David Cronenberg
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Nom de naissance | David Paul Cronenberg |
---|---|
Naissance | 15 mars 1943 Toronto, Canada |
Nationalité | Canadien |
Profession | Réalisateur Scénariste Producteur Acteur Monteur Directeur de la photographie |
Films notables | Vidéodrome La Mouche Crash A History of Violence Les Promesses de l'ombre |
David Cronenberg est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Ontario,Canada). Il est le père du réalisateur Brandon Cronenberg.
Sa filmographie peut se caractériser par trois principaux styles : l'étude du corps humain sous un aspect angoissant et monstrueux (Stereo, Crimes of the Future, Frissons, Rage, Chromosome 3, La Mouche, Faux semblants) ; l'étude du rapport de l’humain avec la technologie sous un aspect visionnaire (Fast Company, Scanners, Videodrome, Crash, eXistenZ) ; l'étude de la dégénérescence du corps social sous un aspect réaliste et pessimiste (Spider, A History of Violence, Les Promesses de l’ombre, A Dangerous Method, Cosmopolis, Maps to the stars). Son cinéma, influencé par la psychanalyse, sonde les addictions et les phobies de la société occidentale (Stereo, Crimes of the Future, Videodrome, Faux semblants, Le Festin nu, Crash, Spider, A Dangerous Method) ainsi que les névroses, laissant libre cours au déchaînement de pulsions refoulées. Ses deux thèmes récurrents sont la double personnalité et le massacre du corps humain. Sa vision de ce corps humain martyrisé, mutilé et dégradé peut rappeler la peinture de Francis Bacon. Ses films, caractérisés par une grande maîtrise technique et un univers à la fois malsain, ultra-violent et cérébral, ouvrent la voie à de nombreuses lectures sur le conditionnement, le mal, l'aliénation et la confusion entre réel et virtuel[1].
Également acteur, Cronenberg n'hésite pas à jouer dans certains films quand on fait appel à lui. Ainsi, on le voit apparaître dans son propre film La Mouche, mais aussi entre autres dans Cabal (Nightbreed de Clive Barker), Prête à tout, Mesure d'urgence et plus récemment Jason X. Par ailleurs et par pure admiration pour la série, il fait une apparition remarquée dans deux épisodes de la saison 3 de Alias. Il apparaît aussi dans Crash en mort accidenté de la route.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Jeunesse
1.2 Carrière
2 Filmographie
2.1 Réalisateur
2.1.1 Courts-métrages
2.1.2 Longs-métrages
2.2 Acteur
3 Distinctions principales
4 Écrits
4.1 Éléments sur Consumés (en)
5 Bibliographie
6 Notes et références
7 Liens externes
Biographie |
Jeunesse |
David Cronenberg est né à Toronto, où il vit toujours actuellement. Il est le fils d'Esther Sumberg, pianiste, et Milton Cronenberg, écrivain et éditeur, d'origine juive lituanienne. Il étudie au Harbord Collegiate Institute, puis est diplômé en littérature de l'University College (Université de Toronto) après avoir commencé à étudier les sciences. Il cite William S. Burroughs et Vladimir Nabokov comme influences majeures. Sa sœur, Denise Cronenberg, est costumière[2].
Carrière |
Malgré des études de sciences, Cronenberg se tourne rapidement vers le milieu artistique, notamment la « scène underground » de Toronto. Dans la veine du cinéma expérimental new-yorkais, il réalise deux courts métrages : Transfer en 1966 et From the Drain en 1967. Il passe au long métrage en 1969 avec Stereo, puis Crimes of the Future l'année suivante. Ses premières réalisations sont financées par des sociétés de production de films pornographiques. On y retrouve déjà ses thèmes de prédilection : la sexualité, le corps humain comme terrain d'expérimentation, le danger de la contamination, la médecine et la psychanalyse[2].
Au début des années 1970, il réalise de nombreux téléfilms. Il revient au cinéma en 1975 avec Frissons. Ce film et les deux suivants, Rage et Chromosome 3, mêlant horreur et science-fiction, choquent quelques critiques mais offrent à Cronenberg un statut de cinéaste « culte » par l'effroi qu'il arrive à susciter avec une remarquable économie de moyens. Il connaît son premier succès commercial en 1981 avec Scanners. Il confirme cela deux ans après avec Vidéodrome, un film avec James Woods sur le pouvoir des médias. Fort de ce succès, il s'attelle ensuite à l'adaptation du roman de Stephen King, Dead Zone, dans un film homonyme en 1983 avec Christopher Walken.
La reconnaissance internationale vient en 1986 avec La Mouche, remake de La Mouche noire, film fantastique des années 1950 réalisé par Kurt Neumann. Dans ses films suivants, il délaisse le cinéma d'épouvante tout en conservant son style habituel. Dans Faux-semblants (1988), il évoque ainsi la relation si particulière entre des frères jumeaux, joués par Jeremy Irons. En 1991, il adapte le célèbre roman Le Festin nu de William S. Burroughs, réputé inadaptable.
En 1996, Cronenberg adapte un autre écrivain culte, J. G. Ballard, avec Crash, film sur la fascination sexuelle qu'exercent les accidents de voiture. L'œuvre, assez controversée, obtient le Prix spécial du jury au 49e Festival de Cannes. Passionné par les rapports entre l'humain et la technologie, Cronenberg réalise eXistenZ en 1999 avec Jude Law, dans lequel il explore les frontières floues entre monde réel et réalité virtuelle. La même année, il préside le jury du 52e Festival de Cannes. En 2002, Spider, sa nouvelle réalisation, « étudie » l'esprit d'un schizophrène joué par Ralph Fiennes.
En 2005, il signe une fable sur la violence refoulée dans la société américaine, A History of Violence, adaptée du comic éponyme avec Viggo Mortensen, qu'il retrouve ensuite en 2007 dans Les Promesses de l'ombre. Ce film, sur la mafia russe à Londres, est le premier que Cronenberg tourne entièrement hors du Canada.
En 2008, il prend la direction de deux projets extra-cinématographiques : l'exposition Chromosomes au Palazzo delle Esposizioni de Rome et l'opéra La Mouche, d'après son propre film, au Los Angeles Opera et au Théâtre du Châtelet à Paris.
En 2010, il réalise A Dangerous Method, version cinématographique de la pièce de théâtre The Talking Cure de Christopher Hampton. Sélectionné à la 68e Mostra de Venise et sorti en décembre 2011 en France, le film revient sur la rivalité entre les psychanalystes Carl Jung et Sigmund Freud.
En 2012, il écrit et réalise Cosmopolis, tiré du roman éponyme de Don DeLillo, avec Robert Pattinson comme tête d'affiche. Le film est sélectionné en compétition au 65e Festival de Cannes. La réception critique est divisée sur ce long métrage au ton absurde, futuriste et sarcastique, qui explore le penchant monstrueux du capitalisme et du monde de la finance, devenu totalement abstrait[1]. L'œuvre originale, qui reçut un accueil mitigé lors de sa publication, était en effet considérée comme inadaptable[1] en raison de son style sophistiqué et de ses nombreux dialogues littéraires.
En 2014, Cronenberg met en scène Maps To The Stars, un film sur des familles de stars à Hollywood. Le film se conçoit comme une virulente critique des valeurs d'Hollywood et du cinéma contemporain (opportunisme, régression, décadence, manipulation)[1]. Il ouvre aussi une réflexion sur les conséquences de « l'usine à rêves » sur le comportement individuel et la confusion entre fantasme, images mentales et réalité objective[1]. Le scénario est écrit par Bruce Wagner. Maps to the Stars est en compétition au 67e Festival de Cannes. La distribution inclut John Cusack, Julianne Moore qui remportera le Prix d'interprétation féminine, Mia Wasikowska et Robert Pattinson pour sa seconde collaboration avec le cinéaste. L'œuvre est globalement bien reçue par la presse européenne lors de sa présentation cannoise[1],[3], mais l'accueil est plus mitigé du côté de la critique américaine[4].
Le réalisateur fait ses premiers pas en littérature avec le roman Consumés, un thriller qui convoque journalisme et géopolitique. La sortie nord-américaine du roman en septembre 2014 a lieu en même temps que la sortie internationale de Maps To The Stars. Cronenberg songera ensuite à l'adaptation du roman par ses soins[5].
En 2018 il préside le jury du 18e Festival international du film fantastique de Neuchâtel.
En septembre 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot, il signe avec Juliette Binoche la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », qui parait en une du journal Le Monde, avec pour titre L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[6].
Filmographie |
Réalisateur |
Courts-métrages |
1966 : Transfer
1967 : From the Drain
2000 : Camera (TV)
2007 : Chacun son cinéma - segment At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World
Longs-métrages |
1969 : Stereo
1970 : Crimes of the Future
1975 : Frissons (Shivers ou The Parasite Murder)
1977 : Rage (Rabid)
1979 : Fast Company
1979 : Chromosome 3 (The Brood)
1981 : Scanners
1983 : Vidéodrome (Videodrome)
1983 : Dead Zone (The Dead Zone)
1986 : La Mouche (The Fly)
1988 : Faux-semblants (Dead Ringers)
1991 : Le Festin nu (Naked Lunch)
1993 : M. Butterfly
1996 : Crash
1999 : eXistenZ
2002 : Spider
2005 : A History of Violence
2007 : Les Promesses de l'ombre (Eastern Promises)
2011 : A Dangerous Method
2012 : Cosmopolis
2014 : Maps to the Stars
- Intermèdes pour la télévision canadienne
1971 : Tourettes
1971 : Letter from Michelangelo
1971 : Jim Ritchie Sculptor
1972 : Don Valley
1972 : Fort York
1972 : Lakeshore
1972 : Winter Garden
1972 : Scarboroughs Bluffs
1972 : In the Dirt
- Séries télévisées
1972 : Program X, épisode Secret Weapons
1975 : Peep Show, épisode The Victim
1975 : Peep Show, épisode The Lie Chair
1976 : Teleplay, épisode The Italian Machine
1990 : Scales of Justice, épisode Regina Versus Horvath
1990 : Scales of Justice, épisode Regina Versus Logan
1992 : Maniac Mansion, épisode Idella's Breakdown
Acteur |
1975 : Frissons (Shivers) de David Cronenberg : un infecté (non crédité)
1982 : Vidéodrome (Videodrome) de David Cronenberg : Max Renn in helmet (non crédité)
1985 : Série noire pour une nuit blanche (Into the Night) de John Landis : le superviseur du groupe de travail aéronautique
1986 : La Mouche (The Fly) de David Cronenberg : le gynécologue
1988 : Faux-semblants (Dead Ringers) de David Cronenberg : l'obstétricien (non crédité)
1990 : Cabal (Nightbreed) de Clive Barker : Dr. Philip K. Decker
1994 : Boozecan de Nicholas Campbell : Stan Coleburn
1994 : Procès devant jury (Trial by Jury) de Heywood Gould : le détective
1995 : Prête à tout (To Die For) de Gus Van Sant : l'homme du lac
1995 : Blood and Donuts de Holly Dale : Crime Boss
1996 : Moonshine Highway (TV) d'Andy Armstrong : Clem Clayton
1996 : Crash de David Cronenberg : le vendeur de voitures accidentées (voix non créditée)
1996 : Les Stupides (The Stupids) de John Landis
1996 : Mesure d'urgence (Extreme Measure) de Michael Apted : l'avocat de l’hôpital
1997 : Henry and Verlin de Gary Ledbetter : Doc Fisher
1998 : Last Night de Don McKellar : Duncan
1998 : The Grace of God de Gérald L'Ecuyer : le psychiatre
1999 : Résurrection (Resurrection) de Russell Mulcahy : le père Rousell
2001 : Juge et coupable ? (The Judge) (TV) de Mick Garris : Inspecteur Stobel
2001 : Jason X de James Isaac : Dr. Wimmer
2003 : Alias (série télévisée) - Saison 3, épisodes 9 et 10 : Dr. Brezzel
2007 : Chacun son cinéma segment At The Suicide of The Last Jew in The World in The Last Cinema in The World : le suicidaire
2010 : Happy Town (série télévisée) - Saison 1, épisode 3 : Dr. Leichman
2010 : Le Monde de Barney (Barney's Version) de Richard J. Lewis : un réalisateur
2017 : Alias Grace (série télévisée) : le révérant Verringer
Distinctions principales |
Prix Génie du meilleur film en 1989 pour Faux-semblants.
Chevalier des arts et des lettres en 1990.
Prix Génie du meilleur film en 1992 pour Le Festin nu.
Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes 1996 pour Crash.
Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'Honneur, le 1er avril 2009 à Toronto, pour avoir « fortement contribué au développement de la coopération culturelle franco-canadienne »[7].
Écrits |
eXistenZ: A Graphic Novel. Key Porter Books. 1999. (ISBN 1-55263-027-7).
David Cronenberg: Collected Screenplays 1: Stereo, Crimes of the Future, Shivers, Rabid. 2002. Faber and Faber. (ISBN 0-571-21017-1).- David Cronenberg, Red Cars. Volumina Artbooks. Bologna: Associazione culturale Volumina. 2005 (ISBN 978-88-901996-8-4)
- David Cronenberg, Consumés, roman, Gallimard, 2016 (ISBN 978-2-07-012370-4) (original ː 2014)
Éléments sur Consumés (en) |
- Deux journalistes, indépendants, trentenaires, Naomi Seberg (Omi) et Nathan Math (Than) mènent chacun de leur côté une enquête internationale, dont les personnages se révèlent communs, et assez dangereux. Le couple communique par les différents moyens numériques disponibles.
- Aristide Arosteguy, philosophe à La Sorbonne (Paris), en fuite, après la mort de son épouse, Célestine Arosteguy, également philosophe. Accusé de son assassinat suivi de cannibalisme, d'après de nombreuses horribles photographies circulant sur la toile, il est retrouvé à Tokyo par Naomi. Puis, il disparaît, peut-être enlevé vers la Corée du nord...
- Le docteur Zoltan Molnar mène Nathan au docteur Roïphe, spécialiste en amputation, dans diverses cliniques éphémères, en environnement chaotique, ou au Canada, et dont la fille Chase Roïphe se spécialise en auto-mutilations minimales.
- Autour de ces six personnages, gravitent quelques autres, dont Dunja, Yolanda, Hervé Blomqvist, M. Vernier, Yukie, Dr Trinh, Dr Matsuda, Elke Jungebluth (243), Shigeo Tokuda (201), Romme Vertegaal (230), son éventuel alias Jo Woon Gyu (241)...
- Il est question d'apotemnophilie, de philosophospasmes (p. 244), de matériels et de logiciels d'enregistrement, modification, transmission d'informations (texte, photographie, son, vidéo, etc), ce qui situe l'action vers 2005, et d'intégrité (physique, psychologique, éthique, sentimentale, etc).
- Parmi les références explicites ː Louis Althusser (p. 177), Samuel Beckett (199, 292), Salvador Dali (295), Serge Gainsbourg et Jane Birkin (295), Jean Genet (276), Diego Rivera et Frieda Kahlo (263), Tom Wolfe (306), Jean Baudrillard (348), Marx (81, 351), Philip K. Dick (241), Buddy Holly (247), Simone de Beauvoir (330), Jean-Paul Sartre (330), Art Shay (330), Weegee (328), et plusieurs fois Issei Sagawa.
Bibliographie |
- Serge Grünberg, « David Cronenberg », Cahiers du cinéma (coll. Auteurs), 1992
- Denis Baron, Corps et artifices, De Cronenberg à Zpira, L'Harmattan, 2007
- Vicenter Sànchez-Biosca, « Entre le corps évanescent et le corps supplicié : Vidéodrome et les fantaisies postmodernes », Cinémas (automne 1996) p. 73-88.
- Geraldine Pompon et Pierre Veronneau, David Cronenberg, la beauté du chaos, le Cerf, 7°ART, 2003
David Cronenberg-Collection Positif, coordonné par Hubert Niogret, coll. Positif, éditions Scope (ISBN 2-912573-29-7)
- Sarah Chiche, « Ciné-fils de Beckett», Le Nouveau Magazine littéraire N°6, Edition Le Nouveau Magazine pensées et littéraire, Paris, Juin 2018, p.97 (ISSN 2606-1368)
Notes et références |
Jean-François Rauger, « Maps to the Stars : il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood », Le Monde, 19 mai 2014(lire en ligne)
Biographie - AlloCiné
« Cannes 2014 : Maps to the Stars "féroce", "tordu" et "malsain" selon la presse », sur AlloCiné, consulté le 20 mai 2014.
« Rotten Tomatoes - Maps To The Stars »
« www.lemonde.fr - David Cronenberg "je ne déteste pas hollywood" »
« Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde, 3 septembre 2018(lire en ligne, consulté le 14 septembre 2018)
Légion d'Honneur
Liens externes |
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(en) David Cronenberg sur l’Internet Movie Database
David Cronenberg sur Allociné
« Les Transmutations dans l'œuvre de David Cronenberg » sur le site Cadrage.net
David Cronenberg - Orages mécaniques, Le Nouvel Observateur
Un dossier sur le cinéma de David Cronenberg sur le site Intervista, consacré au cinéma de genre.- (fr) Étude des génériques de David Cronenberg par A.Tylski (Blow Up, Arte)
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