Michel-Joseph Froger de l'Éguille
Pour les autres membres de la famille, voir famille Froger de la Rigaudière et de l'Éguille.
Michel-Joseph Froger Seigneur de l'Éguille | ||
Naissance | 1702 ou 1705 en Saintonge | |
---|---|---|
Décès | 5 septembre 1772 (à env. 70 ans) à Angoulême | |
Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Marine royale française | |
Grade | Lieutenant général des armées navales | |
Années de service | 1722-vers 1768 | |
Commandement | la Fidèle, la Nymphe, la Diane, l'Entreprenant. Chef d'escadre aux Indes. Commandant de la marine à Rochefort. | |
Conflits | Guerre de Succession de Pologne Guerre de Succession d'Autriche Guerre de Sept Ans | |
Faits d'armes | Trois victoires contre des corsaires. Victoire de Port-Mahon. Victoire de Pondichéry comme chef d'escadre. | |
Distinctions | Commandeur de Saint-Louis. Membre de l'Académie de marine. | |
Famille | Michel Froger, son père. Michel-Henry Froger de l'Éguille, son fils. Famille Froger de l'Éguille et de la Rigaudière. | |
modifier |
Michel-Joseph Froger, seigneur de l'Éguille, né à Rochefort le 30 mars 1705, décédé à Angoulême le 5 septembre 1772, est un officier de marine français qui se distingue dans la chasse aux corsaires et pendant la guerre de Sept Ans. Chef d'escadre aux Indes, il contribue puissamment avec ses vaisseaux à remporter la bataille de Pondichéry. Il est nommé ensuite commandant de la marine à Rochefort et lieutenant général des armées navales. Il est aussi membre de l'Académie de marine.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Origine
1.2 Officier de marine
1.3 Commandant, remporte plusieurs victoires
1.4 Chef d'escadre puis lieutenant général
1.5 Hommages et récompenses
1.6 Esprit des Lumières, décès, postérité
2 Distinctions
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Sources et bibliographie
4.2 Articles connexes
Biographie |
Origine |
Natif de Rochefort, Michel-Joseph Froger de l'Éguille a une date de naissance et une filiation différentes selon les auteurs. Selon Taillemite et selon le Dictionnaire de biographie française, il est né à Marennes en Saintonge en 1702[1],[2] ; pour J. Daniel, il est plutôt né en 1705 à Rochefort[3].
Selon Rainguet, il serait le fils aîné d'André de Froger, lieutenant de vaisseau mort en service, chevalier de Saint-Louis[4], et de Judith Brisson. Selon la plupart des sources, plus récentes, Michel-Joseph est plutôt un fils de Michel Froger de Laudouine et de Quitaud, ou de l'Éguille, lieutenant de vaisseau anobli par Louis XV en 1711, chevalier de Saint-Louis, et de Marie-Louise Régnier, mariés vers 1700, et le neveu du lieutenant de vaisseau André de Froger[2],[3],[5].
Il est de la famille des seigneurs de l'Éguille et de La Rigaudière, à Médis, et il hérite du titre de seigneur de L'Éguille. Ses oncles sont André, seigneur de La Rigaudière, père de Michel-André Froger de La Rigaudière, officier de marine, commandant de L'Aquilon ; Henri André, seigneur, baron de Champagne, commandant de garde-côtes, chevalier de Saint-Louis ; Louis Honoré, lieutenant-commandant pour le roi à Port-de-Paix, chevalier de Saint-Louis[6]. À la fin de sa vie, en 1765, il prétendra avec sa famille être de vieille noblesse normande, alors que sa famille n'est connue que depuis son grand-père originaire de la presqu'île d'Arvert en Saintonge, lequel était le gendre du capitaine de vaisseau Bression, seigneur de Saint-Bris[7].
Officier de marine |
Michel Joseph Froger devient garde-marine à Rochefort à 20 ans, le 5 septembre 1722. Il embarque d'abord sur l'Apollon, un vaisseau de la Compagnie des Indes, et croise le long des côtes d'Afrique, passe ensuite sur des vaisseaux de ligne français : sur la Néréide en 1724, l'année de son lancement ; en 1726 sur le Portefaix dans les parages des Antilles ; en 1727 sur l'Ardent, encore dans l'Atlantique ; en 1729 sur l'Éléphant, mais fait naufrage à l'entrée du Saint-Laurent. En 1730 et 1731, il participe à la chasse aux contrebandiers et aux pirates dans la mer des Antilles, d'abord sur la Gironde puis sur le François, notamment aux abords de Sainte-Lucie, de Saint-Domingue et de l'Île Sainte-Croix[1],[2].
Promu enseigne de vaisseau le 1er octobre 1732, il continue à faire campagne dans la même région, sur la Charente. En 1734 il passe à bord de la Gloire ; au siège de Dantzig, il prend part à la prise d'une frégate russe, le Mitau. De 1737 à 1741, il repart dans l'Atlantique, d'abord pour une mission au Canada sur le Héros, puis sur la Gironde et sur le Ferme. Devenu lieutenant de vaisseau le 1er mai 1741, il croise de nouveau dans l'Atlantique, sur le Dauphin Royal, vaisseau de 74 canons. Il reçoit le 1er janvier 1746 la croix de chevalier de Saint-Louis[2], puis est nommé la même année second du Tigre, et participe à l'expédition du duc d'Anville en Acadie[1],[2].
Commandant, remporte plusieurs victoires |
Froger de l'Éguille commande la frégate la Fidèle en 1748, et réussit à prendre deux navires corsaires. Il est blessé au cours de ce combat[8]. L'année suivante, malgré la paix signée, il est attaqué par un navire corsaire anglais, supérieur en force ; il résiste d'abord, puis contre-attaque et emporte la victoire. En mai 1751[9], il est nommé capitaine de vaisseau, mais se plaint de n'avoir pas été nommé plus tôt, à l'issue de sa campagne antérieure[8]. Il commande en 1752 la Nymphe en Martinique. En 1755, il reçoit de Louis XV des instructions spéciales[4] et commande la Diane, en mission au Canada avec l'escadre de Dubois de La Motte. En Méditerranée en 1756, il commande à partir du 1er avril le Foudroyant, vaisseau de 80 canons, et participe le 20 mai à la victoire française lors de la bataille de Port-Mahon qui aboutit à la prise de Minorque. Il commande ensuite l’Entreprenant, un vaisseau de 74 canons, en 1757[1],[2],[4].
Chef d'escadre puis lieutenant général |
En 1758, il commande une petite escadre composée du Minotaure, de l’Illustre et de l’Actif, trois vaisseaux de 64 canons avec lesquels il est chargé de renforcer l'escadre française aux Indes. Il participe au relatif succès de la bataille de Pondichéry le 10 septembre 1759, sur la côte de Coromandel[1], où il commande en second l'escadre française dirigée par Anne Antoine d'Aché, composée de quatre vaisseaux royaux – dont les trois vaisseaux de 64 qu'il commande – et de sept navires de la Compagnie des Indes[10].
Vers 1760, une polémique s'élève : Froger de l'Éguille aurait dit que les officiers de la Compagnie des Indes ne valent pas mieux que des officiers mariniers ; cette opinion, non partagée, est jugée injuste[10]. Fin 1760, d'Aché rentre en France. Froger hérite alors du commandement de toute l'escadre, puis reçoit l'année suivante l'ordre d'en ramener une partie en France[11].
Il est nommé en 1761 chef d'escadre des armées navales, avec rang dès 1757[7]. Il est ensuite commandant de la marine à Rochefort le 28 décembre 1762, puis lieutenant général des armées navales le 5 novembre 1766[1],[2],[3]. À la fin de sa vie, il se montre nettement plus théoricien qu'à ses débuts[12]. Il est signalé en 1767 comme ayant de nombreuses absences, et doit parfois être remplacé dans son commandement de la marine[13].
Hommages et récompenses |
Froger de l'Éguille est fait Commandeur de l'ordre de Saint-Louis le 15 août 1768 (il était déjà chevalier de cet ordre depuis 1746)[2],[4]. Il totalise vingt-trois campagnes et plusieurs blessures[3].
Comme autres récompenses, il reçoit à partir de novembre 1756 une pension sur le Trésor royal, d'un montant de 1 000 francs porté ensuite à 1 200 francs, puis à partir de juillet 1762 une pension supplémentaire, quand il est chef d'escadre, de 1 500 francs, sur l'ordre de Saint-Louis. Plus tard, il touche une pension de 2 200 livres sur le Trésor royal ; la proposition est faite au roi de rendre réversible cette pension, ce qui est accepté par Louis XV[12].
Membre de l'Académie de marine depuis sa création en 1752, il en est nommé membre honoraire en 1768[14].
Esprit des Lumières, décès, postérité |
Animé de l'esprit des Lumières, il se félicite en 1770 d'être un « père-citoyen », enseignant lui-même les mathématiques à ses fils[15].
Il meurt le 5 septembre 1772 à Angoulême, dans sa soixante-dixième année, dont cinquante passées dans la Marine royale[1],[16].
.mw-parser-output .treeview ul{padding:0;margin:0}.mw-parser-output .treeview li{padding:0;margin:0;list-style-type:none;list-style-image:none}.mw-parser-output .treeview li li{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f2/Treeview-grey-line.png")no-repeat 0 -2981px;padding-left:20px;text-indent:0.3em}.mw-parser-output .treeview li .lastline{background-position:0 -5971px}.mw-parser-output .treeview li.emptyline>ul{margin-left:-1px}.mw-parser-output .treeview li.emptyline>ul>.mw-empty-elt:first-child+.emptyline,.mw-parser-output .treeview li.emptyline>ul>li:first-child{background-position:0 9px}
- Il avait épousé Marie-Thérèse Gaudion, fille du seigneur d'Ardillières, et a deux fils[3] :
Michel-Henry Froger de l'Éguille (1747-1795), capitaine de vaisseau, fusillé à Vannes après le débarquement de Quiberon.
- Louis de Froger (1750-1795), combattant de la guerre d'indépendance des États-Unis, cofondateur de l'ordre de Cincinnatus, capitaine de vaisseau, major général d'escadre, lui aussi fusillé à Vannes.
Distinctions |
Commandeur de l'ordre de Saint-Louis, 1768[4].- Membre de l'Académie de marine, depuis sa création en 1752[14].
Notes et références |
Taillemite 2002, p. 198
Dict. de biographie française, t. 14, 1979, col. 1329.
Daniel 2005, p. 552.
Rainguet 1851, p. 248-249.
Vergé-Franceschi 1990, p. 77 et 280
La Chenaye-Desbois 1773, vol. 6, p. 690.
Vergé-Franceschi 1990, p. 77.
Vergé-Franceschi 1990, p. 288.
En mai 1751 selon le Dict. de biographie française et selon Vergé-Franceschi, en mai 1752 selon Taillemite.
Aman 1976, p. 24.
Bulletin de la Société des études indochinoises, Société des études indo-chinoises, volume 17, 1942, p. 98.
Vergé-Franceschi 1990, p. 297.
Vergé-Franceschi 1990, p. 304.
Aman 1976, p. 184.
Michel Vergé-Franceschi, « Marine et Révolution. Les officiers de 1789 et leur devenir », in Histoire, économie et société, 1990, no 2, p. 265.
Gazette de France, lundi 28 septembre 1772.
Voir aussi |
Sources et bibliographie |
- « Froger de l'Eguille (Michel-Joseph) », dans Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002(ISBN 2-84734-008-4), p. 198.
Michel Vergé-Franceschi, Les officiers généraux de la marine royale (1715-1774), vol. 1, Librairie de l'Inde, 1990, 383 p. (ISBN 2905455047), p. 77, 173, 280-282, 297-299, 353, 362, avec notamment « Froger de l'Eguille (Michel-Joseph) » page 77 ; « Carrière de Michel-Joseph Froger de l'Eguille (1702-1772) de 1722 à 1772 » page 282.
S. Bégué, « Froger (Michel-Joseph de) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 14, Paris, 1979[détail des éditions] , col. 1329.
Jacques Daniel, « Froger de l'Éguille (Michel-Joseph) », dans François Julien-Labruyère (dir.), Dictionnaire biographique des Charentais, Paris, Le Croît vif, 2005(ISBN 2-907967-95-9), p. 552.- « Froger (Michel-Joseph de) », dans Pierre-Damien Rainguet, Biographie saintongeoise, Niort, 1851(lire en ligne), p. 248-249.
Jacques Aman, Les officiers bleus dans la marine française au XVIIIe siècle, Librairie Droz, 1976(lire en ligne), p. 24, 119.
François-Alexandre de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, vol. 8, Veuve Duchesne, 1773(lire en ligne), p. 664-665.
Gazette de France, lundi 28 septembre 1772 [lire en ligne].
Articles connexes |
- Histoire de la marine française
- Pondichéry
- Bataille de Pondichéry
- Portail du monde maritime
- Portail de l’Armée et de l’histoire militaire françaises
- Portail du royaume de France