Corée





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Ne doit pas être confondu avec Péninsule de Corée.




Carte de localisation de la Corée.


La Corée est une région d’Asie de l’Est de 220 258 km2[1],[2] située entre le Japon, la Chine et la Russie. Elle est principalement formée de la péninsule de Corée entourée de nombreuses îles ainsi que des terres situées entre l'isthme de Corée et les fleuves Yalou et Tumen.


Elle est surnommée le pays du Matin calme (litt. : le pays du Matin frais : Han-guk (한국, 韓國) ou Joseon (ou Chosǒn) (조선, 朝鮮). La Corée, peuplée de plus de 75 millions d’habitants presque exclusivement coréens, est divisée en deux États depuis la fin des années 1940 :



  • la république populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), qui occupe 55 % du territoire au nord, est gouvernée par un régime totalitaire issu des doctrines staliniennes ; elle compte environ un tiers de la population de la péninsule ;

  • la république de Corée (Corée du Sud), qui occupe au sud 45 % du territoire de la péninsule, est une démocratie représentative à orientation capitaliste et compte en 2017 environ deux fois plus d'habitants que la Corée du Nord.


Les relations entre les deux États sont très tendues, au point que cette mésentente débouche sur un conflit qui déchire la péninsule pendant trois ans, de 1950 à 1953.


Les deux Corées ont la même langue officielle, le coréen, supposée d’origine altaïque. Jusqu’au XVe siècle, la langue coréenne n’avait pas d’écriture propre et utilisait les sinogrammes chinois par les systèmes Idu et Hyangchal. Aujourd’hui, le coréen s’écrit avec l’alphabet hangeul.


En plus des deux états indépendants il existe une troisième Corée[3] : le peuple coréen de Chine. Cette troisième Corée peut-être assimilée à l’un des trois royaumes historiques, celui de Koguryo. Une partie de ce territoire est une division administrative du Nord-Est de la province du Jilin en Chine : la préfecture autonome coréenne de Yanbian.




Sommaire






  • 1 Géographie


    • 1.1 Topographie


    • 1.2 Hydrographie


    • 1.3 Littoral et îles


    • 1.4 Climat


    • 1.5 Flore


    • 1.6 Faune




  • 2 Culture et arts


    • 2.1 Musique et danse


    • 2.2 Cuisine




  • 3 Administration


  • 4 Histoire


  • 5 Notes et références


  • 6 Annexes


    • 6.1 Articles connexes


    • 6.2 Liens externes


    • 6.3 Bibliographie







Géographie |



Carte de Coree.png


Articles détaillés : Géographie de la Corée du Nord et Géographie de la Corée du Sud.


Topographie |


Le paysage se compose à 70 % de zones montagneuses partiellement couvertes de forêts à l’est et séparées par des vallées profondes et étroites. Dans l’Ouest et le Sud, on trouve des plaines côtières peuplées et cultivées.


La chaîne principale est constituée par les monts Taebaek, qui occupent le versant oriental de la péninsule. De plus, il existe également une cinquantaine de montagnes dépassant les 2 000 m d’altitude qui sont, pour la plupart situées, dans le Hamgyong au nord, dont le point culminant est le mont Paektu (2 744 m).



Hydrographie |


Le Yalou et le Tuman sont les deux fleuves les plus importants (790 km et 520 km respectivement), ils marquent la frontière avec la république populaire de Chine et la Corée du Nord. Tandis que le Han (514 km), qui traverse Séoul, et le Nakdong (506 km) assurent aussi bien les besoins en eau des villes que ceux de l’agriculture.



Littoral et îles |


Ses côtes sont très découpées, et on y compte plus de 3 000 îles dont la principale est Jeju-do (제주도), située à 85 km au sud de la péninsule.


Le cas des rochers Liancourt (appelé aussi « Dokdo » ) est particulier : bien qu’ils soient administrés par la Corée du Sud depuis 1954, ils sont toujours revendiqués par le Japon.



Climat |


Le climat local est typique des façades orientales des continents, mais avec des nuances selon les zones. La côte sud a un climat subtropical humide et est touchée par le régime des moussons appelé localement le jangma, permettant notamment la culture du riz. En remontant vers le nord, le climat devient très vite continental avec des hivers de plus en plus rudes car plus influencé par la Sibérie. Les hivers sont relativement secs.


La péninsule reste exposée aux aléas climatiques : ainsi, les inondations en Corée du Nord ont causé, en août 2007, plus de 600 morts et disparus et touché plus d’un million de personnes[4], entraînant une demande d’aide internationale du gouvernement nord-coréen et des appels à dons d’ONG[5].



Flore |


La végétation naturelle dans la péninsule coréenne peut être classifiée selon quatre écorégions principales, essentiellement en fonction de la rudesse des hivers. Tout au sud, sur la côte exposée à un climat subtropical et pratiquement à l'abri des gelées, elle est normalement constituée d'une forêt toujours verte de type laurisylve (forêts sempervirentes de Corée méridionale) tandis que la plus grande partie de la péninsule est couverte par des arbres à feuilles caduques (forêts décidues de Corée centrale). Toutefois, ce sont des régions très peuplées, en grande partie urbanisées ou consacrées à l'agriculture. Dans les montagnes et dans le Nord de la Corée, les conifères se font de plus en plus présents, notamment le pin blanc de Corée et le sapin de Mandchourie, ce sont les zones des forêts mixtes de Mandchourie et celle des monts Changbai[6].



Faune |


Article détaillé : Faune de Corée.

La faune de Corée, appartient à la Paléarctique. Des espèces natives ou endémiques de la péninsule coréenne comprennent le lièvre coréen (en), le cerf d'eau, le mulot coréen (en), la grenouille brune coréenne ou l'épinette coréenne (en). La zone coréenne démilitarisée constitue une réserve naturelle faunique inédite, abritant des espèces menacées telles que la grue à couronne rouge et le léopard de l'Amour…



Culture et arts |


Articles détaillés : culture de la Corée du Sud et culture de la Corée du Nord.

Dans les textes chinois antiques, la Corée est désignée sous le nom des « fleuves et des montagnes brodés dans la soie » (錦繡江山) et « la nation orientale du décorum » (東方禮儀之國). Pendant les VIIe et VIIIe siècles, la route de la soie a relié la Corée à l’Arabie. Dès 845, les commerçants arabes ont écrit, « au-delà de la Chine est une terre où l’or abonde et qui est appelée Silla. Les musulmans qui y sont allés ont été charmés par le pays et tendent à s’y installer et à abandonner toute idée de partir. »[réf. nécessaire]


Le hanbok est le vêtement traditionnel coréen, d'apparence générale assez sobre, il peut comporter certains raffinements.



Musique et danse |




Nongak.


Article détaillé : Musique coréenne.

Il existe traditionnellement plusieurs types de musiques, selon les cultures, en Corée. Les musiques de cour, telles les aak et tangak, d'inspiration chinoise, ou le hyangak, qui à partir du VIe siècle, devient plus local. Les musiques chamaniques, telles que le samulnori et ses danses tournantes, dans les nongak ou le sinawi, improvisé. La musique bouddhique, reprenant généralement les rituels apportés de Chine du bouddhisme chan (appelé son localement et zen au Japon), tandis que le hwach'ong s'inspire davantage du folklore local. Le Pansori, musique chantée accompagnée de percussions janggu est classé au patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO.



Cuisine |


Article détaillé : Cuisine coréenne.




Tteok (pates de riz gluant) au gochujang (sauce pimentée).


La péninsule coréenne se distingue également par sa cuisine, qui fait la part belle aux plats d'accompagnements (banchan servi lorsque l'on consomme du riz), parmi lesquels il existe une grande variété de légumes saumurés (kimchi), et parfois très épicés. On remarque une grande présence du sésame et de l'huile de sésame grillée, ainsi que depuis la moitié du XXe siècle de nombreux plats pimentés. Les plats les plus souvent représentés à l'étranger sont le bulgogi (barbecue coréen), utilisant généralement des fines tranches de bœuf (viande, langue) marinée, souvent de porc et parfois de fruits de mer. Le bibimbap (plat de riz couvert de cinq aliments de couleurs différentes), les gimbap (un mets proche du makizushi japonais, mais au sésame et généralement végétarien), la crêpe coréenne (une sorte d'omelette très fine), le plat nommé japchae (des nouilles de patates douces avec poivron, lentin du chêne, carottes, etc.) avec bœuf ou végétarien, souvent en entrée, plus rarement en plat. Les tteok (aliments à base de pâte de riz gluant), base de différents plats, salés ou sucrés. Les mandu (équivalent des jiaozi chinois). Comme dans les cas des gyoza japonais, ils sont généralement frits à l'étranger, mais comme dans les jiaozi, ils peuvent également être bouillis ou cuits à la vapeur en Corée.



Administration |


Article détaillé : Relations inter-Corées.



Drapeau proposé pour la Corée réunifiée.


La péninsule est aujourd’hui divisée, à peu près au 38e parallèle (휴전선, 休戰線) en deux États indépendants antagonistes :




  • Drapeau : Corée du Nord au nord, la république populaire démocratique de Corée qui, selon sa Constitution du 27 décembre 1972, est une démocratie populaire, d'orientation marxiste-léniniste héritée de la Seconde Guerre mondiale, fondée sur les idées du juche, qui revendique l’indépendance politique, économique et militaire de la Corée du Nord ;


  • Drapeau : Corée du Sud au sud, la république de Corée, qui est actuellement une démocratie parlementaire à représentation monocamérale (le Gukhoe), d'orientation pro-occidentale et capitaliste.


De fortes tensions ont toujours existé entre les parties depuis la guerre froide, celles-ci trouvant son paroxysme durant la guerre de Corée de 1950 à 1953. Depuis, la zone tampon située le long de la frontière entre les deux États, dite « zone coréenne démilitarisée » (DMZ), concentre le plus grand nombre de forces armées au monde[7]. Le village de Panmunjeom, lieu de signature du cessez-le-feu de 1953, est l’endroit où se déroulent traditionnellement les négociations entre les deux Corée.


La déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin 2000 est la pierre angulaire des nouvelles relations qu’entretiennent les deux États, en vue d’une réunification de la péninsule.


Le 12 mars 2013, la Corée du Nord annonce qu'elle met fin aux accords de non-agression avec la Corée du Sud et qu'elle coupe, par la même occasion, le téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul.



Histoire |


Article détaillé : Histoire de la Corée.


  • Le 3 octobre 2333 av. J.-C. : fondation mythique de la Corée par un homme nommé Dangun, fils de Hwanung et d’une ourse transformée en femme. Plus tard, Gaya apporte les éléments d’une civilisation de Chine (culture du riz, tissage et élevage des vers à soie) ; on appelle aujourd’hui la Corée de cette époque Go-Joseon (signifiant Corée ancienne).

  • Présence chinoise de 108 av. J.-C. à 313 apr. J.-C.

  • Les Trois Royaumes : Silla (신라), Baekje (백제) et Goguryeo (고구려) de 57 av. J.-C. à 668. Confédération de Gaya (가야).


  • Période Silla (신라) : la Corée est unifiée en un seul royaume, de 668 à 935.

  • Royaume de Balhae (발해) (698-926).

  • Royaume de Goryeo (고려) (918-1392).

  • Invasion mongole en 1231.


  • Période Joseon (조선) (la dynastie fondée par le général Yi Seong-gye) (1392-1910).

  • Tentatives d’invasion japonaises en 1592, l'année du Dragon et 1597-98, repoussées par l’amiral Yi Sun-sin (이순신), héros national.

  • Défaite et vassalisation de la Corée aux Chinois mandchous en 1637, dynastie des Qing, la Corée est surnommée le royaume ermite et les étrangers qui entrent ont interdiction d’en sortir.


  • 1894 : les paysans coréens sont très mécontents et réclament des réformes économiques et sociales, à cause de l’augmentation des impôts et de l’inflation du prix des biens de première nécessité. Ne pouvant gérer la crise, la Corée demande de l’aide à la Chine.

  • Fin août 1894 : la Corée signe une alliance militaire avec le Japon.

  • 1905 : la Corée devient protectorat japonais.


  • Annexion par le Japon le 29 août 1910, qui en fait une province

  • 1er mars 1919, soulèvement contre l'occupant japonais.




Portrait d’une mère et de sa fille (entre 1910 et 1920).




  • 1945 : libération et division du pays en deux zones, séparées par le 38e parallèle.


  • Guerre de Corée de 1950 à 1953 : le Nord, sous influence de l’Union soviétique cherche à annexer le Sud sous influence américaine.


  • 1953 : fixation de la frontière entre les deux États.


Comme pont et point de passage entre la Chine et le Japon, depuis ses origines, la décolonisation de la Corée a été un échec où le Nord, se rapprochant de la république populaire de Chine a adopté une politique communiste basée sur le culte de la personne (juche) et le Sud sous celle, de fait, des États-Unis par l’irruption de la guerre de Corée qui a rendu ces deux parties dépendantes de leur parrainage. Le Sud est en coopération compétitive économique avec le Japon pour s’affirmer. Le Nord s’affirme vis-à-vis du parrain chinois en se faisant plus communiste encore. L’Union soviétique et les États-Unis se sont affrontés par pays interposés, évitant un conflit direct qui, à l’époque aurait pu mener vers une escalade atomique (le limogeage de MacArthur en était une preuve). Très vite préoccupée par la situation en Europe, l’Union soviétique s’est désengagée du conflit, laissant la place à la république populaire de Chine.


Un accord de paix historique a été signé le 4 octobre 2007 entre les deux présidents, Roh Moo-hyun sud-coréen et Kim Jong-Il nord-coréen. Il met officiellement fin à la guerre de Corée, débutée en 1950. En effet, un simple armistice avait été signé en 1953[8]. Mais depuis peu, la Corée du Nord devenu le neuvième pays à posséder l'arme atomique, multiplie les « provocations », notamment avec les essais nucléaires et des bombardements délibérés du territoire sud-coréen, dont celui de Yeonpyeong le 23 novembre 2010 est l’incident le plus sérieux depuis la fin de la guerre en 1953. Pour certains analystes[9], par son attitude belliqueuse le régime de Pyongyang chercherait à maintenir sa population dans un semi-état de guerre permanent permettant de faire accepter à cette dernière les privations qu’elle subit, d’autant plus que la situation alimentaire de la Corée du Nord s’est aggravée de façon catastrophique ces dernières années, dont les menaces récurrentes de famine sont l’illustration[10]. Cependant, cette dictature adopte un comportement paradoxal. En effet, un mois avant le bombardement de Yeonpyeong, elle réclamait encore une aide humanitaire à sa voisine du sud qui ne la lui avait jamais refusée jusque-là[11], attitude qui trahit néanmoins un affaiblissement significatif du régime totalitaire de Pyongyang.[non neutre]



Notes et références |





  1. « The World Factbook, North Korea » (consulté le 2 mai 2016).


  2. « The World Factbook, South Korea » (consulté le 2 mai 2016).


  3. Patrick Maurus, La troisième Corée Le Débat, 2018/1 (n° 198), p. 112-117. DOI : 10.3917/deba.198.0112. URL : https://www.cairn.info/revue-le-debat-2018-1-page-112.htm.


  4. Source : Philippe Pons, « Mobilisation internationale pour aider Pyongyang », Le Monde, 30 août 2006.


  5. Voir le site du Secours populaire français.


  6. Voir aussi : Tomax Cerny et al., « Classification of Korean forests: patterns along geographic and environmental gradients », Applied Vegetation Science, 2014. doi: 10.1111/avsc.12124 ainsi que la liste de la faune du Wildfinder.


  7. « Ces murs qui divisent », Le Point, 10 janvier 2008, p. 50.


  8. Voir l'article « Declaring an End to the Korean War », www.korea.net.


  9. Article du JDD du 29/11/2010.


  10. L’article de Humanité du 17/11/2010.


  11. Article du Point du 27/10/2010.




Annexes |



Articles connexes |




  • Corée du Sud (république de Corée)


  • Corée du Nord (république populaire démocratique de Corée)


  • Guerre du Crabe, conflit maritime entre les deux Corées



Liens externes |


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Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Corée.





  • (fr) Bibliographie sur la Corée.


  • (fr) Deux Corées. Quelles perspectives pour la péninsule coréenne ? par le Pr Barthélémy Courmont.



Bibliographie |




  • (en) Gi-Wook Shin/Michael Robinson (éd.), Colonial modernity in Korea, Cambridge, Mass. [u.a.], Harvard University, Asia Center, Distributed by Harvard Univ. Press, 1999 (ISBN 978-0-674-14255-8).


  • Patrick Maurus, La Corée dans ses fables, Actes Sud.

  • Pascal Dayez-Burgeon, Les Coréens, Tallandier, 2011.


  • Li Ogg, La Corée, des origines à nos jours, 1996.

  • Li Ogg, Histoire de la Corée, 1969.

  • Li Ogg, La mythologie coréenne et son expression artistique, 1995.




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