Mathieu Molé





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Mathieu Molé

Illustration.
Mathieu, comte Molé, en 1834, par Ingres.
Fonctions

Président du Conseil des ministres français
et Ministre des Affaires étrangères
24 – 24 février 1848
(moins d’un jour)
Monarque

Louis-Philippe Ier
Gouvernement

non formé
Législature

VIIe législature
Prédécesseur

François Guizot
Successeur

Adolphe Thiers
6 septembre 1836 – 31 mars 1839
(2 ans, 6 mois et 25 jours)
Monarque

Louis-Philippe Ier
Gouvernement

Molé I et II
Législature

IIIe législature
IVe législature
Prédécesseur

Adolphe Thiers
Successeur

Jean-de-Dieu Soult
Biographie
Date de naissance
24 janvier 1781
Lieu de naissance

Paris (France)
Date de décès

23 novembre 1855(à 74 ans)
Lieu de décès

Épinay-Champlâtreux, Seine-et-Oise (France)
Nationalité

française
Parti politique

Orléaniste
Religion

catholique




Mathieu Molé
Présidents du Conseil des ministres français

Le comte Louis-Mathieu Molé, né le 24 janvier 1781 à Paris et mort le 23 novembre 1855 à Épinay-Champlâtreux, est un homme d'État français. Il est ministre de la Justice sous l'Empire, de la Marine et des Colonies sous la Restauration, des Affaires étrangères et président du Conseil, de 1836 à 1839, sous la monarchie de Juillet.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Jeunesse


    • 1.2 Sous l'Empire


    • 1.3 Sous les deux Restaurations


    • 1.4 Sous la monarchie de Juillet


    • 1.5 Sous la Deuxième République




  • 2 Décorations


  • 3 Académicien français


  • 4 Jugements


  • 5 Armoiries


  • 6 Notes et références


  • 7 Voir aussi


    • 7.1 Sources


    • 7.2 Bibliographie


    • 7.3 Liens externes







Biographie |



Jeunesse |


Article détaillé : Famille Molé.

Fils d'Édouard François Mathieu Molé, conseiller au Parlement de Paris qui périt sur l'échafaud révolutionnaire, et de sa femme, née Marie-Louise de Lamoignon, future fondatrice de la congrégation des sœurs de la Charité de Saint-Louis, sous son nom de religion Mère Saint-Louis, et fille de Chrétien François de Lamoignon de Bâville. Louis-Mathieu Molé passa avec sa mère ses premières années en émigration en Suisse et en Angleterre. De retour en France, lorsque la Terreur s'apaise en 1796, il termina ses études classiques.


Il épousa le 18 août 1798, à Méry-sur-Oise Caroline-Joséphine de La Live[1] (25 mai 1781, Paris – 10 juin[2]1845, Paris). Elle est la fille d'Alexis Janvier Lalive de La Briche et de son épouse, née Adélaïde Prévost mais aussi la petite-fille de Louis Denis Lalive de Bellegarde et la nièce de la comtesse d'Houdetot.


Le couple eut deux filles, Clotilde et Élisabeth, mariées à deux frères, Fernand et Hubert de La Ferté-Meun, et une unique petite-fille, Clotilde de La Ferté-Meun, qui épousa, le 3 mai 1851 Jules-Charles-Victurnien de Noailles (1826-1895), 4e duc d'Ayen puis 7e duc de Noailles.



Sous l'Empire |


Il avait vingt-six ans lorsqu'il débuta en littérature par ses Essais de morale et de politique (1806), qui eurent deux éditions dont la seconde fut accompagnée d'une vie de Mathieu Molé (1584-1656), Premier président du parlement de Paris sous la Fronde et ancêtre de l'auteur. Cet ouvrage, qui renfermait un éloge outré des institutions impériales, fut diversement jugé. Fontanes, avec qui Molé s'était lié dans le salon de Mme de Beaumont, où il avait également rencontré Chateaubriand et Joubert, le traita avec beaucoup de bienveillance dans le Journal de l'Empire et présenta le jeune écrivain à Napoléon Ier.


Molé connut une ascension exceptionnellement rapide : il fut nommé auditeur au Conseil d'État (18 février 1806) avant d'y être admis comme maître des requêtes (juin 1806). Rapporteur au Conseil d'État de la loi d'exception que l'Empereur voulait édicter à l'encontre des Juifs, Molé trouva le projet incompatible avec les principes égalitaires de la Révolution française et préconisa une reconnaissance officielle de la religion juive, à la suite de quoi l'Empereur le nomma commissaire impérial au Sanhédrin israélite. Il fut ensuite préfet de la Côte-d'Or (novembre 1806-1809), conseiller d'État (1809), directeur général des Ponts et Chaussées et des Mines (1809-1813), comte de l'Empire (29 décembre 1809) et commandeur de l'ordre de la Réunion.


Molé était détesté de ses subordonnés qui lui reprochaient sa morgue, et souvent décrié pour son ignorance des questions techniques et son manque d'expérience administrative, mais il jouissait de la faveur de l'Empereur. Le 12 novembre 1813, il fut chargé de proposer au Sénat d'attribuer à l'Empereur, par un sénatus-consulte, la nomination du président du Corps législatif sans présentation de candidat. Le 20 novembre 1813, il succéda à Régnier, duc de Massa, dans les fonctions de grand juge, ministre de la Justice, qu'il exerça jusqu'au 2 avril 1814. Avec les autres ministres, il accompagna l'impératrice Marie-Louise à Blois en avril 1814.



Sous les deux Restaurations |


Il se tint à l'écart de la vie publique sous la Première Restauration, et ce ne fut que comme membre du conseil municipal de Paris qu'il signa, quelques jours avant le 20 mars 1815, l'adresse présentée au roi et dans laquelle se trouvait la phrase : « Que nous veut cet étranger pour souiller notre sol de son odieuse présence ? » Napoléon ne lui en tint pas rigueur et, sous les Cent-Jours, il retrouva sa place au Conseil d'État ainsi que ses fonctions de directeur général des Ponts et Chaussées, ayant prudemment refusé les portefeuilles de la Justice, de l'Intérieur ou des Affaires étrangères que lui offrait l'Empereur pour se contenter de ce poste peu compromettant. Il refusa de signer la déclaration du Conseil d'État du 25 mai contre les Bourbons ce dont, vivement blâmé par Napoléon, il s'excusa en faisant valoir « qu'il n'avait pas cru pouvoir s'associer à un manifeste contenant ce blasphème politique : que Napoléon tenait sa couronne du vœu et du choix du peuple français »[3]. Napoléon le nomma pair de France le 2 juin, mais Molé partit pour les eaux de Plombières, écrivit de là pour s'excuser de ne pas siéger et attendit la suite des événements.


Revenu à Paris après Waterloo, il protesta auprès de Louis XVIII de son « inaltérable fidélité », conserva son fauteuil au Conseil d'État et fut renommé directeur général des Ponts et Chaussées et des Mines (9 juillet 1815 – 17 septembre 1817) ainsi qu'à la Chambre des pairs (17 août 1815). Dans le procès du maréchal Ney, il vota pour la peine de mort. Certains biographes affirment cependant qu'il usa ensuite de son influence pour soustraire d'autres victimes à la Terreur blanche.


Le maréchal Gouvion Saint-Cyr étant passé du ministère de la Marine à celui de la Guerre, le comté Molé fut nommé ministre de la Marine et des Colonies le 12 septembre 1817. Il conserva ce portefeuille jusqu'au 28 décembre 1818. Il fut notamment chargé de présenter à la Chambre des pairs, dans la session de 1818, le projet de loi sur la liberté de la presse. Il quitta le pouvoir avec le duc de Richelieu lors de la dislocation partielle du cabinet consécutive aux élections de La Fayette, Manuel et Benjamin Constant. Il siégea dès lors à la Chambre des pairs avec les royalistes constitutionnels et combattit plusieurs fois à la tribune les opinions des ultras. Ainsi, à la séance du 28 mars 1826, il parla le premier contre le rétablissement du droit d'aînesse, invoquant les intérêts moraux de la famille et les intérêts financiers de l'État.


Il devient l'amant de Louise Cordélia Eucharis Greffulhe (1796-1847), épouse du comte Boniface de Castellane (1788-1862), avant 1821 et cette dernière le quittera pour François-René de Chateaubriand qu'elle rencontra pour la première fois au château de Champlâtreux, liaison qui brouilla définitivement les deux amis[réf. nécessaire].



Sous la monarchie de Juillet |


Après la révolution de 1830, le comte Molé fut appelé dès le 11 août 1830, sur la suggestion du duc de Broglie, au ministère des Affaires étrangères dans le premier ministère du règne de Louis-Philippe Ier. Sans expérience de la diplomatie, mais grand seigneur, doué des manières de la fonction et partisan de la paix, il travailla à faire reconnaître le nouveau régime par les puissances étrangères. Il adopta, non sans hésitation, le principe pacifique, cher à Louis-Philippe, de non-intervention. Mais, en raison de son impopularité et de différends avec ses collègues[4], il ne fut pas maintenu dans le ministère Laffitte le 2 novembre 1830.


Lorsque le duc de Broglie démissionna du ministère des Affaires étrangères le 1er avril 1834, Thiers suggéra au roi de faire appel à Molé pour lui succéder, mais Guizot, qui se jugeait affaibli par le départ de son ami du ministère et considérait que l'entrée de Molé au gouvernement l'affaiblirait encore davantage, s'y opposa, ce dont Molé lui voulut beaucoup.


Chargé de former un nouveau cabinet le 6 septembre 1836, il reprit le portefeuille des Affaires étrangères avec la présidence du Conseil, et resta en place jusqu'au 30 mars 1839. Au premier rang des difficultés dont Thiers lui laissait l'héritage, il trouva la question suisse et l'affaire Conseil. Persuadé qu'il n'y avait rien de vrai dans la mission d'espionnage attribuée à Conseil, et que les protestations de la diète helvétique contre le rôle de la France et de son roi n'étaient qu'une trame ourdie par les réfugiés pour perdre l'ambassadeur français, Molé n'hésita pas à interrompre toute relation diplomatique avec la Suisse, et la querelle se trouva apaisée presque aussitôt, la Suisse n'ayant pas persisté dans ses réclamations.


Le complot de Louis-Napoléon Bonaparte et les attentats sans cesse renouvelés contre la vie du roi vinrent bientôt susciter de nouvelles difficultés au ministère, dont l'un des premiers actes avaient été l'élargissement des anciens ministres de Charles X.


Molé eut enfin à lutter contre la coalition formée pour le renverser et animée par Thiers et par Guizot[5]. En 1837, Thiers engagea la lutte au sujet de l'Espagne : il s'efforça de montrer que le rôle du président du Conseil à l'égard de ce pays n'avait ni éclat, ni grandeur ; que les destins de la monarchie constitutionnelle en France étaient liés au maintien du trône d'Isabelle II en Espagne, contre les menées absolutistes de don Carlos ; et que notre alliance avec le Royaume-Uni nous commandait d'intervenir dans la péninsule Ibérique. Molé opposa à ces considérations l'élasticité des termes dans lesquels le traité de quadruple alliance était rédigé, les inconvénients d'une politique d'aventures et les hésitations que son rival avait montrées, sur cette même affaire espagnole, lorsque lui-même était aux affaires. Cette argumentation emporta la conviction de la Chambre et permit au cabinet de passer cette première escarmouche.


À la suite du procès des associés de Louis-Napoléon Bonaparte dans sa tentative de soulèvement de Strasbourg, Molé imagina tout d'abord de faire accorder au ministère le droit d'éloigner de Paris tout individu dangereux, mais dut, non sans humeur, abandonner ce projet sur les instances de Duvergier de Hauranne ; il présenta alors trois projets de loi : le premier, dit « de disjonction », prévoyait que lorsque les crimes prévus par certaines dispositions déterminées auraient été commis conjointement par des civils et des militaires, les premiers seraient jugés normalement par la cour d'assises, mais que les seconds seraient traduits devant le conseil de guerre ; le second établissait un bagne à l'île Bourbon pour recevoir les déportés politiques ; le troisième menaçait de la réclusion quiconque ne révélerait pas un complot formé contre la vie du roi dont il aurait eu connaissance. Dans le même temps, le gouvernement présentait un projet de loi d'apanage pour le duc de Nemours[6], ainsi que deux autres tendant l'un à augmenter d'un million le revenu du duc d'Orléans et l'autre à constituer une dot d'un million au profit de la princesse Louise, devenue reine des Belges.


La loi de disjonction suscita une vive opposition parlementaire. Dupin aîné l'attaqua avec une verve mordante, qu'appuyèrent Delespaul, de Golbery et Nicod. Lamartine défendit le projet, mais Chamaraule, Parant, Moreau (de la Meurthe), Persil, Chaix d'Est-Ange et Berryer le combattirent. En définitive, la loi fut repoussée par 211 voix contre 209.


Pourtant, le cabinet tint bon et la loi d'apanage fut présentée. Celle-ci ne suscita d'abord pas de difficulté dans les bureaux de la Chambre, mais provoqua une tempête lorsqu'elle fut connue du public. Cormenin rédigea un de ces pamphlets venimeux dont il s'était fait la spécialité. Cette crise amena la chute du premier ministère Molé.


Après plusieurs semaines de crise ministérielle, qui montrèrent l'impossibilité de mettre sur pied une combinaison de rechange, Molé fut chargé de se succéder à lui-même en constituant un nouveau cabinet qui prit ses fonctions le 15 avril 1837. Le gouvernement fut contraint de retirer le projet d'apanage du duc de Nemours mais obtint, dès le 22 avril, l'adoption de ceux concernant la dotation du duc d'Orléans et la dot de la reine des Belges. Molé négocia également le mariage du duc d'Orléans avec la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin.


Jugeant sa majorité insuffisamment solide, Molé obtint de Louis-Philippe, le 30 octobre 1837, la dissolution de la Chambre des députés. Mais les élections du 24 novembre ne répondirent pas à ses vœux. La discussion de l'adresse de la chambre nouvelle remit sur le tapis l'exécution du traité de la quadruple alliance et amena de nouveaux débats entre Molé et Thiers. Les diverses oppositions redoublaient d'ardeur contre le cabinet : une polémique engagée dans la presse les décida à se concerter pour le renverser.


Louis-Philippe, qui avait de l'amitié, et même de la tendresse pour Molé, l'exhortait à tenir bon, le réconfortait constamment. En août 1838, il lui fit l'honneur insigne de se rendre chez lui au château de Champlâtreux et d'y présider un conseil des ministres. La scène fut immortalisée par un tableau d'Ary Scheffer que le roi offrit à son chef de gouvernement.


La coalition employa toute l'année 1838 à préparer son offensive pour la session de 1839. La discussion de l'adresse donna lieu à un combat acharné opposant surtout Molé à Guizot. Cette lutte grandit singulièrement le président du Conseil dont la défense étonna à la fois ses adversaires et ses amis. Molé parvint à faire amender le projet d'adresse préparé par la coalition mais, le jour même du vote (8 mars), il remit sa démission au roi. Le ministère se retira le 30 mars 1839 lorsque fut connu le résultat des nouvelles élections législatives, qui lui étaient défavorable.


Molé s'éloigna dès lors du premier plan de la vie politique. Il fut élu à l'Académie française le 20 février 1840.


En 1844, Adolphe Crémieux ayant fait voter par la Chambre qu'« aucun membre du parlement ne pourra[it] être adjudicateur ou administrateur dans les compagnies de chemins de fer auxquelles des concessions seraient accordées », Molé, qui était président du conseil d'administration de la Compagnie de l'Est, se trouva visé : « Je leur jetterai au nez tous les chemins de fer passés, présents et futurs », écrivit-il à Barante[3].


Son nom fut plusieurs fois mis en avant dans plusieurs crises et, en février 1848, Louis-Philippe le chargea, mais en vain, de former un cabinet pour tenter de sauver la monarchie de Juillet.



Sous la Deuxième République |


Après la révolution de 1848, le comte Molé fut porté candidat à l'Assemblée constituante par les « anciens partis » dans le département de la Gironde en remplacement de Lamartine qui avait opté pour la Seine. Élu le 17 septembre 1848[7], il siégea dans les rangs de la droite, dont il fut l'un des chefs. Sans prendre souvent la parole, il n'en eut pas moins d'influence. Il vota contre l'amendement Grévy sur la présidence de la République, contre le droit au travail, pour l'ensemble de la Constitution, pour la proposition Rateau, contre l'amnistie, pour l'interdiction des clubs, pour les crédits de l'expédition de Rome, contre la demande de mise en accusation du président et de ses ministres.


En vue de l'élection présidentielle du 10 décembre 1848, il avait favorisé ouvertement la candidature du général Cavaignac : « Il a sauvé la nation, qui ne pourra jamais l'oublier », déclarait-il à la tribune le 26 octobre. Rallié ensuite au gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte, il soutint à l'Assemblée législative, où il fut élu le 13 mai 1849 par le département de la Gironde[8] toutes les mesures qui signalèrent l'accord du pouvoir exécutif et de la majorité : il appuya l'expédition de Rome, la loi Falloux sur l'enseignement, fut membre de la commission des dix-sept qui prépara la loi du 31 mai sur le suffrage universel, mais se sépara du prince-président quand la politique de l'Élysée devint contraire aux intérêts monarchiques. Il se prononça contre le coup d'État du 2 décembre 1851 et fit partie des représentants qui se réunirent à la mairie du Xe arrondissement pour élever une protestation.


Rentré dans la vie privée, il mourut d'une attaque d'apoplexie le 23 novembre 1855 dans son château de Champlâtreux.


Le comte Molé avait été conseiller général de Seine-et-Oise. Il était depuis le 17 octobre 1837 grand-croix de la Légion d'honneur.



Décorations |




  • Ordre de la Légion d'honneur :

    • Légionnaire (1809) ;

    • Officier (1812) ;

    • Grand-croix (17 octobre 1837).




  • Ordre de la Réunion :
    • Commandeur (1813).




Académicien français |


Élu à l'Académie française le 20 février 1840 (par 30 voix sur 31), en remplacement de Mgr de Quelen, archevêque de Paris, le même jour où Victor Hugo échouait contre Flourens, il fut reçu le 30 décembre suivant par André Dupin. Molé fut chargé du discours de réception d'Alexis de Tocqueville (21 avril 1842), et aussi de celui d'Alfred de Vigny (29 janvier 1846) qui fut d'une rare cruauté à l'égard des œuvres, des conceptions littéraires et des jugements politiques du poète[9]



Jugements |



« Il fit une carrière de larbin politique, plat comme une limande devant ses maîtres et gonflé d'une venimeuse vanité pour ses subordonnés. À sa décharge, il faut dire que ses ancêtres avaient, dans l'ensemble, fait preuve d'un caractère comparable sous l'Ancien Régime. » (Alfred Fierro, André Palluel-Guillard, Jean Tulard, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1995, p. 959 - (ISBN 2-221-05858-5))


« Un jugement droit, une élocution sans relief, mais suffisante et sobre, beaucoup de tenue, de la présence d'esprit et du sang-froid, de l'habileté dans le maniement des hommes, tout ce que donne l'habitude des grandes relations, l'expérience des affaires, une politique apprise à l'école de l'Empire, et par conséquent le goût du despotisme, mais avec cela une facilité singulière à se plier au joug des circonstances, peu d'élévation dans les vues, nulle hardiesse dans l'exécution, un amour-propre inquiet et trop aisément irritable : voilà ce que M. Molé avait apporté aux affaires en qualités et en défauts. » (cité par le Dictionnaire des parlementaires français)


Armoiries |















Figure
Blasonnement


Orn ext comte de l'Empire OLH.svg
Blason famille Molé (Empire).svg



Armes du comte Molé et de l'Empire (institution de majorat attaché au titre de comte de l'Empire, accordée par lettres patentes du 29 septembre 1809, à Schœnbrunn)

Écartelé au premier et quatrième de gueules au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'un croissant de même ; et au second et troisième d'argent au lion de sable armé et lampassé d'or ; le franc-quartier des comtes conseillers d'État brochant sur le premier au neuvième de l'écu[10],[11],[12].



  • Livrées : les couleurs de l'écu[10].



Orn ext comte et pair GCLH.svg
Blason famille Molé (Champlâtreux).svg



Armes du comte Molé, pair de France (membre de la Chambre des pairs : 2 juin 1815, 17 août 1815, comte-pair héréditaire le 31 août 1817 sans majorat[13])

Écartelé, aux 1 et 4, de gueules au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles aussi d'or et en pointe d'un croissant d'argent (Molé) ; aux 2 et 3 d'argent à un lion de sable armé et lampassé d'or (Mesgrigny)[14],[15],[16],[17],[13].




Notes et références |





  1. Elle publia sans nom d'auteur des romans, pour la plupart traduits de l'anglais : Éliza Rivers, ou La favorite de la nature (1823), Les épreuves de Marguerite Lyndsay (1823), Osmond (1824), Le Jeune Irlandais (1828), Rachel (1828), Barbe Grabowska (1830).


  2. 10 avril selon Jacques-Alain de Sédouy, Le comte Molé, Paris, Perrin, 1994, p. 238.


  3. a et bCité par le Dictionnaire des parlementaires français.


  4. Molé est d'une susceptibilité aiguë et supporte mal que l'ambassadeur à Londres, Talleyrand, corresponde directement avec le roi par l'entremise de Madame Adélaïde, n'envoyant à son ministre que de banales dépêches.


  5. « M. Molé devant M. Guizot, c'était la susceptibilité patricienne aux prises avec l'orgueil. Le premier s'irritait d'avoir la suprématie à conquérir, le second affectait, à l'égard de l'homme qui la lui contestait, une sorte d'étonnement dédaigneux dont rien n'égalait l'injure. De là un duel sourd, dans lequel les conceptions législatives, les desseins politiques, l'emploi des agents, les mesures les plus générales en apparence n'entraient que comme des armes à l'usage de la jalousie. » (cité par le Dictionnaire des parlementaires français).


  6. L'apanage devait comprendre le domaine de Rambouillet, les forêts de Sénonche, Châteauneuf et Montécaut.


  7. 22 818 voix sur 45 527 votants et 173 778 inscrits.


  8. 8e sur 13 par 69 635 voix sur 125 001 votants et 179 161 inscrits.


  9. Le texte du discours du comte Molé est consultable sur le site de l'Académie française.


  10. a et bPLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).


  11. « Mathieu-Louis Molé (1781-1855), comte de l'Empire », sur www.napoleon-empire.net (consulté le 8 mai 2011).


  12. Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, , etc., Encyclopédie Roret, 1854, 340 p. (lire en ligne).


  13. a et b(en) « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », sur www.heraldica.org (consulté le 8 mai 2011)


  14. Il arrive que le lion soit lampas de gueules, et non d'or.


  15. M. Jouffroy d'Eschavannes, Armorial universel, tome 2, 1848.


  16. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles (M. le Chevalier de Courcelles), Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, Volume 8, 1827.


  17. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887.




Voir aussi |


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Sources |




  • Alfred Fierro, André Palluel-Guillard et Jean Tulard, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1995[détail des éditions] (ISBN 2-221-05858-5), p. 959.


  • « Molé (Mathieu-Louis, comte) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore].


  • Jacques-Alain de Sédouy, Le Comte Molé ou la séduction du pouvoir, Perrin, 1994, 270 pages avec cahier d'illustrations.


  • « Cote LH/1898/8 », base Léonore, ministère français de la Culture.



Bibliographie |


  • Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.


Liens externes |




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  • La correspondance et les rapports des ministres de la Justice (dont Molé, 1813-1814) au Secrétaire d’État sous Napoléon Ier sont conservées aux Archives nationales (France).

































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