Inlandsis





Ne doit pas être confondu avec Calotte glaciaire ou Champ de glace.



Vue aérienne de la bordure orientale de l'inlandsis du Groenland produisant des courants glaciaires se déversant dans des fjords.





Nunataks dépassant de l'inlandsis du Groenland sur la côte orientale de l'île.


Un inlandsis, aussi connu sous le nom de calotte polaire[1], est un glacier de très grande étendue se présentant sous la forme d'une nappe de glace recouvrant la terre ferme et qui peut atteindre plusieurs milliers de mètres d'épaisseur. Ils peuvent se prolonger à la surface de la mer en formant des barrières de glace. Sur Terre, il n'en existe que deux de nos jours : l'inlandsis de l'Antarctique, le plus étendu, et l'inlandsis du Groenland.


Le terme inlandsis est d'origine scandinave. La forme inlandsis est suédoise et signifie littéralement « glace [is] de l'intérieur des terres [inland] » ou « glace de l'arrière-pays ».




Sommaire






  • 1 Caractéristiques


  • 2 Glaciations et inlandsis disparus


  • 3 Inlandsis du Groenland


  • 4 Inlandsis de l'Antarctique


  • 5 Notes et références


  • 6 Annexes


    • 6.1 Articles connexes


    • 6.2 Liens externes







Caractéristiques |


On considère qu'un inlandsis est un glacier dont la superficie dépasse 50 000 km2.


Les inlandsis actuels terrestres sont donc au nombre de deux :



  • l'inlandsis du Groenland d'où vient le nom ;

  • l'inlandsis de l'Antarctique (parfois divisé en deux avec d'un côté l'Antarctique occidental et de l'autre l'Antarctique oriental).


Le Vatnajökull en Islande, l'un des plus grands glaciers du monde, n'est pas considéré comme un inlandsis car avec 8 100 km2 de superficie, il n'atteint pas les 50 000 km2 requis. Ces glaciers de très grande dimension et ayant certaines des caractéristiques des inlandsis sont appelées calottes glaciaires.


La formation des inlandsis repose sur le même principe que celle des glaciers : une accumulation de neige résultant d'une fonte insuffisante provoque un tassement de la neige qui expulse l'air qu'elle renferme et se transforme en glace. Cette glace est suffisamment plastique pour se déformer selon la gravité ou son propre poids. Dans le cas des inlandsis, c'est le propre poids de la glace qui provoque son déplacement par fluage, la pente à l'échelle d'un continent ou d'une grande île étant trop faible pour provoquer un écoulement gravitaire. Un équilibre entre apport de neige, poids de la glace et ablation de neige (sublimation, fonte, production d'icebergs) s'effectue alors et la masse de glace stabilise son épaisseur et son étendue. Un inlandsis se maintient plus par une faible ablation que par un fort apport de neige.


Une coupe en profil d'un inlandsis permet de distinguer plusieurs caractéristiques :



  • une surface convexe : les bords d'un inlandsis sont pentus et son centre est formé de plusieurs dômes très peu marqués qui donnent l'apparence d'un immense plateau ;

  • une couche de glace très épaisse, en général 2 000 mètres d'épaisseur, et pouvant atteindre 4 000 mètres d'épaisseur ;

  • un substrat rocheux pouvant se trouver sous le niveau de la mer ;

  • un débordement sur la mer (mer de Ross et mer de Weddell en Antarctique) ;

  • un front glaciaire pouvant faire le tour de l'inlandsis et produisant de nombreuses digitations et lobes glaciaires ;

  • une production d'icebergs : tabulaires lorsqu'ils proviennent de la dislocation de l'inlandsis flottant, sans forme particulière lorsqu'ils proviennent des digitations et des lobes glaciaires ;

  • une absence de relief émergeant, à l'exception des nunataks.



Glaciations et inlandsis disparus |




Étendue des calottes et inlandsis dans l'hémisphère Nord au maximum de la dernière glaciation.


Lors de chaque glaciation, les inlandsis actuels étaient plus étendus et certains occupaient des portions entières de continents.


Les principaux inlandsis du pléistocène, aujourd'hui disparus, se situaient :



  • sur le bouclier canadien et les Rocheuses ;

  • dans les Andes au niveau de la Bolivie et de la Patagonie ;

  • en Islande ;

  • sur les îles Britanniques (calotte anglo-irlandaise), l'Europe du nord, le nord de la Russie et de la Sibérie (calotte fennoscandienne[2]) ;

  • dans l'Altaï ;

  • dans les Monts Verkhoïansk ;

  • dans l'Himalaya, l'Hindū-Kūsh, les monts Tian Shan et Kunlun.



Inlandsis du Groenland |


Article détaillé : Inlandsis du Groenland.



Image satellite du Groenland.


L'inlandsis du Groenland est un des reliquats dans l'hémisphère nord de la dernière glaciation. L'inlandsis s'est formé au pléistocène moyen et supérieur sur des terrains autrefois tempérés dont la partie centre-Sud était sillonnée de larges fleuves qui se déversaient dans la baie de Disko et dont les traces forment aujourd'hui des canaux sous la glace et des dépressions sous-marines. La glace la plus ancienne a 250 000 ans et est maintenue par l'accumulation annuelle de la neige qui compense les pertes par vêlage et fonte au niveau des marges.


Ses dimensions sont impressionnantes : 2 400 kilomètres de long et 1 000 kilomètres de large. Sa surface, relativement plate, est de 1 726 000 km2 et a une altitude moyenne de 2 135 mètres. La glace peut atteindre l'épaisseur de 3 000 mètres au centre de l'inlandsis, ceci représente un volume global de 2 000 000 km3 de glace, soit 10 % de l'eau douce à la surface du globe.


Dans cet intérieur glacé, le Gunnbjörns Fjeld culmine à 3 694 mètres.



Inlandsis de l'Antarctique |


Article détaillé : Inlandsis de l'Antarctique.



Image satellite de l'Antarctique.


L'inlandsis de l'Antarctique a une superficie de 14 000 000 km2, une épaisseur moyenne supérieure à 2 000 mètres et une altitude maximale de 4 000 mètres. Il se présente sous la forme d'un immense plateau de glace et de neige aux rebords abrupts donnant naissance aux barrières de Ross et de Filchner. L'inlandsis de l'Antarctique est coupé en deux par une chaîne de montagnes (les Monts Transantarctiques) séparant l'Antarctique oriental de l'Antarctique occidental.



Notes et références |





  1. à la différence d'une calotte glaciaire, dont la surface est moins importante.


  2. La calotte fennoscandienne a fondu très rapidement (associée à un rebond post-glaciaire de plusieurs cm/an puisque des plages de 12 000 ans sont à 400 m de hauteur aujourd'hui). La péninsule scandinave se relève depuis à une vitesse actuelle de 1 cm/an. L’anomalie gravitaire négative actuelle montre que le rebond post-glaciaire se poursuit et qu'il reste encore 200 m de hauteur à parcourir avant que l’équilibre ne soit établi. cf. Pierre Thomas, « Les plages soulevées de Scandinavie et du Canada, conséquences du rebond post-glaciaire », sur [planet-terre.ens-lyon.fr], 11 mai 2015.




Annexes |



Articles connexes |



  • Glacier

  • Glaciation

  • Réchauffement climatique dans l'Arctique

  • Banquise

  • Iceberg

  • Glace de fond



Liens externes |


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  • (fr) Animation sur la formation d'un Inlandsis (Fondation polaire internationale)



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