Réjean Ducharme





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Réjean Ducharme



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Extrait de L'avalée des avalés.






















Naissance
12 août 1941
Saint-Félix-de-Valois, Québec
Décès
21 août 2017 (à 76 ans)
Montréal, Québec
Nationalité
Québécois
Activité principale

romancier, dramaturge, scénariste, parolier














Auteur
Langue d’écriture
Français

Genres


Roman, théâtre, scénario, chanson


Œuvres principales



L'Avalée des avalés (1966)

Le Nez qui voque (1967)

Inès Pérée et Inat Tendu (1968)

L'Océantume (1968)



Réjean Ducharme, né à Saint-Félix-de-Valois dans Lanaudière, au Québec, le 12 août 1941 et mort à Montréal le 21 août 2017[1], est un écrivain, dramaturge, scénariste, parolier et sculpteur québécois.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Débuts


    • 1.2 Apogée


    • 1.3 Thèmes abordés


    • 1.4 Chanson, cinéma et arts visuels




  • 2 Auto-présentation de l'auteur (à 24 ans)


  • 3 Œuvre


    • 3.1 Romans


    • 3.2 Théâtre


    • 3.3 Paroles de chansons


    • 3.4 Autres publications




  • 4 Filmographie


    • 4.1 Comme scénariste


    • 4.2 Adaptation




  • 5 Honneurs


  • 6 Influence et postérité


  • 7 Notes et références


  • 8 Sources


  • 9 Annexes


    • 9.1 Articles connexes


    • 9.2 Liens externes







Biographie |


Réjean Ducharme est le fils d’Omer Ducharme, journalier, et de Nina Lavallée[2], dont le patronyme rappelle le titre de son premier roman publié chez Gallimard : L'Avalée des avalés. « Après la parution de L’Avalée des avalés, en 1966, Radio-Canada s’entretient avec ses parents, Omer Ducharme et Nina Lavallée. Après cet entretien, Réjean Ducharme demandera à ses proches de ne plus s’adresser aux médias »[3],[4],[5]. Réjean Ducharme a toujours refusé toute demande d'entrevue et n'a fait aucune apparition publique. À peine deux photos de lui existent, et seules quelques rarissimes lettres aux quotidiens ont été publiées, au début de sa carrière. Il habitait Montréal. Tout comme l'écrivain américain Thomas Pynchon, il vivait dans l'anonymat[6].



Débuts |


Il connaît un succès immédiat, dès la parution en 1966 de son roman L'Avalée des avalés, qui le consacre instantanément comme l'un des grands écrivains québécois de sa génération. La publication de la première œuvre d'un écrivain de ce calibre par un éditeur français sème la controverse en ces années où le nationalisme québécois connaît une effervescence rarement égalée. Le Cercle du livre de France avait refusé un manuscrit de Ducharme, et ce rejet incita l'écrivain à se tourner plutôt vers Gallimard[7]. Non seulement cet éditeur accepte le roman, mais celui-ci apparaît sur la liste des candidats pour le prix Goncourt, qu'il n'obtient pas. En 1992, Jean-Claude Lauzon réalise Léolo, un film qui s'inspire de l'esprit du roman de Réjean Ducharme et où le personnage principal lit L'Avalée des avalés. En 2005, le magazine Time inscrit Léolo sur sa liste des « 100 meilleurs films de tous les temps ».



Apogée |


Le Nez qui voque et L'Océantume, manuscrits antérieurs apparemment soumis à Gallimard en même temps que celui de L'Avalée des avalés, sont subséquemment publiés par ce même éditeur, respectivement en 1967 et 1968.


En 1968, Ducharme reçoit une bourse Guggenheim. En juin de la même année, sa première pièce, Le Cid maghané, une parodie débridée du Cid de Corneille, est créée à Sainte-Agathe sous la direction d'Yvan Canuel. Le Cid maghané est l'une des premières pièces à faire utilisation du joual (parler populaire québécois) sur scène. La création du Cid maghané précède de peu celle des Belles- soeurs de Michel Tremblay.


Toujours durant l'été 1968, Yvan Canuel met en scène une deuxième pièce de Ducharme, Ines Pérée et Inat Tendu. En 1969, Ducharme publie La Fille de Christophe Colomb. Fait assez rare, il s'agit d'un roman écrit en vers. Il raconte les aventures de Colombe, fille désabusée de Christophe Colomb. L'année suivante, sa troisième pièce, Le Marquis qui perdit, est créée au Théâtre du Nouveau Monde sous la direction d'André Brassard, celui-là même qui avait signé la mise en scène des Belles-soeurs. La pièce est une pochade se déroulant en Nouvelle-France et « le Marquis qui perdit » est en fait Montcalm. Cette fois-ci, le succès n'est pas au rendez-vous.


Après L'Hiver de force (1973), lauréat du Prix du Gouverneur général 1973, et Les Enfantômes (1976), Ducharme cesse d'écrire des romans pendant 14 ans, jusqu'à la parution en 1990 de Dévadé, suivi de Va savoir (1994) et de Gros Mots (1999).


Mais il n'abandonne pas l'écriture pour autant. Il revient au théâtre en 1978 avec HA ha!..., une œuvre assez sombre montée en 1978 au Théâtre du Nouveau Monde par Jean-Pierre Ronfard.



Thèmes abordés |




Un extrait du livre L'Avalée des avalés.


L'enfance et le rejet du monde des adultes sont des thèmes qui reviennent fréquemment dans l'œuvre de Ducharme, comme si l'auteur souhaitait que s'arrête la marche du temps, « afin que demeure cet âge d'or qu'est l'enfance[8] ». L'héroïne de L'Avalée des avalés est une enfant, Bérénice Einberg ; les personnages principaux du Nez qui voque sont des adolescents coupés du monde. Les références à ces sujets en particulier, doublés du secret qui entoure la vie intime de l'auteur, ont exacerbé plusieurs comparaisons entre Réjean Ducharme et l'écrivain américain J. D. Salinger. Ce dernier vécut toutefois en réclusion totale et ne publia rien pendant des décennies, contrairement à Ducharme.


Dans son œuvre, Réjean Ducharme se distingue par le recours fréquent aux jeux de mots, aux néologismes et aux inventions de langage, ce qui rend son style particulièrement vivant et unique. Contrairement à plusieurs de ses contemporains des années 1960 et 1970, il n'écrit pas en joual, bien que des expressions locales ou des jurons québécois apparaissent parfois dans son travail.



Chanson, cinéma et arts visuels |


Réjean Ducharme a écrit quelques chansons importantes du répertoire de Robert Charlebois, tel Mon pays (c'est pas un pays c'est une job), Heureux en amour, Le Violent seul (chu tanné) et J'veux de l'amour. Il en a aussi composé quelques-unes pour Pauline Julien.


Au cinéma, il a collaboré aux scénarios de deux films de Francis Mankiewicz : Les Bons Débarras (1980) et Les Beaux Souvenirs (1981).


Il est également sculpteur. Ses œuvres, qu'il appelle trophoux, sont signées du nom de Roch Plante. Il les compose à partir des déchets et des débris qu'il ramasse lors de ses promenades dans les rues de Montréal. Il ne fait pas davantage d'intervention publique lors du dévoilement de ses sculptures[9].



Auto-présentation de l'auteur (à 24 ans) |



« Je ne suis né qu'une fois. Cela s'est fait à Saint-Félix-de-Valois, dans la province de Québec. La prochaine fois que je mourrai, ce sera la première fois. Je veux mourir verticalement, la tête en bas et les pieds en haut.


À l'école, j'étais toujours le premier à partir. Je n'y allais pas souvent et j'y restais le moins longtemps possible. J'ai complété mes études secondaires à Joliette, avec les Clercs de Saint-Viateur.


J'ai souffert six mois à l'École polytechnique de Montréal. Enfin délivré, je me suis pris pour un commis de bureau et me prends encore aujourd'hui pour tel. Mais ceux qui embauchent des commis de bureau ne veulent pas me prendre pour un commis de bureau. Je ne travaille pas toujours et ne travaille pas toujours comme commis de bureau. Un mois sur deux, je suis en chômage.


J'ai été dans l'Arctique avec l'Aviation canadienne, en 1962. Personne ne veut me croire. Je ne sais pas pourquoi. Je dis : « J'ai été dans l'Arctique. » Ils répondent : « Pas vrai. » En 1963, 1964 (l'année de travail sur L'avalée des avalés) et 1965, j'ai fait de l'auto-stop au Canada, aux États-Unis et au Mexique. C'est fatigant.


J'ai vingt-quatre ans. Je n'ai plus toutes mes dents. Et cela m'écœure.


Je ne me suis pas marié une seule fois encore. Les femmes ne veulent pas se marier avec moi. Si elles avaient voulu, je me serais marié tous les jours et, aujourd'hui, j'aurais à peu près 5 768 enfants. S'il n'y avait pas d'enfants sur la Terre, il n'y aurait rien de beau. »



— Réjean Ducharme, 1967[10].



Œuvre |



Romans |




  • L'Avalée des avalés, Gallimard, 1966


  • Le Nez qui voque, Gallimard, 1967


  • L'Océantume, Gallimard, 1968


  • La Fille de Christophe Colomb, Gallimard, 1969


  • L'Hiver de force, Gallimard, 1973


  • Les Enfantômes, Gallimard, 1976


  • Dévadé, Gallimard, 1990, pour le Canada : Lacombe


  • Va savoir, Gallimard, 1994


  • Gros Mots, Gallimard, 1999



Théâtre |




  • Le Cid maghané, Festival de Ste-Agathe (1968) (non publié)


  • Ines Pérée et Inat Tendu, Festival de Ste-Agathe (1968), repris en 1976 à la NCT et publié chez Leméac la même année


  • Le Marquis qui perdit (1969) (non publié)


  • Ha ha!... (1978), publié chez Gallimard en 1982


En mars 1994, le Théâtre d'Aujourd'hui présente une adaptation théâtrale de La Fille de Christophe Colomb mise en scène de Martin Faucher, avec Markita Bois.


À l'automne 2001, le Théâtre du Nouveau Monde présente une adaptation théâtrale de L'Hiver de force mise en scène par Lorraine Pintal.


Du 15 novembre au 10 décembre 2011, le Théâtre du Nouveau Monde présente une nouvelle production de la pièce HA ha! dans une mise en scène par Dominic Champagne.



Paroles de chansons |


Pour Robert Charlebois, il écrit ou collabore à l'écriture de 30 chansons, dont les plus connues sont :



  • Mon pays

  • Le Violent seul (S’chut tanné)

  • J’t’haïs

  • J’veux d’l’amour

  • Révolte

  • Limoilou

  • Je l’savais


  • Manche de pelle, de l’album Robert Charlebois (Je rêve à Rio), 1974.

  • Heureux en amour


Il écrit aussi pour Pauline Julien :



  • Déménager ou rester là, de l’album Au milieu de ma vie, peut-être à la veille de…, 1972.


Autres publications |




  • Trophoux (Lanctôt, 2004) : catalogue des œuvres plastiques de Roch Plante.


  • Le Lactume (Les Éditions du passage, 2017) : dessins en couleurs accompagnés de légendes



Filmographie |



Comme scénariste |




  • 1979 : Les Bons Débarras, film québécois réalisé par Francis Mankiewicz, avec Charlotte Laurier, Marie Tifo et Germain Houde


  • 1981 : Les Beaux Souvenirs, film québécois réalisé par Francis Mankiewicz, avec Monique Spaziani, Julie Vincent et Paul Hébert



Adaptation |



  • 1973 : Le Grand Sabordage, film franco-québécois réalisé par Alain Périsson, d'après le roman Le Nez qui voque, avec Nathalie Drivet, Pascal Bressy et Luce Guilbeault


Honneurs |





  • 1966 : Prix du Gouverneur général pour L'Avalée des avalés


  • 1968 : Guggenheim Fellowship for Creative Art


  • 1973 : Prix du Gouverneur général pour L'Hiver de force


  • 1974 : Prix littéraire Canada-Communauté française de Belgique


  • 1976 : Prix Québec-Paris, Les Enfantômes


  • 1982 : Prix du Gouverneur général pour Ha ha!...


  • 1983 : Prix littéraires du Journal de Montréal


  • 1990 : Prix Gilles-Corbeil


  • 1994 : Prix Athanase-David


  • 1994 : Finaliste pour le Prix du Gouverneur général pour Va savoir


  • 1999 : Grand prix national des lettres


  • 2000 : Officier de l'Ordre national du Québec


  • 2015 : Compagnon de l'ordre des arts et des lettres du Québec




Influence et postérité |


L’auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud cite Réjean Ducharme avec sa permission dans la chanson Kamikaze: « Car l'amour ce n'est pas quelque chose, c'est quelque part ». L’œuvre de Ducharme l’a profondément influencé[11]. Il a découvert cette citation en exergue du roman Golden Square Mile (éditions L'Oie de Cravan, 2015), de Maxime Catellier[12].



Notes et références |




  1. « L'auteur Réjean Ducharme est décédé », Le Soleil, 22 août 2017


  2. Odile Tremblay, « L’invisible Réjean Ducharme disparaît », Le Devoir,‎ 2017(ISSN 0319-0722, lire en ligne, consulté le 2 septembre 2017)


  3. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Réjean Ducharme et la liberté à tout prix », sur Radio-Canada.ca (consulté le 2 septembre 2017)


  4. Internet et Services numériques, Archives numérisées, « Qui est Réjean Ducharme? - Les Archives de Radio-Canada », sur archives.radio-canada.ca (consulté le 2 septembre 2017)


  5. « Qui est Réjean Ducharme? Radio-Canada 1966 », sur radio-canada.ca, 29 juillet 1966(consulté le 22 août 2017)


  6. Chantal Guy 2017.


  7. Odile Tremblay 2017.


  8. Julien-Bernard Chabot 2017.


  9. Pour plus d'information, consulter le catalogue des Trophoux publié chez Lanctôt Éditeur en 2004.


  10. Cette autoreprésentation fantaisiste figure dans la première édition canadienne en livre de poche, publiée en 1967 par les Éditions du Bélier, à Montréal, dans la collection «Ariès» (numéro 127). Elle disparaît par la suite et cette édition est considérée non autorisée, « pirate »


  11. Lemay 2017


  12. « Entretien avec l'auteur-compositeur-interprète Patrice Michaud, invité d'honneur, La soirée est (encore) jeune, Ici première, 4 décembre 2016 », sur ici.radio-canada.ca (consulté le 23 novembre 2017)



Sources |




  • Julien-Bernard Chabot, « Une nostalgie moderne », Liberté, no 310,‎ 2016, p. 72-73 (lire en ligne)

  • Chantal Guy, « Réjean Ducharme: la mort d'un mythe », La Presse,‎ 22 août 2017(lire en ligne)

  • François Lemay, « Patrice Michaud nous parle de sa relation avec Réjean Ducharme », 23 août 2017

  • Renaud Longchamps, « Gros mots de Ducharme : les amours décomposées », Nuit blanche, no 77,‎ 1999-2000, p. 6-7 (lire en ligne)

  • Anouk Mahiout, « Dire le rien : Ducharme et l’énonciation mystique », Voix et Images, no 29.3,‎ printemps 2004, p. 131-146 (lire en ligne)

  • Kenneth Meadwell, « Subjectivité et métamorphoses des acteurs féminins dans Les Enfantômes de Réjean Ducharme », Études en littérature canadienne, no 16.2,‎ 1991-92, p. 162-181 (lire en ligne)

  • Odile Tremblay, « L’invisible Réjean Ducharme disparaît. L'écrivain est parti comme il a vécu, discrètement », Le Devoir,‎ 23 août 2017(lire en ligne)

  • Décès de Réjean Ducharme



Annexes |



Articles connexes |



  • Littérature postmoderne, Liste de romans postmodernes


Liens externes |


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