Statue chryséléphantine de Zeus à Olympie
merveille du monde Statue chryséléphantine de Zeus à Olympie | |
Gravure tirée de Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique par Quatremère de Quincy (1815). | |
Localisation | |
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Coordonnées | 38° 38′ 16″ nord, 21° 37′ 48″ est |
Pays | Grèce |
Ville | Olympie |
Construction | |
Date | ca. -432 |
Durée | environ 5 ans |
Matériaux principaux | or et ivoire |
Constructeur | Phidias |
Utilité | religieuse |
Destruction | |
Date | 461 |
Cause | Incendie |
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La statue chryséléphantine de Zeus à Olympie est une œuvre du sculpteur athénien Phidias, réalisée vers 436 av. J.-C. à Olympie. Aujourd'hui disparue, elle était considérée dans l'Antiquité comme la troisième des Sept Merveilles du monde.
Le terme « chryséléphantine » vient du grec chrysós (χρυσός), signifiant « or », et elephántinos (ελεφάντινος), signifiant « ivoire », désignant donc les statues réalisées à l'aide de ces deux matériaux.
Sommaire
1 Description
2 Postérité et influence
3 Notes
4 Bibliographie
Description |
Selon Pausanias[1], la statue montrait Zeus assis sur son trône, représentation qui remonte à L'Iliade et qui se répand dans l'art grec à partir du VIe siècle av. J.-C.[2] — il semble au reste que le sculpteur se soit volontairement inspiré d'Homère[3]. Le dieu était couronné d'un rameau d'olivier. Dans la main droite, il tenait une statuette de Niké, personnification de la victoire, elle-même représentée couronnée d'un bandeau et d'une guirlande. Ses proportions restent ignorées. De la main gauche, Zeus tenait un sceptre richement décoré, sur lequel un aigle était perché. Drapé dans un himation (manteau) brodé de figures animales et de fleurs, le dieu portait des sandales. Son trône comportait une décoration à la fois sculptée, incrustée (pierres précieuses, ébène) et peinte. Quatre petites Victoires dansantes couronnaient les pieds du trône.
L'ensemble fut réalisé selon la technique chryséléphantine : des plaques d'or (χρυσός / khrusós) et d'ivoire (ελεφαντόδοντο / elephαntόdonto) recouvraient une âme de bois et figuraient respectivement, d'une part les cheveux, la barbe, les sandales et la draperie, d'autre part les parties nues (notamment la peau). La statue mesurait environ douze mètres de haut, dont un mètre pour la base et deux mètres pour le piédestal. Une inscription kalos sur l'un des doigts, « Pantarkès est beau », permet de dater approximativement la statue : le dénommé Pantarkès remporta en 436 av. J.-C. l'épreuve de lutte garçons aux Jeux olympiques.
La statue jouissait d'une très grande célébrité dans l'ensemble du monde grec. Elle fut incluse dans la liste des Sept Merveilles du monde. Par vénération pour le sculpteur, l'atelier[4] où il sculpta le colosse avec ses élèves fut conservé jusqu'au Ve siècle apr. J.-C. (il a été retrouvé et fouillé de 1954 à 1958[5]). Par la suite, la statue fut enlevée du temple et rejoignit, à Constantinople, la prodigieuse collection de Lausos, chambellan de Théodose II, qui comprenait entre autres l'Aphrodite de Cnide[6]. Elle disparut dans un incendie en 461, en même temps que les autres statues[7]. Malheureusement, aucune copie en marbre ou en bronze n'est parvenue jusqu'à nous. En revanche, l'œuvre de Phidias a été identifiée de manière plus ou moins sûre sur une série de monnaies romaines frappées de 98 à 198 ap. J.-C.[8].
Postérité et influence |
L'abbé Barthélemy dans Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, vers le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire (1843), écrit que « le Jupiter d'Olympie servira toujours de modèle aux artistes qui voudront représenter dignement l'Être suprême. »
La statue est à l'origine de la représentation du Christ pantocrator de l'art byzantin. Elle a inspiré Daniel Chester French pour sa représentation d'Abraham Lincoln au Lincoln Memorial et Salvador Dalí, dans son tableau La Statue de Zeus, à Olympie peint en 1954.
Notes |
Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (V, 11, 1-9).
Ken Dowden, Zeus, Routledge, 2006, p. 24.
Dion Chrysostome, XII, 25.
L'atelier de Phidias sur le site du CNDP
Alfred Mallwitz et Wolfgang Schiering, Die Werkstatt des Pheidias in Olympia, 2 tomes = Olympische Forschungen 5 (1964) et 18 (1991).
Georgius Cedrenus, Historiarum compendium, 322 C, vol. I, p. 564.
Cyril Mango, Michael Vickers, E.D. Francis, « The Palace of Lausus at Constantinople and Its Collection of Ancient Statues », dans Journal of the History of Collections, no 4-1 (1992), p. 89-98.
Richter, p. 166.
Bibliographie |
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- Lexicon Iconographicum Mythologiæ Classicæ (LIMC), Artemis Verlag, 1981-1997, no 89.
(en) Gisela M. A. Richter, « The Pheidian Zeus at Olympia », dans Hesperia, vol. 35, no 2 (avril-juin 1966), p. 166-170.
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