Presse people
La presse people, presse à scandale ou presse à sensation, est une catégorie de publications traitant de l'actualité et de la vie privée des personnes publiques et des célébrités, essentiellement au moyen de reportages photographiques accompagnés de titres accrocheurs et de textes succincts.
Une partie de ces photos est fournie par des paparazzi.
On parle parfois de tabloïd par analogie au format du papier, ces journaux étant généralement imprimés dans ce format réduit (41 × 29 cm).
La presse people est principalement composée de magazines hebdomadaires, comme c'est le cas en France.
Dans les pays anglo-saxons, la presse quotidienne populaire, dite tabloid, est souvent associée à la presse people.
Depuis la fin des années 1990, le phénomène a pris de l'ampleur, au point qu'on parle d'une « peopolisation » des autres catégories de la presse. En France, les magazines de la presse de télévision, mais aussi certains quotidiens d'information générale (Le Parisien, France-Soir, Metro, 20 minutes), accordent de plus en plus de place à l'actualité des célébrités.
Sommaire
1 Historique
1.1 Au XXIe siècle
1.2 En Afrique
2 En France
2.1 Diffusion
2.2 Paris Match
2.3 Autres médias liés à la presse people
3 Au Royaume-Uni
3.1 Liste de tabloïds britanniques
3.2 Liste de magazines hebdos britanniques
4 Aux États-Unis
4.1 Presse hebdomadaire
4.2 Presse quotidienne
5 En Espagne
6 En Italie
7 En Finlande
8 En Tunisie
9 Notes et références
10 Annexes
10.1 Bibliographie
10.2 Articles connexes
10.3 Lien externe
Historique |
Le premier exemplaire du Mercure Galant, paru en 1672, promettait déjà que « les curieux des nouvelles et les provinciaux et les étrangers qui n'ont aucune connaissance de plusieurs personnes d'une grande naissance ou d’un grand mérite dont ils entendent souvent parler apprendront dans ce volume, et dans les suivants, par où ils sont recommandables et ce qui fait estimer[1]. »
La presse people tire son origine des premières rubriques mondaines apparues dans les quotidiens généralistes, comme L'Illustration ou Excelsior, à la fin du XIXe siècle. Ces rubriques, sans illustration, détaillaient principalement les visites officielles des monarques ou la liste des nobles participant à un gala de bienfaisance. Le but affiché reste toutefois purement informatif[2].
Lors des Roaring Twenties, la presse britannique décrit inlassablement les fêtes des Bright Young People, devenues stars d'un jour. Dans les années 1930, le genre trouve un nouveau souffle par l'intermédiaire de la presse cinématographique et des journaux féminins. Les articles sont agrémentés de photographies mais s'immiscent encore rarement dans la vie privée[2].
Au XXIe siècle |
Au XXIe siècle, la presse people a eu — du moins jusqu'à l'été 2012 — des tirages toujours plus élevés, ce qui participe à la destruction progressive de la vie privée, et est à l'origine de nombreux scandales. Une curiosité plus ou moins malsaine à l'égard des personnalités politiques y apparaît depuis 2007 alors que la classe politique jouissait auparavant d'un certain respect de la part de cette presse.
La plainte pénale déposée en septembre 2012 par le prince William et son épouse Kate, la duchesse de Cambridge, à l'encontre du magazine Closer pour atteinte à la vie privée[3] et les menaces proférées à l'encontre de la rédactrice en chef de cette publication people marquent peut-être un tournant majeur dans ce domaine.
En Afrique |
En Afrique aussi, la presse people se développe. Depuis la fin des années 1990, plusieurs titres ont vu le jour dans le continent.
Au Cameroun, par exemple, Nyanga (qui signifie chic en langue locale beti), un mensuel traitant de la vie des célébrités camerounaises, africaines et internationales reçoit les faveurs du lectorat. Édité par la société publique Sopecam (Société de presse et d'Editions du Cameroun), le magazine tranche avec les principes de la presse à scandale. Il ne traite que des faits des célébrités nationales et internationale pouvant servir de modèle. Le magazine est le premier acheté en kiosque. D'après les statistiques fournis par Messapress, la société de distribution des journaux au Cameroun, Nyanga affiche les meilleures ventes devant des magazines de renommée internationale comme Voici, Marie Claire, Amina, etc.
En France |
Diffusion |
En 2007, sept hebdomadaires français étaient considérés comme faisant partie de la « presse à scandale »[4] par l'Office de justification de la diffusion (OJD).
Titre | Éditeur (groupe) | Diffusion |
---|---|---|
Paris Match | Lagardère Active | 690 000 (2009) |
Voici | Prisma Presse | 380 000 (2011) |
Closer | Emap France (Mondadori) | 350 000 (2014) |
Ici Paris | Hachette Filipacchi Médias | 340 000 .......... |
Public | Hachette Filipacchi Médias | 380 000 .......... |
Gala | Prisma Presse | 270 000 (2013) |
France Dimanche | Hachette Filipacchi Médias | 470 000 (2014) |
Point de vue | L'Express-Expansion (Roularta) | 270 000 (2006) |
Ces sept titres totalisent ainsi plus de 3 millions d'exemplaires vendus chaque semaine en France.
En 2006, un huitième titre était venu s'ajouter à cette liste, lorsque la filiale française du groupe allemand Bauer avait lancé Bon Week, un hebdomadaire présenté comme un « féminin-people ». L'objectif de ventes était fixé à 680 000 exemplaires, mais le nouveau magazine n'était pas parvenu à dépasser les 300 000. Il a cessé de paraître.
Paris Match |
Connu pour ses couvertures accrocheuses, l'hebdomadaire Paris Match (714 679 exemplaires par semaine de diffusion France payée en 2005), est répertorié dans la catégorie « Actualité générale » par l'OJD[Contradiction]. Si Paris Match traite de sujets politique, société ou culture, le magazine a traditionnellement toujours consacré une large place à la vie privée des célébrités, notamment en couverture.
Paris Match reste le seul magazine francophone à pouvoir débourser 50 000 ou 100 000 euros pour un sujet paparazzi particulièrement « vendeur », ses concurrents français ne dépassant que rarement les 30 000 euros. Sauf pendant l'âge d'or du magazine Gala, sous la direction de Marc Fourny, où les scoop photos pouvaient parfois se négocier à plus de 100 000 euros[réf. souhaitée].
Autres médias liés à la presse people |
- Agence Presse et Médias
- Bestimage
- Gamma (agence)
- Presse événements Magazine
Au Royaume-Uni |
Un tabloïd est un support de presse relevant de la presse dite people ou de la presse à sensation : grandes photographies, gros titres, journalisme superficiel. Initialement, le tabloïd est un supplément non journalier d'un quotidien publié au format tabloïd c'est-à-dire en demi-format, le mot est dérivé du mot français tablette (1926).
Comme aux États-Unis, certains magazines hebdomadaires sont devenus de plus en plus populaires depuis les années 2000. Leurs ventes ont toutefois commencé à chuter à la fin des années 2000, notamment en raison de l'apparition de la presse numérique mais surtout à la suite du scandale qui a touché New of the World, tabloïd utilisant des méthodes contestées (écoutes téléphoniques, diffamation, etc.) afin d'obtenir des informations ; le journal ferme en 2011 et un procès est organisé. Une enquête publique doit accoucher de la création d'un régulateur de la presse, actuellement en débat au Parlement[5].
Liste de tabloïds britanniques |
Daily Star (fondé en 1978) / Daily Star Sunday
The People (fondé en 1881) — appartient à Trinity Mirror
The Daily Mirror (fondé en 1903) / Sunday Mirror (fondé en 1915) — appartient à Trinity Mirror
The Daily Sport / The Sunday Sport
The Sun (fondé en 1964) / News of the World (fondé en 1843) — appartient à News Corporation
Daily Mail (fondé en 1896) / The Mail on Sunday
Daily Express (fondé en 1900) / Sunday Express
Liste de magazines hebdos britanniques |
Heat (fondé en 1999)
Hello! (fondé en 1988, équivalent à Ohla !)
OK! (fondé, comme mensuel, en 1993)- New!
Aux États-Unis |
Presse hebdomadaire |
Aux États-Unis, les titres de la presse people sont regroupés sous l'appellation « Celebrity magazines ». Les principaux titres sont les hebdomadaires People, Us Weekly, In Touch Weekly, Star et The National Enquirer. En 2004, ces celebrity magazines ont représenté, à eux seuls, un tiers des ventes en kiosque de la presse américaine, avec un chiffre d'affaires de 783 millions de dollars. Sur le même marché, se trouvent des titres davantage destinés à un lectorat féminin, comme O (magazine créé par Oprah Winfrey), Weight Watchers, Cosmogirl, Real Simple et Woman's World.
- Voir la catégorie Celebrity magazines sur la Wikipédia anglophone.
- Voir le site de Magazines of America (en anglais).
Presse quotidienne |
Aux Celebrity magazines sont parfois associés une partie de la presse quotidienne populaire dite « tabloid press » qui tire son nom de son format d'impression tabloïd (généralement 597 mm x 375 mm). Critiquée pour sa mise en page et son ton racoleur, elle est également désignée par le terme péjoratif de « gutter press » (« presse de caniveau »).
Les deux principaux quotidiens tabloïd des États-Unis d'Amérique sont le New York Daily News (795 153 exemplaires de diffusion en mars 2006), qui appartient au milliardaire Mortimer Zuckerman, et le New York Post (691 420 exemplaires), propriété de la News Corporation du milliardaire australien Rupert Murdoch.
Les autres grands tabloïds sont le Philadelphia Daily News, le Chicago Sun-Times, le Rocky Mountain News de Denver et Newsday à New York.
En Espagne |
Le magazine hebdomadaire ¡Hola!, propriété de l'éditeur espagnol Eduardo Sanchez Junco est décliné au Royaume-Uni (sous le nom de Hello!), aux Émirats arabes unis, en Turquie, en Russie, en Thaïlande et en Grèce. Il a également été adapté en France sous le nom de Ohla ! de 1998 à 2004.
En Italie |
Le magazine Chi, propriété du groupe Mondadori, relève de la presse people.
En Finlande |
Ilta-Sanomat (appartient au groupe Sanoma WSOY)- Iltalehti
En Tunisie |
Tunivisions (appartient au groupe Media Visions Editing)
Tunisie-news.com (appartient à l'agence de communication Buzz Brokers)
Notes et références |
Le Mercure galant, volume 1, 1672, pp. 7-8
Erwan Serveau, Les ancêtres de la presse people , Antiquités Brocante, n°110, juillet-août 2007, p. 174-181.
http://www.lepoint.fr/societe/kate-et-william-lancent-une-plainte-au-penal-en-france-16-09-2012-1506855_23.php
En 2014, la catégorie correspondante est dénommée « People » dans les classements de l'OJD. Cf. requête dans la base de l'OJD, en date du 17 mai 2014.
Éric Albert, « Le dernier sursaut des tabloïds », in M, le magazine du Monde, semaine du 19 octobre 2013, page 50.
Annexes |
Bibliographie |
- Léna Lutaud, Thiébault Dromard, Les dessous de la presse people, Martinière, 2006
Articles connexes |
- Consumérisme
- Culture de masse
- Divertissement
- Fabrication du consentement
- Fuite d'information
- Lavage de cerveau
- Média
- Médias de masse
- Narcissisme
- Paparazzi
- Personnage public
- Peopolisation
- Politique spectacle
Société du spectacle (livre)- Télé poubelle
Lien externe |
(en) Liste des 100 principaux quotidiens aux États-Unis en termes de diffusion en mars 2006
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