Humeur
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L'humeur est un état d'âme persistant. Elle diffère des émotions en ceci qu'elle est moins spécifique, moins intense et moins influencée par des événements récents, même si des émotions telles que la peur et la surprise sont des sentiments parfois sévères et pouvant durer des heures, voire des jours[1].
L'humeur peut avoir une connotation positive ou négative. Dans le langage courant on parle de « bonne » humeur ou de « mauvaise » humeur. L'humeur est une question de tempérament et de traits de caractère ; elle se manifeste donc à long terme. Les traits de personnalité tels que l'optimisme et le neuroticisme prédisposent à certains types d'humeurs. Les déstabilisations à long terme de l'humeur tels que la dépression et les troubles bipolaires ainsi que l'anxiété sont désignées comme des troubles de l'humeur.
Popularisée par Hippocrate, la théorie des humeurs fut l'une des bases de la médecine antique.
Sommaire
1 Étymologie
2 Histoire
3 Définition
3.1 Médecine
3.2 Psychologie
3.3 Philosophie
4 Références
5 Annexes
5.1 Articles connexes
5.2 Bibliographie
Étymologie |
Le terme humeur vient du latin umor, qui est lui-même un mot venant du grec ancien et qui signifie liquide. Un autre mot en français qui a la même racine est le mot humour, mais son acception actuelle est plus récente (XVIIIe siècle). Il vient de l'anglo-normand humour qui vient lui-même du vieux français humor. Également, en anglais américain, humour s’orthographie humor, mais le même mot est prononcé de manières très différentes par les anglophones britanniques et américains.
Histoire |
Il est intéressant d’observer la dualité du terme humeur, à la fois terme médical par l’étymologie latine et terme de psychologie par l’étymologie grecque. Le mot humeur revêt à l’origine un sens purement médical, mais avec l’évolution de la médecine les chercheurs isolèrent et définirent les liquides du corps humain, et peu à peu le terme « humeur » tomba en désuétude. Le XIXe siècle marqua le début de la régression de l’usage du mot « humeur » pour évoquer les fluides corporels. Le langage courant, petit à petit, l’utilisa pour évoquer des émotions. Ceci est dû essentiellement au manque d’éducation médicale populaire. Le peuple pensait encore au XIXe siècle que les troubles du comportement ou les tempéraments provenaient de certains fluides qui coulent dans nos veines, ou encore que le signal nerveux était de type liquide, ce que nous savons aujourd’hui faux, d’où la dérive et l’amalgame qui se sont opérés sur le terme « humeur ». L’évolution de la psychologie enterra quasi-définitivement la signification historique du terme humeur, et du fait des progrès de la médecine, les médecins n’avaient plus besoin de ce terme dans leur jargon et l’abandonnèrent ainsi au profit de la psychologie.
Seuls rescapés de cette transmutation linguistique, l’humeur aqueuse et l’humeur vitrée, qui sont des termes médicaux propres et toujours d’usage courant.
Définition |
Médecine |
En médecine, l’humeur est un terme vieilli pour évoquer un fluide contenu dans l’organisme[2]. Ce fluide peut être réel comme le sang, la lymphe, la bile ou peut également être supposée réel ou hypothétique comme l’atrabile. De nos jours le terme humeur est peu usité en médecine à l’exception de l’humeur aqueuse et l'humeur vitrée contenues dans l’œil. Ce terme vieilli provient de la théorie des humeurs professée par la médecine de l'Antiquité, remise au goût du jour à la Renaissance.
Psychologie |
En psychologie, l’humeur est l’état thymique originel régissant les émotions et l’affectif. « Thymie » est un synonyme d’humeur propre à la psychologie, l’étymologie de ce mot vient du grec thumos qui signifie « siège des passions ». Dans le langage courant, l’humeur a plutôt pour synonyme le terme « tempérament ». Le terme « humeur » est banalement usité pour évoquer une disposition affective ou émotionnelle comme la tristesse ou la joie.
Philosophie |
Platon distingue les mots grecs δυσκολος (« d’humeur difficile ») et ευκολος (« d’humeur facile »)[3].
Selon Arthur Schopenhauer, « ce qui, par-dessus tout, contribue le plus directement à notre bonheur, c’est une humeur enjouée, car cette bonne qualité trouve tout de suite sa récompense en elle-même. En effet, celui qui est gai a toujours motif de l’être par cela même qu’il l’est »[4].
Références |
(en) Thayer, Robert E. (1989). The biopsychology of mood and arousal. New Yok, NY: Oxford University Press.
« Définition », sur www.mediadico.com (consulté le 14 janvier 2012)
Arthur Schopenhauer (trad. J.-A. Cantacuzène), Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Paris, Librairie Germer Baillière et Cie, 1880(lire sur Wikisource), p. 22
Arthur Schopenhauer 1880, p. 17
Annexes |
Articles connexes |
- Théorie des humeurs
- Trouble de l’humeur
- Dysthymie
Bibliographie |
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- Collectif (Jean Starobinski, Bertram D. Lewin, Michel Schneider, etc.) : L’humeur et ses changements, in Nouvelle Revue de Psychanalyse, no 32, 1985, (ISBN 207070520X)
- Dominick Léaud-Zachoval, La naturopathie au quotidien (la théorie des humeurs en naturopathie), Quintessence, 2002-2005-2008 (ISBN 2913281206)
- Laurent, E., & Vandel, P. (dir.) (2016). De l'humeur normale à la dépression en psychologie cognitive, neurosciences et psychiatrie. Bruxelles: De Boeck Supérieur. (ISBN 9782353273546)
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