Tunicata
Halocynthia papillosa (Ascidie « solitaire », Croatie).
Règne | Animalia |
---|---|
Infra-règne | Bilateria |
Super-embr. | Deuterostomia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement
Tunicata
Lamarck, 1816
Synonymes
Urochorda Ray Lankester, 1877
Urochordata Balfour, 1881
Les Tuniciers ou Tuniciens (Tunicata), anciennement Urochordés (Urochordata), sont des animaux qui appartiennent à l'embranchement des Chordés (Chordata). Ils comptent environ 1 500 espèces. En plus d'un stade larvaire caractéristique des Chordés[1], les Tuniciers possèdent une « tunique » produite par l'épiderme et recouverte d'une cuticule. Selon leur stade, ils alternent la nage libre et une forme directement fixée au support.
Des études scientifiques ont mis en évidence que ce groupe à la morphologie pourtant simple en apparence est en réalité le plus proche parent des vertébrés[1].
Sommaire
1 Organisation des Urochordés
1.1 Caractères
2 Systématique
2.1 Historique du taxon
2.2 Phylogénie
2.3 Taxinomie
3 Voir aussi
3.1 Articles connexes
3.2 Références taxinomiques
3.3 Bibliographie
4 Notes et références
Organisation des Urochordés |
Caractères |
Au stade larvaire, sont présents les caractères des Chordés[1] :
- une notochorde présente uniquement dans la partie postérieure de l'animal (définition des Urochordés), qui assure la rigidité de la queue ;
- un tube neural dorsal, qui présente à l'avant une fonction sensorielle (la plage photosensible, dorsale, est constituée de 15 à 20 photorécepteurs, 3 cellules cristallines et une cellule pigmentaire ; ventralement se trouve une cellule statoréceptrice contenant un statolithe[2]) et motrice (ganglion dit « viscéral » innervant les muscles de la queue) ;
- un pharynx ventral (qui, chez de nombreuses espèces ne se développe qu'après la métamorphose) percé de fentes branchiales.
Selon l'hypothèse de Garstang[3], la larve devint au cours de l'évolution le stade dominant dans le cycle vital, et tous les Chordés descendants possèdent les caractéristiques de la larve des Urochordés (néoténie) : une chorde, des fentes pharyngiennes, une queue post-anale, et un tube nerveux dorsal[1]. Cela fait très probablement des tuniciers les plus proches parents des vertébrés[1], même si leur apparence évoque plus facilement des éponges (pour les ascidies) ou des méduses (pour les tuniciers pélagiques).
Les Tuniciers sont également caractérisés par leur « tunique » (définition des tuniciers), produite par l'épiderme puis secondairement colonisée par des cellules d'origine sanguine ou conjonctive, constituée d'eau, de protéines et d'un glucide proche de la cellulose[2], la tunicine. La tunique est recouverte d'une cuticule constituée de scléroprotéines[2].
Le cycle biologique classique des Tuniciers est marqué par la succession d'un stade larvaire nectonique (nageant librement) et d'un stade adulte libre ou sessile. Les Tuniciers réalisent souvent une importante reproduction asexuée par bourgeonnement[2].
Systématique |
Les autres Chordés sont :
- les Céphalochordés (20 espèces) ;
- les Crâniés ou Crâniates (45 000 espèces).
Les Prochordés sont formés par les groupes des Urochordés et des Céphalochordés. Ces embranchements remontent à environ 530 Ma.
Des études récentes[1] tendent à prouver que les Urochordés sont plus proches des Vertébrés (Vertebrata) que les Céphalochordés. Les vertébrés, les Urochordés et les myxines formeraient donc le clade monophylétique des Olfactoriens.
Historique du taxon |
Pendant longtemps, jusqu'en 1870, les animaux constituant ce groupe ont été classés comme parents des Mollusques. En effet, les formes adultes ne justifient guère leur place dans le groupe de Chordés : s'ils possèdent bien un pharynx branchial, il y a absence de tube neural et absence de notochorde. Ce sont les travaux de l'embryologiste russe Alexandre Kovalevski qui ont démontré que ces animaux présentaient les caractéristiques des Chordés à l'état larvaire (qui par ailleurs rappelle, par son organisation, les Céphalochordés)[2].
Phylogénie |
Il existe 3 classes d'Urochordés ; celle des Ascidies est vraisemblablement polyphylétique :
- Ascidies
La larve se fixe irréversiblement sur un support solide et subit une métamorphose radicale : la chorde, la queue et le tube neural disparaissent. Le pharynx ou sac branchial s'hypertrophie et assure la nutrition et la respiration de l'animal en filtrant l'eau : celle-ci rentre dans le pharynx par le siphon oral, traverse sa paroi par de multiples fentes branchiales (ou « stigmates »), passe dans une deuxième cavité entourant le pharynx (l'atrium) pour être finalement expulsée par le siphon atrial[4]. Les échanges gazeux se font au passage de l'eau dans les stigmates, tandis que les particules nutritives sont interceptées par un filtre de mucus tapissant la paroi interne du pharynx, et conduites vers l'œsophage, l'estomac et le rectum. Le rectum s'ouvre également dans l'atrium et les fèces sont expulsées avec le courant d'eau par le siphon atrial.
L'ectoderme sécrète une tunique composée de tunicine (polysaccharide proche de la cellulose).
La tunique grandit avec l'animal.
Thaliacés (salpes, dolioles et pyrosomes)
Ce sont des organismes pélagiques en forme de tonneau. Le cycle reproducteur est constitué d'une alternance de phases sexuées (hermaphrodites) et de phases asexuées. Les larves ne possèdent pas toujours de chorde.
Appendiculaires ou larvacés
Le même plan d'organisation larvaire se maintient chez l'adulte (néoténie).
Taxinomie |
Selon World Register of Marine Species (21 avril 2017)[5] :
- classe Appendicularia
- ordre Copelata
- ordre Copelata
- classe Ascidiacea (ascidies)
- ordre Aplousobranchia
- ordre Phlebobranchia
- ordre Stolidobranchia
- ordre Aplousobranchia
- classe Thaliacea (tuniciers pélagiques)
- ordre Doliolida
- ordre Pyrosomatida
- ordre Salpida
- ordre Doliolida
Oikopleura dioica, un Copelata
Didemnum molle, une Aplousobranchia
Diplosoma virens, une Phlebobranchia
Pyura spinifera, une Stolidobranchia
Cyclomyaria sp., une colonie de Doliolida
Pyrosoma atlanticum, un Pyrosomatida
Une colonie de Salpida
Voir aussi |
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Articles connexes |
- Urochordata (classification phylogénétique)
- Photo-guide taxinomique du monde animal
- Photo-guide taxinomique de la faune et de la flore sous-marine
Références taxinomiques |
- (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Tunicata Lamarck, 1816 (+ liste classes + liste ordres)
- (en) Référence Paleobiology Database : Tunicata Lamarck 1816
- (fr+en) Référence ITIS : Urochordata ( )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Tunicata
- (en) Référence NCBI : Tunicata
Bibliographie |
(en) E. Ray Lankester, « Memoirs : The Vertebration of the Tail of Appendiculariæ », Quarterly Journal of Microscopical Science, vol. 22, no 88, octobre 1882, p. 387-390 (ISSN 0021-9533 et 1477-9137, lire en ligne).
Notes et références |
(en) Frédéric Delsuc, Henner Brinkmann, Daniel Chourrout et Hervé Philippe, « Tunicates and not cephalochordates are the closest living relatives of vertebrates », Nature, vol. 439, no 7079, 23 février 2006, p. 965-968 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/nature04336, résumé, lire en ligne).
Pierre Cassier et André Beaumont (préf. Marcel Prenant), Biologie animale, t. 3, Paris, Dunod, 1987, 648 p., ill. en noir et en coul. ; 25 cm (ISBN 2-04-016946-6, notice BnF no FRBNF34988189), p. 19-42.
(en) Walter Garstang, « Memoirs : The Morphology of the Tunicata, and its Bearings on the Phylogeny of the Chordata », Quarterly Journal of Microscopical Science, vol. 72, no 285, août 1928, p. 51-187 (ISSN 0021-9533 et 1477-9137, lire en ligne).
(en) A. Fiala-Médioni, « Filter-feeding ethology of benthic invertebrates (ascidians). IV. Pumping rate, filtration rate, filtration efficiency », Marine Biology, vol. 48, no 3, 1978, p. 243-249 (lire en ligne).
World Register of Marine Species, consulté le 21 avril 2017
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