Région militaire
De nombreux pays, dont la France, sont divisés en régions militaires dont la carte a varié selon les époques.
Sommaire
1 En France
1.1 Révolution française
1.2 Troisième République
1.3 Cinquième République
2 En Chine
3 Allemagne
3.1 République de Weimar et Troisième Reich
3.2 République fédérale d'Allemagne
4 Russie
4.1 Empire de Russie
4.2 Fédération de Russie
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
6.2 Liens externes
En France |
Révolution française |
La création des départements rend nécessaire une nouvelle organisation du commandement territorial militaire. C'est ainsi que le 25 février 1791, tous les anciens gouvernements militaires furent supprimés et remplacés par 23 divisions militaires, composées chacune de départements entiers.
Chaque division militaire était sous les ordres d'un lieutenant-général assisté de 2 ou 4 maréchaux de camp. Les chefs-lieux de ces divisions militaires étaient : 1er Lille ; 2e Châlons ; 3e Metz ; 4e Nancy ; 5e Strasbourg ; 6e Besançon ; 7e Grenoble ; 8e Marseille ; 9e Montpellier ; 10e Toulouse ; 11e Bordeaux ; 12e Nantes ; 13e Rennes ; 14e Caen ; 15e Rouen ; 16e Arras ; 17e Paris ; 18e Dijon ; 19e Lyon ; 20e Angoulême ; 21e Bourges ; 22e Tours ; 23e Ajaccio[1]. En raison des craintes de guerre, trois grands commandements militaires furent créés sur les frontières : les 14e Caen et 15e Rouen passèrent sous le commandement du maréchal de Mailly ; les 1re Lille et 16e Arras furent commandés par le maréchal de Rochambeau et les 2e Châlons, 3e Metz et 4e Nancy sous le maréchal de Bouillé.
Troisième République |
Sous la Troisième République, plusieurs départements constituaient une région militaire qui devait mettre sur pied un corps d'armée.
La loi du 24 juillet 1873 relative à l'organisation générale de l'armée, appliquée en vertu du décret du 6 août 1874, crée 18 régions militaires métropolitaines : 1er (Lille) ; 2e (Amiens) ; 3e (Rouen) ; 4e (Le Mans) ; 5e (Orléans) ; 6e (Châlons-sur-Marne puis Metz à partir de 1919) ; 7e (Besançon) ; 8e (Bourges) ; 9e (Tours) ; 10e (Rennes) ; 11e (Nantes) ; 12e (Limoges) ; 13e (Clermont-Ferrand) ; 14e (Lyon) ; 15e (Marseille) ; 16e (Montpellier) ; 17e (Toulouse) ; 18e (Bordeaux).
Le décret du 28 septembre 1873 porte création d'un 19e corps d'armée en Algérie. La loi du 5 décembre 1897 porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 20e (Nancy), appliquée par le décret du 8 février 1898. La loi du 22 décembre 1913 porte création d'une nouvelle région de corps d'armée, la 21e (Épinal).
Avec la reconquête de l'Alsace-Lorraine, l'espace militaire métropolitain est réorganisé par le décret du 20 octobre 1919 : celle-ci est rattachée aux 6e, 7e, 20e et 21e régions militaires. La région militaire de Paris (RMP) est créée vers 1923. En 1934, les 10e et 12e régions militaires sont dissoutes, et ne réapparaissent qu'en mai 1939, à d'autres endroits : 10e (Strasbourg) et 12e (Reims) régions militaires.
Le décret du 18 février 1946 créa dix régions militaires : 1er (Paris) ; 2e (Lille) ; 3e (Rennes) ; 4e (Bordeaux) ; 5e (Toulouse) ; 6e (Metz) ; 7e (Dijon) ; 8e (Lyon) ; 9e (Marseille) ; 10e (Alger) .
Puis avec l'évolution de l'organisation administrative, la France a été divisée en circonscriptions administratives régionales (vers 1963), régions administratives dépendant d'un préfet de région. L'organisation militaire a alors épousé l'organisation administrative et à chaque CAR a correspondu une division militaire territoriale (DMT). Sur le plan défense, ces divisions militaires territoriales ont été regroupées en régions militaires. Leur nombre a varié selon les périodes.
Cinquième République |
Zone de défense et de sécurité
En Chine |
La région militaire (ou théâtre d'opération) est une organisation militaire créée selon la division administrative du pays, la position géographique, l'orientation stratégique et tactique et les missions opérationnelles. Déléguée par la Commission militaire centrale, elle se charge du commandement des manœuvres combinées de son théâtre d'opération, dirige le travail militaire et politique, la logistique et l'équipement de ses troupes, et est composée du quartier général, du département politique, du département des services logistiques combinés et du département de l'équipement. La région militaire a pour fonctions d'établir les programmes et les plans sur les préparatifs de guerre, les opérations et les forces de réserve de son théâtre d'opération, d'organiser et de commander les manœuvres combinées des différentes armées et armes du théâtre d'opération et enfin, d'assurer la logistique combinée des troupes.
Chacune des sept régions militaires de la République populaire de Chine, Shenyang, Pékin, Lanzhou, Jinan, Nankin, Canton et Chengdu, dirige directement les troupes des différentes armes de l'armée populaire de libération, les unités logistique et les régions militaires provinciales (ou zones de garnison)[2] placées sous son autorité[3].
Allemagne |
République de Weimar et Troisième Reich |
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie a utilisé le système des régions militaires (en allemand : Wehrkreis) pour soulager les commandants sur le terrain du travail administratif dans la mesure du possible et de fournir un flux régulier de recrues qualifiées ainsi que des fournitures à l'armée de campagne. La méthode qu'ils ont adoptée a consisté à séparer de Commandement de l'armée (Oberbefehlshaber des Heeres) de la région militaire (Heimatkriegsgebiet) et de leur confier les responsabilités de la formation, la conscription, la fourniture et l'équipement des soldats et armées.
Le commandant d'un corps d'infanterie (avec son numéro de corps identique au numéro du Wehrkreis) commande la région militaire en temps de paix, mais passe à son second le commandement du Wehrkreis au déclenchement du conflit.
En temps de paix, le Wehrkreis est la base d'attache pour le Corps d'infanterie du même numéro et de toutes les unités subordonnées à cette unité.
République fédérale d'Allemagne |
Aujourd'hui, des forces armées allemandes (Bundeswehr) ont quatre régions militaires (Wehrbereichskommando ou WBK) comme faisant partie de la Streitkräftebasis (soit commandement de soutien interarmées). Leurs quartiers généraux se trouvent à :
Kiel : WBK I ;
Mayence : WBK II ;
Erfurt : WBK III ;
Munich : WBK IV.
Russie |
En Russie, une région militaire s'appelle en russe, военный округ, voienni okrug.
Empire de Russie |
Le territoire de l'Empire russe est subdivisé en treize régions militaires, chacun correspondant à plusieurs gouvernements civils[4]. Les grandes unités stationnées sur le territoire d'une région militaire sont structurées en plusieurs grandes unités (corps d'armée, divisions et brigades) et sont sous les ordres du commandant de cette région. En cas de mobilisation, les états-majors des différentes armées sont créés à partir de ceux des régions.
Districts militaires | Sièges de districts | Grandes unités | Subdivisions civiles |
---|---|---|---|
Région militaire de Pétersbourg | Saint-Pétersbourg | Garde, 1er, 18e et 22e corps | Saint-Pétersbourg, Olonets, Arkhangelsk, Novgorod, Pskov, Estonie et une partie de la Livonie |
Région militaire de Vilno | Vilnius | 2e, 3e, 4e et 20e corps | Vilno, Grodno, Kovno, Courlande, Vitebsk, Moguilev, Minsk, Suwałki et une partie de la Livonie |
Région militaire de Varsovie | Varsovie | 6e, 14e, 15e, 19e et 23e corps | Pologne |
Région militaire de Kiev | Kiev | 9e, 10e, 11e, 12e et 21e corps | Kiev, Podolie, Volhynie, Tchernigov, Poltava, Kharkov et Koursk |
Région militaire d'Odessa | Odessa | 7e et 8e corps | Bessarabie, Kherson, Iekaterinoslav et Tauride |
Région militaire de Moscou | Moscou | Grenadiers, 5e, 13e, 17e et 25e corps | Moscou, Smolensk, Tver, Iaroslavl, Kostroma, Vologda, Vladimir, Nijni Novgorod, Kalouga, Toula, Riazan, Orel, Tambov et Voronej |
Région militaire de Kazan | Kazan | 16e et 24e corps | Kazan, Viatka, Perm, Oufa, Simbirsk, Samara, Penza, Saratov et Astrakhan |
Région militaire du Caucase | Tiflis | 1er, 2e et 3e corps caucasiens | Stavropol et Transcaucasie |
Région militaire du Turkestan | Tachkent | 1er et 2e corps du Turkestan | Syr-Daria, Samarcande et Ferghana |
Région militaire d'Omsk | Omsk | 11e division de fusiliers sibériens | Tobolsk, Tomsk, Akmolinsk, Semipalatinsk et Semiretchie |
Région militaire d'Irkoutsk | Irkoutsk | 2e et 3e corps sibériens | Irkoutsk, Ienisseï et Iakoutsk |
Région militaire de l'Amour | Khabarovsk | 1er, 4e et 5e corps sibériens | Transbaïkalie, Amour, la côte du Pacifique et Sakhaline |
Fédération de Russie |
Depuis le 1er avril 2014 et l'annexion de la Crimée, il y a quatre régions militaires en Russie chacun sous un commandement stratégique opérationnel regroupant les unités des forces armées de la Fédération de Russie stationnant dans le dit-district.
Auparavant, il y avait six régions militaires :
- la région militaire de Moscou (Московский, Moskovsky) ;
- la région militaire de Léningrad (Ленинградский, Leningradsky) ;
- la région militaire du Nord-Caucase (Северо-Кавказский, Severo-Kavkazsky) ;
- la région militaire Volga-Oural (Приволжско-Уральский, Privolzhsko-Uralsky) ;
- la région militaire de Sibérie (Сибирский, Sibirsky) ;
- la région militaire d’Extrême-Orient (Дальневосточный, Dalnevostochny).
Dans cette liste, Kaliningrad et l'oblast de Kaliningrad forment une région spéciale.
Notes et références |
Histoire de l'infanterie en France par Belhomme
« La défense nationale de la Chine en 2006, p. 2 », sur Beijing Information, 21 juin 2007(consulté le 21 mars 2013)
« La défense nationale de la Chine en 2008, p. 16 » [archive du 26 février 2014], sur Beijing Information, 16 février 2009(consulté le 21 mars 2013)
(en) « The russian army, 1914 », sur http://marksrussianmilitaryhistory.info/.
Voir aussi |
Articles connexes |
Zone de défense et de sécurité en France.
Liens externes |
« Liste des régions militaires de France en 1914 », sur chtimiste.com.
- Portail de l’histoire militaire