Postimpressionnisme
Le postimpressionnisme caractérise une période de l'histoire de l'art moderne et de la peinture en particulier, entre la fin des années 1880 et, par convention, l'année 1910.
Ce n'est pas un courant mais le constat, pressenti par la critique dès la fin du Second Empire, que l'impressionnisme est arrivé à ses limites, laissant place à quantité de nouveaux styles et mouvements (pointillisme, synthétisme, symbolisme, nabis, etc.) — autant de groupes issus des amitiés ou des batailles entre les peintres, et de leurs échanges avec les critiques, les galeristes, les mécènes, dans un climat d'énergie créatrice nouvelle.
Le postimpressionnisme précède l'arrivée des avant-gardes artistiques du début du XXe siècle.
Sommaire
1 Un mouvement hétérogène
2 Galerie
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Articles connexes
4.2 Liens externes
Un mouvement hétérogène |
La rupture de l'élan impressionniste, qui fut lui-même une cassure, comme l'avait été le réalisme de Gustave Courbet, est effective en 1886 : selon les propres mots du critique d'art Félix Fénéon, dans son essai décisif Les Impressionnistes en 1886[1], « avec cette exposition, l’impressionnisme est définitivement mort », et est remplacée par un nouveau mouvement, une nouvelle forme d’art, qu’il appelle « néo-impressionnisme ou post impressionnisme ». Au cours des vingt années suivantes, le terme commence à être utilisé pour désigner le passage entre la première phase de l’impressionnisme (1870-1884) et les avant-gardes artistiques du XXe siècle.
Ce terme est particulièrement revalorisé à partir de 1906 par le critique d'art et peintre britannique, Roger Fry : sur le plan international, le terme n'a toutefois pris racine que lors de l'exposition organisée de novembre 1910 à janvier 1911 par Fry, aux Grafton Galleries de Londres, Manet and the Post-Impressionists (« Manet et les postimpressionnistes »)[2] : cette exposition permit aux acheteurs américains, qui devenaient prépondérant à cette époque, d'identifier enfin cette période de recherches intenses, et d'accepter la fin de l'impressionnisme — quand des centaines de peintres américains justement, durant ces années 1900-1910, venaient en Europe « faire de l'impressionnisme », aller à Giverny, etc.
Le postimpressionnisme n’est pas un mouvement conscient et unitaire, mais c'est un état d’esprit répandu en Europe dans les deux dernières décennies du XIXe siècle. C'est pourquoi il ne peut être réduit aux seuls peintres français ou vivant en France : tous les pays européens sont plus ou moins traversés durant cette période par des soubresauts esthétiques, des recherches formelles, des prises de risque.
Le terme postimpressionnisme est donc une appellation nécessairement floue et plurielle, qui englobe des dizaines de courants et de styles, terme que des critiques vont appliquer, avec le recul, d'abord à Paul Cézanne — considéré comme le premier représentant de cette nouvelle rupture — puis Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec et Georges Seurat, pour ce qui est des peintres français.
Galerie |
Paul Cézanne, Les Joueurs de cartes (1892-1893), New York, Metropolitan Museum of Art.
Odilon Redon, Le Cyclope, Otterlo, musée Kröller-Müller.
Armand Guillaumin, Agay (vers 1901), Miami Beach, Bass Museum.
Henri Rousseau, Autoportrait à la lampe (1903), Paris, musée Picasso.
Paul Gauguin, Ou vas-tu? II (1893), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
Vincent van Gogh, Les Grands platanes (Travailleurs de la route à Saint-Rémy) (1889), Cleveland Museum of Art.
Charles Angrand, Homme et femme à la rue (1887), Paris, musée d'Orsay.
Georges Lemmen, Plage à Heist (1891-1892), Paris, musée d'Orsay.
Henri-Edmond Cross, Cyprès à Cagnes (vers 1900), Paris, musée d'Orsay.
Maximilien Luce, Les Batteurs de pieux (entre 1902 et 1905), Paris, musée d'Orsay.
Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte (1884-1886), Art Institute of Chicago.
Théo van Rysselberghe, Jeunes femmes sur la plage (1901), Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
Paul Signac, Portrait de Félix Fénéon (1890), New York, Museum of Modern Art.
Henri de Toulouse-Lautrec, La Dance au Moulin Rouge (1890), Philadelphia Museum of Art.
Paul Sérusier, Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour (1888), Paris, musée d'Orsay.
Paul Ranson, Portrait de Paul Ranson en tenue nabique (1890), Paris, musée d'Orsay.
Émile Bernard, Femmes bretonnes à la prière (1892), musée d'art de Dallas.
Félix Vallotton, Femmes à leur toilette (1897), Paris, musée d'Orsay.
Édouard Vuillard, Deux ouvrières dans l'atelier de couture (1893), Édimbourg, Galerie nationale d'Écosse.
Notes et références |
Éditions de La Vogue.
(en) Peter Morrin, Judith Zilczer, William C. Agee, The Advent of Modernism. Post-Impressionism and North American Art, 1900-1918, High Museum of Art, 1986, p. 40.
Voir aussi |
.mw-parser-output .autres-projets ul{margin:0;padding:0}.mw-parser-output .autres-projets li{list-style-type:none;list-style-image:none;margin:0.2em 0;text-indent:0;padding-left:24px;min-height:20px;text-align:left}.mw-parser-output .autres-projets .titre{text-align:center;margin:0.2em 0}.mw-parser-output .autres-projets li a{font-style:italic}
Articles connexes |
- Liste de peintres postimpressionnistes
Liens externes |
- Ressource relative aux beaux-arts : Art & Architecture Thesaurus
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail de la peinture