Hussein Dey
Pour les articles homonymes, voir Hussein Dey (homonymie) et Dey.
Hussein Dey | |
Gouverneur de la Régence d'Alger | |
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Hussein Dey, gravure de Victor Duruy (1864). | |
Biographie | |
Nom de naissance | Hüseyin bin Hüseyin |
Nom arabe | الداي حسين |
Nom turc | Hüseyin Paşa |
Origine | Turc |
Date de naissance | 1764 |
Lieu de naissance | Smyrne, Turquie |
Date de décès | 1838 |
Lieu de décès | Alexandrie, Italie |
Fonctions | |
27e Dey d'Alger | |
1er mars 1818 – 5 juillet 1830 (12 ans, 4 mois et 4 jours) | |
Prédécesseur | Ali Khodja |
Successeur | Charge abolie |
Khodjet al khil (ministre) | |
1815 – 1er mars 1818 | |
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Hussein Dey ou Hussein Pacha, né en 1764 à Urla[1], en Turquie, et mort en 1838 à Alexandrie, en Italie, est le dernier dey d'Alger de 1818 à 1830.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Vie privée
1.2 Dey d'Alger
1.3 Affaire de l'éventail
1.4 Invasion d'Alger (juin 1830)
1.5 Exil
2 Héritage
3 Notes et références
4 Liens externes
Biographie |
Vie privée |
Il épouse la princesse Lella Fatma, fille du dey Hassan Pacha et sœur de Lella Khdawedj. De cette union naîtront plusieurs enfants:
- Nafissa (Néfissa) (épouse du Caid Ismael)[2] (parfois orthographiée Nefeessa Hanem)[3]
Dont la fille Hadida Caid Ismael ou soeur Aurelia est décédée en 1929 en Italie à la tête de l'orphelinat de San Giuseppe, Cascano, Caserte au nord de Naples.[4]
- une fille (épouse de Ibrahim Agha qui perdit la bataille de Staouéli le 19 juin 1830)[5]
- Amina Hanim [6]
- El Hadj Omar[2] (El Hadj Omar Hanefi Pacha ou Omar Bey)[7] (Ou El Hadj Omar ben Hadj Hussein)[8]
Dey d'Alger |
Hussein succède à Ali Khodja, en mars 1818. Il prend quelques mesures libérales destinées à rassurer les Européens comme la libération de certains otages ou la liberté de culte vis-à-vis des juifs[9].
Affaire de l'éventail |
Dans une tentative d'accroître sa popularité parmi le peuple français, Charles X chercha à renforcer le sentiment patriotique et détourna le regard de sa politique intérieure en « luttant contre le dey »[10]. Cela a finalement conduit à la conquête française de l'Algérie.
Dans les années 1790, la France avait contracté l'achat de blé pour l'armée française auprès de deux marchands juifs d'Alger, M. Bacri et Boushnak, et était en retard pour les payer. Ces marchands avaient eux-mêmes des dettes envers le Dey et se prétendaient incapables de payer ces dettes jusqu'à ce que la France paye les siennes. Le dey avait négocié sans succès avec le consul de France, Pierre Deval, pour remédier à cette situation, et il soupçonna Deval de collaborer avec les marchands contre lui, surtout quand le gouvernement français ne fit aucune provision pour rembourser les marchands en 1820. Alexandre, le neveu de Deval, consul à Bône, a plus tard irrité le dey en fortifiant les entrepôts français à Bône et La Calle, contre les termes d'accords antérieurs[11].
Après une réunion contentieuse au cours de laquelle Deval refusa de donner des réponses satisfaisantes le 29 avril 1827, le Dey frappa Deval avec un chasse-mouches[12]. Charles X usa de ce reproche contre son représentant diplomatique, pour exiger d'abord des excuses de la part du dey, et ensuite lancer un blocus contre le port d'Alger. Quand le Dey a répondu à la demande d'envoyer un ambassadeur en France pour résoudre l'incident, en tirant des canons vers l'un des navires de blocus, les Français ont déterminé que des mesures plus énergiques étaient nécessaires[13].
Invasion d'Alger (juin 1830) |
34 000 soldats français débarquent à Sidi Ferruch le 14 juin 1830 et entrent à Alger le 5 juillet après une campagne de trois semaines contre les forces ottomanes. Hussein Dey a accepté de se rendre en échange de sa liberté et de l'offre de conserver sa fortune personnelle. Ceci marqua la fin des 313 années de domination ottomane du territoire et le début de la domination française en Algérie.
Exil |
Le 10 juillet 1830[14], Hussein Dey quitta Alger avec sa famille[15]: son épouse légitime Fatma fille de Sidi Hassan Pacha et trois concubines, son frère et son neveux, trois de ses filles dont deux étaient mariées (les deux gendres, Ibrahim Agha commandant des troupes et l'autre Kaid Ismaeil ministre de la marine). Sa suite, un total de 110 personnes des deux sexes (dont son économe, son trésorier, des janissaires et ses esclaves et eunuques). Hussein réclama 30 000 sequins (270 000 fr.) comme étant sa pleine propriété, disant qu'il les avait laissés à la Casbah. Le comte De Bourmont ordonna aussitôt qu'on les lui remît, et l'autorisa à enlever les armes, meubles, étoffes et tapisseries qu'il désirait conserver. Hussein Dey et sa suite embarquèrent sur le navire français Jeanne d'Arc. Et ils arrivèrent à Naples le 31 juillet.[16] Sa demande de permission de vivre en France ayant été refusée par Charles X, c'est pourquoi il s'installa à Naples[17]. Puis le 25 octobre il se fixe à Livourne en Italie et y reste pendant trois ans, pour partir à nouveau vers Alexandrie en Egypte en 1833 où il meurt en 1838.
Héritage |
Une commune de la wilaya d'Alger ainsi que son district sont nommés en son hommage. L'équipe de foot Nasr Athletic Hussein Dey (football) est basé là bas.
Notes et références |
Stephen d' Estry, Histoire d'Alger: de son territoire et de ses habitants, ..., Mame, 1841, 384 p. (lire en ligne), p. 211
Cour D'appel d'Alger, Journal de la jurisprudence de la Cour impériale d'Alger ["puis" de la Cour d'appel d'Alger et de législation algérienne], Alger, 1874(lire en ligne), p.238
(en) Bayle St. John, Two Years' Residence in a Levantine Family, Chapman and Hall, 1850, 298 p. (lire en ligne), p.188
(it) Annali della missione raccolta trimestrale, Collegio Alberoni, 1940(lire en ligne)
Gustave Mercier, Corpus des inscriptions arabes et turques de l'Algérie. II, Département de Constantine. Fascicule 4, Paris, 1902(lire en ligne), p.237
Noureddine Amara, « Les nationalités d’Amîna Hanım. Une pétition d’hérédité à la France (1896-1830) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, mai 2015(lire en ligne)
Klein Henri, Feuillets d'El-Djezaïr, volume 2, 1910, Le Vieil Alger et l'occupation militaire française avec vues, plans et coupes, p.50-51
« ANOM archives nationales »
Comment l'Algérie devint française (1830-1848) de Georges Fleury
(en) L. Carl Brown, Salah Zaimeche, Keith Sutton, Abdel Kader Chanderli, « Algeria », History, 13 septembre 2017(lire en ligne)
Abun-Nasr, Jamil. A history of the Maghrib in the Islamic period, p. 249
Lettre du 19 décembre 1827 du dey Hussein au grand Vizir (archives du gouvernement turc) citée par Jeannine Verdès-Leroux, article « Coup d'éventail (1827) », dans L'Algérie et la France, Robert Laffont 2009, (ISBN 978-2-221-10946-5), p. 246.
Abun-Nasr, p. 250
Gazette nationale ou le Moniteur universel, Paris, 25 juillet 1830(lire en ligne), p.810
Bajot (M., Louis-Marie), Annales maritimes et coloniales: publiées avec l'approbation du ministre de la marine et des colonies, Paris, Imprimerie royale, 1831, 424 p. (lire en ligne), p.8
Eugène Plantet, Correspondance des Deys d'Alger avec la cour de France 1579-1833 - tome second - 1700-1833, Paris, Felix Alcan, 1889, 641 p. (lire en ligne), p.569
Eugène Léonard Guernier, L'Encyclopédie coloniale et maritime, Encyclopédie coloniale et maritime, 1948(lire en ligne), p. 74
Liens externes |
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