Homme d'État




Le qualificatif d'homme d'État — au féminin, femme d'État — distingue, parmi les responsables politiques d'un pays, ceux qui dirigent l'État et détiennent la réalité du pouvoir exécutif ou législatif, soit le chef de l'État en titre (pour peu que ses fonctions ne soient pas de pure représentation à l'image de celles de beaucoup de monarques constitutionnels), le chef du gouvernement et ses ministres, tout particulièrement les détenteurs de fonctions régaliennes. Le terme peut également désigner les personnalités politiques ne dirigeant pas effectivement l'État, mais réputées avoir la capacité de le faire en cas d'accès au pouvoir.


Ce qualificatif peut avoir un aspect mélioratif, et viser à souligner la capacité du personnage d'État à s'élever au-dessus des divisions partisanes pour rechercher le seul bien commun, ainsi que l'acuité de sa conscience de ses propres responsabilités.



Pour Jean Serisé, les hommes et femmes d'État se caractérisent par plusieurs traits : ne pas s'enrichir grâce à leur situation, assimiler des faits rapidement, s'adapter aux circonstances, s'élever au-dessus des événements et creuser sa propre tombe. Sur ce dernier point, l'auteur note : « L'homme d'État prend sans y être contraint des décisions dont il sait qu'elles le conduiront à sa perte. Il leur est impossible de faire autre chose que ce qu'ils croient devoir faire », comme Charles de Gaulle avec le référendum sur le Sénat ou Valéry Giscard d'Estaing avec l'avortement, le droit de vote à 18 ans ou l'impôt sur les plus-values[1]. James Freeman Clarke (en), un auteur et théologien américain, dit :



« La différence entre un politicien et un homme d'État est que le politicien pense aux élections suivantes tandis que l'homme d'État pense aux générations suivantes.[2] »





Sommaire






  • 1 La figure de l'homme d'État chez quelques grands auteurs


    • 1.1 Platon


    • 1.2 Aristote




  • 2 Notes et références


  • 3 Annexes


    • 3.1 Bibliographie







La figure de l'homme d'État chez quelques grands auteurs |



Platon |


Platon, comme Socrate, est très critique à l'endroit des hommes d'État. Dans le Gorgias, il compare les hommes d'État de son époque à de mauvais cuisiniers[3] : ils auraient « régalé les Athéniens en leur servant tout ce qui flattait leurs désirs »[4]. La critique de Platon repose sur l'idée que « ces hommes d'État tant vantés ont été incapables d'enseigner leur propre valeur politique »[5], et qu'en conséquence ils ne les posséderaient pas réellement. Cependant, à la fin du Ménon, il n'exclut pas que puisse apparaître un jour de véritables hommes d'État[6], qui « seraient capable de communiquer [leur] science, parce que cette science serait réelle »[7].



Aristote |


Selon Aristote, « si le premier devoir de l'homme d'État est de connaître la constitution qui doit généralement passer pour la meilleure que la plupart des cités puissent recevoir, il faut avouer que le plus souvent les écrivains politiques, tout en faisant preuve d'un grand talent, se sont trompés sur les points capitaux. Il ne suffit pas d'imaginer un gouvernement parfait; il faut surtout un gouvernement praticable, d'une application facile et commune à tous les États. »[8]



Notes et références |





  1. François d'Orcival, « Qu'est-ce qu'un homme d'État ? », Le Figaro Magazine, semaine du 20 mars 2015, page 142.


  2. Wanted, a Statesman! sur Google Livres


  3. Gorg., 518 e-519 b


  4. Jean Luccioni, La pensée politique de Platon, Ayer Publishing, 1979, p. 31


  5. Jean Luccioni, 1979, p. 32


  6. Ménon, 100 a.


  7. Jean Luccioni, 1979, p. 33


  8. Politique, Livre 6, chap. 1, § 3.




Annexes |


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Bibliographie |




  • Nicolas Machiavel, Le Prince, trad. par V. Périès, postface de Joël Gayraud, Mille et une nuits, Paris, 2003.


  • Nicolo Donato, L'homme d'État, Liege : C. Plomteux, 1767. (OCLC 16832158)



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