Henri Verneuil
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Nom de naissance | Achod Malakian |
---|---|
Naissance | 15 octobre 1920 Rodosto, Empire ottoman |
Nationalité | Français Arménien |
Décès | 11 janvier 2002(à 81 ans) Bagnolet, Île-de-France, France |
Profession | Réalisateur, scénariste, producteur |
Films notables | Des gens sans importance La Vache et le Prisonnier Un singe en hiver Mélodie en sous-sol Le Clan des Siciliens Peur sur la ville I… comme Icare Mille milliards de dollars |
Henri Verneuil, de son vrai nom Achod Malakian (en arménien : Աշոտ Մալաքեան), né le 15 octobre 1920 à Rodosto (auj. Tekirdağ, en Turquie) et mort le 11 janvier 2002 à Bagnolet, est un réalisateur et scénariste de cinéma français d'origine arménienne. Il a raconté son enfance dans ses deux derniers films formant diptyque : Mayrig et 588, rue Paradis.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Jeunesse et formation
1.2 Les débuts
1.3 La consécration internationale
1.4 Les années 1970
1.5 Films politiques
1.6 Fin de carrière
2 Filmographie
2.1 Courts métrages
2.2 Longs métrages
2.3 Résultats au box-office
3 Récompenses et nominations
4 Notes et références
5 Liens externes
Biographie |
Jeunesse et formation |
En décembre 1924, petit réfugié ne parlant pas français, Henri Verneuil débarque à 4 ans sur le quai de la Joliette à Marseille avec sa famille rescapée du génocide arménien perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire ottoman.
Après des études à l'école des Arts et Métiers d'Aix-en-Provence d'où il sort diplômé en 1943[1], il devient journaliste au magazine Horizons en 1944.
En 1947 a lieu sa première rencontre avec Fernandel, pour un court métrage sur Marseille intitulé Escale au soleil. Fernandel, déjà célèbre, accepte de tourner avec un réalisateur inconnu.
En 1949, il « monte » à Paris, où il décroche un emploi comme assistant réalisateur. Parallèlement, il tourne plusieurs courts-métrages.
Les débuts |
Henri Verneuil réalise son premier long-métrage La Table-aux-crevés avec Fernandel qui y interprète Urbain Coindet. Jusqu'en 1955, les deux hommes collaboreront : Le Fruit défendu, Brelan d'as avec également Michel Simon, Le Boulanger de Valorgue, Carnaval, L'Ennemi public numéro un et Le Mouton à cinq pattes.
Henri Verneuil connaît la consécration nationale en 1956 avec Des gens sans importance avec Jean Gabin. Suivront d'autres films comme Paris, Palace Hôtel, Une manche et la belle, Maxime avec Michèle Morgan et Le Grand Chef qui marque ses retrouvailles avec Fernandel.
La consécration internationale |
En 1959 avec Fernandel, il tourne La Vache et le Prisonnier qui sera un succès mondial. En 1961, la MGM passe une commande de trois films avec le trio Henri Verneuil (à la réalisation), Jean Gabin (acteur principal) et Michel Audiard (au scénario). De cette collaboration naît Le Président en 1961, Un singe en hiver en 1962 avec Jean-Paul Belmondo et Mélodie en sous-sol en 1963 avec Alain Delon. Ce dernier film offre définitivement au cinéaste sa réputation à l'échelon international.
Dès lors, Henri Verneuil acquiert le statut de réalisateur de super-productions avec des stars internationales malgré les critiques de la Nouvelle Vague. Le succès est au rendez-vous à chaque sortie. Il enchaîne avec Cent mille dollars au soleil avec Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier, puis avec Week-end à Zuydcoote toujours avec Belmondo en 1964. Il part ensuite aux États-Unis tourner La Vingt-cinquième heure sorti en 1967 et La Bataille de San Sebastian sorti en 1969, tous les deux avec Anthony Quinn.
De retour en France, avec l'appui de la 20th Century Fox, il met en scène Le Clan des Siciliens en 1969. Le film réunit trois grandes stars du cinéma français : Jean Gabin, Lino Ventura et Alain Delon.
Les années 1970 |
Henri Verneuil continue d'enchaîner des succès. Pour la Columbia Pictures, il produit et réalise Le Casse en 1971 : un film d'action où il réunit Jean-Paul Belmondo, Omar Sharif, Robert Hossein, Nicole Calfan, Dyan Cannon et Renato Salvatori ; puis Le Serpent en 1973 : un film d'espionnage autour de Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde, Philippe Noiret, Michel Bouquet et Farley Granger
En 1975, il retrouve Jean-Paul Belmondo, qui devient son acteur fétiche, dans Peur sur la ville, un polar produit par le comédien.
Films politiques |
Henri Verneuil, sans quitter le terrain du cinéma-spectacle, oriente son œuvre vers la critique politique. Toujours avec Jean-Paul Belmondo, il met en scène Le Corps de mon ennemi en 1976, critique d'un milieu politico-bourgeois qui se compromet avec l'univers du crime. Il crée ensuite sa propre société de production V Films qui lui permet de mettre en chantier I... comme Icare avec Yves Montand. Le cinéaste s'inspire des expériences de Stanley Milgram sur la soumission à l'autorité et de l'assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy en 1963, pour construire une enquête politique dont la réalisation aboutira en 1979. Puis il enchaîne, en 1982, avec Mille milliards de dollars, interprété par Patrick Dewaere : critique des multinationales et de la mondialisation.
Fin de carrière |
Il réalise son dernier film à caractère commercial en 1984, Les Morfalous, avec Jean-Paul Belmondo qu'il retrouve pour la septième et dernière fois.
Dans les années 1990, Henri Verneuil change totalement de registre et se lance dans la réalisation de films intimistes. En 1991, il écrit et met en scène Mayrig (Maman en arménien) avec Omar Sharif et Claudia Cardinale. Le film est une adaptation de son propre roman, écrit en 1985 pour rendre hommage à sa mère décédée quelques années plus tôt. Le livre est traduit dans 37 langues. Il met en chantier une suite l'année suivante avec 588, rue Paradis. Richard Berry qui fut narrateur dans le premier volet, rejoint la distribution. Le film clôt la carrière du cinéaste.
En 1996, il reçoit un César d'honneur pour l'ensemble de son œuvre. La même année un film documentaire, Henri Verneuil 50 ans de cinéma, relatant la carrière du cinéaste, voit le jour.
Le vendredi 11 janvier 2002, Henri Verneuil meurt dans une clinique de Bagnolet à l'âge de quatre-vingt-un ans. Ses obsèques religieuses sont célébrées le jeudi 17 janvier 2002 à la Cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris, rue Jean-Goujon, en présence notamment d'Alain Delon, Charles Aznavour, Pierre Cardin, Gérard Oury, Pierre Schoendoerffer, Claudia Cardinale, Jean Piat, Michel Drucker, Guy Lux, Daniel Toscan du Plantier et Georges Cravenne[2]. Il est ensuite enterré au cimetière Saint-Pierre à Marseille.
Sa fille Sophie déclara[2] :
« Mon père était un homme de principes, de rigueur et d'honneur. Tout autant qu'un grand cinéaste, il aura d'abord été le père magistral de quatre enfants qu'il aimait d'un amour plein de pudeur, sans extravagance, sans complaisance, mais avec la solidité d'un roc. Si je devais ne retenir qu'une image de lui, ce serait celle de sa fierté quand il est entré à l'Académie des beaux-arts. Si heureux d'être resté Achod Malakian tout en étant devenu Henri Verneuil, il disait toujours : Arménien je suis, mais plus français que moi, tu meurs ! »
En 2007, son fils Sevan participe à la saison 7 du télé-crochet Star Academy.
Sa fille Gayané est comédienne sous le nom de Gaya Verneuil[3].
Filmographie |
Courts métrages |
1947 : Escale au soleil
1948 : Cuba à Montmartre
- 1948 : Rythmes de Paris
- 1948 : Un juré bavard
1949 : À la culotte de zouave
- 1949 : À qui le bébé ?
- 1949 : Entre deux trains
- 1949 : La Kermesse aux chansons
- 1949 : Les Nouveaux Misérables
- 1949 : Trente-troisième chambre
- 1949 : Une journée avec Jacques Hélian et son orchestre
1950 : Les chansons s'envolent
- 1950 : Pipe chien commentaires dits par François Perier
- 1950 : On demande un bandit
- 1950 : Maldonne
- 1950 : La Légende de Terre-Blanche
- 1950 : L'Art d'être courtier
1951 : Compositeurs et Chansons de Paris
Longs métrages |
1951 : La Table-aux-crevés (+ scénariste)
1952 : Le Fruit défendu (+ scénariste)
1952 : Brelan d'as
1953 : Le Boulanger de Valorgue
1953 : Carnaval
1954 : L'Ennemi public numéro un
1954 : Le Mouton à cinq pattes (+ scénariste)
1955 : Les Amants du Tage
1956 : Des gens sans importance (+ scénariste)
1956 : Paris, Palace Hôtel (+ scénariste)
1957 : Une manche et la belle (+ scénariste)
1958 : Maxime (+ scénariste)
1959 : Le Grand Chef (+ scénariste)
1959 : La Vache et le Prisonnier (+ scénariste)
1960 : L'Affaire d'une nuit
1960 : La Française et l'Amour - segment "L'Adultère" (co-réalisation)
1961 : Le Président (+ scénariste)
1961 : Les lions sont lâchés
1962 : Un singe en hiver (+ scénariste)
1963 : Mélodie en sous-sol (+ scénariste)
1964 : Cent mille dollars au soleil (+ scénariste)
1964 : Week-end à Zuydcoote
1967 : La Vingt-cinquième Heure (+ scénariste)
1969 : La Bataille de San Sebastian (The Guns for San Sebastian)
1969 : Le Clan des Siciliens (+ scénariste)
1971 : Le Casse (+ scénariste)
1973 : Le Serpent (+ scénariste)
1975 : Peur sur la ville (+ scénariste)
1976 : Le Corps de mon ennemi (+ scénariste)
1979 : I... comme Icare (+ scénariste)
1982 : Mille milliards de dollars (+ scénariste)
1984 : Les Morfalous (+ scénariste)
1991 : Mayrig (+ scénariste)
1992 : 588, rue Paradis (+ scénariste)
Résultats au box-office |
Selon les statistiques enregistrées depuis 1945, Henri Verneuil est le réalisateur français qui a rassemblé le plus de spectateurs au cours de sa carrière : avec ses 34 films, il a atteint 91,58 millions d'entrées au total, et en moyenne il a réalisé 2,69 millions d'entrées par film.
Source : Filmographie de Henri Verneuil sur jpbox-office.com
Film | Année | Box office France | Classement annuel |
---|---|---|---|
La Table-aux-crevés | 1952 | 3 120 959 | 17e |
Le Fruit défendu | 1952 | 4 002 100 | 8e |
Brelan d'As | 1952 | 1 721 215 | 32e |
Le Boulanger de Valorgue | 1953 | 3 727 977 | 14e |
Carnaval | 1953 | 2 121 032 | 28e |
L'Ennemi public numéro un | 1954 | 3 754 112 | 15e |
Le Mouton à cinq pattes | 1954 | 4 136 843 | 9e |
Les Amants du Tage | 1955 | 1 800 291 | 36e |
Des gens sans importance | 1956 | 2 394 712 | 29e |
Paris, Palace Hôtel | 1956 | 2 260 893 | 31e |
Une manche et la belle | 1957 | 1 326 583 | 40e |
Maxime | 1958 | 1 978 792 | 36e |
Le Grand Chef | 1959 | 2 296 698 | 31e |
La Vache et le Prisonnier | 1959 | 8 844 199 | 1er |
L'Affaire d'une nuit | 1960 | 928 349 | 78e |
La Française et l'Amour | 1960 | 3 056 736 | 14e |
Le Président | 1961 | 2 784 241 | 18e |
Les lions sont lâchés | 1961 | 2 054 954 | 27e |
Un singe en hiver | 1962 | 2 417 209 | 15e |
Mélodie en sous-sol | 1963 | 3 518 083 | 7e |
Cent mille dollars au soleil | 1964 | 3 441 118 | 6e |
Week-end à Zuydcoote | 1964 | 3 154 140 | 8e |
La Vingt-cinquième heure | 1967 | 1 606 984 | 23e |
La Bataille de San Sebastian | 1969 | 886 992 | 35e |
Le Clan des Siciliens | 1969 | 4 821 585 | 3e |
Le Casse | 1971 | 4 410 120 | 6e |
Le Serpent | 1973 | 1 356 376 | 27e |
Peur sur la ville | 1975 | 3 948 746 | 2e |
Le Corps de mon ennemi | 1976 | 1 771 161 | 16e |
I… comme Icare | 1979 | 1 829 220 | 17e |
Mille milliards de dollars | 1982 | 1 190 673 | 34e |
Les Morfalous | 1984 | 3 621 540 | 5e |
Mayrig | 1991 | 829 449 | 37e |
588, rue Paradis | 1992 | 470 611 | 65e |
Total | - | 91 584 693 | - |
Récompenses et nominations |
- En 1956, il est proposé pour l'Oscar du meilleur scénario pour le film Le Mouton à cinq pattes.
- En 1973, il obtient le Prix Nessim-Habif
- En 1980, il est proposé pour le César du meilleur scénario pour I… comme Icare.
- En 1986, il reçoit le prix Saint-Simon pour son autobiographie Mayrig
- En 1996 il obtient le César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
- Le 29 mars 2000, il est élu à l'Académie des beaux-arts au fauteuil du peintre Yves Brayer (1907-1990), à la suite du transfert d'un fauteuil de la section de peinture à la section cinéma et audiovisuel en 1998. Régis Wargnier lui succède en 2007 et prononce son éloge sous la Coupole le 1er février 2012[réf. nécessaire].
Notes et références |
Ancien élève de l'ENSAM
Alain Morel, « Le poignant adieu à Henri Verneuil », sur leparisien.fr, 18 janvier 2002
« Gaya Verneuil, au nom du père », sur leparisien.fr, 2 mai 2014
Liens externes |
(en) Henri Verneuil sur l’Internet Movie Database
Henri Verneuil, une légende du cinéma (site non officiel)- Un dossier complet sur Henri Verneuil sur le site Plume-Noire par Laurent Ziliani
Vidéo : Henri Verneuil en 1990, il s'exprime sur la colorisation des vieux films, une archive de la Télévision suisse romande
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