France
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Cet article concerne le pays aujourd'hui appelé « République française ». Pour d’autres usages du nom « France », voir France (homonymie). Pour une présentation générale du régime politique de la République française, voir Régime républicain en France.
République française (fr)
Drapeau de la France. | Armoiries de la France. |
Devise nationale | Liberté, Égalité, Fraternité |
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Hymne national | La Marseillaise |
Fête nationale | 14 Juillet :
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Forme de l'État | République constitutionnelle unitaire semi-présidentielle (régime républicain français) |
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Président de la République | Emmanuel Macron |
Premier ministre | Édouard Philippe |
Président du Sénat | Gérard Larcher |
Président de l'Assemblée nationale | Richard Ferrand |
Langues officielles | Français |
Capitale | Paris 48° 52′ N, 2° 19,59′ E |
Plus grande ville | Paris |
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Superficie totale | 672 051[N 1] km2 (classé 41e) |
Superficie en eau | 0,26 % |
Fuseau horaire | UTC +1 (HEC, heure d'hiver) UTC +2 (HAEC, heure d’été) Territoires d'outre-mer : UTC -3 : Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon UTC -4 : Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guadeloupe, Martinique UTC -8 : Clipperton UTC -10 : Polynésie française UTC -9,5 : Polynésie française UTC -9 : Polynésie française UTC +3 : Mayotte, île Europa UTC +4 : îles Crozet, La Réunion, îles Glorieuses, île Tromelin, Juan de Nova UTC +5 : Saint-Paul-et-Amsterdam, îles Kerguelen UTC +10, Terre Adelie UTC +11 : Nouvelle-Calédonie UTC +12 : Wallis-et-Futuna. |
Baptême de Clovis | 25 décembre 496 |
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Charlemagne | 25 décembre 800 |
Traité de Verdun | Août 843 |
Capétiens | Mai 987 |
Valois | 1328 |
Guerre de Cent Ans | 1337 |
Ordonnance de Villers-Cotterêts | 1539 |
Ancien Régime/Bourbons | 2 août 1589 |
Révolution française | 5 mai 1789 |
Monarchie constitutionnelle | 4 septembre 1791 |
Première République | 22 septembre 1792 |
Consulat | 13 décembre 1799 |
Premier Empire | 18 mai 1804 |
Première Restauration | 6 avril 1814 |
Cent-Jours | 1er mars 1815 |
Seconde Restauration | 8 juillet 1815 |
Monarchie de Juillet | 9 août 1830 |
Deuxième République | 24 février 1848 |
Second Empire | 2 décembre 1852 |
Troisième République | 4 septembre 1870 |
Régime de Vichy | 10 juillet 1940 |
Gouvernement provisoire de la République française | 3 juin 1944 |
Quatrième République | 27 octobre 1946 |
Cinquième République (Constitution actuelle) | 4 octobre 1958 |
Gentilé | Français |
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Population totale (1er janvier 2018) | 67 795 000[N 2],[I 1] hab. (classé 20e[1]) |
Densité | 100,8[N 3] hab./km2 |
PIB nominal (2017) | 2 575, milliards de $ +2 % (5e/193) |
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PIB (PPA) | 2 646,888 milliards de $ +2,15 %[2] |
PIB nominal par hab. (2015) | 37675,006 $ -14,93 %[2] (10e/193) |
PIB (PPA) par hab. (2015) | 41 180,697 $ +1,68 %[2] (10e/193) |
Taux de chômage (2016) | 8,9% de la pop. active -0,7%[2] |
Dette publique brute (2017) | Nominale : 2 218,4 milliards d'€ + 3 % Relative : 97,0 % du PIB + 2,6 % |
IDH (2017) | 0,901 (très élevé[3] ; 24e) |
Monnaie | Euro et Franc Pacifique[N 4] ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .fr[N 5] |
Indicatif téléphonique | +33 (métropole) 590 (Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy) 594 (Guyane) 596 (Martinique) 262 (La Réunion, Mayotte) 508 (Saint-Pierre-et-Miquelon) 687 (Nouvelle Calédonie) 689 (Polynésie Française) |
Organisations internationales | ONU : 24 octobre 1945[4] OTAN : 4 avril 1949 UE : 25 mars 1957 |
La France (.mw-parser-output .prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/11px-Loudspeaker.svg.png")center left no-repeat;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter), en forme longue depuis 1875 la République française (Écouter), est un État transcontinental souverain, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest. Ce dernier a des frontières terrestres avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'Espagne et les principautés d'Andorre et de Monaco[N 6],[5], et dispose d'importantes façades maritimes dans l'Atlantique, la Manche, la mer du Nord et la Méditerranée. Son territoire ultramarin s'étend dans les océans Indien[6], Atlantique[7] et Pacifique[8] ainsi que sur le continent sud-américain[9], et a des frontières terrestres avec le Brésil, le Suriname et le Royaume des Pays-Bas.
Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime semi-présidentiel. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge) disposées en trois bandes verticales d'égale largeur. Son hymne national est La Marseillaise[10], chant patriotique hérité de la Révolution française. Son principe est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Elle a pour capitale Paris et pour langue officielle le français depuis 1539, remplaçant le latin. Ses monnaies sont l'euro depuis 2002 dans la majeure partie du pays et le franc Pacifique dans ses territoires de l'océan Pacifique.
Pays formé pendant l'Antiquité tardive, vingt ans après la chute de l'Empire romain d'occident, la France tire son nom des Francs, peuple germanique qui a institué les premiers fondements de son État sur les bases de la Gaule romaine. C'est au fil des siècles, par des guerres, des mariages politiques et des unions souveraines, que cet État monarchique et catholique va peu à peu constituer autour de lui une véritable fédération de provinces, qui finira par se cristalliser en une nation unique grâce à une politique d'uniformisation administrative et culturelle, portée à son aboutissement par la Révolution française de 1789 et la fin du régime féodal[N 7].
Du début du XVIIe siècle à la première moitié du XXe siècle, elle possède un vaste empire colonial. À partir des années 1950, elle est l'un des acteurs de la construction de l'Union européenne. Troisième puissance nucléaire mondiale, l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et membre de l'OTAN, la France est également membre du G7, du G20, de la zone euro, de l'espace Schengen, de la commission de l'océan Indien, de la communauté du Pacifique et abrite le siège du Conseil de l'Europe, du Parlement européen et de l'UNESCO. De ce fait, elle exerce une influence notable en matière politique, économique, militaire et culturelle en Europe et dans le reste du monde.
Seul pays au monde à exercer sa souveraineté sur des territoires répartis sur trois océans et deux continents[11],[N 8],[N 9], elle joue un important rôle géopolitique au niveau mondial, grâce à un réseau d'ambassades et de consulats étendu, le deuxième au monde derrière celui des États-Unis, et elle dispose de bases militaires sur tous les continents. La France possède la deuxième zone économique exclusive (espace maritime) au monde, à laquelle s'ajoute une extension du plateau continental de 579 000 km2 en 2015[12], et est un des premiers pays du monde pour la diversité de ses milieux maritimes et leur biodiversité[13].
La France est, en juillet 2018, la deuxième économie européenne derrière l'Allemagne, la septième économie mondiale par PIB nominal derrière l'Inde[14] et, en avril 2016, la neuvième économie mondiale par PIB à parité de pouvoir d'achat[15]. Malgré un taux de chômage relativement fort, elle affiche un niveau de vie « très élevé » (20e au classement IDH en 2014). Elle figure parmi les leaders mondiaux dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'aéronautique, de l'automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire. Au 1er janvier 2018, la population de la France est d'environ 67,2 millions d'habitants, selon les estimations publiées par l'Insee, dont 65 018 000 dans les régions métropolitaines et 2 169 000 dans les régions ultramarines. Par ailleurs, 608 200 vivent dans les collectivités d'outre-mer et en Nouvelle-Calédonie.
Deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne derrière l'Allemagne, la France est aussi le plus vaste de l'Union européenne et le troisième pays le plus vaste d'Europe[16]. Sa culture et sa civilisation sont diffusées par les pays francophones à travers le monde, réunis dans l'Organisation internationale de la francophonie. Traditionnellement utilisé comme langue de la diplomatie, le français est la dixième langue maternelle la plus parlée au monde et une des langues ayant la plus grande diffusion internationale. Il est une des six langues officielles et une des deux langues de travail (avec l'anglais) de l'Organisation des Nations unies, l'une des deux langues officielles du Comité international olympique, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales. Le français est également l'une des trois langues de travail de l'Union européenne — avec l'allemand et l'anglais.
Sommaire
1 Géographie
1.1 Localisation, frontières et superficie
1.2 Géologie, topographie et hydrographie
1.3 Climat
1.4 Paysages et environnement
1.5 Répartition spatiale des hommes et des activités
1.6 Axes de communication et transports
2 Histoire
2.1 Préhistoire, protohistoire et Antiquité
2.2 Naissance, crises et transformations du royaume de France au Moyen Âge
2.3 De la Renaissance à la monarchie absolue (XVIe au XVIIIe siècle)
2.4 Révolutions, Républiques et Empires (1789-1914)
2.5 La France dans les deux guerres mondiales (1914-1945)
2.6 La Libération, gaullisme et crise politique (1945-1968)
2.7 Après le Mai 68 à aujourd'hui
3 Politique et administration
3.1 Organisation des pouvoirs
3.2 Découpage territorial et décentralisation
3.3 France d’outre-mer
3.4 Tendances politiques, partis et élections
3.5 La séparation des pouvoirs
3.6 Le gouvernement
3.6.1 Les ministères
3.6.2 La mission d’un ministère en France
3.7 Finances publiques
3.8 Protection sociale
3.9 Défense
3.9.1 Principaux organismes
3.9.2 Les observatoires et le maintien de la paix
3.10 Appartenance à des organisations internationales
3.11 Politique étrangère et diplomatie
3.12 Symboles républicains
4 Population et société
4.1 Démographie
4.2 Immigration, population étrangère et minorités visibles
4.3 Famille, sexualité et égalité des sexes
4.4 Langues
4.5 Religions
4.6 Éducation
4.7 Santé
4.8 Médias
4.9 Sport
4.10 Engagement associatif, syndical et politique
5 Économie
5.1 Revenus de la population et développement humain
5.2 Emploi
5.3 Principaux secteurs d’activité
5.3.1 Agriculture et agroalimentaire
5.3.2 Tourisme
5.3.3 Commerce et artisanat
5.3.4 Industrie
5.3.5 Industrie de l'armement
5.3.6 Énergie
5.3.7 Industrie de l'aéronautique et de l'espace
5.3.8 Recherche
5.3.9 Finance et assurance
5.4 Place de la France dans l’économie mondiale
6 Culture
6.1 Architecture
6.1.1 Inscrits sur la liste du patrimoine mondial
6.1.2 Bâtiments d’intérêt historique
6.2 Arts visuels et plastiques
6.3 Littérature et poésie
6.4 Arts du spectacle
6.4.1 Théâtre
6.4.2 Danse
6.5 Musique
6.6 Chanson populaire
6.7 Cinéma
6.8 Mode
6.9 Gastronomie
6.10 Philosophie et science
6.11 Influence internationale
7 Codes pays
8 Notes et références
8.1 Notes
8.2 Références
9 Annexes
9.1 Bibliographie
9.2 Liens externes
Géographie
Localisation, frontières et superficie
La partie européenne de la France est appelée France métropolitaine et est située à l’extrémité occidentale de l’Europe. Elle est bordée par la mer du Nord au nord, la Manche au nord-ouest, l’océan Atlantique à l’ouest et la mer Méditerranée au sud-est. Elle est frontalière de la Belgique et du Luxembourg au nord-est, de l’Allemagne et de la Suisse à l’est, de l’Italie et de Monaco au sud-est et de l’Espagne et d’Andorre au sud-ouest.
Les frontières au sud et à l'est du pays sont établies dans des massifs montagneux, les Pyrénées, les Alpes et le Jura, la frontière à l'est suit le Rhin[N 10], tandis que la frontière nord-est ne s'appuie sur aucun élément naturel.
La France métropolitaine comprend plusieurs îles, notamment la Corse et des îles côtières. Elle est comprise entre les latitudes 42°19'46" N et 51°5'47" N, ainsi que les longitudes 4°46' O et 8°14'42" E. Sa partie continentale s’étend sur environ 1 000 km du nord au sud et d’est en ouest.
La France est également composée de nombreux territoires situés en-dehors du continent européen, couramment appelés France d'outre-mer, qui lui permettent d’être présente dans tous les océans du monde sauf l'océan Arctique.
Ces territoires ont des statuts variés dans l'administration territoriale de la France et sont situés :
- en Amérique du Nord : Saint-Pierre-et-Miquelon ;
- en Amérique du Sud : la Guyane ;
- dans les Antilles : la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin ;
- dans l’océan Pacifique : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis-et-Futuna, ainsi que Clipperton ;
- dans l’océan Indien : La Réunion et Mayotte, ainsi que les Îles Éparses, l'Archipel des Kerguelen, l'Archipel des Crozet et les Îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam qui forment les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ;
- en Antarctique : la Terre Adélie[N 11], également incluse dans les TAAF.
La France possède des frontières terrestres avec le Brésil et le Suriname en Guyane, ainsi qu’avec les Pays-Bas via la partie française de Saint-Martin.
La longueur du littoral de la France métropolitaine est de 5 853 km et de 15 945 km, Outre-Mer inclus[17].
Depuis les premières évaluations précises de la superficie de la France métropolitaine à la fin du XIXe siècle, deux valeurs se côtoient, celle issue du cadastre et publiée par l'Insee (543 940 km2 pour la France métropolitaine), ne couvrant pas certaines parties en eau de plus de 1 km2, et celle issue de la carte topographique et publiée par l'IGN (551 695 km2), couvrant toutes les surfaces jusqu'à la laisse de basse mer et valeur officielle. Cette valeur de 551 695 km2 doit néanmoins être considérée comme conventionnelle car elle ne tient pas compte des nombreuses délimitations intervenues après le Traité de Paris (1947), dernier traité international réglant les frontières de la France avec un pays limitrophe, et en particulier de la nouvelle frontière numérique bilatérale élaborée avec les pays limitrophes depuis 2007 dans le cadre de la directive INSPIRE. Cette frontière bilatérale, de précision métrique, est en 2017 entièrement définie à l'exception d'un seul secteur qui affiche encore deux lignes, depuis le Dôme du Goûter jusqu’au nord du Col du Géant, le litige du Mont-Blanc n’étant pas résolu avec l'Italie.
Des différences similaires ressortent pour la France métropolitaine et les DOM qui s'établit à 633 109 km2 pour l'Insee (superficie cadastrale) et à 641 184 km2 pour l'IGN (superficie géodésique). La superficie de la France entière, comprenant les DROM, les COM et les TOM[N 12], mais hors Terre Adélie s'établit à 672 051 km2.
La France est le 42e plus grand État du monde par sa surface terrestre. C'est aussi le troisième plus grand pays d’Europe, après la Russie et l’Ukraine, ou le deuxième si on inclut les départements ultra-marins, et le plus grand de l’Union européenne.
Géologie, topographie et hydrographie
Le territoire métropolitain de la France offre une grande variété d’ensembles topographiques et de paysages naturels[b 1]. De vastes parties du territoire européen actuel de la France ont été soulevées lors de plusieurs épisodes tectoniques, notamment la surrection hercynienne à l’ère paléozoïque qui est à l’origine des massifs armoricain, central, morvandeau, vosgien, ardennais et corse[b 2]. Les massifs alpin, pyrénéen et jurassien sont eux beaucoup plus jeunes, et possèdent des formes moins érodées[b 2] — les Alpes culminent à 4 809 mètres d’altitude au Mont Blanc[18]. Bien que 60 % des communes soient classées comme présentant des risques sismiques, ceux-ci restent modérés[19].
Ces massifs délimitent plusieurs bassins sédimentaires, notamment le bassin aquitain au sud-ouest et le bassin parisien au nord[b 2] — ce dernier comprend plusieurs régions au sol particulièrement fertile, notamment les plateaux limoneux de la Beauce et de la Brie[b 3]. En outre, diverses voies de passage naturelles, telles que la vallée du Rhône, permettent des communications aisées[b 4]. Les littoraux offrent des paysages assez contrastés ; il s’agit tantôt de retombées de massifs montagneux (la Côte d’Azur par exemple), de plateaux se terminant sur des falaises (la Côte d’Albâtre) ou de larges plaines sableuses (la plaine du Languedoc)[b 5].
Le réseau hydrographique de la France est principalement organisé autour de quatre grands fleuves, la Loire, la Seine, la Garonne et le Rhône[b 6], auxquels on peut ajouter la Meuse et le Rhin, moins importants en France mais majeurs à l’échelle européenne. Le bassin versant français des quatre premiers correspond à plus de 62 % du territoire métropolitain[b 6].
Les territoires ultramarins, de par leur dispersion dans différents océans et continents, présentent tous des caractéristiques topographiques spécifiques. Ils partagent toutefois un certain nombre de points communs, notamment des contraintes, des risques ou des potentialités physiques, à commencer par l'insularité (à l'exception de la Guyane)[20]. La plupart de ces îles sont d'origines volcaniques, sous la forme d'arcs volcaniques liées à une subduction (la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin dans les Petites Antilles, les îles Matthew et Hunter au sud de l'arc du Vanuatu ou les Îles Loyauté en Nouvelle-Calédonie), de chapelets d'îles formés initialement autour de points chauds sur la lithosphère océanique (les archipels constitutifs de la Polynésie française ou des TAAF, La Réunion, Mayotte dans l'archipel des Comores, Clipperton), de plateaux volcaniques issu de panaches mantelliques (le plateau des Kerguelen dont les terres émergées forment l'archipel du même nom et celui de l'archipel Crozet dans les TAAF) ou de composantes en partie immergées d'un massif montagneux sur la lithosphère continentale (Saint-Pierre-et-Miquelon est ainsi lié à l'orogenèse des Appalaches)[21].
Les âges plus ou moins anciens des épisodes volcaniques qui ont provoqué leur formation expliquent des degrés divers d'érosion des reliefs, de subsidences, de formations de récifs coralliens et de dépôts calcaires. De ce fait, plusieurs de ces îles conservent un reliquat rocheux plus ou moins élevé des anciens volcans (les « îles hautes », avec ou sans bordure corallienne), qu'ils soient inactifs (dans la plupart des îles hautes de Polynésie française comme Tahiti, les îles Matthew et Hunter en Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Mayotte, les îles Kerguelen en TAAF), potentiellement actifs (l'île de la Possession dans l'archipel Crozet et les TAAF), ou actifs (la Soufrière sur Basse-Terre en Guadeloupe, la Montagne Pelée en Martinique, le Piton de la Fournaise à La Réunion, Mehetia dans l'archipel de la Société en Polynésie française, Saint-Paul-et-Amsterdam dans les TAAF)[21]. C'est dans ces îles hautes que se trouvent les points culminants de l'Outre-mer français. Les deux seuls territoires ultramarins à avoir des sommets dépassant les 2 000 m d'altitude sont La Réunion (culminant au Piton des Neiges à 3 070,5 m) et Tahiti (le mont Orohena atteint 2 241 m).
Les îles les plus anciennes ou touchées par d'autres phénomènes géologiques ont des reliefs beaucoup moins élevés et des sols davantage calcaires, ayant pu devenir des presqu'atolls (Clipperton, potentiellement Fatu Huku aux Marquises en Polynésie française), des atolls surélevés (Grande-Terre, Marie-Galante, La Désirade et les îles de la Petite-Terre en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les îles Loyauté mais aussi l'île des Pins en Nouvelle-Calédonie, Alofi à Wallis-et-Futuna, Makatea dans les Tuamotu ou Bora-Bora et Huahine dans l'archipel de la Société en Polynésie française, l'île Tromelin dans les îles Éparses de l'océan Indien et les TAAF) ou des atolls (nombreux en Polynésie française, également dans les récifs d'Entrecasteaux en Nouvelle-Calédonie, les îles Éparses de l'océan Indien dans les TAAF)[21].
Par ailleurs, l'archipel de la Nouvelle-Calédonie présente la particularité parmi les ensembles insulaires de l'Outre-mer français de n'avoir aucun lien avec une activité volcanique, ayant été formé par une série d'obductions du manteau au-dessus d'une partie des terres émergées du microcontinent Zealandia, ce qui explique sa richesse en roches ultramafiques (péridotites) et, par l'altération de ces dernières, en nickel. La Grande Terre, qui constitue la plus grande île française, et l'ensemble des îles qui la prolonge au nord-ouest (Bélep) et au sud-est (l'île des Pins) sont entourées d'une barrière de corail de 1 600 km de long (le deuxième plus grand ensemble corallien au monde après la Grande barrière de corail) délimitant l'un des plus grands lagons du monde (24 000 km2)[21].
Seuls territoires continentaux de la France d'outre-mer, la Guyane et la Terre-Adélie, sont tous les deux des composantes de cratons d'âges Précambriens où prédominent les roches métamorphiques (respectivement le plateau des Guyanes et celui d'Antarctique oriental) et, pour leurs littoraux comme pour les sols immergés, de marges continentales. Toutes deux présentent également le point commun d'être recouvertes, pour une grande majorité de leurs territoires, de milieux naturels spécifiques très peu touchés par les activités humaines : la forêt amazonienne pour la première et l'inlandsis de l'Antarctique pour la seconde[21].
La France dispose de 11 millions de km² d’eaux marines sous sa juridiction, dans trois océans et à 97 % en outre-mer[22].
Climat
La majeure partie des plaines de France métropolitaine hors Corse sont situées dans le domaine océanique désigné par Cfb, Cwb et Cfc dans la classification de Köppen. Une part plus petite du territoire constituée par les plaines ou collines bordant le bassin méditerranéen a un climat méditerranéen désigné par Csa et Csb dans la classification de Köppen. Cependant, le territoire de la France métropolitaine étant relativement étendu, le climat n’y est pas tout à fait uniforme et il est possible de le détailler à un niveau plus fin. On distingue les nuances climatiques suivantes :
- le climat océanique strict est très marqué à l’ouest. Il s’étend de la Flandre au Pays basque, sur une bande côtière de quelques dizaines de kilomètres (la limite est difficile à définir), plus étroite au nord et au sud, plus large en Bretagne qui est concernée en quasi-totalité par ce climat.
- le climat du Sud-Ouest est océanique, mais plus chaud car plus au sud, on parle alors plus précisément de climat océanique aquitain[23].
- le climat de la façade nord-ouest est océanique mais plus frais que le climat océanique aquitain ; l'intensité des vents d'ouest y est beaucoup plus forte.
- en s’éloignant du littoral, le climat est toujours à dominante océanique mais il voit ses caractéristiques se modifier quelque peu. Dans le bassin parisien et plus encore dans les bassins intra montagnards, l’amplitude saisonnière devient un peu plus forte, les pluies d’automne et surtout d’hiver sont moins marquées ; de ce fait, la majeure partie du territoire connaît un climat qualifié de climat semi-océanique dégradé. Il s'agit d'une zone de transition entre le climat océanique strict et le climat continental, avec une distinction entre :
- le climat océanique dégradé de plaine au centre-nord, parfois appelé «parisien» car il correspond approximativement au bassin parisien, pour lequel le climat océanique est plus faiblement altéré ;
- le climat semi-continental au nord-est et au centre-est (Alsace, plaines de Saône ou du moyen-Rhône, plaines dauphinoises, auvergnates ou savoyardes) est lui même subdivisé et possède des caractéristiques encore plus modifiées par le voisinage des massifs montagneux. Un climat semi-continental méridional caractérisé par un climat chaud existe dans les plaines de la vallée du Rhône autour de Lyon ainsi que celles du Forez. La Limagne et la région autour de Clermont-Ferrand connaît le même climat par l'effet de foehn et une position géographique dans la moitié sud de la France. Le climat semi-continental oriental quant à lui est présent de la Bourgogne jusqu'au Ardennes et possède un climat septentrional.
- du fait de la disposition des masses d’air, particulièrement en été, et des bordures montagneuses qui l’isolent quelque peu du reste du territoire, le pourtour méditerranéen et la basse vallée du Rhône, balayés par le mistral et la tramontane, connaissent un climat méditerranéen.
- le climat montagnard est aussi présent, principalement en altitude dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, les Vosges, le Jura et la montagne corse.
Le climat de la France métropolitaine est fortement influencé par l’anticyclone des Açores, mais également par le Gulf stream comme le reste de l’Europe de l'Ouest[24], avec des variantes régionales ou locales assez marquées. La France métropolitaine connaît des événements climatiques aux conséquences importantes : des tempêtes (celles de décembre 1999 ont abattu 7 % des arbres des forêts françaises[b 7]), des canicules (la canicule européenne de 2003 fit 15 000 morts[b 7]), des incendies et des inondations.
Une grande partie de la France d’outre-mer est également soumise à des climats tropicaux (avec de fortes disparités)[b 8], auxquels il faut ajouter le climat équatorial de la Guyane[25], le climat subarctique de Saint-Pierre-et-Miquelon[26] et les climats océanique et polaire[27] des Terres australes et antarctiques françaises.
La température moyenne en France s’est élevée de 0,1 °C en moyenne par décennie au cours du XXe siècle[b 9].
Paysages et environnement
La France métropolitaine possède une grande variété de paysages, avec des plaines agricoles ou boisées, des chaînes de montagnes plus ou moins érodées, des littoraux diversifiés et des vallées mêlant ville et nature. La France d’outre-mer possède quant à elle une importante biodiversité, par exemple dans la forêt équatoriale guyanaise ou dans les lagons de Nouvelle-Calédonie[28]. La France est un des pays les plus boisés d’Europe occidentale, les forêts occupant 28 % de la surface nationale[b 10]. La superficie forestière en métropole est constituée de 65 % de feuillus, 22 % de conifères et 13 % de peuplement mixte[29]. Les forêts publiques (domaniales, communales) et privées occupent respectivement 25 % et 75 % de la propriété forestière métropolitaine.
La pointe du Van, à l’extrémité occidentale de la Bretagne.
Le massif alpin du Mont-Blanc.
Le village d’Usson, Massif central.
La plage de Sainte-Anne, Guadeloupe.
Torrent de haute montagne, Haute-Maurienne.
Le glacier de Cook, Iles Kerguelen.
Falaises d'Étretat, Normandie.
Les étangs et forêts de Sologne.
Baie d'Upi à l'île des Pins, Nouvelle-Calédonie.
Châtenois, Alsace.
Baie du Mont-Saint-Michel, Normandie.
Pâturages, Creuse.
Bora Bora et son climat tropical.
Aiguille du Dru, Haute-Savoie.
Champ de lavande en Provence.
La Loire à Montsoreau, Val de Loire.
Lac des Perches, Massif des Vosges, Alsace.
Vignoble de la côte de Beaune, Bourgogne.
Calanques de Piana, Corse.
Forêts primaires des Alpes internes, Savoie.
Forêt tropicale amazonienne, Guyane.
Relief inaccessible de Mafate, La Réunion.
Cette diversité des paysages et des écosystèmes est menacée par la fragmentation écologique des milieux due à un dense réseau routier[30] , par le développement horizontal de l'urbanisation qu'il favorise, par l’artificialisation des côtes et par la pollution de son eau et de ses sols. Un tiers des eaux de surface sont de mauvaise voire de très mauvaise qualité, principalement à cause des pollutions industrielles[b 11] ; les pollutions agricoles liées à l’usage d’engrais et de pesticides ont quant à elles fortement détérioré la qualité des nappes phréatiques dans plusieurs régions, en particulier en Bretagne[b 12]. La littoralisation du peuplement et des activités[b 13] entraîne une extension et une densification du bâti sur les côtes[b 14], malgré la loi littoral de 1986 et l’intervention du Conservatoire du littoral[b 15] ainsi que le caractère inondable de certains secteurs. Quant aux infrastructures de transport, notamment routières, elles exposent leurs riverains à une pollution atmosphérique, sonore et visuelle importante[30].
Néanmoins, les pouvoirs publics tentent depuis plusieurs décennies de répondre à ces défis environnementaux. Aux réserves naturelles et aux parcs nationaux se sont ajoutés depuis 1968 les parcs naturels régionaux[31], qui mêlent conservation et mise en valeur du patrimoine naturel et culturel[c 1] et couvrent en 2007 13 % du territoire français[32]. Six agences de l’eau ont été mises en place pour gérer et protéger les ressources en eau du pays[b 11]. Grâce à une politique de limitation de l’usage des produits pétroliers et à l’importance de l’énergie nucléaire, les émissions françaises de CO2 par tête sont inférieures à celles de la plupart de ses voisins européens, et a fortiori de celles des États-Unis[33]. Cependant, selon une étude du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer publiée en 2010, « sur plusieurs points, le bilan environnemental demeure préoccupant, voire se détériore »[34].
Avec une empreinte écologique par habitant de 5,1 hectares globaux (Hag) et une biocapacité par habitant de trois Hag en 2012, la France est en déficit écologique[35].
Répartition spatiale des hommes et des activités
La France métropolitaine est marquée par des déséquilibres spatiaux multiples. D’une part, elle possède l’originalité d’avoir une capitale six fois plus peuplée que la deuxième aire urbaine du pays[N 13], regroupant un quart des étudiants[I 2] et la quasi-totalité des sièges de grandes entreprises du pays[36]. D’autre part, la ligne Le Havre–Marseille est souvent considérée comme la limite entre un ouest longtemps resté agricole et qui bénéficie actuellement d’un important essor démographique et économique[n 1], et un est à l’industrie et à l’urbanisation anciennes, aujourd'hui en déclin. Enfin, des Ardennes au nord-est aux Landes au sud-ouest se dessine une « diagonale des faibles densités », caractérisée par un peuplement faible comparé au reste du pays et une économie souvent en difficulté[37].
Après un long exode rural au XIXe siècle et jusque dans la deuxième moitié du XXe siècle[n 2], le solde migratoire des campagnes françaises est redevenu positif dans les années 1990[n 1]. L’essentiel de la croissance urbaine se fait dans les zones périurbaines, de plus en plus éloignées de l’agglomération-centre[n 2]. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2015, classées par défaut en fonction de la population de leur aire urbaine (plus de 500 000 habitants).
Ville | Aire urbaine[38] | Pôle urbain[38] | Commune[39] |
---|---|---|---|
Paris | 12 532 901 | 10 706 072 | 2 206 488 |
Lyon | 2 291 763 | 1 639 558 | 513 275 |
Marseille et Aix-en-Provence | 1 752 398 | 1 585 498 | 861 635 142 668 |
Toulouse | 1 390 954 | 948 433 | 471 941 |
Bordeaux | 1 215 769 | 904 359 | 249 712 |
Lille | 1 184 701 | 1 039 397 | 232 741 |
Nice | 1 005 891 | 943 354 | 342 522 |
Nantes | 949 316 | 633 690 | 303 382 |
Strasbourg | 780 515 | 461 101 | 277 270 |
Rennes | 719 840 | 330 871 | 215 366 |
Grenoble | 690 050 | 512 591 | 160 649 |
Rouen | 663 743 | 467 133 | 110 169 |
Toulon | 622 895 | 569 793 | 167 479 |
Montpellier | 599 365 | 428 909 | 277 639 |
Douai et Lens | 539 715 | 504 537 | 39 989 30 413 |
Avignon | 527 731 | 456 042 | 92 130 |
Saint-Étienne | 517 585 | 373 130 | 171 057 |
Axes de communication et transports
En raison de sa situation de carrefour, la France est un pays de passage[b 16]. Elle est en effet le passage obligé pour les hommes et les marchandises circulant par voie terrestre entre la péninsule Ibérique et le reste de l’Europe ainsi que, depuis l’ouverture en 1994[40] du tunnel sous la Manche, entre le Royaume-Uni et le continent[b 16]. Héritages de l’histoire, les réseaux de transports français sont très centralisés autour de Paris[b 17] ; cette centralisation est particulièrement forte dans les transports ferroviaires et aériens, même si elle commence à diminuer[41].
Le principal moyen de transport utilisé en France est la route, qui représentait, en 2014, 83 % des trafics voyageurs et 85 % des trafics marchandises[N 14],[42]. La France compte près d' 1,1 million de kilomètres de routes en 2014, dont la quasi-totalité est revêtue[43]. Depuis la Libération, la France s’est dotée d’un réseau autoroutier étendu, qui totalise 11 560 km en 2014[43]. Depuis quelques décennies, les politiques publiques s’attachent à réduire les accidents mortels sur la route, dont les principales causes identifiées sont la vitesse et l’alcool[j 1], et cherchent à promouvoir d’autres moyens de transport moins polluants que la voiture[i 1].
Le réseau ferré national, quant à lui, date pour l’essentiel du milieu et de la fin du XIXe siècle ; en 2009, il compte 29 473 km de lignes, dont plus de la moitié sont électrifiées[44]. L’essentiel du trafic est géré par l’entreprise publique SNCF, sur des lignes appartenant au gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau, un des trois EPIC composant la société depuis le 1er janvier 2015. Depuis les années 1980, le trafic voyageurs augmente en France grâce à la prise en charge par les régions du trafic régional et local et surtout grâce à la naissance et à l’extension continue du réseau de lignes à grande vitesse parcouru par le TGV[45]. En revanche le trafic fret est en constante diminution. Par ailleurs, les principales villes du pays sont dotées d’un réseau ferroviaire urbain, de type métro (Paris, Lyon, Lille, Marseille, Toulouse et Rennes), tramway (Nantes, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Montpellier et Nice notamment) ou RER (Paris) ; le métro de Paris, né en 1900, forme l’un des réseaux les plus anciens et denses au monde[46].
Quant au transport aérien, il est particulièrement centralisé : les deux aéroports parisiens — Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly — ont accueilli 95,4 millions de passagers en 2015, quand le premier aéroport régional, Nice-Côte d’Azur, en accueillait 12 millions[47]. Les aéroports régionaux sont en effet concurrencés par le TGV pour le trafic national, tandis que les aéroports parisiens accueillent la quasi-totalité du trafic long-courrier[b 18]. La France est également le siège de l'une des premières compagnies aériennes mondiales en nombre de passagers transportés (Air France-KLM[48]) et du premier constructeur aéronautique civil (Airbus[b 19],[N 15]) d’Europe, deuxième du monde.
D’autres modes de transport sont utilisés en France, mais ils sont plus marginaux. Le trafic fluvial assure une part négligeable du trafic voyageurs et très secondaire du trafic marchandises, en raison principalement de l’inadaptation d’une grande partie du réseau au trafic moderne[49]. Le trafic maritime est important : Calais est le deuxième port mondial pour le trafic de passagers. En ce qui concerne le fret, les ports de Dunkerque, du Havre, de Nantes–Saint-Nazaire et de Bordeaux font pâle figure face à leurs rivaux de la mer du Nord comme ceux de Rotterdam, d'Anvers et de Hambourg et sont désormais largement devancés par ceux d'Amsterdam et de Brême-Bremerhaven[50] ; le port de Marseille, au premier rang français par son trafic, et un des premiers terminaux d'Europe pour les croisières, est le deuxième port de la Méditerranée, derrière Algésiras (Espagne)[50].
Quant à la bicyclette, elle connaît aujourd’hui une nouvelle jeunesse, notamment en réponse à la préoccupation environnementale des Français, grâce au développement des réseaux urbains de pistes cyclables et à la mise en place de vélos en libre-service dans plusieurs villes du pays[i 2]. Néanmoins, la qualité de ces aménagement est très inégale selon les territoires.
Histoire
La France métropolitaine actuelle occupe la plus grande partie de l'ancienne Gaule celtique, conquise par Jules César au Ier siècle av. J.-C., mais elle tire son nom des Francs, un peuple germanique qui s’y installa à partir du Ve siècle. La France est un État à l’unification ancienne, et fut l’un des premiers pays de l’époque moderne à tenter une expérience démocratique.
Préhistoire, protohistoire et Antiquité
La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte au Paléolithique inférieur ; les traces les plus anciennes de vie humaine datent d’il y a environ 1 800 000 ans[e 1]. L’homme est alors confronté à un climat rude et variable, marqué par plusieurs ères glaciaires qui modifient son cadre de vie[e 1]. La France compte un nombre important de grottes ornées du Paléolithique supérieur, dont deux des plus célèbres sont la Grotte de Lascaux[e 1] (Dordogne, -18 000 environ[51]) et la Grotte Chauvet (Pont d'Arc, -36 000 environ).
Vers −10 000, à la fin de la dernière ère glaciaire, le climat s’adoucit[e 1]. À partir de −7 000 environ, l’Europe occidentale entre dans le Néolithique et ses habitants se sédentarisent, même si l’évolution est différente selon les régions[e 2]. Après un fort développement démographique et agricole aux IVe et IIIe millénaires, la métallurgie fait son apparition à la fin du IIIe millénaire, d’abord avec le travail de l’or, du cuivre et du bronze, puis avec celui du fer au VIIIe siècle[e 3].
En -600, des Grecs originaires de la ville de Phocée fondent la ville de Marseille, au bord de la Méditerranée[e 4] ; à la même époque, quelques peuples celtes pénètrent dans le territoire de la France actuelle, mais cette occupation ne se généralise à la totalité de ce territoire qu’entre les Ve et IIIe siècles av. J.-C.[e 5]. La notion de Gaule, Γαλατία en grec[52], apparaît alors ; elle correspond aux territoires de peuplement celte compris entre le Rhin, les Pyrénées, l’Atlantique et la Méditerranée[e 6]. Les Hébreux l'appellent Tzarphat.
Les peuples originaux des Gaules ont inventé la roue, le char, les tonneaux et le travail des métaux[53], ont construit des routes et frappent des monnaies distinctes (Arvernes, Éduens..) et communiquent à travers des voies terrestres denses et développent une agriculture en faisant des peuplades prospères, avec des aristocrates, des artisans et joailliers, des cavaliers et des marchands actifs. Leur population totale est estimée entre 3,5 millions et 8 millions d'habitants, soit quatre à huit fois plus que la péninsule romaine. Ces divers peuples gaulois sont aussi en concurrence et en vassalité économique les uns par rapport aux autres.
La partie méridionale des Gaules est appelée 'Provincia' (Provence) par Rome. Et elle est de plus en plus soumise aux influences grecques et romaines[e 7].
À partir de -125, le sud des Gaules (57 peuples gaulois) est peu à peu conquis par la République romaine, à la suite de la victoire de Rome sur les Allobroges et les Arvernes. Rome y fonde les villes d’Aix-en-Provence, Toulouse et Narbonne[e 8]. En -58, Jules César prend prétexte d'une demande d'aide des Éduens pour se lancer à la conquête du reste de la Gaule. Il est battu à Gergovie (à proximité de l'actuelle Clermont-Ferrand) puis vainc à Alésia grâce à des alliés gaulois et à des mercenaires cavaliers germains en -52 une grande alliance d'une vingtaine de peuples gaulois, dont les Arvernes et les Bituriges Cubes, menée par le chef des Arvernes et chef des gaulois Vercingétorix[e 9].
Les riches territoires fiscaux nouvellement conquis sont répartis par l'empereur de Rome Auguste en neuf provinces, dont les principales sont la Narbonnaise au sud, l’Aquitaine au sud-ouest, la Lyonnaise au centre et à l'ouest et la Belgique au nord[e 10]. De nombreuses villes sont fondées durant la période gallo-romaine, dont Lyon (Lugdunum) en -43, appelée à être la capitale de la Gaule romaine[e 11] ; ces villes sont conçues à l’image des villes romaines, avec un forum, un théâtre, un cirque, un amphithéâtre et des thermes[e 12]. Le panthéon romain se superpose aux cultes gaulois sans les faire disparaître, les divinités se confondant peu à peu dans un même syncrétisme[e 13]. Les élites gauloises, commerçants, artisans, érudits et aristocrates vont aussi enrichir Rome.
Au IIIe siècle, la Gaule romaine connaît une crise grave, le limes, frontière fortifiée protégeant l’Empire des incursions germaniques, étant franchi à plusieurs reprises par les Barbares[e 14]. Le pouvoir romain, pendant ce temps, semble chancelant : un Empire des Gaules est proclamé en 260 et échappe à la tutelle romaine jusqu’en 274[e 15]. Néanmoins, la situation s’améliore dans la première moitié du IVe siècle, qui est une période de renouveau et de prospérité pour la Gaule[e 16].
En 312, l’empereur Constantin Ier se convertit au christianisme ; les chrétiens, persécutés jusque-là, se multiplient[e 17]. Toutefois les invasions barbares reprennent à partir de la seconde moitié du IVe siècle[e 18] ; le 31 décembre 406, les Vandales, Suèves et Alains franchissent le Rhin et traversent la Gaule jusqu’en Espagne[e 19]. Au milieu du Ve siècle, les Alamans et les Francs, deux peuples païens, s’installent au nord-est de la France actuelle et exercent une forte pression sur les généraux romains qui subsistent dans le nord-est de la Gaule[e 20].
Naissance, crises et transformations du royaume de France au Moyen Âge
La conversion au christianisme du chef franc Clovis, baptisé à Reims le 24 décembre 496 par l'évêque Saint Rémi, fait de lui l’allié de l’Église et lui permet de conquérir l’essentiel de la Gaule au tournant des Ve et VIe siècles[e 21]. La fusion des héritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées du droit romain et des principes chrétiens[e 22]. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le Royaume des Francs entraîne un déclin des villes, le christianisme s’installe par la fondation d’églises rurales et surtout de très nombreux monastères[e 23]. Si le pouvoir de Clovis semblait originellement solide, la dynastie mérovingienne doit bientôt faire face à de graves difficultés[e 24] ; elle disparaît en 751 lorsque Pépin le Bref est sacré roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingienne[e 25].
Pépin le Bref et son fils Charlemagne agrandissent considérablement le royaume des Francs, qui s’étend à la fin du VIIIe siècle sur plus d’un million de kilomètres carrés[e 26]. L’immense empire carolingien est contrôlé par une administration centralisée basée à Aix-la-Chapelle, des comtes représentant Charlemagne dans tout l’empire et surveillés par les missi dominici[e 27]. Charlemagne, couronné en 800 empereur d’Occident, relance les arts libéraux dans l’éducation et le Palais d’Aix-la-Chapelle accueille une activité intellectuelle et artistique de haut niveau[e 28]. Néanmoins, après la mort de l’empereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu à peu à rendre leur fonction héréditaire, et les petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire au traité de Verdun (843) ;
Charles obtient la Francie occidentale, qui correspond approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontières varieront peu jusqu’à la fin du Moyen Âge[e 29]. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois vagues d’invasions différentes aux IXe et Xe siècles, menées par les musulmans, les Vikings et les Hongrois[e 30]. À la même époque, les pouvoirs des anciens comtes continuent d’augmenter tandis que le pouvoir royal diminue[e 31] ; une société féodale se met en place, caractérisée par sa division en trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers état[e 32].
En 987, Hugues Capet est élu roi par ses pairs, c'est-à-dire les nobles du royaume[N 16] ; la monarchie redevient héréditaire[e 33] et les Capétiens règneront sur la France pendant plus de huit siècles. Néanmoins, les premiers rois capétiens ne contrôlent directement qu’une portion très faible du territoire français, appelée le domaine royal, et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants qu’eux[e 34]. Au XIIe siècle, le pouvoir royal commence à s’affirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face à partir des années 1150 à la naissance d’un « empire Plantagenêt » regroupant dans un même ensemble l’Angleterre et le tiers ouest de la France[e 35].
Le royaume capétien atteint sa première apogée au XIIIe siècle, la monarchie reprenant le pouvoir qu’elle avait perdu[e 36] tandis que l’art et la culture française s’affirment en Europe[e 37]. Philippe Auguste (1180-1223) parvient à conquérir l’essentiel des possessions françaises des Plantagenêt, mettant temporairement fin à la menace anglaise et agrandissant considérablement le domaine royal par la même occasion[e 38]. Louis IX (1226-1270) se comporte en arbitre de la chrétienté et participe aux septième et huitième croisades, ce qui l’amènera à être très vite canonisé par l’Église catholique[e 39].
Le XIVe et la première moitié du XVe siècle voient la France plonger dans une crise grave, dont les expressions sont multiples[e 40]. La guerre de Cent Ans, menée contre l’Angleterre et née d’un problème de succession à la tête du Royaume de France, ravage le pays[e 41]. Toutefois la crise des XIVe et XVe siècles n’est pas seulement politique ou militaire : elle est aussi démographique — la peste noire tue à partir de 1347 au moins un tiers de la population du royaume[N 17] —, sociale — les insurrections paysannes et urbaines se multiplient —, économique et religieuse[e 42]. Néanmoins, si la monarchie est également touchée par cette crise, elle en sort renforcée : le pouvoir central, qui s’est déplacé dans la vallée de la Loire, se dote de nouvelles institutions et met en place une armée et un impôt permanents[e 43].
De la Renaissance à la monarchie absolue (XVIe au XVIIIe siècle)
À partir de 1494, les souverains français mènent de multiples guerres en Italie puis contre l’empereur Charles Quint[54]. Néanmoins, les règnes de François Ier (1515-1547) et de son fils Henri II (1547-1559) sont surtout marqués par un renforcement du pouvoir royal, qui tend à devenir absolu[55], et par une Renaissance littéraire et artistique fortement influencée par l’Italie[56].
En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts fait du français la langue administrative et judiciaire du Royaume[e 44]. Toutefois, l’unité de la France autour de la personne du roi est bousculée dans la deuxième moitié du XVIe siècle par le problème religieux : entre 1562 et 1598, huit guerres de religion se succèdent entre catholiques et calvinistes[e 45]. Cette crise religieuse se double d’une crise économique et surtout politique[57]. En 1598, le roi Henri IV (1589-1610) met fin aux guerres de religion par l’édit de Nantes qui donne une liberté de culte partielle aux protestants[e 46].
Louis XIII (1610-1643) et ses ministres Richelieu et Mazarin doivent faire face à l’opposition de nobles soucieux de reprendre leurs anciens pouvoirs[e 47]. À la même époque, la France mène plusieurs guerres victorieuses (dont la Guerre de Trente Ans) et commence à former un premier empire colonial, principalement en Nouvelle-France, aux Antilles et sur la route des Indes[e 48]. Louis XIV affirme plus que jamais le caractère absolu de son pouvoir[N 18] : le « Roi-soleil » se considère comme le « lieutenant de Dieu sur Terre[e 49] » et fait construire le château de Versailles, symbole de son pouvoir[e 50]. Il s’entoure d’artistes et de savants et travaille à l’unité religieuse de son royaume[e 51] en reprenant la persécution des protestants et en révoquant l’édit de Nantes par l'édit de Fontainebleau (1685). Malgré la situation financière critique de la monarchie, Louis XIV mène plusieurs guerres face à une Europe coalisée contre lui[e 52] tandis que le marquis de Vauban fait construire un réseau de villes fortifiées aux frontières du Royaume[e 53]. Si ces guerres aboutissent dans un premier temps à des victoires françaises, plusieurs défaites militaires et des famines ternissent la fin de son règne[e 54].
Louis XV (1715-1774), arrière-petit-fils et successeur de Louis XIV mène lui aussi plusieurs guerres, aux résultats contrastés[e 55]. En 1763, par le traité de Paris qui met fin à la guerre de Sept Ans, la France abandonne ses possessions en Amérique du Nord, mais acquiert dans la même décennie la Lorraine et la Corse[e 56]. Pendant ce temps, la France connaît une forte vitalité démographique et économique. La croissance de la production agricole s’accompagne d’une proto-industrialisation, notamment dans le secteur textile, ainsi que d'un essor dans les domaines intellectuel et culturel[e 57]. Toutefois, Louis XVI, qui accède au trône en 1774, se révèle incapable de trouver une solution au surendettement de la monarchie et doit convoquer les états généraux en 1789[e 58].
Révolutions, Républiques et Empires (1789-1914)
Les délégués envoyés aux États généraux qui s’ouvrent le 5 mai 1789 outrepassent rapidement les pouvoirs qui leur sont attribués et s’érigent en une Assemblée nationale constituante[e 59]. Le Roi ne peut alors empêcher l’assemblée constituante de décider l’abolition des privilèges dans la nuit du 4 août puis d’adopter le 26 août la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen[e 60]. La devise Liberté, Égalité, Fraternité apparaît dans le débat public, en particulier en 1790 dans un discours de Maximilien Robespierre sur l'organisation de la garde nationale[58]. Après un essai de monarchie constitutionnelle, la République naît le 22 septembre 1792, et Louis XVI, condamné pour trahison, est guillotiné par jugement de la Convention nationale le 21 janvier 1793[e 61]. La France révolutionnaire connaît alors plusieurs années de guerres et d’exécutions jusqu’à l’instauration du Directoire en 1795[e 62]. C'est le 27 pluviôse An II (15 février 1794), que le drapeau tricolore est instauré par la Convention Nationale, par décret indiquant que « le pavillon et le drapeau national seront formés des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales de manière que le bleu soit attaché à la garde du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant »[59].
Le 9 novembre 1799, le général Napoléon Bonaparte renverse le Directoire par un coup d’État et lui substitue le Consulat ; cinq ans plus tard, il est couronné Empereur des Français[e 63]. Napoléon Ier crée ou réforme de nombreuses institutions[N 19], et ses multiples victoires militaires mettent la moitié de la population européenne sous son contrôle au début des années 1810[e 64]. Le déclin sera néanmoins rapide : après une éphémère abdication puis un bref retour au pouvoir, l’Empereur est définitivement vaincu à Waterloo le 18 juin 1815[e 65].
La France entame alors une seconde expérience de monarchie constitutionnelle, pendant laquelle les rois Louis XVIII (1814-1824) et surtout Charles X (1824-1830) remettent en question une partie des acquis de la Révolution[e 66]. Quelques semaines après avoir conquis Alger, Charles X est renversé en 1830 par les Trois Glorieuses, un mouvement révolutionnaire qui amène sur le trône Louis-Philippe[e 67]. Si ce dernier est alors considéré comme réformateur, la contestation monte bientôt, malgré l’essor économique que connaît la France à cette époque[e 68].
En février 1848, une nouvelle révolution éclate, dont les objectifs ne sont plus seulement politiques mais aussi sociaux[e 69]. L’éphémère Seconde République qui est alors mise en place instaure le suffrage universel masculin et abolit l’esclavage dans les colonies ainsi que la peine de mort pour raison politique[e 70]. Toutefois, elle est renversée par son président Louis-Napoléon Bonaparte qui est couronné empereur en 1852[e 71].
Si les premières années du Second Empire sont celles d’un régime autoritaire, Napoléon III entame un tournant libéral en 1860, qui n’empêche pas une montée des oppositions politiques, tandis que le développement industriel et ferroviaire s’accélère[e 72]. La défaite de la France face à une Allemagne en cours d’unification, en 1870 et 1871, est un double tournant dans l’histoire du pays : l’empereur capitule le 2 septembre 1870 et la République est proclamée le 4, tandis que la Prusse annexe l’Alsace-Lorraine[e 73]. La défaite française suscite en outre l'épisode dramatique de la Commune de Paris, écrasée en mai 1871 par les troupes gouvernementales.
Malgré sa naissance chaotique, la Troisième République est le plus long des régimes politiques qu’a connu la France depuis 1789[e 74]. Les républicains mettent peu à peu en place leur projet politique : l’école est rendue gratuite, laïque et obligatoire en 1881-1882, les libertés de presse et de réunion sont accordées en 1881, le divorce et les syndicats sont autorisés en 1884, et les Églises sont séparées de l’État en 1905[e 75]. À la même époque, la France se dote d’un vaste empire colonial, qui sera le deuxième au monde après celui du Royaume-Uni en 1914[e 76] : aux possessions en Inde et à l'Algérie viennent s'ajouter au fil des années l'Indochine, les protectorats de Tunisie et du Maroc, l'Afrique équatoriale et occidentale et Madagascar. Si plusieurs crises politiques se succèdent — crise boulangiste, scandale des décorations, scandale de Panama, affaire Dreyfus —, la menace principale pour la République vient désormais de l’extérieur, où la guerre apparaît de plus en plus imminente[e 77].
La France dans les deux guerres mondiales (1914-1945)
Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d’août 1914 contre l’Allemagne, aux côtés du Royaume-Uni et de l’Empire russe[e 78]. La Première Guerre mondiale, qui fait 1,4 million de victimes françaises et entraîne de nombreuses destructions dans le nord-est du pays, se conclut le 11 novembre 1918 en faveur de la Triple-Entente[e 79]. Outre le retour de l’Alsace-Lorraine, la France recevra une partie des réparations allemandes prévues par le traité de Versailles tout en obtenant des garanties de sécurité. Néanmoins, celles-ci ne suffisent pas à éviter en 1940 une nouvelle invasion par l'Allemagne à la suite de la reconstruction de l'armée allemande et de la remilitarisation de la rive gauche du Rhin.
Après quelques années de reconstruction laborieuse, marquée par un effort d'immigration et de productivité pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans les mines, l'acier ou l'automobile, la France peine à retrouver sa vigueur économique d’avant-guerre[e 80]avant de vivre une forte croissance à partir de 1924. Elle sera touchée bien après la plupart des autres puissances par la crise des années 1930[60]. Toutefois, si cette crise est tardive, elle est durable et profonde. Aux difficultés économiques s’ajoute une crise politique, malgré l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir en 1936 du Front populaire[61]. Finalement, lorsque la France déclare le 3 septembre 1939 la guerre à l’Allemagne nazie, elle sort tout juste de la plus grave crise qu’ait connue la Troisième République[e 81].
Après huit mois sans combats (la « Drôle de guerre »), la Wehrmacht envahit le 10 mai 1940 le nord-est de la France et le maréchal Philippe Pétain demande l’armistice le 22 juin[e 82]. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet, signant ainsi la fin de la Troisième République et la naissance du Régime de Vichy. Celui-ci mène une politique conservatrice, traditionaliste et antisémite, et collabore avec le Troisième Reich. Toutefois, la résistance s'organise à l’intérieur et à l’extérieur du pays[e 83]. Le débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie sonne la fin de l'occupation nazie et le début de la libération de l’Europe[e 84]. Au total, ce conflit aura tué moins de militaires que le précédent[N 20] mais les victimes civiles sont nombreuses – au moins 330 000 victimes civiles dont 75 000 Juifs installés sur le territoire français qui ont été tués lors de la Shoah[62],[N 21] – et les blessures psychologiques et politiques dues à la débâcle de 1940, à la collaboration puis aux règlements de compte lors de l'épuration sont longues à cicatriser[e 84].
La Libération, gaullisme et crise politique (1945-1968)
Une période de renouveau commence alors pour la France[e 85]. Si le général de Gaulle, chef de la France libre, ne peut empêcher l’adoption d’une constitution proche de celle de la Troisième République, l’après-guerre voit la création de la Sécurité sociale et le droit de vote accordé aux femmes[e 86]. La France de la Quatrième République choisit le camp occidental dans la guerre froide qui s’ouvre à cette époque, entame avec difficultés (guerres d'Indochine puis d'Algérie) la décolonisation de l’Asie et de l’Afrique et participe aux débuts de la construction européenne[e 87]. Le pays entame dans le même temps une période de modernisation et de forte croissance économique que l’économiste Jean Fourastié appellera « Trente Glorieuses[e 88],[63] ».
Le 1er juin 1958, lors d’une grave crise politique liée à la guerre d’Algérie, le général de Gaulle est investi président du Conseil par l’Assemblée nationale avec pour mission de donner à la République une nouvelle constitution : la Cinquième République donne au président des pouvoirs plus larges face au Parlement[e 89]. Charles De Gaulle poursuit et achève la décolonisation de l’Afrique et affirme l’indépendance de la France face aux États-Unis[e 90]. À cette fin, il dote la France du nucléaire civil et militaire. Mais la crise étudiante et sociale de mai 1968 met en avant l’archaïsme d’une société dont les dirigeants semblent déconnectés des aspirations de la jeunesse. Cependant, de Gaulle réussit à retourner la situation en provoquant la dissolution de l'Assemblée nationale le 30 mai 1968 après laquelle les Français lui donnent une large majorité présidentielle[64]. Le général de Gaulle démissionne en 1969 à la suite de l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et de la régionalisation[65]. Toutefois le gaullisme se maintient au pouvoir cinq ans de plus, sous la figure du président de la République Georges Pompidou[e 91].
Après le Mai 68 à aujourd'hui
En 1974, s’ouvre l’ère post-gaulliste, avec l’élection d’un président issu du centre-droit : Valéry Giscard d’Estaing[e 92]. Alors que la France entre peu à peu dans la crise des années 1970, les premières années de son mandat sont marquées par plusieurs lois actant les mutations de la société française, comme la loi Veil, qui légalise l’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou l’abaissement de 21 à 18 ans de l’âge de la majorité civile[e 93]. Un autre tournant a lieu en 1981, lorsqu’un président socialiste, François Mitterrand, est élu[e 94]. Face à la situation économique qui s’aggrave, celui-ci tente dans un premier temps une politique de relance[e 95], tout en adoptant des mesures symboliquement fortes comme l’abolition de la peine de mort[66]. Si François Mitterrand est réélu en 1988, la France connaît entre 1986 et 1988 puis entre 1993 et 1995 deux périodes de « cohabitation », situation jusque-là inédite où le président n’appartient pas au même parti que son gouvernement et qui offre une lecture nouvelle des institutions[e 96]. Cette situation se reproduit entre 1997 et 2002, mais de façon inversée, alors qu’un président de droite, Jacques Chirac, est élu en 1995, et que les élections législatives de 1997 amènent le socialiste Lionel Jospin à la tête du gouvernement[e 97].
En 2002, la France abandonne sa monnaie nationale pour adopter la monnaie unique européenne[67]. L’élection présidentielle de 2002 est marquée par l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour au profit de Jean-Marie Le Pen, candidat de l’extrême droite[68]. Une grande partie des électeurs se reportent alors sur Jacques Chirac qui est réélu[68]. Les gouvernements Raffarin puis Villepin se soulignent par l’opposition de la France à la guerre d'Irak[69]. En 2005, une majorité de citoyens vote « non » lors du référendum sur la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe[70]. Si Nicolas Sarkozy, président à partir de 2007, dirigeait le parti de son prédécesseur au moment de son élection et était membre de son gouvernement, la politique qu’il mène se veut de « rupture[71] ». Le gouvernement « d’ouverture » que François Fillon forme avec des personnalités issues non seulement de la droite, mais aussi du centre et de la gauche[71], doit cependant faire face à la crise économique venue en 2008-2009 des États-Unis[72].
En 2012, le socialiste François Hollande est élu président, après être devenu candidat de son parti à l'issue des premières primaires ouvertes de l'histoire de la République. Avec une majorité socialiste dans les deux chambres du Parlement pour la première fois sous la Ve République, il conduit une politique marquée par une hausse de la fiscalité puis par un virage social-libéral et par l'ouverture du mariage civil aux couples de même sexe. L'élection présidentielle de 2017 suit la tenue de primaires ouvertes dans les deux camps politiques pourvoyeurs jusque-là des présidents de la Ve République, mais voit l'élimination de leurs candidats dès le premier tour. Démissionnaire du Parti socialiste pour fonder son propre mouvement, Emmanuel Macron, ancien secrétaire général adjoint du cabinet du président Hollande puis ministre de l'Économie, remporte les deux tiers des suffrages du second tour face à la candidate du Front national (parti français), Marine Le Pen. Élu à 39 ans, il est le plus jeune président français de l'histoire[73] et le second plus jeune chef d'État français depuis la désignation en 1799 de Napoléon Bonaparte comme Premier Consul (à 30 ans).
Depuis 1945, la France a été touchée par plusieurs vagues d'attentats terroristes, en particulier par le terrorisme islamiste depuis 1995, qui mène la même année à la création du plan Vigipirate, actualisé en 2000, en 2002, en 2003 et en 2006. Après une série d'attentats particulièrement meurtriers en 2015, le président François Hollande décrète l'état d'urgence, qui est prolongé jusqu'en novembre 2017.
Politique et administration
La France est une démocratie libérale, dont le gouvernement a la forme d’une République. Les fondements de l’organisation politique et administrative actuelle de la France ont été fixés en 1958 par la Constitution de la Cinquième République. Selon l’article premier de la Constitution, « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Depuis 2003, ce même article affirme en outre que « son organisation est décentralisée ».
Organisation des pouvoirs
L’organisation des pouvoirs en France est définie par la Constitution de 1958, amendée à plusieurs reprises[k 1] ; le rôle de chaque institution est cependant défini tant par la pratique observée depuis 1958 que par le texte de la Constitution[k 1]. La France possède un régime politique original par le large pouvoir dont disposent à la fois le Parlement et le président de la République, ce qui a amené les constitutionnalistes à parler de « régime parlementaire présidentialisé », de « régime semi-présidentiel » ou encore de « régime parlementaire bireprésentatif[N 22] ».
Le pouvoir législatif appartient au Parlement, formé de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat[k 2]. L’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, est formée de 577 députés[74], élus pour cinq ans au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans des circonscriptions découpées au sein des départements[k 3]. Le Sénat, la chambre haute, est formé de 348 sénateurs[75] élus pour six ans par 150 000 grands électeurs (principalement des élus locaux)[76] et est de ce fait considérée comme moins représentative que l’Assemblée nationale[k 4]. L’Assemblée nationale est plus puissante que le Sénat en cas de désaccord prolongé sur l’adoption d’une loi avec ce dernier[k 5].
Le pouvoir exécutif appartient en premier lieu au président de la République[k 6], élu pour cinq ans[77] au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours[k 7]. Le président de la République est le chef de l’État et le chef des armées, il promulgue les lois et peut dissoudre l’Assemblée nationale[k 8]. Il nomme le Premier ministre, et, sur proposition de celui-ci, les membres du gouvernement[k 9]. Le gouvernement peut être renversé par une motion de censure adoptée par l’Assemblée nationale[k 5]. Lorsque la majorité parlementaire et le président n’appartiennent pas au même parti politique, on parle alors de cohabitation[k 2].
Le pouvoir judiciaire, quant à lui, est séparé des deux autres, bien que le président de la République dispose d’un droit de grâce[78]. Il est lui-même subdivisé entre un ordre administratif, dont la plus haute juridiction est le Conseil d’État, et un ordre judiciaire, dont la plus haute juridiction est la cour de cassation[k 10]. Le droit français, de tradition romano-civiliste[79], stipule que tout accusé, avant d’être condamné, est présumé innocent, et qu’une affaire peut être rejugée en appel sur demande d’une des parties[N 23],[80].
La conformité des lois à la Constitution, la régularité des scrutins et, plus largement, le respect des institutions sont contrôlés par le Conseil constitutionnel[k 11].
Découpage territorial et décentralisation
L'on distingue d'un côté la France métropolitaine et les régions d'outre-mer qui sont administrées dans le cadre des règles générales et d'un autre côté, la Nouvelle-Calédonie, les collectivités d'outre-mer et les territoires d'outre-mer qui disposent de statuts différents. La France métropolitaine et les régions d'outre-mer sont divisées en de multiples collectivités territoriales réparties sur trois niveaux : la commune, le département et la région. Ces collectivités territoriales sont en même temps des circonscriptions administratives dans lesquelles l’État intervient au travers de ses services déconcentrés. Les communes, au nombre de 36 681 en métropole au 1er janvier 2014[81], correspondent généralement au territoire d’une ville ou d’un village ; elles sont dirigées par un conseil municipal[k 12], qui élit un maire, à la fois agent de la collectivité territoriale et représentant de l’État dans la commune[k 13]. Depuis les années 1990, la coopération entre les communes a été renforcée par l’émergence d’établissements publics de coopération intercommunale, dont le rôle s’accroît[k 14]. Les départements, créés pendant la Révolution française[k 15], sont aujourd’hui au nombre de 99 dont 5 en Outre-mer. Ils sont dirigés par un conseil départemental dont les membres sont élus au sein des cantons[k 16] et l’État y est représenté par un préfet[k 17]. Quant aux 18 régions françaises, dont l’existence est plus récente[k 17], elles sont dirigées par un conseil régional[k 18] et l’État y est représenté par un préfet de région[k 12]. À ces collectivités territoriales s’ajoutent d’autres divisions territoriales, telles que le canton, l’arrondissement ou plus récemment le pays mais elles ne possèdent pas de dirigeants élus[N 24].
Comparée à ses voisins européens, la France a longtemps été marquée par une forte centralisation politique, les collectivités territoriales disposant de pouvoirs relativement faibles[k 15]. Néanmoins, cette situation a beaucoup évolué depuis le début des années 1980, d’abord en 1982 et 1983 avec les lois Defferre (appelées a posteriori l'acte I de la décentralisation), puis entre 2002 et 2004 sous le gouvernement Raffarin (acte II)[82]. En 2010, les compétences des collectivités territoriales sont nombreuses, et concernent notamment les établissements scolaires, les transports, le développement économique et l’action sociale[83]. Néanmoins, la superposition de multiples échelons et la limite souvent floue entre les compétences des différentes collectivités territoriales est la source de débats sur l’avenir de la décentralisation sur lequel le gouvernement Fillon s’est penché entre 2008 et 2010[84]. Le gouvernement Valls poursuit ce processus en proposant un nouveau découpage en 18 régions, effectif à partir du 1er janvier 2016 et des élections régionales de décembre 2015 (acte III de la décentralisation).
France d’outre-mer
Les territoires français situés en dehors de l’Europe géographique, qui correspondent à d’anciennes colonies restées françaises, sont quant à eux soumis à des régimes administratifs et juridiques très différents les uns des autres[85]. Ces territoires, dont la situation économique est globalement moins bonne que celle de la métropole, bénéficient de nombreuses aides de l’État[86].
La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion et, depuis 2011, Mayotte[N 25] sont des départements et régions d'outre-mer. Ces cinq territoires se distinguent du reste de la France d'outre-mer par leur statut en tout point similaire à celui des régions métropolitaines, bien que les lois françaises puissent prévoir des dispositions spécifiques les concernant[87]. Ces régions ultramarines font partie des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, et sont soumises à la législation européenne[88], qui s'y applique de plein droit.
En revanche, les autres territoires français d’outre-mer, à l’exception des collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, ne font pas partie de l’Union européenne, bien que leurs habitants disposent de la citoyenneté européenne[89]. Il s’agit tout d’abord des cinq collectivités d’outre-mer, aux statuts très variés : la Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna[90]. Bien que l’État y conserve certaines prérogatives exclusives, elles sont soumises en grande partie à une législation spécifique et bénéficient de la spécialité législative[85]. La Nouvelle-Calédonie, de son côté, est une collectivité territoriale sui generis, à l’autonomie très poussée, et où un référendum sur l’indépendance doit être organisé entre 2014 et 2018[91]. Enfin, les terres australes et antarctiques françaises et l’île de Clipperton, qui n’accueillent aucun habitant permanent, sont gérées directement par l’État ou son représentant[91],[92].
Tendances politiques, partis et élections
Le système politique français, et notamment le suffrage uninominal majoritaire qui prévaut lors des élections présidentielles et législatives, tend à une bipolarisation ou à une tripolarisation de la vie politique[n 3]. Par conséquent, on observe depuis les débuts de la Cinquième République une tendance au regroupement des partis avec de fréquents retours en arrière[k 19]. Cependant, l’audience des principaux partis tend à diminuer au profit des petites formations[N 27]. Le paysage politique français connaît trois évolutions majeures depuis les années 1980 : la chute de l’audience du Parti communiste français[n 4], la baisse progressive de l’électorat centriste et la hausse du vote pour des partis d'extrême droite[n 3]. Par ailleurs, l’abstention concerne un nombre de plus en plus élevé d’électeurs[94].
Depuis les années 1990, les deux principaux partis français sont Les Républicains (LR) — Rassemblement pour la République (RPR) avant 2002, puis Union pour un mouvement populaire (UMP) de 2002 à 2015 — et le Parti socialiste (PS)[95]. Le mouvement Les Républicains est un parti de droite et de centre-droit[96], membre du Parti populaire européen. Le Parti socialiste est un parti de gauche et de centre-gauche[96], membre du Parti socialiste européen. En 2012, le président de la République, le Premier ministre, la plupart des ministres, des députés, des sénateurs et des présidents de conseils régionaux ou généraux en sont membres. De nombreux autres partis participent à la vie politique de la France : les plus importants sont le Front national (FN, extrême-droite nationaliste[97], populiste[98],[99], souverainiste et opposé à l'immigration[100]), l'Union des démocrates et indépendants (UDI, centre et centre-droit), le Mouvement démocrate (MoDem, centre), le Mouvement radical, social et libéral (centre-gauche à centre-droit), Europe Écologie Les Verts (écologistes)[N 28],[n 5], le Parti communiste français (PCF, gauche communiste) et La France insoumise (gauche radicale et écosocialiste).
Les élections, présidentielle puis législatives, de 2017 ont toutefois abouti à une recomposition de l'offre politique française, marquée par une élimination dès le premier tour des candidats des deux partis ayant occupé la présidence de la République auparavant, et l'élection d'un jeune candidat entré en politique active sous la présidence de François Hollande sans être membre actif du PS, Emmanuel Macron. Le mouvement créé par ce dernier sur une ligne centriste, europhile et sociale-libérale, et réunissant des personnalités du centre-gauche, du centre, du centre-droit et de la société civile, La République en marche ! (LaREM ou REM), obtient ensuite la majorité à l'Assemblée nationale. Cette formation reste toutefois encore peu représentée au Sénat et dans les assemblées des collectivités locales.
Des mouvements indépendantistes, nationalistes périphériques ou régionalistes existent dans plusieurs territoires métropolitains ou ultramarins, mais peu d'entre eux ont acquis une importance effective (par le biais d'une représentation parlementaire ou la participation aux exécutifs locaux), comme par exemple : l'Union démocratique bretonne (UDB, gauche à centre-gauche socialiste et social-démocrate, régionaliste et autonomiste) et Pour la Bretagne ! (gauche écologiste, socialiste et régionaliste) en Bretagne ; la coalition Pè a Corsica (nationaliste, unissant des autonomistes et des indépendantistes) en Corse ; le Partit occitan (POC, gauche écologiste, occitaniste et autonomiste) dans le Midi ; le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM, gauche indépendantiste et régionaliste), le Parti pour la libération de la Martinique (PALIMA, extrême-gauche indépendantiste), le Parti progressiste martiniquais (PPM, gauche socialiste et autonomiste) et le Rassemblement démocratique pour la Martinique (RDM, centre-gauche social-démocrate autonomiste) en Martinique ; le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS, constitué lui-même de plusieurs partis, nationaliste kanak, indépendantiste et socialiste mélanésien) en Nouvelle-Calédonie ; le Tavini huiraatira (ou simplement Tavini, gauche à centre-gauche indépendantiste) en Polynésie française.
La séparation des pouvoirs
Les régimes démocratiques sont organisés selon le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire afin d’éviter leur concentration entre les mains d’une seule personne. Certaines Constitutions privilégient la stricte séparation des pouvoirs, d’autres leur permettent, tout en étant distincts, de disposer de moyens de contrôle les uns à l’égard des autres. La République française est dirigée par quatre pouvoirs distinctifs.
- Pouvoir exécutif
La Constitution de 1958 distingue deux catégories de gouvernants : le président de la République et le gouvernement. Ils exécutent les lois et le budget de l'État après consultation et approbation des députés et des sénateurs, le cas échéant des Français par référendum. Le président veille au respect de la Constitution. Il assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ; il a le devoir de garantir l'indépendance nationale, l'intégrité du territoire et le respect des traités. Il est le chef des armées. Élu au suffrage universel direct, il exerce un mandat à durée limitée de cinq ans (renouvelable indéfiniment). Il nomme le Premier ministre et, sur proposition de celui-ci, les ministres du gouvernement, lequel peut être renversé par l'Assemblée nationale après le vote d'une motion de censure ou la réponse négative à une question de confiance.
Quant au Premier ministre, il dirige l'action du gouvernement, qui détermine et conduit la politique de la Nation et assure l'exécution des lois, et il est responsable de la défense nationale ; il dispose de l'administration et de la force armée. Le Conseil des ministres, qui se réunit en principe une fois par semaine sous la présidence du président de la République, est le seul organe collectif où sont prises les décisions du gouvernement[101].
- Pouvoir législatif
Les Français inscrits sur les listes électorales sont consultés pour voter en cas de référendum ou d'élections européennes, présidentielle, législatives, sénatoriales, régionales, départementales, et municipales. Le pouvoir législatif est chargé de la rédaction et de l’adoption des lois mais également du contrôle de l’exécutif. En France, le pouvoir législatif est exercé par le Parlement, composé de deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. L’Assemblée nationale se situe au cœur de la démocratie française comme le montrent les textes qui régissent le fonctionnement de la Ve République. Représenter le peuple français, légiférer et contrôler l’action du gouvernement : tel est le triptyque qui guide l’action des 577 députés représentant les Français de métropole, d'outre-mer ou de l'étranger. Chaque année, ce sont ainsi en moyenne une centaine de lois qui sont adoptées, plus de 1 400 heures de débats qui ont lieu dans l’hémicycle, plus de 33 000 questions qui sont posées au gouvernement par écrit ou par oral, plus de 450 rapports qui sont adoptés par les commissions sur les sujets les plus divers.
Avec la dernière révision de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, qui s’est traduite par une réforme profonde du Règlement de l’Assemblée, les pouvoirs de l’Assemblée sont sensiblement renforcés. Le Sénat constitue, avec l'Assemblée nationale, le Parlement, qui vote la loi. Le contrôle du gouvernement est la deuxième grande mission du Sénat. Ce contrôle s'exerce par des questions, des débats ou des investigations menées par les sénateurs.
- Pouvoir judiciaire
Les tribunaux administratifs regroupent ce qui est rendu comme jugement au vu du droit administratif. Les personnes en conflit peuvent ainsi saisir les tribunaux administratifs par requête écrite. Tout citoyen contre l’État français, personne morale ou physique a le droit et la possibilité de contester une décision prise pour excès de pouvoir ou pour obtenir des dédommagements à la suite d'une faute de l'État ou de ses services ou établissements publics. Les tribunaux administratifs sont régis par le code de justice administrative. Ce code regroupe les dispositions du droit français relatives aux juridictions administratives telles que le Conseil d’État, les Cours administratives et le tribunal des conflits notamment. D’autres codes en relation sont aussi consultés, le code de l’organisation judiciaire, le code de procédure civile, le code des juridictions financières et le code général des collectivités territoriales. Le code de justice administrative est consultable sur le site officiel des textes du gouvernement français : légifrance[102].
- Constitution
La Constitution définit également l’organisation des pouvoirs publics locaux. Elle distingue les compétences respectives de l’État central et des institutions locales[103]. Selon l'article premier de la Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »[104].
Le gouvernement
Les ministères
Les ministères | Les ministres | Les portraits |
---|---|---|
Ministre d'État, ministre de l'Intérieur | Gérard Collomb | |
Ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire | François de Rugy | |
Garde des Sceaux, ministre de la Justice | Nicole Belloubet | |
Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères | Jean-Yves Le Drian | |
Ministre des Armées | Florence Parly | |
Ministre de la Cohésion des territoires | Jacques Mézard | |
Ministre des Solidarités et de la Santé | Agnès Buzyn | |
Ministre de l'Économie et des Finances | Bruno Le Maire | |
Ministre de la Culture | Françoise Nyssen | |
Ministre du Travail | Muriel Pénicaud | |
Ministre de l'Éducation nationale | Jean-Michel Blanquer | |
Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation | Stéphane Travert | |
Ministre de l'Action et des Comptes publics | Gérald Darmanin | |
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation | Frédérique Vidal | |
Ministre des Outre-mer | Annick Girardin | |
Ministre des Sports | Roxana Maracineanu |
La mission d’un ministère en France
Un ministère est une organisation publique de la nation chargé d’exécuter les missions dans les fonctions et domaines attribués par le Président de la République. La France compte en moyenne une quinzaine de ministères selon l’organisation établie par l’exécutif. C’est le Président de la République qui nomme les ministres du gouvernement sur proposition du Premier ministre qu’il a lui-même nommé. Le ministre est membre du gouvernement, il est assisté par un cabinet et son chef, il a autorité sur les administrations de l’État. La nomination des ministres désignés est ratifiée par décret publié au Journal Officiel. Seul le Président de la République a le pouvoir de destituer un ministre ou tout le gouvernement, au travers d'un remaniement ministériel partiel ou complet.
Finances publiques
En France, les prélèvements obligatoires représentaient 44,4 % du PIB en 2006[a 1], le sixième taux le plus élevé parmi les pays membres de l’OCDE[a 1], et ce taux a tendance à augmenter[a 2]. Les cotisations sociales représentent près de 38 % du total, dix points de plus que la moyenne des pays de l’OCDE[a 3] ; à l’inverse, la France est le pays développé où les impôts sur le revenu et sur les sociétés représentent la part la plus faible du total des prélèvements obligatoires[a 4].
Malgré le taux élevé des prélèvements obligatoires, les dépenses publiques les dépassent nettement, totalisant 53,9 % du PIB en 2006[a 5]. Dès lors, le déficit public est élevé, atteignant 2,7 % du PIB en 2007[I 3] et même 7,9 % en 2009 du fait de la conjoncture économique[105]. La dette publique de la France, quant à elle, atteignait 1 457,4 milliards d’euros fin 2009, soit 75,8 % du PIB[I 4] et 2 031,5 milliards d’euros au troisième trimestre 2014, soit 95,3 % du PIB[106], contre 20,7 % en 1980[a 6]. La France est néanmoins tenue de respecter les critères du Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, qui limite le déficit budgétaire à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB[a 7], ainsi que les critères du Pacte budgétaire européen de 2012 qui limite le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme.
Protection sociale
Depuis sa création en 1945[a 8], la Sécurité sociale est au cœur du système de protection sociale français, bien que l’État, les collectivités territoriales et les mutuelles aient également un rôle important[a 9]. Le maintien des régimes de protection sociale dont disposaient certaines professions avant 1945 explique la grande complexité du système[a 10], qui ne compte pas moins de 120 régimes de base et 1 200 régimes complémentaires[a 11]. Le régime général de la Sécurité sociale, qui compte de loin le plus grand nombre d’affiliés[a 10], est divisé en quatre branches correspondant aux quatre risques majeurs, la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, les risques liés à la vieillesse et la famille[a 10]. Si cette protection sociale ne concernait dans un premier temps que les personnes actives, elle s’est peu à peu étendue à toute la population active comme inactive dans beaucoup de domaines, par exemple lors de la création de la couverture maladie universelle (CMU) en 1999[a 8]. En outre, à la fin des années 1990, six millions de personnes dépendaient des minima sociaux[d 1].
Les prestations sociales sont principalement financées par les cotisations sociales versées par les actifs (65,5 % du total en 2005[a 12]), mais aussi — et de plus en plus — par l’État et les collectivités territoriales[a 12]. En 2005, les dépenses de protection sociale — au sens le plus large du terme[N 30] — représentaient près de 30 % du PIB et plus de 45 % du revenu disponible ajusté des ménages[a 13]. Malgré les efforts menés par les gouvernements successifs pour maîtriser les dépenses sociales[a 14], celles-ci augmentent rapidement[a 15], du fait notamment de l’augmentation des dépenses de santé des ménages[a 16] et du vieillissement de la population[a 17] — le rapport actifs sur inactifs de plus de 60 ans, qui était de 3 en 1970, devrait atteindre 2,07 en 2010 et 1,36 en 2050 en métropole, selon l’Insee[a 18]. Enfin le fort taux de chômage, persistant, contribue à l’augmentation du déséquilibre car les chômeurs ne cotisent pas. Les dépenses sociales expliquent à elles seules la quasi-totalité de la progression des dépenses publiques (en pourcentage du PIB) depuis 1960[a 19], et la Sécurité sociale affiche en 2015 un déficit de 14,7 milliards d’euros[108].
Défense
Principaux organismes
Logo | |||||||
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Forces | SGA | EMA | Armée de terre | Marine nationale | DGA | Armée de l'air | Gendarmerie nationale |
Sites officiels | [109] | [110] | [111] | [112] | [113] | [114] | [115] |
La France a le cinquième budget de la Défense au monde, selon les données du SIPRI. Elle est la troisième puissance nucléaire militaire mondiale, l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et, à ce titre, juridiquement reconnue comme un des cinq « États dotés d'armes nucléaires » (EDAN) par le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires[116]. Elle est l'un des membres de l'OTAN où elle dispose du Commandement allié Transformation (ACT), qui est un des deux postes de commandement militaires. L’Armée française est l’une des cinq plus dotées financièrement dans le monde et assure avec l'Armée britannique l'essentiel des opérations militaires européennes[117]. La France lui consacre 2,2 % de son PIB en 2013 (soit un budget de 45,32 milliards d’euros).
Les forces militaires sont divisées en quatre armées principales : l’Armée de terre, la Marine nationale, l’Armée de l’air et la Gendarmerie nationale[118].
Depuis 1996, l’Armée est devenue professionnelle et le service militaire obligatoire a été remplacé par une Journée défense et citoyenneté mixte[119]. D’une capacité d’environ 350 000 hommes[118], elle est déployée à travers le monde, dans le cadre d'opérations extérieures au Sahel (Mali et Tchad notamment), en République centrafricaine, au Liban et en Irak[120], mais aussi dans le cadre de forces pré-positionnées en vertu de traités internationaux à Djibouti, au Sénégal[N 31], en Côte d'Ivoire, au Gabon et aux Émirats arabes unis[121], sans oublier les troupes positionnées dans la France d’outre-mer[122]. Elle mobilise en outre plus de 1 000 hommes dans le cadre du plan Vigipirate[123].
Les observatoires et le maintien de la paix
L'appréciation et l'anticipation des enjeux nationaux et internationaux de défense concernent le monde et donc la France[pas clair]. La nation renforce les observations en ayant mis en place des moyens stratégiques militaires et civils. Ainsi complète les renseignements des services français,[style à revoir] la DGRIS[124] qui coordonne et met en œuvre une réflexion permanente à caractère prospectif. Elle engage et soutient, auprès d'instituts de recherche privés et publics, la mise en place d'observatoires dans des domaines géostratégiques et géopolitiques intéressant la défense. Ces observatoires permettent de suivre l'évolution du domaine d'étude concerné dans la durée sans engager pour autant ni sa responsabilité ni de prise de position officielle voire officieuse[style à revoir]. Ce sont des travaux d'observations qui sont tout autant utiles pour l'étude de l'environnement, des climats et de leurs évolutions que pour les services de renseignements de la défense. Le but est aussi de ne froisser aucun État souverain mais bien faire comprendre que si la république est menacée et que cela est vérifiable elle estime être en droit de mettre en garde et de se tenir prête à répliquer et ceci après consultations auprès des organismes attachés à l'ONU, l'OTAN, le cas échéant, après réunion extraordinaire au Conseil de sécurité des Nations unies en cas d'attaques et de frappes nécessaires et en conformité avec la Charte des Nations unies.
Appartenance à des organisations internationales
La France est un des membres fondateurs de l’Union européenne, de l’espace Schengen et de la zone euro. Elle est également un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Enfin, elle est membre de multiples organisations internationales, comme l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8, le G20 ou l’Organisation internationale de la francophonie.
Depuis 1945, quelle que soit la majorité au pouvoir, l’Europe est un axe majeur de la politique étrangère française. Deux des sept Pères de l’Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, sont français[125],[126] ; l’un des objectifs était alors d’éviter une nouvelle guerre mondiale en facilitant la réconciliation franco-allemande[127]. Néanmoins, le positionnement de la France et des Français vis-à-vis de l’Europe a souvent été ambigu : du rejet par l’Assemblée nationale du traité créant la Communauté européenne de défense en 1954[128] à celui par référendum du traité établissant une constitution pour l’Europe en 2005[70], les coups d’arrêt français à la construction européenne ont été nombreux.
Depuis le traité de Maastricht en 1992, les domaines dans lesquels l’Union européenne a compétence exclusive sont de plus en plus nombreux[k 20]. Une grande partie du droit applicable en France est en 2010 d’origine européenne[k 21], d’autant plus qu'actuellement le droit européen prime sur le droit national[k 22],[d 2]. La France, cinquième puissance, pèse encore davantage sur la scène mondiale grâce à l’Union européenne[d 3]. L’unification du marché européen et l’instauration d’une monnaie unique en 1999 ont entraîné de profondes mutations de l’économie française[d 4], dont le caractère bénéfique fait débat[d 5],[129]. Même si la France est le premier bénéficiaire de la Politique agricole commune[130], elle fait partie des pays contributeurs nets au budget de l'Union européenne[131].
Politique étrangère et diplomatie
Depuis la présidence du général de Gaulle (1958-1969), la politique étrangère de la France est caractérisée par une volonté d’indépendance, notamment vis-à-vis des États-Unis[132], ce qui s’est traduit par la mise au point par la France d’armes nucléaires et par le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN de 1966 à 2009[132]. La France est vue des années 1960 au début des années 2000 comme un allié du monde arabo-musulman, critique vis-à-vis de la politique de l’État d’Israël[133].
Le réseau des représentations diplomatiques de la France est le troisième du monde[134], avec actuellement 156 ambassades et 97 postes consulaires répartis sur les cinq continents[134].
La France aide les pays en voie de développement, notamment d’Afrique[N 32],[135]. L’aide publique au développement représente 0,36 % du revenu national brut français en 2014, un taux en baisse, et inférieur à ceux du Royaume-Uni ou de l'Allemagne[136].
Symboles républicains
Selon la constitution de la Cinquième République, la France possède plusieurs emblèmes, datant pour l’essentiel de la Révolution française. Le drapeau de la France est constitué de trois bandes verticales d’égale largeur, de couleurs bleu, blanc et rouge[137]. L'hymne national est La Marseillaise[137], un chant composé par Rouget de Lisle à Strasbourg pendant la Révolution française et parfois critiqué depuis pour la violence de son texte[138]. Enfin, la République française a pour devise les trois mots « Liberté, Égalité, Fraternité[137] ».
En outre, plusieurs symboles officieux existent pour représenter la France. En particulier, le buste de Marianne, une femme portant le bonnet phrygien, orne les mairies, et son visage est représenté sur les timbres-poste et les faces françaises des centimes d’euro[N 33],[139].
Depuis 1999, le gouvernement français s’est doté d’un logotype rappelant le drapeau et la devise du pays, ainsi que la figure de Marianne. Ce logo figure en entête de tous les documents publiés par l'administration française.
Population et société
Démographie
D'après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 66 991 000 personnes vivent en France au 1er janvier 2017 (hors COM et Nouvelle-Calédonie), dont 64 860 000 en métropole et 2 131 000 dans les départements d’outre-mer[141]. Si on inclut également les 604 000 habitants des collectivités d’outre-mer (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et de Nouvelle-Calédonie, la population de l’ensemble des territoires français atteint environ 67,6 millions d'habitants, soit environ 0,9 % de la population mondiale[142]. Un recensement national général était organisé à intervalles réguliers depuis 1801, mais depuis janvier 2004, le recensement est réalisé tous les ans dans les communes de 10 000 habitants ou plus, hors collectivités d’outre-mer, et tous les cinq ans ailleurs[I 5].
Après avoir été relativement faible au XIXe et au début du XXe siècle — la France a connu une transition démographique rapide et peu marquée[i 3] —, la croissance démographique de la France est devenue l’une des plus fortes d’Europe, combinant un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne (800 000 naissances en 2015 contre 600 000 décès) et un solde migratoire positif (environ 47 000 individus en 2015) : la population de la France s’est accrue de 0,4 % en 2015[I 6].
En 2015, le taux de fécondité en France est d'environ 1,96 enfant par femme[143]. En 2014, 29,2 % des nouveau-nés (hors Mayotte, COM et Nouvelle-Calédonie) avaient au moins un parent né à l'étranger et 25,7 % au moins un parent né hors de l'Union européenne[144].
D'après les projections de la population d'Eurostat, la France devrait compter 72,7 millions d'habitants en 2040, 75,6 millions en 2060, et 78,8 millions en 2080 (en excluant les territoires d'outre mer et la Nouvelle Calédonie). En 2060, cela fera de la France le pays le plus peuplé de l'Union européenne[145].
En outre, la structure de la pyramide des âges évolue depuis le début du XXIe siècle. La part de la population la plus âgée augmente, en raison à la fois de la progression de l’espérance de vie (la France jouit d’une des plus grandes espérances de vie au monde[N 34]) et de l’arrivée au troisième âge de la génération du baby boom — phénomène communément appelé le papy boom. La proportion des plus de 60 ans dans la population française est ainsi passée de 17 % à 25 % entre 1980 et 2016, et devrait approcher le tiers en 2050 selon l'Insee[146].
Immigration, population étrangère et minorités visibles
Selon la démographe Michèle Tribalat, 14 millions de personnes (soit un quart de la population française) en 1999 avaient au moins un parent ou un grand-parent immigré[i 4]. Gérard Noiriel estimait en 2002 cette proportion à environ un tiers si l'on remonte jusqu'aux arrière-grands parents[147]. En 2015, selon Pascal Blanchard, entre 12 et 14 millions de Français, soit entre 18 et 22 % de la population totale, ont au moins un de leurs grands-parents né dans un territoire non européen[148].
En 2010, la France accueille, selon la définition internationale des Nations unies (« personne née dans un autre pays que celui où elle réside »), 7,2 millions d’immigrés, soit 11,1 % de la population, dont 5,1 millions (7,8 %) nés hors de l'Union européenne. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les États-Unis (42,8 millions), la Russie (12,3), l'Allemagne (9,8), l'Arabie saoudite (7,3), le Canada (7,2) mais elle devance en revanche le Royaume-Uni (7,0), l'Espagne (6,4) et l'Italie (4,8)[149],[150]. La France est également l'un des pays de l'Union européenne qui compte proportionnellement le plus de personnes issues de l'immigration (1re et 2e générations) parmi les personnes âgées de 25 à 54 ans avec 13,1 % d'immigrés et 13,5 % d'enfants d'au moins un immigré, soit un total de 26,6 %, devant notamment le Royaume-Uni (24,4 %), les Pays-Bas (23,5 %), la Belgique (22,9 %), l'Allemagne (21,9 %) et l'Espagne (20,2 %)[151].
Selon la définition française, plus restrictive (nés étrangers hors du territoire), la France métropolitaine comptait en 2008, 5,3 millions d’immigrés, soit 1 100 000 de plus qu’en 1999 et 8,3 % de la population totale. 40 % d’entre eux avaient la nationalité française, qu’ils ont pu acquérir par naturalisation ou par mariage. Les immigrés sont principalement originaires de l'Union européenne (34 %), du Maghreb (30 %), d'Asie (14 %, dont le tiers de la Turquie) et d'Afrique subsaharienne (11 %)[152],[153]. Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou de deux immigrés, représentaient, en 2008, 6,5 millions de personnes, soit 11 % de la population. Trois millions d’entre eux avaient leurs deux parents immigrés. Au total, immigrés et enfants d'immigrés (seconde génération) sont au nombre de 11,8 millions en 2008, soit 19 % de la population (dont un peu plus de 5 millions d'origine européenne et 4 millions d'origine maghrébine)[154],[153],[I 7].
Les immigrés perçoivent des revenus inférieurs d’un tiers en moyenne à ceux des non-immigrés[i 5] ; ils sont deux fois plus nombreux à ne pas être diplômés[i 5] et trois fois plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté[i 5]. Toutefois, à situation sociale égale, leur formation scolaire et leurs revenus sont proches de ceux des Français nés en France[i 6].
Les populations d’origine immigrée, et celles qui appartiennent à des minorités visibles, sont parfois victimes de discriminations en France[i 7]. Pour des raisons indéterminées et sujettes à débats, une partie de cette population se tourne vers le fondamentalisme religieux[i 8]. Pourtant, on assiste à une certaine convergence des modes de vie des populations immigrées et des Français de longue date[i 9].
Famille, sexualité et égalité des sexes
La France est en 2009 le troisième pays le plus fécond d’Europe après l’Islande et l’Irlande[155], avec une descendance finale des femmes nées en 1959 de 2,12 enfants et un indicateur conjoncturel de fécondité de 1,99 enfant par femme (1,98 en France métropolitaine)[I 8].
Les mutations qu’a connues la famille en France entre les années 1960 et les années 2000 sont aussi nombreuses que profondes. Les naissances sont dans la majeure partie planifiées, en raison de la légalisation de la contraception (en 1967) et de l'interruption volontaire de grossesse (en 1975). Plus de 200 000 avortements sont pratiqués chaque année en France[I 9]. Une partie grandissante des couples préfère au mariage l’union libre, le concubinage, ou le Pacte civil de solidarité (PACS), un contrat d’union plus souple que le mariage[i 10]. Quant aux divorces, leur nombre a été multiplié par 3,2 entre le début des années 1970 et la fin des années 2000[i 11].
Les diverses formes d’altersexualité sont, dans l’ensemble, acceptées en France, même si la loi précède souvent les mentalités dans la tolérance vis-à-vis des minorités sexuelles[N 35],[i 12]. Le mariage et l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe sont légaux en France depuis le 18 mai 2013[156].
La place des femmes dans la société française a beaucoup évolué au cours du XXe siècle, celles-ci ayant été favorisées à la fin du siècle par de nombreuses lois contre les discriminations établies[i 13]. Toutefois, pour un emploi à temps plein, les femmes touchaient encore en 2008 un salaire en moyenne 19 % inférieur à celui des hommes, et la discrimination salariale pure serait de 6 à 7 % selon le ministère de l'Emploi[N 36],[i 14]. Quant aux fonctions de décision, les femmes y accèdent peu : elles ne dirigent que 8 % des entreprises de plus de 200 salariés[i 15], et ne représentent que 18,5 % des députés élus en 2007 et 13,1 % des conseillers généraux élus en 2008[i 15].
Langues
Le français est la langue très majoritairement parlée en France, et est officiellement « la langue de la République » depuis la loi constitutionnelle de 1992. La France est le deuxième pays francophone le plus peuplé du monde, après la République démocratique du Congo[157], mais le premier en termes de locuteurs. La France mène une politique linguistique active en faveur du français[158]. Celle-ci peut être visible entre autres au sein de l'Organisation internationale de la francophonie dont la France fait partie de même qu'au sein de l'Assemblée parlementaire de la francophonie dont la France fait aussi partie.
Les villes du Havre, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Lille, Marseille, Nantes, Paris, Saint-Denis de La Réunion, Tours, les villes associées d'Angoulême, Nice et Poitiers, les membres associés que sont la communauté d'agglomération Évry Centre Essonne et Bordeaux Métropole de même que l'association des communes et collectivités d'outre-mer sont membres de l'Association internationale des maires francophones.
Selon un rapport du linguiste Bernard Cerquiglini (1999), soixante-quinze langues autres que le français sont parlées en France, en comptant les langues régionales, les langues issues de l’immigration et les dialectes parlés dans l'outre-mer[159].
Religions
Depuis la loi du 9 décembre 1905, les Églises sont strictement séparées en droit de l’État en France. « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte […][161] ». Pour des raisons historiques, l'Alsace-Moselle fait exception car elle n'était pas française en 1905 et a conservé son droit local après la réunification; le culte catholique, deux cultes protestants et le culte israélite y sont reconnus[162]. La religion catholique est également toujours reconnue dans certains départements et territoires d'outre-mer. La notion de laïcité et la réglementation qui en découle sont l’objet de débats comme, en 2003-2004, au sujet de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques[163].
La France est un pays de tradition catholique ancienne, et bien que le poids de l’Église ait paru diminuer, 51 %[164] à 64 %[165] des personnes interrogées se déclaraient catholiques lors de sondages publiés en 2007, tandis qu'une part importante de la population se dit agnostique, athée ou sans religion. De plus, d’autres religions sont présentes dans des proportions moins importantes, notamment le judaïsme depuis l’Antiquité, différentes branches du protestantisme depuis la Réforme et l’islam depuis l’arrivée en France d’immigrés du Maghreb et du Moyen-Orient au XXe siècle. Diverses églises chrétiennes (Église néo-apostolique, Église apostolique arménienne, Mormons, Témoins de Jéhovah, mennonites…) et d'autres religions (hindouisme, bouddhisme, bahaïsme, alévisme…) sont également présentes sur le territoire national, parfois depuis plusieurs siècles (Mennonites d'Alsace).
Par principe, l’État s’interdit les recensements à caractère religieux ou philosophique ; les estimations du poids de chaque confession, de l'athéisme et de l'agnosticisme restent imprécises et difficiles à réaliser. Toutefois, plusieurs instituts et les enquêtes comparatives et européennes, comme l'ISSP, l'enquête européenne des valeurs; le World Values Survey, l'enquête sociale européenne et l'enquête Eurobaromètre réalisent toutes régulièrement des sondages pour estimer l'appartenance religieuse des Français.
Au-delà de ces valeurs, la perte d’influence des religions est un aspect majeur de l’évolution de la société française aux XIXe et XXe siècles, bien qu'elle s'évalue très différemment d'une région à l'autre. Près de 80 % des hommes et 70 % des femmes qui se disent d’origine catholique n’assistent jamais à un service religieux[i 16]. Même chez les catholiques les plus fervents, l’obéissance stricte aux préceptes de l’Église diminue : 31 % des pratiquants assidus ayant eu des enfants entre 1995 et 2004 les ont eus hors mariage[i 17]. En 2006, un peu plus du quart de la population dit « croire en un dieu » alors que plus de 60 % se déclarent athées ou agnostiques[166].[réf. insuffisante]
Éducation
En France, l’école publique est laïque et gratuite[i 18],[167]. Si la formation et la rémunération des enseignants, ainsi que le choix des programmes, sont du ressort de l’État, la gestion des établissements scolaires primaires et secondaires revient aux collectivités territoriales[N 37],[168].
L’instruction est actuellement obligatoire pour les enfants âgés de six à seize ans. En mars 2018, le président Emmanuel Macron a annoncé vouloir abaisser l'âge obligatoire de scolarisation à trois ans dès la rentrée 2019[169].
L’enseignement primaire se déroule en deux phases. L’école maternelle, qui accueille les très jeunes enfants, se donne pour but leur éveil, leur socialisation et la mise en place des outils fondamentaux que sont le langage et le nombre[170]. Puis, vers l’âge de six ans, les enfants sont accueillis par l’école élémentaire, dont les premiers objectifs sont l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, et l’éducation civique[171].
L’enseignement secondaire se déroule lui aussi en deux cycles. Le premier est dispensé au collège et aboutit au diplôme national du brevet[172]. Le deuxième est dispensé au lycée et aboutit à des examens finaux et nationaux : le baccalauréat (professionnel, technologique ou général) et le certificat d’aptitude professionnelle (CAPA dans l’enseignement agricole)[173].
L’enseignement supérieur français présente la particularité de faire cohabiter les universités et le système des grandes écoles, où l’on entre généralement par concours à l’issue des classes préparatoires[174]. Les enseignements supérieurs pour le brevet de technicien supérieur et les classes préparatoires aux grandes écoles sont dispensés dans des lycées[174] ou dans des établissements privés. Les Grandes écoles sont souvent considérées comme à la fois plus performantes et plus élitistes que les universités.
Par ailleurs, près de 17 % des élèves de l’enseignement primaire et secondaire sont scolarisés dans des établissements privés[175], la plupart sous contrat d’association avec l’État et souvent confessionnels.
La France a connu depuis la Libération un élargissement considérable de la scolarisation. En 1936, moins de 3 % d’une classe d’âge obtenait le baccalauréat ; ce pourcentage est passé à 30 % en 1985 et 60 % en 1995[i 18]. Néanmoins, cette démocratisation de l’enseignement ne supprime pas les inégalités sociales : 25 % des enfants d’ouvriers nés entre 1974 et 1978 sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 77 % des enfants de cadres[i 19]. Ces inégalités sont encore plus fortes dans les grandes écoles : seuls 2,9 % des étudiants admis à l’École nationale d’administration en 2008 avaient un parent ouvrier[i 20].
Selon le programme PISA de comparaison des systèmes éducatifs nationaux, les résultats du système éducatif français sont décevants par rapport aux autres États membres de l’OCDE[176], en particulier par l'accroissement des inégalités depuis l'enquête PISA de 2003. Malgré les plans de prévention, l’illettrisme touche 3,1 millions de personnes, soit 9 % de la population âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France[177].
Santé
Le système de santé français est en grande partie financé par la branche maladie de la sécurité sociale. Le nombre de médecins pour 1 000 habitants était de 3,22 en 2008, un des taux les plus élevés au monde[179]. Les Françaises et les Français bénéficient également d’une des espérances de vie les plus longues du monde[i 21], même si le taux de mortalité prématurée (avant 65 ans) est élevé[i 22]. Les dépenses de santé par habitant étaient de 4 719 $ par an en 2008[180], ce qui place la France au-dessus de ses grands voisins européens, mais en dessous de la Suisse, de la Norvège, du Danemark, du Luxembourg, et des États-Unis. De 1950 à 2006, la dépense consacrée aux soins et aux biens médicaux est passée de 2,5 à 8,8 % du PIB[i 23].
Néanmoins, la santé des habitants de la France n’est pas optimale dans tous les domaines. Malgré la chute de la consommation de vin depuis les années 1960[i 23], les Français demeurent les seconds consommateurs d’alcool d’Europe occidentale, après les Irlandais[i 22]. 29 % des 18-75 ans fumaient quotidiennement en 2005, malgré les intenses campagnes de lutte contre le tabagisme[i 24]. Quant aux drogues illicites, la plus consommée est le cannabis : 39 % des hommes de 18 à 25 ans en auraient consommé en 2005, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies[i 24].
De plus, la France est un des pays d’Europe qui connaît le plus de troubles dépressifs[i 25]. La France est le plus gros consommateur d’antidépresseurs en Europe[i 25], et l’un des pays européens où le taux de suicide est le plus élevé[i 22].
Médias
En France, c’est la loi du 29 juillet 1881 qui a institué et en même temps encadré la liberté de la presse[k 23].
Si les presses régionale, hebdomadaire et thématique se vendent bien en France[N 38],[181], la presse quotidienne nationale d’information généraliste est peu diffusée hors de la capitale. Dès lors, les cinq principaux titres de cette catégorie (Le Figaro, Le Monde, Aujourd’hui en France, Libération et La Croix) ne vendent réunis que moins d’un million d’exemplaires chaque jour[182], quand le quotidien japonais Yomiuri shinbun en vend à lui seul plus de 14 millions[183].
Depuis 1981 et la légalisation des « radios libres[184] », les stations de radio publiques gérées par Radio France sont concurrencées par des stations privées, souvent propriétés de grands groupes de médias[185]. Dès lors, parmi les quatre premières stations de radio en audience cumulée en novembre-décembre 2009 (RTL, NRJ, France Inter et Europe 1[186]), seule la troisième est publique. De même, depuis l’apparition de la première chaîne de télévision privée (Canal+) en 1984, plusieurs centaines de chaînes de télévision privées ont vu le jour, diffusées par le canal hertzien, par câble, par satellite ou plus récemment par la télévision numérique terrestre (TNT). Les trois principales chaînes sont TF1, France 2 et M6[187], seule France 2 appartient au groupe public France Télévisions.
Quant à l’accès au réseau internet, il ne s’est vraiment démocratisé qu’au début des années 2000[188]. En décembre 2009, 65 % des Français de 11 ans et plus étaient internautes[189].
Entre 2002 et 2009, la France est passée de la 11e à la 43e place du classement de la liberté de la presse dans le monde de Reporters sans frontières[190].
Sport
Le sport en France est caractérisé par une tradition sportive ancienne et une grande variété de disciplines pratiquées à haut niveau. La France a un rôle prépondérant dans l’organisation du sport moderne[N 39] et son palmarès, depuis la fin du XXe siècle, en fait l’une des meilleures nations au monde dans de nombreux sports. Pour l'année 2012, la France est quatrième du classement mondial établi par Havas Sports & Entertainment (et deuxième nation européenne derrière la Russie)[N 40] qui comptabilise plus de 1 600 événements sportifs[191],[192].
Le football est le sport le plus populaire, avec plus de 2,3 millions de licenciés (dont 97 % d’hommes)[193], une popularité accrue par la double victoire de la France lors de la coupe du monde en 1998 puis du championnat d’Europe en 2000. Le tennis (deuxième sport en termes de licenciés), l’équitation, le judo, le basket-ball, le handball, le rugby et le golf sont également très pratiqués, sans oublier la pétanque, essentiellement dans le sud du pays[194].
Près de sept millions de Français pratiquent le ski chaque hiver, le plus souvent en dehors de toute organisation sportive[195]. Quant à l’escrime et au cyclisme, il s’agit des disciplines dans lesquelles la France est la plus titrée (respectivement 44 et 41 titres olympiques après les Jeux de Vancouver en 2010[196]).
Le tournoi de tennis international de Roland Garros à la porte d'Auteuil à Paris et le Tour de France cycliste sont des événements annuels importants, tout comme peuvent l'être des événements ponctuels tels que l'Euro de football de 2016. L'équipe de France de football remporte son deuxième titre mondial lors de la Coupe du monde de football de 2018.
Engagement associatif, syndical et politique
Si les taux de participation aux élections diminuent, la participation protestataire, en revanche, se développe[i 26]. En 2008, 42 % des Français ont participé à une manifestation, contre 25 % en 1981[i 26]. En comparaison des autres pays développés, la France est souvent vue comme un pays où les manifestations et les grèves sont fréquentes[197],[198].
Mais cette participation ponctuelle à des événements contestataires ne se traduit pas, tant s’en faut, par un engagement important dans les partis politiques[k 24]. Quant au taux de syndicalisation (8 %), il est le plus faible des pays riches, même s’il est plus important dans le secteur public[i 27]. En revanche, les Français sont très impliqués dans le milieu associatif : 14 millions de bénévoles sont membres de plus d’un million d’associations[i 27], qui bénéficient du statut accordé par la loi du 1er juillet 1901[199],[k 25].
Économie
L'économie de la France est une économie sociale de marché fondée sur la propriété privée. Il y a une intervention étatique relativement forte depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que celle-ci soit remise en cause depuis les années 1980[c 2]. L’économie française est principalement une économie de services[200],[j 2].
Sur l’étude publiée par l’Insee, la valeur du patrimoine national était évaluée à 12 513 milliards d'euros en 2007[201]. En 2010, le seul patrimoine des Français atteignait à la fin de l'année dernière un chiffre proche de 11 000 milliards d'euros, soit plus de huit fois le montant de leurs revenus ; leur taux d'épargne atteint le niveau exceptionnel d’environ 16 % de leurs revenus[202].
Revenus de la population et développement humain
Les revenus des Français et leur pouvoir d’achat ont augmenté durant l'ensemble du XXe siècle et des années 2000[j 3], mais de façon inégale, ce qui accroît les inégalités économiques entre ménages[d 6]. En moyenne, les salariés à temps plein du secteur privé ont touché, en 2007, 29 279 euros bruts, soit 1 997 euros nets par mois, contre 31 266 euros bruts, soit 2 182 euros nets par mois pour les agents de la fonction publique[j 4]. Les revenus du patrimoine ne représentent que 9 % du revenu primaire brut des ménages, mais cette part est très variable selon les ménages[j 5].
En 2007, 7,2 % des Français disposaient d'un revenu inférieur à 50 % du revenu médian (seuil de pauvreté défini par la France)[N 41], bien que la moitié d’entre eux aient alors un emploi[j 6], souvent à temps partiel et sur la base du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Le SMIC concerne 3,4 millions de personnes en juillet 2008[j 7] et équivaut à 9,40 euros bruts par heure en 2012[I 10]). De 200 à 300 000 personnes sont sans domicile fixe en 2009, principalement à Paris et dans les grandes villes[j 8].
En 2013, l’indice de développement humain (IDH) de la France était de 0,884, ce qui place la France au 20e rang au classement mondial de l'IDH. Néanmoins, la même année, la France n’était qu’au douzième rang des pays de l’Union européenne pour le PIB par habitant en dollars américains aux taux de change courants, alors qu’elle occupait le septième rang en 1987, un recul qui s’explique principalement par une croissance faible du PIB français[j 9].
Emploi
Si la France a connu durant les Trente Glorieuses une situation proche du plein emploi — au cours des seules années 1960, l’économie française a créé 1,6 million d’emplois[i 28] —, elle fait face depuis la fin des années 1970 à une situation de chômage élevé, malgré des fluctuations qui ont fait espérer le retour du plein emploi[i 28]. Le taux de chômage en France s'est stabilisé à 9,9 % de la population active métropolitaine française et à 10,2 % de toute la population active française (y compris les DROM) au terme du premier trimestre 2016. Il s'agit de 2,845 millions de personnes en recherche d'emploi en métropole[203].
Le chômage touche particulièrement les jeunes, les moins diplômés et les étrangers. Les chômeurs de longue durée représentent un tiers de l’ensemble des chômeurs et sont ceux pour qui la réinsertion est souvent la plus difficile[d 7].
La situation de l’emploi en France est également marquée par des mutations profondes et structurelles en termes de statut et de secteur d’activité. Le salariat est devenu la principale forme d’emploi en France, représentant 89,5 % des emplois en 2008[I 11]. 5,7 millions de personnes, soit un actif sur cinq, travaillaient fin 2007 dans la fonction publique[204]. Surtout, l’emploi se tertiarise : l’agriculture ne représente plus depuis la fin des années 1970 que moins de 2 % des emplois[i 28], et la part de l’industrie a été divisée par deux entre 1978 et 2007, de 28 à 14 % des emplois[i 28], faisant de la France une économie post-industrielle[205].
Selon l’Insee, le taux de chômage français s'est établi en février 2018 à 8,9 %[206] et donc au-dessus du taux moyen de l'Union européenne (7,5 %).
Principaux secteurs d’activité
Malgré le maintien à un haut niveau de l’agriculture et de l'industrie, l’économie française est aujourd’hui principalement une économie de services. Le secteur tertiaire s’autonomise peu à peu et devient le principal moteur de la croissance économique du pays[200].
Agriculture et agroalimentaire
La France a connu, comme d'autres pays industrialisés, des phénomènes d’exode rural et de chute de l'emploi agricole[b 20] ; ce dernier reste proportionnellement plus important que dans les autres pays d’Europe occidentale : l’agriculture employait 3 % des actifs en 2006, contre 2,5 % en Allemagne et 1,3 % au Royaume-Uni[b 21]. L’agriculture française a été considérablement modernisée et mécanisée dans la seconde moitié du XXe siècle[b 22], notamment au moyen de la politique agricole commune[b 20].
La France compte 520 000 exploitations agricoles [b 21] de 51 hectares en moyenne en 2006[b 20], ce qui en fait la première puissance européenne de ce secteur[b 23]. La spécialisation régionale de la France par type de production s’accentue[b 20], et certains appellations d'origine de produits agricoles transformés ou pas sont préservées grâce au système AOC, prenant en considération un terroir [b 24], c'est à dire un savoir-faire agricole populaire et historique attaché à un territoire[I 12]. La France est le premier pays producteur de vin au monde, malgré la concurrence récente des vins des « nouveaux mondes[b 25] » ; elle figure également parmi les premiers producteurs mondiaux de céréales, de sucre, de produits laitiers et de viande bovine[b 25]. Plus de 80 % des produits exportés ont été transformés par une des premières filières agroalimentaires au monde[b 26]. Néanmoins, dans les années 2000, l’agriculture française fait face à des difficultés liées à la surproduction, à la pollution qu’elle entraîne dans certaines régions et à une forte inégalité des revenus entre les agriculteurs[b 22].
De même, la pêche apparaît comme un secteur en crise[b 27].
Tourisme
Grâce à la richesse de ses paysages naturels et de son patrimoine culturel, la France est le pays le plus visité au monde par les touristes étrangers avec près de 82 millions de visites en 2007[209], mais le troisième pays au monde pour les recettes liées au tourisme international[N 42],[209].
Le secteur du tourisme représentait en 2005 près de 900 000 emplois directs, et au moins autant d’emplois indirects[b 13]. Plus de 1,3 milliard de nuitées ont été effectuées par des touristes en France en 2007[209], dont une partie dans les 3,178 millions de résidences secondaires du pays[I 13]. Les motifs de ce tourisme sont variés : il s’agit tout à la fois d’un tourisme culturel (notamment à Paris)[b 14], balnéaire (notamment sur la Côte d’Azur[b 14]), naturel[b 14], d’affaires (Paris est la première destination mondiale pour ce type de tourisme[b 14]), de loisirs (Disneyland Paris est de loin le parc d’attractions le plus fréquenté d’Europe[210]) et de sports d’hiver (dans les Alpes du Nord notamment[c 3]). Les sites touristiques payants les plus fréquentés sont dans leur majorité situés en Île-de-France (Disneyland Paris, Musée du Louvre, Tour Eiffel, Château de Versailles …)[211] ; quelques sites de région attirent tout autant de nombreux touristes, comme les châteaux de la Loire, le mont Saint-Michel, Rocamadour, le Château du Haut-Kœnigsbourg, le musée Unterlinden de Colmar, le Centre Pompidou-Metz ou le parc du Futuroscope[211].
Commerce et artisanat
Depuis les années 1970, le secteur du commerce a été bouleversé par l’irruption de la grande distribution, qui représente les deux tiers des dépenses alimentaires des Français en 2008[j 10]. Par conséquent, de nombreux petits commerces ont disparu, même si l’on assiste en 2009 à une timide reprise, notamment dans les centres-villes[j 11]. La puissance de quelques grandes entreprises de la grande distribution — Carrefour par exemple est le deuxième groupe mondial du secteur[212] — leur permet d’imposer, dans une certaine mesure, des prix bas aux producteurs[j 10].
Malgré la concurrence des entreprises industrielles, l’artisanat de son côté est parvenu à conserver une place importante dans l’économie française[j 10].
Industrie
La France est la quatrième puissance industrielle mondiale.
Malgré la tertiarisation de l’économie française, les entreprises industrielles représentaient 12,6 % du PIB et 96,5 % des exportations françaises en 2014[213].
Son industrie est caractérisée par des évolutions contrastées : à côté d’industries modernes et dynamiques, qui font de la France un des leaders mondiaux dans de nombreux domaines (automobile, aéronautique, aérospatiale, agro-alimentaire, électronique, nucléaire civil, pharmacie, cosmétique, luxe…)[b 28], de nombreuses industries traditionnelles (mines, textile, bois, chaussure, construction navale, sidérurgie…) voient leurs effectifs et leurs chiffres d’affaires chuter[b 29], obligeant des régions entières (Nord-Pas-de-Calais et Lorraine notamment) à une douloureuse reconversion[b 30]. À la décentralisation industrielle des années 1960, qui a permis le développement de nombreuses villes de l’ouest et du sud du pays[b 31], a succédé une période de croissance faible de la production industrielle[b 32], qui s’explique parfois par des délocalisations vers des pays à la main d’œuvre peu onéreuse[b 32].
Mais si la production se fait de plus en plus souvent à l’étranger, les entreprises françaises restent prédominantes dans de nombreux domaines[b 33].
Certaines occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple Areva dans la construction de centrales nucléaires[214], Danone dans les produits laitiers[b 26], L’Oréal dans les cosmétiques[215] ou Michelin dans les pneumatiques[216]).
Industrie de l'armement
L'industrie de l'armement française représente 165 000 emplois en 2013[217]. Elle couvre un large spectre avec notamment la construction navale (Naval Group), l'aviation militaire (Dassault Aviation, Airbus , Safran) et les systèmes d'armement (MBDA, Thales), la fabrication de véhicules blindés (Nexter, Arquus). L'ensemble du complexe militaro-industriel est coordonné par la Direction générale de l'Armement (DGA). La France est en outre un acteur mondial majeur dans le secteur de la défense : les exportations d'armement de la France en atteint 16 milliards d'euros en 2015[218], et plus de 20 milliards d'euros en 2016 (notamment grâce à la vente de Rafale en Inde et de sous-marin en Australie).
Porte-avions Charles De Gaulle
Les BPC de Classe Mistral
Dassault Rafale
Eurocopter EC665 Tigre
Le NHIndustries NH90
Système anti-aérien SAMP/T avec missile Aster (missile) 30
L'Exocet (missile)
Char Leclerc
Véhicule blindé de combat d'infanterie en 2009
SPRAT-Système de pose rapide de travures
Le Camion équipé d'un système d'artillerie
Énergie
Après la disparition complète de la production française de charbon en 2005[b 29], le pétrole, le gaz et surtout l’électricité sont les principales énergies consommées en France[b 29]. Si la France ne produit plus de pétrole brut que de façon marginale[219], les treize raffineries implantées sur le territoire permettent de satisfaire plus de 90 % de la demande nationale[b 29]. Le groupe français Total, qui possède des concessions dans le monde entier, est la sixième entreprise mondiale et la cinquième du secteur[212]. La part du gaz dans la consommation énergétique française a fortement augmenté depuis les années 1970[b 29], mais il s’agit à 97 % de gaz importé, notamment de Russie, d’Algérie et de la mer du Nord[b 29]. En revanche, la France produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme[I 14], notamment grâce à 59 réacteurs nucléaires[220] (le second parc mondial après le parc américain)[221] qui produisaient en 2013 près de 74 % de l’électricité du pays[I 14], mais dont le bilan environnemental est l’objet de débats[222]. Quant aux énergies renouvelables, leur part dans la production électrique française augmente et s’établit en 2013 à près de 17 %[I 14], en grande partie grâce à l’hydroélectrique.
Industrie de l'aéronautique et de l'espace
La France est une puissance aéronautique
Parmi les pays précurseurs de l’aéronautique, la France développe ses entreprises aériennes pendant la Première Guerre mondiale[223], puis après-guerre avec une politique industrielle volontariste. L’État, depuis les nationalisations de 1936 et de 1946, est propriétaire des principales firmes de l'aéronautique, d'abord regroupée en sociétés (SNCASE, SNCASO, etc.) puis en deux entités principales : Sud-Aviation (qui crée le Concorde en 1969) et Nord-Aviation, qui fusionneront en 1970 pour former Aérospatiale. Cette entreprise crée la même année, avec les entreprises allemandes MBB et VFW-Fokker, le GIE Airbus[224], devenue EADS en 2000.
Le Airbus A320 le best-seller d'Airbus (13 066 commandes)
Airbus A400M
Le Aérospatiale HH-65 Dolphin des garde-côtes américains
Une nation avec un programme spatial autonome dans un cadre européen
Outre l'aviation civile, le général de Gaulle fait de l'espace une priorité nationale pour préserver l'indépendance de la France[225]. La plus importante agence spatiale en Europe, le CNES est créé en 1961, et permet à la France de devenir en 1965 la sixième nation, après l'Union soviétique (Spoutnik 1, 1957), les États-Unis (Explorer 1, 1958), le Royaume-Uni (Ariel 1, 1962), le Canada (Alouette 1, 1962) et l'Italie (San Marco 1, 1964), à envoyer un satellite dans l'espace ; la fusée Diamant A1 envoie le satellite Astérix A1 depuis la base d'Hammaguir (Algérie). En 1973, la France propose aux pays européens un lanceur commun, Ariane[225], exploité par l'Agence spatiale européenne depuis 1975.
Enfin, la France participe au projet Galileo est le système européen de positionnement par satellite visant à concurrencer le système américain GPS nécessaire pour des raisons stratégiques et politiques face à l'hégémonie américaine[226].
Recherche
La France consacre une part moyennement élevée de son PIB à la recherche et développement[h 1] (2,02 % en 2009[227]), mais ces dépenses sont davantage financées par le secteur public[h 1] (41 % en 2008[228]) et consacrées à la recherche fondamentale[h 2] que dans les autres pays de l’Union européenne et a fortiori de l’OCDE. Si la recherche française est à l’origine de nombreuses découvertes et a été récompensée à de multiples reprises (voir infra), le nombre de brevets déposés par des entreprises françaises est relativement faible[h 3], d’autant que les relations entre les entreprises privées et la recherche publique sont souvent jugées médiocres[h 2].
De nombreux chercheurs travaillent dans des établissements publics[h 1], comme le CNRS (généraliste), le CEA (nucléaire) ou l'INRIA (informatique et mathématiques appliquées). Issu du CEA, le LETI basé à Grenoble se positionne comme l'un des principaux laboratoires en microélectronique et nanotechnologies dans le monde[229]. Il jouxte le complexe Minatec, principal centre de recherche en Europe sur les nanotechnologies.
La France accueille par ailleurs sur son territoire de grands instruments de recherche internationaux comme l'European Synchrotron Radiation Facility ou l'Institut Laue-Langevin et demeure un acteur majeur du CERN. Depuis 2002, la plupart de ces centres de recherche sont organisés en réseaux avec des universités et des entreprises, pour former des pôles de compétitivité (71 en 2007[230]).
Finance et assurance
Le quartier de Paris-La Défense est le premier quartier d'affaires européen par l'étendue de son parc de bureaux[231].
Le secteur bancaire français a longtemps été caractérisé par sa faible concentration, par la ferme réglementation qui l’encadrait et par la part importante du secteur public, mais cette situation a changé au cours des années 1990[h 4] et 2000. Les banques françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole se placent respectivement aux quatrième, neuvième et dixième places mondiales du secteur en 2009[232]. Le secteur des assurances occupe également une place importante dans l’économie française, Axa étant la première compagnie d’assurance européenne[233].
La bourse de Paris, filiale d’Euronext depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. L’indice CAC 40, qui regroupe les cours de 40 actions parmi les plus échangées, représentait une capitalisation totale de plus de 1 000 milliards d’euros fin 2009[234].
- La Défense, premier quartier d'affaires européen
- Le quartier de La Défense est un quartier d'affaires de Paris où sont regroupées les grandes compagnies internationales françaises et étrangères. Il couvre cinquante ans d’architecture et il fait toujours l'objet de projet d'innovation. La Défense attire beaucoup les touristes de sorte que la Maire de Paris l'a classée « Zone touristique » depuis janvier 2009 car plus de 8 millions de visiteurs la fréquentent chaque année[235]. Toutes sortes de touristes s'y rendent, les touristes d’affaires ou d’agrément. Les visiteurs peuvent passer une journée entière de découverte et de loisirs grâce aux espaces piétonniers, ce qui prolonge l’axe depuis la pyramide du Louvre jusqu'au parvis.
Place de la France dans l’économie mondiale
En 2009, la France est la cinquième puissance économique mondiale par le PIB nominal[236] ou la huitième à parité de pouvoir d’achat[237]. La France est en 2010 le quatrième pays au monde par le nombre d’entreprises figurant parmi les 500 premières entreprises mondiales[238].
L’économie française est fortement extravertie[a 20], notamment vis-à-vis de ses partenaires européens (65 % des exportations françaises[239]). Cette situation est en partie liée à l’épuisement ou à l’insuffisance des ressources minières et énergétiques du pays, qui l’obligent à importer[d 8], et à la taille relativement réduite de ce pays. Mais elle s’explique également par l’importance des exportations. Selon une étude du cabinet d’audit KPMG publiée en 2006, « la France offre globalement des coûts d’implantation plus faibles que ses grands voisins européens, non seulement sur l’énergie, les transports et l’immobilier, mais aussi sur la main d’œuvre[a 21] ». Avec une part de marché mondiale d’environ 8 %, la France est le second exportateur de produits agroalimentaires produits sur place, notamment grâce aux exportations d’alcools[a 22].
Néanmoins, le commerce extérieur de la France connaît d’importantes difficultés. Depuis 2004, la France connaît un déficit de sa balance commerciale, de plus en plus creusé[a 23] (- 75,4 milliards de dollars en 2009[237]), une situation qui s’explique en partie par le niveau élevé de l’euro face au dollar[a 23]. Entre 1990 et 2006, la part de marché mondiale de la France dans les exportations de marchandises est passée de 6,3 à 4,1 %[a 24] ; la France n’est plus en 2009 que le cinquième importateur et le sixième exportateur mondial[237]. Selon Eurostat, cette dégradation du commerce extérieur français serait en partie due à une augmentation des coûts salariaux horaires[a 25].
Le 13 janvier 2012, l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) annonce la dégradation de la note de la France, qui disposait du AAA, la meilleure note, à AA+, avec perspective négative[240]. Moody's a abaissé la note de la France d'un cran de Aaa à Aa1 le 19 novembre 2012[241] avec une perspective négative. Le 8 novembre 2013, S&P a encore une fois abaissé d'un cran la note de la France, la passant de AA+ à AA[242]. Le 12 octobre 2014, S&P a confirmé la notation 'AA' de la France, mais a dégradé de 'stable' à 'négative' la perspective du pays[243]. Le 12 décembre 2014, l'agence de notation Fitch a dégradé la France pour le deuxième temps à AA[244] en l’assortissant d’une perspective stable.
- Fin 2016, la France est classée cinquième puissance économique mondiale en termes de PIB nominal, quatrième puissance industrielle et neuvième en ce qui concerne de PIB par parité de pouvoir d'achat.
Culture
La France est un centre de développement culturel occidental depuis des siècles. De nombreux artistes français figurent parmi les plus renommés de leur temps, et la France est reconnue dans le monde entier pour sa riche tradition culturelle.
Les régimes politiques successifs ont toujours favorisé la création artistique et la création du Ministère de la Culture en 1959, aidé à préserver le patrimoine culturel du pays et de le rendre accessible au public. Le ministère de la Culture a été très actif depuis sa création, l'octroi de subventions aux artistes, la promotion de la culture française dans le monde, en soutenant des festivals et des événements culturels, la protection des monuments historiques. Le gouvernement a également réussi à maintenir une exception culturelle pour défendre le cinéma français.
La France reçoit le plus grand nombre de touristes par an, en grande partie grâce aux nombreux établissements culturels et bâtiments historiques implantés sur tout le territoire. Elle compte 1200 musées accueillant plus de 50 millions de personnes chaque année[245]. Les sites culturels les plus importants sont gérés par le gouvernement, par exemple par l'intermédiaire du Centre des monuments nationaux, qui est responsable d'environ 85 monuments historiques nationaux.
Les 43.180 bâtiments protégés au titre des monuments historiques comprennent principalement des résidences (nombreux castels ou châteaux en français) et des édifices religieux (cathédrales, basiliques, églises, etc.), mais aussi les lois, les monuments et les jardins. L'UNESCO a inscrit 41 sites en France sur la liste du patrimoine mondial[246].
Architecture
La France possède un patrimoine architectural riche, témoin d’une longue histoire et de la rencontre de différents traits civilisationnels.
Inscrits sur la liste du patrimoine mondial
Sur les 845 biens culturels[N 43] inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en juillet 2018, 39 sont français, ce qui fait de la France, avec l'Allemagne, le quatrième pays du monde en nombre de sites culturels bénéficiant de la reconnaissance mondiale[N 44],[248].
Le patrimoine architectural français inscrit sur la liste du patrimoine mondial comporte à la fois des édifices d’architecture religieuse (l’abbaye de Fontenay par exemple), civile (les châteaux de la Loire), industrielle (la saline royale d’Arc-et-Senans), militaire (les sites majeurs fortifiés par Vauban) et urbaine (la place Stanislas de Nancy, le centre historique de Strasbourg). Il comporte des exemples d’architecture de toutes les époques, de l’architecture romaine (le pont du Gard) à l’architecture d’après-guerre (le centre reconstruit du Havre), en passant par des chefs-d’œuvre de l’architecture romane (l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe), gothique (la cathédrale de Chartres) et classique (le canal du Midi).
Bâtiments d’intérêt historique
En France, depuis 1840, les bâtiments d’intérêt historique, architectural, patrimonial ou culturel peuvent être inscrits ou classés au titre des monuments historiques par l’État, de même que certains biens mobiliers (cloches), ce qui leur assure une protection juridique, ainsi que des aides à la restauration et à l'entretien. À la date du 31 décembre 2008, il y a en France 43 180 monuments historiques inscrits ou classés[250].
La France a compté des architectes qui ont façonné le patrimoine architectural français et européen à toutes les époques de son histoire, avec des figures telles que Pierre de Montreuil au Moyen Âge, Lescot, Delorme et Androuet du Cerceau à la Renaissance, Mansart, Le Vau, Hardouin-Mansart, Gabriel et Claude-Nicolas Ledoux aux époques classique et néoclassique, Viollet-le-Duc, Garnier et Eiffel au XIXe siècle et Auguste Perret, Le Corbusier, Jean Nouvel, à l'époque moderne.
Arts visuels et plastiques
Si des productions artistiques sont attestées dans l’espace correspondant à la France actuelle dès la Préhistoire[m 1], on ne peut parler d’« art français » avant le début du IIe millénaire de notre ère, à l’époque où un État et une nation commencent à se former[f 1]. À partir de cette époque, les Beaux-Arts français vont être en grande partie similaires à ceux du reste de l’Europe occidentale, voyant se succéder un art roman aux XIe et XIIe siècles et un art gothique du XIIe au XVe siècle[m 2] ; la célébration de la puissance de la monarchie française[f 2], d’un « espace privilégié » (A. Chastel)[f 3] et la représentation du sacré[f 4] font partie des thèmes privilégiés d’un art principalement commandé par le pouvoir politique ou religieux.
La Renaissance et le développement du classicisme au XVIIe siècle puis du néoclassicisme au XVIIIe siècle sont l’expression à la fois d’une recherche de l’ordre et de l’apparat et d’influences antiques et italiennes[m 3] ; c’est également à l’époque moderne qu’émergent des figures individuelles d’artistes, telles les peintres Fouquet, Poussin, La Tour, le Lorrain, Watteau, Boucher, Chardin, Fragonard, Greuze, David, Gros et Ingres, ou les sculpteurs Goujon, Girardon, Coysevox, Puget et Houdon[m 4].
Aux XIXe et XXe siècles, la France joue un rôle majeur dans les grands courants et révolutions artistiques occidentaux : le romantisme (Delacroix et Géricault), le réalisme (Courbet), l’impressionnisme (Monet, Renoir, Manet, Degas) et le néo-impressionnisme (Seurat, Van Gogh, Cézanne, Gauguin), le fauvisme (Matisse, Derain, Vlaminck), le cubisme (Braque, Picasso, Léger) ou encore le surréalisme (Duchamp) comptent des artistes français parmi leurs principaux représentants[m 4],[m 5]. Auguste Rodin, de son côté, révolutionne la sculpture à la fin du XIXe siècle[m 6].
Littérature et poésie
Les lettres françaises comptent de nombreuses figures qui à toutes les époques ont contribué à la réputation culturelle du pays[m 7]. Il serait vain de tenter d’en faire la liste, mais il est possible de citer, concernant le Moyen Âge les poètes Chrétien de Troyes et Villon[m 4] ; au XVIe siècle, le romancier Rabelais, l’essayiste Montaigne et les poètes Du Bellay et Ronsard marquent la Renaissance[m 4].
Au XVIIe siècle, les dramaturges Corneille, Racine et Molière, le poète Boileau, le fabuliste La Fontaine et l’inclassable Pascal s’attachent à maintenir ou rétablir l’ordre par la raison[m 4] ; au XVIIIe siècle, les auteurs des Lumières Voltaire, Diderot et Rousseau, les romanciers Prévost, Laclos et Sade et les dramaturges Marivaux et Beaumarchais fustigent la société de leur époque tout en abordant des sujets jusque-là prohibés[m 4].
Au XIXe siècle, le roman connaît un apogée avec Stendhal, Balzac, Hugo, Dumas, Flaubert et Zola, mais les autres genres ne sont pas en reste, comme le montrent le mémorialiste Chateaubriand et les poètes Lamartine, Musset, Baudelaire, Vigny, Rimbaud et Mallarmé[m 4].
Au XXe siècle, le manque de recul rend plus difficile la perception de figures majeures ; on peut néanmoins citer les poètes Apollinaire, Éluard, Aragon, Char et Prévert, les romanciers Proust, Gide, Céline, Sartre, Yourcenar, Vian, Camus, Duras, Sagan, Gracq et Sarraute, et les dramaturges Giraudoux, Cocteau et Ionesco[m 4].
Au XXIe siècle, des noms émergent, dont ceux de J.M.G. Le Clézio, Patrick Modiano, Virginie Despentes, Michel Houellebecq, Erik Orsenna, Eric-Emmanuel Schmitt, Pascal Quignard, Pierre Michon, Christine Angot, Christian Morel de Sarcus ou Eliette Abecassis.
À ce jour, la France est le pays qui possède le plus de prix Nobel de littérature, avec quinze lauréats en 2017.
Arts du spectacle
Depuis une loi de 1999, la catégorie administrative de « spectacle vivant » a été inventée pour regrouper tous les spectacles publics se définissant par « la présence physique d'au moins un artiste du spectacle percevant une rémunération lors de la représentation en public d'une œuvre de l'esprit », c'est-à-dire les arts académiques du théâtre, de la danse, de la musique orchestrale et de l'opéra, avec des arts populaires comme le cirque, les arts de la rue, les arts de la marionnette, le théâtre musical, le spectacle de rue et la musique instrumentale.
Théâtre
Les premiers vestiges datent de la culture grecque antique et c'est développé dans toute la Gaule durant la période romaine et nombre de d'édifices ont subsisté jusqu'à aujourd'hui. Il a pris ensuite différentes formes, à travers des époques. Les drames liturgiques populaires du Moyen Âge; La Commedia dell'arte, et des humanistes comme Étienne Jodelle, Jacques Grevin ou Jean-Antoine de Baïf à la floraison de la Renaissance. Le mouvement du classicisme au XVIIe siècle, avec Pierre Corneille, Molière et Jean Racine, et la fondation de la Comédie-Française. Le théâtre néo-classique du Siècle des Lumières est dominé par Marivaux, Beaumarchais et Regnard. Au XIXe siècle, le théâtre se fait romantique avec Hugo, Musset et Vigny. Il assimile les courants du réalisme avec Eugène Scribe, du naturalisme de Émile Zola et du symbolisme avec Paul Fort, Lugné-Poe et Maeterlinck .
Au début du XXe siècle, l'un des dramaturges les plus marquants est Alfred Jarry (avec notamment Ubu roi). Le théâtre d'avant-garde fut profondément marqué par le dadaïsme et le surréalisme, la technique surréaliste s'accordant particulièrement bien au théâtre, notamment chez Antonin Artaud et Guillaume Apollinaire. Le théâtre de l'absurde a refusé les explications simples et abandonné des personnages trop traditionnels : son auteur le plus connu est Eugène Ionesco.
D'autres expériences de théâtre impliquaient la décentralisation, le théâtre régional, le « théâtre populaire » (destiné à amener la classe ouvrière au théâtre). Le Festival d'Avignon a été créé en 1947 par Jean Vilar, qui a également joué un rôle important dans la création du Théâtre national populaire. Après mai 1968, une grande partie de la création théâtrale provint des MJC, instaurées par André Malraux un peu partout en France. Parmi les principales figures théâtrales contemporaines, figurent Ariane Mnouchkine, Bernard-Marie Koltès, Jean-Luc Lagarce, Christian Siméon ou encore Florian Zeller.
Danse
La danse est un vecteur majeur de la culture française et d'exportation à l'étranger, particulièrement la danse classique. Depuis XVIIe siècle le Ballet de l'Opéra national de Paris est la compagnie la plus ancienne et considérée comme la meilleure au monde[256],[257]. Son développement part du ballet de cour et des premiers ballets organisés par Balthazar de Beaujoyeulx en commande de Catherine de Médicis, le Ballet des Polonais et le Ballet comique de la reine. À moitie du XVIIe siècle, le ballet conquis la cour de Louis XIV et le roi fondée l'Académie royale de danse en 1661. Pierre Beauchamp, codifiée les cinq positions classiques et met au point un système de notation de la danse, Le ballet est inséré à les représentations d'opéra-ballet et des tragédies lyriques de Lully et de Rameau; même aussi à des comédies-ballets de Pierre Corneille et de Molière. Au XVIIIe siècle connaît une profonde évolution et codification avec Jean-Georges Noverre et ses Lettres sur la danse vers le ballet d'action (ou ballet-pantomime). À cette époque, les femmes, encombrées qu'elles étaient par les paniers, corsets, perruques et autres talons hauts, ne jouaient qu'un rôle secondaire (alors qu'il est prédominant de nos jours). Le tout premier ballet d'action du répertoire sera le Don Juan de Gluck, écrit selon les indications de Noverre. Cette œuvre majeure est l'ancêtre direct des grands ballets du XIXe siècle et du XXe siècle.
La pratique de la danse en France est régulée par la Fédération française de danse, divisés en des danses de spectacle (le ballet, le cancan, la contemporaine...), de société (traditionnelle, la quadrille...) et de compétition (sportives, acrobatiques).
Musique
Divisée au Moyen Âge entre l'art religieux inspiré du chant grégorien et le chant profane des troubadours et trouvères[258], la musique française atteint un certain apogée à partir de l’époque classique, avec des compositeurs comme Lully et Charpentier au XVIIe siècle, Rameau au XVIIIe siècle, Berlioz, Gounod et Bizet au XIXe siècle, ou Maurice Ravel, Gabriel Fauré, Debussy au XXe siècle — beaucoup de ces artistes composent des opéras[258]. La période contemporaine est représentée par Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Francis Poulenc, Gilbert Amy et plus récemment Thierry Escaich.
Jean-Baptiste Lully, représentant du baroque.
Jean-Philippe Rameau, représentant du classicisme.
Hector Berlioz, représentant du romantisme.
Claude Debussy, représentant de l'impressionnisme.
Maurice Ravel, un des représentants du modernisme.
Olivier Messiaen, un des représentants du plein XXe siècle.
Pierre Boulez, un des représentants de la musique contemporaine.
Chanson populaire
À partir du début du XXe siècle, la musique dite « populaire » prend son essor[259], mêlant des genres propres à la France (la chanson française) à des genres importés (rock et rap en particulier), et permettant à des vedettes comme Claude François, Johnny Hallyday, Richard Anthony, Sheila, Michel Sardou ou Jean-Jacques Goldman d'atteindre le succès. Ces chanteurs, classés en ordre chronologique de naissance, sont les cinq meilleurs vendeurs de disques en France entre 1955 et 2009[260].
Édith Piaf, une des grandes voix de la chanson française.
Georges Brassens, l'archétype de l'auteur-compositeur-interprète, musicien-poète.
Serge Gainsbourg, l'un des musiciens populaires les plus influents du monde[261].
Claude François, un des chanteurs français les plus populaires des années 1970.
Dalida, une des chanteuses françaises qui se sont le plus exportées au monde.
Johnny Hallyday, un des chanteurs français les plus connus en Europe.
Alizée, une des chanteuses françaises du XXIe siècle les plus connues au monde, populaire notamment en Amérique latine et en Asie[262].
Charles Aznavour est un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain français d'origine arménienne.
Cinéma
Le cinéma, inventé en 1895 à Lyon par les frères Lumière, reste une activité très importante en France, malgré la concurrence hollywoodienne : la France est en 2005 le sixième producteur mondial[N 45] et le premier producteur européen de longs-métrages[266]. Le cinéma français, principalement tourné depuis les années 1980 vers la comédie et le cinéma d’auteur, a produit dans les années 2000 quelques films au succès mondial, comme Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain[N 46] ou La Marche de l’empereur[N 47],[267]. Le Festival international du film, organisé chaque année à Cannes, est l’événement culturel le plus médiatisé au monde[268].
Attachée à l’idée d’une « exception culturelle », la France protège sa culture, notamment par le biais de quotas de films français à la télévision et d’œuvres musicales françaises à la radio[269]. Léon Gaumont et Charles Pathé sont des personnes très importante pour le cinéma français si bien que les entreprises cinématographiques Pathé et Gaumont sont les cinémas numéro 1 en France encore aujourd'hui.
Les Frères Lumière.
Georges Méliès.
Louis de Funès.
Jean-Luc Godard.
Catherine Deneuve.
Gérard Depardieu.
Isabelle Adjani.
Isabelle Huppert.
Audrey Tautou.
Marion Cotillard.
Jean Dujardin.
Mode
La mode est une industrie importante en France depuis le XVIIe siècle, et c'est encore aujourd'hui un vecteur majeur de la culture française à l'étranger. Actuellement, Paris est considérée comme la capitale mondiale de la mode (quoique Londres, Milan et New York revendiquent aussi le titre) et accueille les sièges de maisons de mode de premier plan.
C'est durant le règne de Louis XIV[270], quand les industries de biens de luxe ont été mises sous le contrôle du roi, que la France a acquis une place prépondérante dans la mode. La cour royale française s'est alors progressivement érigée en arbitre du goût et du style en Europe. Dans les années 1860-1960 les grandes maisons de couturiers telles que Chanel, Dior et Givenchy ont insufflé une dynamique nouvelle. L'expression « haute couture » est originaire de Paris et date des années 1860. C'est un nom protégé par la loi, qui garantit certaines normes de qualité.
Dans les années 1960, la haute couture, considérée comme trop élististe, subit les critiques de la culture de la jeunesse. En 1966, le couturier Yves Saint Laurent rompt avec les normes établies par le lancement d'un prêt-à-porter, inaugurant l'expansion de la mode française dans la fabrication de masse. Dans les années 1970 et 1980, Sonia Rykiel, Thierry Mugler, Claude Montana, Jean-Paul Gaultier et Christian Lacroix établissent de nouvelles tendances, en mettant l'accent sur le marketing et la fabrication. Dans les années 1990, se constituent des conglomérats regroupant de nombreuses maisons de couture françaises, avec notamment les géants du luxe LVMH, Kering et L'Oréal. Actuellement, l'industrie de la parfumerie française est leader mondial dans son secteur.
Gastronomie
La cuisine française jouit d'une très grande renommée, notamment grâce à ses productions agricoles de qualité : nombreux vins (champagne, vins de Bordeaux, de Bourgogne ou d'Alsace etc.) et fromages (roquefort, camembert etc.)[271],[272], et grâce à la haute gastronomie qu’elle pratique depuis le XVIIIe siècle[g 1].
La cuisine française est extrêmement variée. Elle est essentiellement constituée de spécialités régionales[g 2], comme la choucroute alsacienne, la quiche lorraine, les rillettes du Mans, le bœuf bourguignon, le foie gras périgourdin, le cassoulet languedocien, la tapenade provençale ou les quenelles lyonnaises. On peut tracer de véritables frontières culinaires, entre un nord utilisant le beurre et l’échalote et un sud leur préférant l’huile et l’ail[g 3],[l 1], et entre des régions à la cuisine terrienne (le Périgord par exemple) et d’autres à la cuisine résolument tournée vers la mer (la Provence)[g 4]. Néanmoins, ces différences ont tendance à s'estomper aujourd’hui, en raison de la jonction des modes de vie et de l’essor discuté de la malbouffe ainsi que d'une mode de la cuisine mondialisée[g 5].
En plus de sa forte tradition viticole, la France est également un important producteur de bière. Les trois principales régions brassicoles françaises sont l'Alsace (60 % de la production nationale), le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine.
Le « Repas gastronomique des Français » a été inscrit le 16 novembre 2010 à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO[273]. Il se compose généralement d'une entrée, d'un plat garni et d'un dessert (parfois complété par du fromage, servi avant). Le soir, l'entrée est souvent remplacée par un potage ou une soupe (d'où l'appellation de « souper » pour ce repas). Le repas dominical est plus élaboré: deux entrées (une froide, une chaude), rôti de bœuf ou volaille (le plus couramment), salade, plateau de fromages et dessert. Les heures de repas vont de midi (Nord et Est), à 13h00 (la moyenne) 13h30 dans le Sud. Le soir de 18h30 (Flandres) à 19h30 (moyenne) et 20h30 (Sud).
Philosophie et science
La France est depuis le Moyen Âge un foyer de connaissances et de découvertes majeur. L’université de Paris, créée en 1200, a été dès son origine et jusqu’à l’époque contemporaine l’une des plus importantes d’Occident[274].
Au XVIIe siècle, René Descartes définit une méthode pour l’acquisition d’un savoir scientifique, tandis que Blaise Pascal resta célèbre pour son travail sur les probabilités et la mécanique des fluides. Le XVIIIe siècle fut marqué par les travaux du biologiste Buffon et du chimiste Lavoisier, qui découvrit le rôle de l'oxygène dans la combustion, tandis que Diderot et D’Alembert publiaient l’Encyclopédie. Au XIXe siècle, Augustin Fresnel fut le fondateur de l’optique moderne, Sadi Carnot posa les bases de la thermodynamique, et Louis Pasteur fut un pionnier de la microbiologie.
Au XXe siècle, on peut citer le mathématicien et physicien Henri Poincaré, les physiciens Henri Becquerel, Pierre et Marie Curie (elle-même d'origine polonaise), restés célèbres pour leurs travaux sur la radioactivité, le physicien Paul Langevin ou encore le virologue Luc Montagnier, codécouvreur du virus du sida.
Au 1er septembre 2010, 56 Françaises et Français se sont vu décerner un prix Nobel[N 48],[275] et onze ont obtenu la médaille Fields[276].
Influence internationale
Depuis le Moyen Âge, la France possède un rôle décisif dans l’histoire artistique, culturelle, intellectuelle et politique de nombreux pays[l 2]. En particulier, beaucoup de ses anciennes colonies utilisent encore aujourd'hui sa langue, son droit, ses institutions politiques ou encore son système fiscal[l 2]. La politique culturelle est depuis le milieu du XXe siècle un aspect majeur de la politique étrangère de la France[277].
L’influence culturelle mondiale de la France passe notamment par le français, langue de l’élite européenne et de la diplomatie jusqu’au début du XXe siècle[l 3]. La France est le deuxième pays francophone du monde, après la République démocratique du Congo[157]. Le français, parlé par quelque 220 millions de locuteurs dans le monde[N 49],[l 3], est une des deux langues de travail de l’Organisation des Nations unies et de ses agences, une des trois principales langues de travail de la Commission européenne et de l’Union africaine. La France est un membre fondateur de l’Organisation internationale de la francophonie, qui regroupe 75 pays en 2011 et promeut la langue française, ainsi que les valeurs démocratiques et les droits de l’homme[278].
La présence culturelle de la France à l’étranger est entretenue non seulement par ses représentations diplomatiques, mais aussi par le réseau étendu de l’Alliance française[279] et par les plus de 400 établissements scolaires français à l’étranger[280]. De plus, la France est à l’origine de la création de médias à vocation internationale, tels que la radio RFI ou les chaînes de télévision TV5 Monde (commune à plusieurs pays) et France 24[281].
Codes pays
La France a pour codes :
- LF, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ;
- F, selon la Liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- F, pour l'Immatriculation des aéronefs ;
- F, selon la liste des préfixes UIT
- FR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- FRA, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
- FRA, selon la liste des codes pays du CIO ;
- .fr, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
- FR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
- FRA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3.
Notes et références
Notes
551 695 km2 pour la France métropolitaine, 89 489 km2 pour les DOM-ROM, 23 201 km2 pour les COM, 7 659 km2 pour les TAAF et 7 km2 pour Clipperton). La Terre-Adélie (432 000 km2) est exclue de ce décompte.
Au 1er janvier 2018, 67 187 000 personnes vivent en métropole et dans les départements d’outre-mer (y compris Mayotte)[1] . Si on inclut également les 608 212 habitants des collectivités d’outre-mer (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et de Nouvelle-Calédonie, la population de l’ensemble des territoires français atteint environ 67,6 millions.
Cette valeur concerne toute la France : métropolitaine et départements d'outre-mer. La densité de population en France métropolitaine est de 117,9 hab./km2.
Franc Pacifique dans les collectivités du Pacifique :
1 000 XPF = 8,38 EUR exactement, soit 1 EUR ≈ 119,3317 XPF environ (source officielle IEOM).
.gp, .mq, .gf, .re, .pm, .yt, .tf, .wf, .pf et .nc pour les départements, régions et collectivités d’outre-mer, ainsi que .eu (partagé avec les autres pays de l’Union européenne).
Régions de France métropolitaine, appelé selon le droit international Territoire européen de la France.
Se reporter à l'article Histoire de France.
France-sur-Mer, un empire oublié de Philippe Folliot et Xavier Louy.
La France est présente sur les continents européen et sud-américain (Guyane) ainsi que dans les océans Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon), Indien (Réunion, Mayotte, TAAF) et Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Clipperton).
Une partie de la frontière de la France avec l’Allemagne correspond néanmoins au cours du Rhin.
La souveraineté de la France sur ce territoire, contestée par l’Australie, est en outre limitée par les clauses du traité sur l’Antarctique.
Ne sont considérées aujourd'hui comme territoires d'Outre-Mer que les Terres australes et antarctiques françaises.
L’aire urbaine parisienne comptait en 2010 12 223 100 habitants, contre 2 165 785 pour l’aire urbaine lyonnaise. À titre de comparaison, Rome est la troisième aire urbaine d’Italie et compte 1,75 fois moins d’habitants que la première Milan ; Berlin possède une population comparable à celles de Francfort, Munich, Stuttgart et Hambourg ; Barcelone est proche de Madrid en termes d’aire urbaine.
Ces valeurs concernent l’année 2014, et correspondent à la part du transport routier dans le total des transports de voyageurs et marchandises cette année-là, respectivement en voyageurs-km et en tonnes-km.
Airbus est issu de la coopération de la France avec ses voisins allemand, espagnol et britannique.
Depuis la fin du IXe siècle, les rois sont élus par les grands du royaume et ne sont plus systématiquement carolingiens.
Cette valeur est issue des chroniques du contemporain Jean Froissart. Mais, selon des travaux récents portant sur quelques provinces du royaume, la population de ces provinces aurait été divisée par deux, voire par trois entre 1315 et 1450, la peste étant le principal facteur de cette chute démographique.
Derrière cet absolutisme apparent, le pouvoir de Louis XIV reste néanmoins limité par les multiples franchises, privilèges et libertés qu’ont obtenus au cours des siècles précédents de nombreuses entités politiques régionales ou locales.
Napoléon Ier est notamment à l’origine de la création de la Banque de France, des lycées, des chambres de commerce, des cours d’appel, de la Légion d’honneur ou encore des préfectures. C’est également sous son règne que sera adopté le code civil français.
238 000 militaires français auraient été tués au cours de la Seconde Guerre mondiale, selon Histoire : Le monde de 1939 à nos jours (manuel scolaire de terminale), Nathan, 1998.
Jacob Robinson donne le nombre de 83 000 Juifs exterminés en France ou à partir du territoire français (Jacob Robinson, Encyclopaedia Judaica, cité par Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme, t. 2, Seuil, 1993, p. 527).
L’expression de « régime semi-présidentiel » est due à Maurice Duverger, celle de « régime parlementaire bireprésentatif » à Marie-Anne Cohendet.
Néanmoins, ce droit d’appel n’existe pas dans certains cas où le litige ou les réquisitions du plaignant sont considérées comme de faible importance. Le pourvoi en cassation reste cependant toujours possible. Voir à ce sujet l’article Organisation juridictionnelle (France).
Il faut également ajouter à cette liste le cas de certaines entités au statut particulier. La Collectivité territoriale de Corse possède un statut à part, distinct de celui des régions. Quant aux trois plus grandes communes du pays (Paris, Marseille et Lyon), elles sont divisées en arrondissements municipaux, au sein desquels un conseil d’arrondissement est élu, mais ce conseil d’arrondissement ne possède que des pouvoirs limités et généralement subordonnés à l’accord du conseil municipal.
En 2009, les habitants de Mayotte se sont prononcés par référendum pour la départementalisation de leur collectivité, dont le statut était déjà proche de celui des départements.
En 1965 et 1974, le parti communiste n’avait pas présenté de candidat aux présidentielles. Par ailleurs, Édouard Balladur, dissident du RPR investi par l’UDF lors de l’élection présidentielle de 1995, est comptabilisé dans les voix du centre.
Entre 1974 et 2002, au premier tour de chaque élection présidentielle, la part des suffrages exprimés obtenue par les trois premiers candidats cumulés n’a cessé de diminuer, de presque 91 % en 1974 à un peu moins de 53 % en 2002. Néanmoins, cette évolution a été contredite par l’élection présidentielle de 2007 : les trois premiers candidats ont obtenu plus de 75 % des suffrages exprimés, un résultat qui s’explique en partie par la crainte des électeurs de ne pas voir, comme en 2002, le candidat d’un des deux principaux partis se qualifier pour le second tour.
Depuis 2009, les Verts sont associés à d’autres partis écologistes dans l’alliance électorale Europe Écologie.
Le diagramme de gauche représente les principaux impôts en pourcentage des recettes fiscales de l’État en 2007. Le diagramme de droite représente la part du PIB français revenant aux administrations publiques et de sécurité sociale après prélèvements obligatoires et transferts. IR = Impôt sur le revenu des personnes physiques ; CSG = Contribution sociale généralisée ; IS = Impôt sur les sociétés ; TVA = Taxe sur la valeur ajoutée ; TIPP = Taxe intérieure sur les produits pétroliers.
C’est-à-dire en incluant les prestations sociales stricto sensu, les prestations des services sociaux (l’accès gratuit ou à tarif réduit à l’hospitalisation publique, aux transports en commun pour les RMIstes, les personnes âgées et les jeunes enfants, etc) et les prestations fiscales (notamment l’application du quotient familial dans le calcul de l’impôt sur le revenu), mais sans prendre en compte les dépenses des mutuelles de santé.
Un retrait prochain des forces françaises du Sénégal est annoncé.
En 2008, 41 des aides et 49 % du personnel à l’étranger de l’Agence française de développement concernaient l’Afrique subsaharienne. Parmi les sept principaux États bénéficiaires des fonds de l’AFD (Afrique du Sud, Chine, Sénégal, Maroc, Indonésie, Égypte et Tunisie), cinq sont africains et trois sont d’anciennes colonies françaises.
La France possède de nombreux autres symboles officieux, notamment le coq gaulois, l’hexagone, les majuscules associées « RF » ou encore la figure de Jeanne d’Arc.
Le CIA World Factbook l’estime à 82 ans en 2015, ce qui place la France au huitième rang mondial (source).
Selon une enquête de SOS Homophobie, en 2004, deux tiers des homosexuels ont fait l’objet de remarques désagréables.
Cette différence salariale pure correspond à des comparaisons à secteur d’activité, expérience, qualification, diplôme, situation familiale et passé dans le monde du travail équivalents.
Les communes gèrent des écoles maternelles et élémentaires, les départements gèrent les collèges et les régions les lycées.
Selon l’OJD, le quotidien régional Ouest-France est vendu à plus de 762 000 exemplaires chaque jour, le magazine hebdomadaire TV Mag à plus de 6 millions d’exemplaires et le quotidien sportif L’Équipe à plus de 303 000 exemplaires (en ne comptant que son édition générale).
C’est à Paris que s’est réuni le premier congrès olympique en 1894, sous la direction du Français Pierre de Coubertin, qui décida le rétablissement des Jeux olympiques.
« The Great Nations of Sport ».
et 13,2 % à 60 % du revenu médian (seuil de pauvreté défini par l’Union européenne).
La faible importance des recettes touristiques par rapport au nombre de touristes en France s’explique par la durée des séjours, souvent courte : en effet, il s’agit très majoritairement de touristes européens (qui viennent souvent pour un week-end), ou, lorsqu’il s’agit de touristes extra-européens, ceux-ci visitent souvent plusieurs pays européens dans le même voyage.
En incluant les sites dits mixtes, à l’intérêt à la fois naturel et culturel.
Derrière l’Italie (54), la Chine (47) et l’Espagne (44) et ensemble avec l'Allemagne (39).
En nombre de films produits, derrière l’Inde, le Nigeria, les États-Unis, le Japon et la République populaire de Chine.
La comédie romantique Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, réalisé par Jean-Pierre Jeunet et sorti en 2001, a engrangé 23 115 858 entrées à l’étranger au 31 décembre 2009.
Le documentaire La Marche de l'empereur, réalisé par Luc Jacquet et sorti en 2005, a engrangé 19 962 345 entrées à l’étranger au 31 décembre 2009.
Dont une l’a reçu deux fois (Marie Curie). Ce chiffre inclut l’unique lauréat français du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, couramment appelé prix Nobel d’économie.
Ces valeurs ne concernent que les personnes parlant effectivement le français (et non celles vivant dans un pays francophone sans parler cette langue) et sont des estimations de l’Organisation internationale de la francophonie.
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Annexes
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Bibliographie
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