliation européenne
Confédération européenne des syndicats
Affiliation internationale
Confédération syndicale internationale
Membres
623,802 revendiqués en 2018 [1]
Slogan
« S'engager pour chacun, agir pour tous »
Site web
http://www.cfdt.fr/




Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir CFDT (homonymie).

La Confédération française démocratique du travail (CFDT) est une confédération interprofessionnelle de syndicats français de salariés, première ou seconde par le nombre de syndiqués en fonction du mode de calcul retenu (623 802 revendiqués en 2018[1], mais une étude de 2007 estimait que la CFDT avait moins d'adhérents que la CGT[2]) et la première dans le secteur privé depuis le 31 mars 2017 par son audience électorale aux élections professionnelles[3]. En 2018, elle est la première organisation syndicale en matière d'audience électorale si on amalgame les résultats de la fonction publique et le secteur privé[4].




Sommaire






  • 1 Histoire


    • 1.1 Racines chrétiennes (CFTC)


    • 1.2 1964, la déconfessionnalisation


    • 1.3 Le « recentrage » de la CFDT


    • 1.4 Liste des congrès depuis 1964




  • 2 Organisation


    • 2.1 Structure confédérale


      • 2.1.1 Les fédérations de syndicats


      • 2.1.2 Les unions confédérales


      • 2.1.3 La CFDT en outre-mer


      • 2.1.4 Autres




    • 2.2 Caisse nationale d'action syndicale


    • 2.3 Direction


      • 2.3.1 Présidents


      • 2.3.2 Secrétaires généraux




    • 2.4 Adhérents




  • 3 Représentativité


    • 3.1 Élections prud'homales




  • 4 Activité de lobbying


    • 4.1 Auprès de l'Assemblée nationale


    • 4.2 Auprès des institutions de l'Union européenne




  • 5 Polémiques


    • 5.1 La CFDT et les intermittents


    • 5.2 Réforme des retraites de 2003


    • 5.3 Condamnation




  • 6 Bibliographie


  • 7 Voir aussi


    • 7.1 Notes et références


    • 7.2 Articles connexes


    • 7.3 Liens externes







Histoire |



Racines chrétiennes (CFTC) |


La CFDT plonge ses racines dans le syndicalisme chrétien. Elle a été créée en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).


Le mouvement Reconstruction, initialement minoritaire dans la CFTC, militait pour un syndicalisme de gauche, socialiste et démocratique sans être marxiste et contre les traités européens jugés comme la restauration d'une Europe capitaliste, sous couvert de démocratie chrétienne[5]. Elle impose sa marque dans la CFTC et devenir majoritaire.



1964, la déconfessionnalisation |


Après la Libération (1944-1945), une minorité de gauche, regroupée dans la tendance « reconstruction », anime un débat interne en faveur de la « déconfessionalisation » de la centrale. Sous la conduite d'Eugène Descamps, qui devient secrétaire général de la CFTC, elle devient majoritaire en 1961. La rupture se produit en 1964 : le congrès extraordinaire qui se tient au Palais des Sports les 6 et 7 novembre transforme la CFTC en CFDT. Une minorité (environ 10 % des effectifs), qui suit, notamment, Joseph Sauty, refonde aussitôt une « CFTC maintenue »[6].


La CFDT déclare désormais placer son action dans le cadre de la lutte des classes. En quête de sa propre identité (notamment vis-à-vis de la CGT), la CFDT se tourne vers le mot d'ordre de l'autogestion[7] qui s'ajoute à celui de planification démocratique qu'elle a adopté depuis la fin des années 1950 (au sein de la CFTC). L'idée d'Autogestion est inspirée d'expériences menées dès les années 1950 dans la Yougoslavie et d'expériences menées dans l'Algérie nouvellement indépendante. À partir de 1968, l'Autogestion devient le fondement de la vision du monde de la CFDT, de son projet de société[8]. Jusqu'au milieu des années 1970, le discours de la CFDT est radical. Il emprunte au marxisme et aux courants les plus durs à l'égard du capitalisme. Le socialisme autogestionnaire est vu comme une alternative au capitalisme, mais aussi au socialisme d’État[8].


La CFDT se rapproche aussi du Parti socialiste unifié (PSU) mené par Michel Rocard. De 1965 à 1966[précision nécessaire], elle passe également des accords d'action avec la CGT[9]. La centrale syndicale adopte une posture progressiste que les questions de son temps : soutien à la décolonisation, à la légalisation de l’avortement, prise en compte des droits spécifiques aux femmes, qui accèdent de plus en plus massivement au marché du travail, et du sort des immigrés tout en admettant que l'immigration peut constituer un outil de maximalisation des profits du patronat[9].


En mai 1968, la CFDT appelle à l'action dans les entreprises. Tandis que la CGT concentre ses efforts sur les revendications salariales (obtenant ainsi une augmentation de 35 % du salaire minimum), la CFDT défend principalement l'extension des droits syndicaux afin d'abolir le système « monarchique » qui prévaut en entreprise et le remplacer à terme par une « démocratie d'entreprise »[9]. Avec la CGT et FO elle est à l'origine de la création des sections syndicales d'entreprises lors des accords de Grenelle[9].


Au congrès de 1970, la CFDT adopte de nouveaux statuts. Elle prône l'autogestion des entreprises. En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général. De nombreux militants cédétistes participent aux « Assises du socialisme » (1974) et rejoignent à cette occasion le Parti socialiste (PS) de François Mitterrand. Ils y animent une minorité de sensibilité « chrétienne de gauche » derrière Michel Rocard dans le cadre de ce qui a été baptisé la deuxième gauche. La CFDT collabore alors avec plusieurs associations de la société civile, dont le Gisti. Dès 1977, elle recommande le passage aux 35 heures pour partager le travail[9].



Le « recentrage » de la CFDT |


Cependant, la rupture de l'Union de la gauche (1977) et l'échec de celle-ci aux élections législatives de 1978 conduit la centrale d'Edmond Maire à un changement de stratégie. Elle s'éloigne de la CGT et entreprend un mouvement de « resyndicalisation » (ou de « recentrage sur l'action syndicale ») qui consiste notamment à prendre de la distance face aux partis politiques. Elle appelle pour la dernière fois à voter socialiste à la présidentielle de 1981.


La CFDT prend également ses distances à l'égard de l'autogestion : des théoriciens comme Pierre Rosanvallon (conseiller économique de la CFDT puis conseiller politique d'Edmond Maire) théorisent même une nouvelle vision de l'autogestion comme un concept-relais vers une forme de libéralisme[8].


Si la CFDT soutient le « tournant de la rigueur » mené par le gouvernement Mauroy en 1983, elle se définira ensuite par son autonomie, n'hésitant pas à soutenir des réformes menées par des gouvernements de droite lorsqu'elles lui paraissent justifiées. Une importante minorité conteste ce « recentrage ». Au congrès de Strasbourg, qui se tient du 21 au 26 novembre 1988, Jean Kaspar est élu secrétaire général. La fédération Sud-PTT naît le 16 décembre 1988 au terme d'un conflit politique au sein de la fédération des PTT à la suite duquel plusieurs responsables, principalement de la région parisienne, ont été démandatés lors des Conseils Nationaux Fédéraux de novembre et décembre 1988. Ces militants n'ont pas suivi le virage plus à droite de la CFDT, venus souvent de l'extrême-gauche, ils se déclarent autogestionnaires et mettent l'accent sur une nouvelle forme de démocratie interne.


En 1992, Nicole Notat, issue du SGEN-CFDT, est élue secrétaire générale. Elle est la première femme à occuper un tel poste dans une confédération syndicale de salariés en France.


Lors des grèves de décembre 1995, elle soutient le projet de réforme de la Sécurité sociale du Premier ministre RPR Alain Juppé. Devenu l'interlocuteur privilégié des employeurs et des gouvernements, la CFDT prend la présidence de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAM) et de l'Unédic. Ces choix de la direction nationale, en rupture par rapport aux positions de la CFDT dans les années 1970, sont contestés par une minorité qui sera mise en échec au Congrès de Lille en 1998. La CFDT s'isole des autres syndicats et d'autres opposants internes rejoignent la CGT ou Sud.




Ancien logo de la CFDT, abandonné en 2012.


En 2002, François Chérèque, ancien secrétaire général de la fédération CFDT Santé-sociaux, est élu secrétaire général. Il est reconduit dans ses fonctions lors du congrès de Grenoble[10] du 12 au 16 juin 2006 et du congrès de Tours le 10 juin 2010.


En 2003, au nom du « réformisme », la CFDT négocie aux côtés des autres centrales la réforme des retraites de 2003 qui sera mise en place par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Mais l'unité syndicale ne tient pas, et la centrale est seule, avec la CFE-CGC, à soutenir un projet de réforme contesté par les autres organisations qui considèrent cette réforme comme une régression sociale.


Cette prise de position a des conséquences internes pour la CFDT qui perd au moins 10 % de ses adhérents en trois ans. Selon la centrale elle-même, les effectifs passent de 889 000, fin 2002, à 807 000, fin 2005. Cette baisse des effectifs est due à un non-renouvellement d'adhésions individuelles mais aussi au départ de plusieurs syndicats[11]. Le 13 avril 2005, sur son site internet, la CFDT reconnaît la perte de 71 124 adhérents pour les années 2003 et 2004, ce qui ramène ses effectifs de 889 160 fin 2002 à 818 036 fin 2004 (cette perte est en partie compensée par plus de 40 000 nouvelles adhésions cette même année).


En mars 2003, afin de développer sa présence sur les universités, la CFDT décide d'appuyer la création d'un syndicat étudiant issue d'une tendance de l'UNEF : la Confédération étudiante. Afin d'aider à son développement, les deux organisations s'associent ce qui assure à la Cé un important appui financier et logistique. Ce partenariat permet à la CFDT d'informer les étudiants salariés de leurs droits lors d'action sur les zones de travail estivales ou les campus.


À la suite du rejet du traité constitutionnel européen, la CFDT, qui a appelé à voter « oui », participe à la création du mouvement Sauvons l'Europe et y adhère en tant qu'organisation membre. Selon un sondage Ifop-Ouest France Dimanche du 23 avril 2006, la CFDT est la confédération à laquelle les Français font le plus confiance (61 % contre 51 % pour la moyenne des syndicats)[réf. nécessaire]. Cependant, elle arrive régulièrement en seconde position derrière la CGT lors des élections professionnelles. Elle recueille environ 25 % des voix (cf. plus bas).




Les logos de la CFDT depuis 50 ans


En 2006, la CFDT dénonce le contrat première embauche (CPE) et rejoint les autres syndicats au sein des intersyndicales et des manifestations afin de demander le retrait de celui-ci.


Lors du congrès de Grenoble[10] de juin 2006, François Chérèque défend le bilan de ces quatre dernières années et critique ouvertement le gouvernement et le MEDEF. Les débats principaux concernent notamment le thème de l'insertion des jeunes dans le monde du travail, la sécurisation des parcours professionnels et la priorité à la construction d'une Europe sociale. Ce congrès est également marqué par une volonté de porter une attention privilégiée à l’adhérent et souligne la nécessité de « porter un regard lucide pour mieux travailler avec les jeunes pour leur avenir. » Il s'achève par un appel à construire l’avenir.


La CFDT fait partie des huit syndicats qui ont organisé en six mois huit grandes manifestations de rue lors des grèves contre la réforme française des retraites de 2010. Le 11 janvier 2013, la CFDT fait partie des 3 syndicats (avec la CFTC et la CFE-CGC) à avoir signé l'accord « sécurisation de l'emploi » avec le syndicat patronal MEDEF sous la médiation du gouvernement. Cet accord est vivement critiqué par la CGT et FO.


Pendant les campagnes de l'élection présidentielle de 2002 et des élections régionales de 2015, la CFDT appelle à faire battre le Front national[12]. En 2016, la CFDT fait partie, avec l'UNSA et la CFTC, des syndicats favorables au projet de loi « travail » présenté par la ministre Myriam El Khomri, qui accepte d'intégrer certaines de ses revendications[13]. Le 31 mars 2017, la CFDT devient le premier syndicat de France (dans le privé), passant devant la CGT, fait inédit depuis un siècle[14]. En avril 2017 lors de la campagne de l'élection présidentielle française, tout en affirmant ne donner aucune consigne de vote, Laurent Berger annonce « avoir clairement pris position contre Marine Le Pen et publié un argumentaire pour nos militants »[15].



Liste des congrès depuis 1964 |





Bierville, centre de formation et de congrès de la CFDT.



  • 1964 : Congrès de Paris (Congrès extraordinaire)[16]

  • 1965 : Congrès d'Issy-les-Moulineaux (33e)[16]

  • 1967 : Congrès d'Issy-Les-Moulineaux (34e)[17]

  • 1970 : Congrès d'Issy-Les-Moulineaux (35e)

  • 1973 : Congrès de Nantes (36e)

  • 1976 : Congrès d'Annecy (37e)

  • 1979 : Congrès de Brest (38e)

  • 1982 : Congrès de Metz (39e)

  • 1985 : Congrès de Bordeaux (40e)

  • 1988 : Congrès de Strasbourg (41e)

  • 1992 : Congrès de Paris (42e)

  • 1995 : Congrès de Montpellier (43e)

  • 1998 : Congrès de Lille (44e)

  • 2002 : Congrès de Nantes (45e)

  • 2006 : Congrès de Grenoble (46e)

  • 2010 : Congrès de Tours (47e)

  • 2014 : Congrès de Marseille (48e)

  • 2018 : Congrès de Rennes (49e)[18]



Organisation |



Structure confédérale |


La CFDT comprend quelque 1 300 syndicats de base. Ce nombre est en constante évolution en fonction des fusions réalisées, des nouvelles adhésions et des désaffiliations. Les syndicats de base sont regroupés en 22 unions régionales interprofessionnelles et 15 fédérations nationales professionnelles.


La CFDT compte aussi deux unions confédérales : la CFDT Cadres et l'union confédérale des retraités (UCR). Une union fédérale représente les 3 fonctions publiques : l'union des fédérations des fonctions publiques et assimilés (UFFA) .


Les instances dirigeantes de la centrale sont la commission exécutive (10 membres) et le bureau national (38 membres). Le conseil national confédéral (CNC) réunit trois fois par an les représentants des unions régionales et des fédérations et constitue le « parlement » de la CFDT.



Les fédérations de syndicats |



  • Fédération générale agroalimentaire (FGA-CFDT)[19])


  • Fédération des banques et assurances (FBA-CFDT)[20]


  • Fédération chimie et énergie (FCE-CFDT)


  • Fédération communication, conseil, culture (F3C-CFDT)[21]

  • Fédération nationale construction bois (FNCB-CFDT)[22]


  • Fédération des syndicats généraux de l'Éducation nationale et de la Recherche publique (Sgen-CFDT)[23]

  • Fédération des établissements et arsenaux de l'État (FEAE - CFDT Défense)[24]


  • Fédération des finances (CFDT-Finances)[25]

  • Fédération formation et enseignement privés (FEP-CFDT)[26]

  • Fédération Interco (Intérieur et collectivités) (Interco CFDT)[27]


  • Fédération générale des mines et de la métallurgie (FGMM-CFDT)[28]

  • Fédération protection sociale, travail, emploi (PSTE-CFDT)[29]


  • Fédération des services (CFDT SERVICES)[30]

  • Fédération des services de santé et services sociaux (CFDT Santé Sociaux)[31]

  • Fédération générale des transports et de l'environnement (FGTE-CFDT Transports et Environnement)[32]



Les unions confédérales |




  • CFDT Cadres (UCC CFDT)


  • Union confédérale des retraités (UCR CFDT)[33]

  • Union des fédérations des fonctions publiques et assimilés (UFFA)



La CFDT en outre-mer |


Par principe, la CFDT n'affilie que les syndicats de métropole (Corse comprise). Dans les quatre départements d'outre-mer historiques (DOM) et à Saint-Pierre-et-Miquelon, elle signe des « contrats d'association » avec des unions syndicales qui portent le sigle CFDT. Les « syndicats associés » conservent leur autonomie et l'intégralité de leurs cotisations mais ils participent aux élections professionnelles sous l'étiquette CFDT.




  • La Réunion : Union interprofessionnelle de la Réunion (UIR-CFDT[34]),


  • Martinique : Union interprofessionnelle régionale CFDT de la Martinique (UIRM CFDT),


  • Guadeloupe : Union interprofessionnelle régionale CFDT de la Guadeloupe,


  • Guyane : Centrale démocratique des travailleurs de Guyane (CDTG-CFDT),

  • St-Pierre-et-Miquelon : Union interprofessionnelle CFDT de St-Pierre-et-Miquelon (UI CFDT SPM[35]).


Dans les ex territoires d'outre-mer (TOM), la CFDT entretient des liens de coopération avec les centrales syndicales locales partageant ses valeurs.




  • Mayotte : CISMA, créée en 1994[36] et devenue CFDT Mayotte (Union interprofessionnelle CFDT de Mayotte) en 2015[37]


  • Polynésie française : A Tia I Mua[38],


  • Nouvelle-Calédonie : Union des syndicats des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (USOENC).



Autres |


L'Association études et consommation (ASSECO-CFDT) est une association nationale de consommateurs agréée par l'État depuis 1981.



Caisse nationale d'action syndicale |


Depuis son congrès de Nantes en 1973, la CFDT dispose d'une Caisse nationale d'action syndicale (CNAS) issue de la fusion d'un fonds d'action syndicale et d'une caisse nationale d'action professionnelle issue elle-même de la fusion de 6 caisses de résistance d'unions départementales ou de fédérations. La CNAS est alimentée par une part des cotisations syndicale (8,6 % pour les actifs, 3 % pour les retraités), elle est gérée par un comité de gestion de 11 personnes (le trésorier confédéral et 10 administrateurs élus par les syndicats). La CNAS offre trois types de prestations aux adhérents et aux structures de la CFDT :



  • Assurances (responsabilité civile des syndicats, vie professionnelle des adhérents...).

  • Soutien aux actions juridiques.

  • Prestation grève dans les conflits d'entreprise (caisse de grève créée en 1973, permettant le versement d'une indemnité de 7 € par heure à partir du 2e jour)[39].


En raison de l'ampleur du mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010, la CFDT a demandé exceptionnellement à la CNAS d'utiliser la prestation grève pour indemniser ses adhérents dans le cadre de cette action interprofessionnelle[40].


Les comptes de la CNAS sont publiés chaque année avec les comptes confédéraux[41]. Pour l'exercice 2009, la réserve de grève accumulée depuis la création de la CNAS se montait à plus de 101 millions d'euros[42]. Elle s'élève à 125 millions d'euros en 2018[43].



Direction |


Depuis 1973, la CFDT n'a à sa tête qu'un secrétaire général, sans président.



Présidents |




  • Jules Zirnheld : 1919-1940


  • Georges Torcq : 1946-1948


  • Gaston Tessier : 1948-1953


  • Maurice Bouladoux : 1953-1961


  • Georges Levard : 1961-1967


  • André Jeanson : 1967-1970


  • Laurent Lucas : 1971-1973



Secrétaires généraux |





François Chérèque, secrétaire général de 2002 à 2012.








































Les secrétaires généraux CFTC/CFDT :
1919-1948
Gaston Tessier
1948-1953
Maurice Bouladoux
1953-1961
Georges Levard
1961-1971
Eugène Descamps
1971-1988
Edmond Maire
1988-1992
Jean Kaspar
1992-2002
Nicole Notat
2002-2012
François Chérèque
2012-
Laurent Berger


Adhérents |


Le tableau ci-dessous, énumère le nombre d'adhérents revendiqué par le syndicat. Toutefois ces chiffres sur la réalité des effectifs syndicaux représente une polémique ancienne. En date du 5 septembre 2006, le magazine Liaisons sociales publie contenu d'une étude financée par la Dares, organisme officiel et statistique du ministère de l'Emploi[44].


Intitulée « Les syndiqués en France 1990-2006 », cette étude conduite par les chercheurs Dominique Andolfatto et Dominique Labbé revoit à la baisse les chiffres officiels des effectifs annoncés par les syndicats. Il ressort que la CFDT n'aurait que 450 000 adhérents (contre 803 665 officiellement à cette même date). L'étude place également la CGT en tête des organisations syndicales alors que, selon les chiffres de la CFDT, la fin des années 1990 avait vu celle-ci, alors dirigée par Nicole Notat, dépasser une CGT en mutation. Cependant la CGT est toujours restée en tête des résultats aux élections prud'homales et professionnelles et elle devance la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, l'Unsa et Solidaires.


La CFDT déclare son nombre d'adhérents en divisant par 8 le nombre de cotisations mensuelles encaissées dans l'année. Ce mode de calcul ancien conduit à surestimer le nombre d'adhérents alors que le prélèvement automatique des cotisations s'est développé.


La métamorphose idéologique de la CFDT, de l'autogestion au « réformisme », s'est produit à mesure qu'arrivait une nouvelle de militants, peu politisés et moins radicaux, diplômés et moins concernés par l'introduction des techniques modernes de managements dans les entreprises. A mesure aussi que la centrale perdait ses adhérents ouvriers. Désormais, ce ne sont plus ces derniers qui siègent mais les professions intermédiaires, surreprésentés parmi les salariés par rapport à leur place dans l’ensemble de la population salariée[9].























































Évolution du nombre d'adhérents
1965 1970 1977 1988 1997 1998 2000 2001 2002 2003
572 690 741 501 900 000 535 519 723 000 756 990 830 600 865 528 883 160 873 177
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2018
818 036 806 829 803 635 808 720 814 636 833 108 851 601 863 674 868 601 623 802

En 2006, le tiers des effectifs de la CFDT a plus de 50 ans[45].



Représentativité |


La CFDT fait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés considérées comme représentatives par l’État, en application de l'arrêté du 30 mars 1966, et bénéficie de ce fait, jusqu'à la fin de la période transitoire mise en place par la loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale »[46] d'une présomption irréfragable de représentativité.


Mais, désormais, ce sont les élections en entreprise qui la conditionnent, au niveau des entreprises de plus de 10 salariés depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2008, ainsi que dans les branches professionnelles et au niveau interprofessionnel.


Plus que par le nombre d’adhérents, ou sur des critères anciens, les Lois françaises (loi du 20 août 2008 modifiée par celle du 5 mars 2014) ont consacré la représentativité des organisations syndicales sur une mesure d’audience. Pour la première fois, dans le cadre de la réforme de la représentativité syndicale, l’audience des organisations syndicales auprès des salariés a été mesurée au niveau national et interprofessionnel ainsi qu’au niveau des branches professionnelles, du scrutin dans les entreprises de moins de 10 salariés (TPE) fin 2012 et des élections du secteur agricole début 2013.


Au total, 5 456 527 salariés se sont exprimés en faveur des organisations syndicales de leur choix (soit plus de suffrages qu’aux élections prud’homales), ce qui conforte la légitimité de ces dernières en tant qu’acteurs du dialogue social.  


Au niveau national et interprofessionnel en 2013, la CFDT talonne la CGT. Les 5 premières organisations syndicales atteignent le score suivant : CGT : 26,77 % ; CFDT : 26,00 % ; FO : 15,94 % ; CFE-CGC : 9,43 % ; CFTC : 9,30 %[47].


Selon les chiffres du Haut conseil du dialogue social publiés en mars 2017, la CFDT se hisse pour la première fois en tête des élections professionnelles tenues de 2013 à 2016 avec 26,37 % des voix (+ 0,37 par rapport à 2013) devant la CGT 24,85 % (- 1,92 point), FO 15,59 % (- 0,35), la CFE-CGC 10,67 % (+ 1,24 point), la CFTC 9,49 % (+ 0,19), l’UNSA 5,35 % (+ 1,09) et Solidaires 3,46 % (- 0,01). Le poids relatif (retenu pour les seules organisations représentatives au niveau national est de 30,32 % pour la CFDT, 28,57 % pour la CGT, 17,93 % pour FO, 12,27 % pour la CFE-CGC et 10,91 % pour la CFTC.[48]



Élections prud'homales |




















Organisation syndicale
1987
1992
1997
2002
2008
CFDT 23,06 23,81 25,35 25,23 21,81 %

Résultats 2008/2002 par collège[49] :



  • Industrie : 20,7 / 23,5 %

  • Commerce : 20,6 / 23,6 %

  • Agriculture : 28,3 / 31,5 %

  • Activités diverses : 23,2 / 26,1 %

  • Encadrement : 23,0 / 28,6 %

  • Global : 22,1 / 25,1 %



Activité de lobbying |



Auprès de l'Assemblée nationale |


La CFDT est inscrite comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. Elle déclare à ce titre en 2012 un budget global de 4 196 205 900 euros,[Information douteuse] [?] dont 6 millions d'euros de financement public, mais n'indique pas les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement[50].



Auprès des institutions de l'Union européenne |


La CFDT est inscrite depuis 2014 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Elle déclare en 2016 pour cette activité 10 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 200 000 et 300 000 euros[51].



Polémiques |



La CFDT et les intermittents |


Il a été reproché à la CFDT de ne pas entendre l'avis des salariés intermittents et des syndicats de cette branche lors de négociations de 2016. Le 30 mai 2016, les confédérations syndicales CFDT CFTC et CFE-CGC, ainsi que le Medef, ont refusé de reconnaître l’accord signé unanimement par les syndicats du secteur de l’audiovisuel et du spectacle vivant sur le régime de l’intermittence [52]. De son côté la CFDT met en avant le fait de «s’inscrire dans une trajectoire de réduction confirmée du rapport dépenses/recettes relative à l'indemnisation» des intermittents [53].



Réforme des retraites de 2003 |


Le 15 mai 2003, la CFDT signe un compromis avec le gouvernement Raffarin sur la réforme des retraites des fonctionnaires alors que quelques jours avant plus d'un million de manifestants défilaient contre la réforme des retraites. Cette prise de position de la confédération engendre une crise au sein de la CFDT, qui se solde par plus de 30 000 départs d'adhérents [54]. Sur son site la CFDT insiste sur le fait que les réformes ont permis des centaines de milliers de départs anticipés [55].



Condamnation |


En mars 2018, la CFDT est condamnée par le conseil de prud’hommes de Paris pour non-respect de ses obligations envers une salariée. Cette dernière, secrétaire confédérale de la CFDT, avait subi le « harcèlement moral » de son supérieur, un secrétaire national, sans que les dirigeants de la confédération, régulièrement alertés, n'interviennent[56].



Bibliographie |



  • Nicolas Defaud, La CFDT (1968-1995). De l'autogestion au syndicalisme de proposition, Paris, Presses de SciencesPo, 2009.

  • Franck Georgi, L'Invention de la CFDT, 1957-1970, Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, 1995

  • Michel Branciard, Histoire de la CFDT, La Découverte, 1990


  • Hervé Hamon, Patrick Rotman, La Deuxième Gauche. Histoire intellectuelle et politique de la CFDT, Éditions Ramsay, 1982


  • François Chérèque, Qu'est-ce que la CFDT ?, Éditions de l'Archipel, 2002

  • Martine Barthélemy, Claude Dargent, Guy Groux, Henri Rey, Le réformisme assumé de la CFDT : Enquête auprès des adhérents, Presses de Sciences Po, 2012[57].



Voir aussi |



Notes et références |





  1. a et bCécile Crouzel, « La CFDT fait disparaître près de 30% de ses adhérents avant son congrès », sur lefigaro.fr, 5 septembre 2007(consulté le 16 mai 2018)


  2. mbliman, « La CGT a plus d'adhérents que la CFDT, affirme une étude », sur lesechos.fr, 5 septembre 2007(consulté le 22 mars 2018).


  3. Sur la période 2005-2006, la CFDT a recueilli 20,3 % des voix aux élections professionnelles (Site du ministère du travail).


  4. « La CFDT devient le premier syndicat français, la CGT toujours en tête dans la fonction publique », Le Monde.fr,‎ 11 décembre 2018(lire en ligne, consulté le 12 décembre 2018)


  5. Pautl Vignaux, fondateur mvt Reconstruction de la CFTC, De la CFTC à la CFTD, Les éditions ouvrieres, 1980, page 120 à 130


  6. La création de la CFDT INA


  7. CFDT, l’identité en question - Frank Georgi

    par le laboratoire d'Histoire Sociale, CHS



  8. a b et cCFDT, l’identité en question - Frank Georgi, par le laboratoire d'Histoire Sociale, page web et film en ligne


  9. a b c d e et fJean-Michel Dumay, « La CFDT, de l'autogestion à la cogestion », Manière de Voir,‎ 2017, p. 35-39


  10. a et bCongrès de Grenoble: Voir l'article dans Wikipédia, ou les pages sur le site CFDT


  11. Voir SPASMET CFDT et SNUPFEN qui rejoignent Solidaires, des syndicats Interco CFDT qui rejoignent la FSU en devenant le SNU Clias, des syndicats de la FGTE CFDT qui rejoignent la CGT, etc.


  12. Laurent Berger, interviewé par Anne-Sophie Lechevallier, « Laurent Berger : "J'appelle la classe politique à se ressaisir" », Paris Match, semaine du 3 au 9 novembre 2016, page 40.


  13. Jannick Alimi, « Laurent Berger (CFDT) : “Retirer la loi Travail serait inacceptable” », sur Le Parisien, 25 mai 2016


  14. « CFDT : le syndicat qui détrône la CGT dans le secteur privé », francetvinfo.fr, 31 mars 2017.


  15. Laurent Berger : “Aucun homme providentiel ne peut faire face aux défis actuels“, entretien, lavie.fr, 14 avril 2017


  16. a et bFranck Georgi, L'Invention de la CFDT, 1957-1970, Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, 1995, p.608


  17. Franck Georgi, L'Invention de la CFDT, 1957-1970, Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, 1995, p.609


  18. https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/le-49e-congres-confederal-de-la-cfdt-rennes-en-juin-2018-3849611


  19. Site de la Fédération générale agroalimentaire


  20. Site de la CFDT Banques et Assurances


  21. Site de la fédération communication, conseil, culture


  22. Site de la Fédération nationale construction bois


  23. Site fédéral du Sgen-CFDT


  24. Site de la fédération des établissements et arsenaux de l'État


  25. Site de la fédération des finances CFDT


  26. Site de la Fep-CFDT


  27. Site d'Interco CFDT


  28. Site de la fédération générale des mines et de la métallurgie


  29. Site internet de la fédération PSTE


  30. Site de la fédération des services


  31. Site de la fédération des services de santé et services sociaux


  32. Site de la fédération générale des transports et de l'équipement


  33. CFDT Retraités


  34. site de l'Union interprofessionnelle CFDT de La Réunion


  35. site de l'Union interprofessionnelle CFDT de St Pierre et Miquelon


  36. Mayotte: La Cisma-CFDT se restructure autour de ses 11 branches sur Info Mayotte 976 mis en ligne le 23 février 2010


  37. La Cisma CFDT devient Union Interprofessionnelle CFDT sur le Journal de Mayotte le 23 mars 2015


  38. site de A TIA I MUA


  39. « La caisse de grève », sur cfdt.fr, 3 novembre 2015.


  40. Dépêche AFP.


  41. Comptes annuels de la CFDT.


  42. Rapport financier 2009, page 9.


  43. Samuel Chalomi, « SNCF : Pendant la grève, certains cheminots sont quasiment payés au SMIC », sur capital.fr, avril 201.


  44. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00150631


  45. Selon Le Monde du 12 juin 2006 citant les données officielles de la CFDT.


  46. Publiée au Journal officiel du 21 août 2008.


  47. Loi du 5 mars 2014 : les ajustements apportés en matière de représentativité syndicale sur le site de travail.emploi.gouv


  48. Michel Noblecourt, « Syndicalisme : la CFDT détrône la CGT de la première place », lemonde.fr, 31 mars 2017(consulté le 1er avril 2017)


  49. UNSA Magazine, n° 113, janvier 2009.


  50. « Tableau des représentants d'intérêts », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le 15 octobre 2016)


  51. Article du site de la coordination des intermittents - Commission Européenne


  52. Article de la coordination des intermittents


  53. Communiqué CFDT


  54. Archives INA


  55. Les réformes des retraites de 2003 à 2010, Site des retratiés CFDT


  56. « La CFDT condamnée pour non-respect de ses obligations d’employeur envers une salariée », sur Le Monde.fr (consulté le 16 mars 2018)


  57. La CFDT dans la continuité du réformisme 16/06/2012






Articles connexes |



  • Congrès de Grenoble (CFDT)

  • SGEN-CFDT

  • Syndicat indépendant des commissaires de police

  • Fédération chimie énergie-CFDT

  • Fédération communication conseil culture CFDT

  • Fédération générale autonome des agents de conduite

  • Fédération des banques CFDT



Liens externes |



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