Béatrice Bourges
Nom de naissance | Béatrice Marie Morel |
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Naissance | 18 octobre 1960 Algérie |
Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Diplôme | Licence de droit Troisième cycle à HEC |
Profession | Conseillère d'entreprise |
Autres activités | Porte-parole du Printemps français Porte-parole du Collectif pour l'enfant |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur[1] (2008) |
Béatrice Bourges, née Béatrice Morel[1],[2], le 18 octobre 1960[3] en Algérie, est une conseillère d'entreprise et militante associative française. Elle fonde en 2007 le Collectif pour l'enfant et cofonde en 2012 La Manif pour tous, dont elle est exclue en 2013 lorsqu'elle prend la tête du Printemps français, les trois mouvements étant engagés dans l'opposition au mariage homosexuel en France. Attachée parlementaire RPR de 1988 à 1997, elle s'est présentée aux élections législatives dans les Yvelines et à Paris.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Carrière professionnelle
1.2 Activités politiques
1.3 Engagements associatifs
2 Le Printemps français
2.1 Histoire
2.2 Composition
2.3 Philosophie et mode d'action
2.4 Influence
3 Publications
4 Références
5 Annexes
5.1 Articles connexes
5.2 Liens externes
Biographie |
Née en Algérie d'un père ingénieur chez Total et d'une mère graphologue, Béatrice Bourges revendique des racines auvergnates[4]. Elle fait des études de droit à Paris à l'université Panthéon-Assas jusqu'en licence[5], puis un troisième cycle à l'HEC Paris. Catholique, elle est divorcée puis remariée et mère de deux enfants[4].
Carrière professionnelle |
Spécialisée dans le conseil aux entreprises, notamment pour Total de 1992 à 1997 et la Fédération française des assurances de 1997 à 1998[2], elle est secrétaire générale du think tank entrepreneurial « Entreprise et Progrès » pendant dix ans[4],[5]. Sa qualité publiée au Journal officiel du 31 décembre 2008 est « secrétaire générale d'une fédération de chefs d'entreprise »[1]. En novembre 2012, elle crée une entreprise de conseil[5] nommée « Évoluance + »[6].
Elle est par ailleurs intervenante régulière (« sociétaire ») de l'émission Bistro Libertés sur la webtélé TV Libertés.
Activités politiques |
De 1988 à 1997, Béatrice Bourges est assistante parlementaire de Franck Borotra, au Conseil général des Yvelines puis à l’Assemblée nationale[4],[5]. En 1999, elle se présente sous l'étiquette Droite libérale-chrétienne (DLC) à une législative partielle à Paris et obtient 1,92 % des suffrages[7]. En 2002, elle se présente aux législatives dans la première circonscription des Yvelines sous l'étiquette divers droite[8] et obtient 7,86 % des suffrages[9].
Elle se présente à nouveau aux législatives en 2012 sous la même étiquette[10], mais soutenue cette fois par le Parti chrétien-démocrate, et obtient 7,1 % des suffrages[4]. En juillet 2013, elle annonce vouloir présenter des listes de défense de « la famille et de la vie » aux côtés de Christine Boutin pour les élections européennes de 2014[4]. Elle y renonce en septembre, en mettant en cause les divisions au sein de la droite parlementaire et son incapacité à s'affranchir du « front républicain »[11],[12].
Engagements associatifs |
En 2007, Béatrice Bourges fonde le Collectif pour l'enfant qui regroupe 79 associations de protection de l'enfance[13],[10],[14], dont elle est porte-parole depuis lors[4].
Opposée à l'homoparentalité, elle publie en 2008 le livre L'Homoparentalité en question : et l'enfant dans tout ça ?[15] et en 2013, avec Aude Mirkovic et Elizabeth Montfort, De la théorie du genre au mariage de même sexe… : L'effet dominos. En septembre 2012, elle publie dans Le Monde avec Véronique Besse une tribune pour la protection des droits de l'enfant[16] et cofonde, avec Ludovine de La Rochère et Frigide Barjot, La Manif pour tous[17].
En mars 2013, elle est exclue de La Manif pour tous[18] et prend la tête de son mouvement dissident : le Printemps français[13]. Elle prétend ne pas être « la créatrice » de ce mouvement, mais le magazine Regards relève néanmoins qu'elle a déposé la marque auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) le 26 février 2013, soit un mois avant la naissance du mouvement[19],[20].
Le 7 avril 2013, elle revendique sur son compte Twitter une action qu'elle nomme « Nuit blanche aux Blancs-Manteaux », au cours de laquelle des membres du Printemps français ont vandalisé un bâtiment devant recevoir le lendemain « le printemps des assoces », un regroupement d'associations LGBT dans le 4e arrondissement de Paris[21].
À la fin de la manifestation « Jour de colère » du 26 janvier 2014, elle entame une grève de la faim (qualifiée par elle de « jeûne spirituel »)[22] pour obtenir la destitution du président de la République François Hollande[23] en vertu de l'article 68 de la Constitution[24],[25]. Cet article n'étant pas encore applicable à ce moment-là, elle obtient du député Jacques Bompard (Ligue du Sud) qu'il dépose une proposition de loi visant à le rendre applicable. Cette proposition de loi est par la suite cosignée par les députés Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen[26]. D'autres personnalités politiques, Christine Boutin, Jean-Marie Le Pen, Thierry Mariani et Paul-Marie Coûteaux lui rendent visite,[réf. nécessaire] et Jacques Bompard interpelle à l'Assemblée nationale le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, sur le traitement réservé à Béatrice Bourges et à ses soutiens[27]. Le 3 février, elle arrête sa grève de la faim de 9 jours, à la suite de la démarche de Jacques Bompard.
Le Printemps français |
Béatrice Bourges est la porte-parole du Printemps français, un mouvement contestataire issu de la manif pour tous classé entre la droite et l'extrême droite[28].
Histoire |
Le 24 mars 2013, au cours de la seconde manifestation nationale d'opposition au mariage homosexuel, alors qu'une partie des opposants, dont Béatrice Bourges, tente d'investir les Champs-Élysées[29], Frigide Barjot les désavoue publiquement depuis la tribune de la manifestation sur l'avenue de la Grande-Armée, en les qualifiant notamment de « fachos » et de « skinheads »[30],[31]. Béatrice Bourges, refusant de se désolidariser de ces manifestants, est alors exclue de la liste des porte-parole de la La Manif pour tous[31] et prend la tête de ce qui devient dès lors le Printemps français.
Le 25 février, le nom de domaine « printempsfrancais.fr » est enregistré par un anonyme et « printempsfrancais.com » par Béatrice Bourges[29]. Le lendemain, celle-ci dépose également la marque « Le Printemps français » à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI)[32].
Le 26 janvier 2014, à l'issue d'une manifestation agrégative nommée « Jour de Colère » qu'il contribue à organiser, le Printemps français en vient à s'opposer globalement à la politique du gouvernement Ayrault et demande la destitution du président de la République François Hollande. Plusieurs sources de presse relèvent son implication dans la préparation de cette manifestation et sa position centrale au sein du collectif éponyme[33],[34]. Béatrice Bourges dément cependant être à l'origine de l'appel à manifester[34].
Dans la continuité des manifestations, courant 2014, le printemps français se mobilise pour lutter contre la présence de livres pour enfants véhiculant la théorie du genre dans les bibliothèques municipales[35].
En octobre 2014, au vu des résultats obtenus par le Printemps français, elle déclare au quotidien Présent :
« La vérité oblige même à dire que nous avons tout perdu[36]. »
Composition |
Le Printemps français est un mouvement aux contours mal définis, qui n'a pas d'existence légale, en dehors des deux noms de domaine et de la marque. Béatrice Bourges le décrit elle-même comme « un état d'esprit »[37]. Celle-ci entretient également des liens avec l'institut ICHTUS[38].
L'Action française entretient des relations de grande proximité avec le Printemps français. En 2013, dans le cadre de La Manif pour tous, le secrétaire général du mouvement, Olivier Perceval produit une tribune proclamant la création du Printemps français à la suite de laquelle le mouvement apparaît effectivement[39]. L'Action française revendique la formation de cadres de Printemps français, ce qui se vérifie sur le terrain ou les dirigeants régionaux de l'AF y sont souvent impliqués[40]. À la fin des mouvements de La Manif pour tous, le Printemps français sert de succursale de recrutement pour l'AFE en prenant le nom de Printemps royal[41]. Le Printemps royal tient en 2014 un cortège à la manifestation Jour de colère du 26 janvier.
Philosophie et mode d'action |
L’avocat Jacques Tremolet de Villers, dans un entretien à Présent, revendique une filiation avec les Printemps arabe. « Ces mouvements ont montré qu’il n’y avait pas besoin d’un gros appareil pour que les gens se mobilisent, explique-t-il à Libération. Il faut que les opposants au mariage se lèvent partout où c’est possible. » L'avocat revendique l’esprit de « mai 68 », et appelle à une « insurrection permanente ». De même sur son site internet, le mouvement utilise le symbole du poing levé, symbole traditionnel de la gauche et le slogan « On ne lâche rien » utilisé notamment par le Front de gauche. Dans sa profession de foi, le Printemps français met en avant la « non-violence » comme un des axes de sa stratégie, mettant en avant des « actions pacifiques, déterminées, joyeuses et insolentes ». L’avocat Frédéric Pichon cite des modèles tels que « Gandhi, Solidarnosc, ou la révolution de velours »[42].
Influence |
En 2014, l'avocat Frederic Pichon, figure du Printemps français, participe à une liste du FN dans le cadre des élections européennes de 2014[43].
En 2017, un membre du Printemps français, participe à la communication au sein de l'équipe de campagne de François Fillon[44].
Publications |
L'Homoparentalité en question : Et l'enfant dans tout ça ? (préf. Christian Flavigny), Éditions du Rocher, coll. « Documents », 15 mai 2008, 134 p. (ISBN 978-2-268-06572-4).
Avec Aude Mirkovic et Elizabeth Montfort, De la théorie du genre au mariage de même sexe… : L'effet dominos, Peuple Libre, 1er février 2013, 128 p. (ISBN 978-2-907655-92-7).
Béatrice B, catholique divorcée remariée, Artège, 1er octobre 2015, 154 p. (ISBN 978-2360405909).
Références |
Décret du 31 décembre 2008 portant promotion et nomination, sur Légifrance (consulté le 30 janvier 2014).
« CV sur Linked In »
« Liste des candidats au 1er tour des élections législatives de 2012 pour la commune de Guyancourt », sur Conseil général.com, 2012(consulté le 13 janvier 2014).
Audrey Salor, « Béatrice Bourges : après la Manif pour tous, la politique pour elle », sur Le Nouvel Observateur.com, 12 juillet 2013(consulté le 31 décembre 2013).
Fabrissa Delaville, « Béatrice Bourges, entourée de mystère », sur Paris Match.com, 28 avril 2013(consulté le 31 décembre 2013).
« Présentation de la société Évoluance + », sur Société.com, 1er février 2014(consulté le 4 février 2014).
« Élection législative partielle des 28 novembre et 6 décembre 1999 » [PDF], sur Paris.fr, décembre 1999(consulté le 8 février 2014).
Le nom qui apparait dans la source citée et sous lequel elle se présente à cette élection est Béatrice Boyer-Chammard, parfois accolé ou mis en remplacement du nom Béatrice Bourges dans ces années-là (voir par exemple l'article Le Parisien 2002)
« La candidate de Millon infatigable… », sur Le Parisien.fr, 4 juin 2002(consulté le 31 décembre 2013).
« Résultats des élections législatives 2002 : Yvelines (78) — 1re circonscription (résultats officiels) », sur Intérieur.gouv.fr, 16 juin 2002(consulté le 8 février 2014).
Julie Mendel, « L'énigmatique Béatrice Bourges, nouvelle égérie des « antis » », sur Metronews.fr, 26 mai 2013(consulté le 31 décembre 2013).
Béatrice Bourges, « Je ne serai pas candidate aux européennes », sur Valeurs actuelles.com, 27 septembre 2013(consulté le 31 décembre 2013).
Jeanne Smits, « Béatrice Bourges répond à Présent : « Faire sauter ce « front républicain » absurde, insensé » », Présent, no 7958, 12 octobre 2013, p. 1 et 4 (lire en ligne, consulté le 5 janvier 2014).
Laure Mentzel, « Béatrice Bourges, l'autre égérie des anti-mariage gay », sur Le Monde.fr, 19 avril 2013(consulté le 31 décembre 2013).
« La protection de l’enfance : Entretien avec Béatrice Bourges », La Nef, no 194, juin 2008(résumé, lire en ligne, consulté le 31 décembre 2013).
Bénédicte Drouin, « L’Homoparentalité en question : Et l’enfant dans tout ça ? », sur Famille chrétienne.fr, 18 octobre 2008(consulté le 2 janvier 2014).
Véronique Besse, Béatrice Bourges, « Pensez aux droits de l'enfant ! », sur Le Monde.fr, 18 septembre 2012(consulté le 31 décembre 2013).
Raphaël Stains, « Famille : La grande mobilisation », Le Figaro Magazine, no 1681, 12 janvier 2013, p. 28-29.
E.O., « Des dissensions au sein du collectif « La manif pour tous » », sur 20 minutes.fr, 26 mars 2013(consulté le 17 février 2014).
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Bernard Hasquenoph, Sophie Courval, « Le Printemps français, marque déposée par Béatrice Bourges », sur Regards.fr, 18 avril 2013(consulté le 4 février 2014).
Cerise Sudry-Le Dû, Maud Vallereau, « Le Printemps français s'en prend à une manifestation LGBT à Paris », sur Metronews.fr, 7 avril 2013(consulté le 4 février 2014).
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« Au moins 250 interpellations lors de la manifestation anti-Hollande », sur Le Figaro.fr, 27 janvier 2014(consulté le 27 janvier 2014).
« Le député Jacques Bompard dépose une proposition de loi pour destituer François Hollande », sur Valeurs actuelles.com, 3 février 2014(consulté le 3 février 2014).
« La leader du Printemps français, Béatrice Bourges, arrête sa grève de la faim », sur France TV info.fr, 3 février 2014(consulté le 3 février 2014).
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« Béatrice Bourges sous surveillance », sur Valeurs actuelles.com, 30 janvier 2014(consulté le 31 janvier 2014).
Barjot, Bourges, Boutin... Que sont devenus les leaders de la Manif pour tous ? L'Obs, 4 octobre 2014 : « Ecartée du mouvement pour avoir appelé à se diriger vers l'Elysée en marge d'une des manifestations, Béatrice Bourges est devenue le porte-étendard du Printemps français, courant d'extrême droite né de la frange la plus radicale des opposants à la loi Taubira et peuplé, notamment, de catholiques traditionalistes. »
Samuel Laurent, « Comment une partie de la « Manif pour tous » a voulu occuper les Champs-Elysées », sur Le Monde.fr, 25 mars 2013(consulté le 26 février 2014).
Adeline Fleury, Marie Quenet, « Mariage pour tous : les « anti » ne lâchent rien », sur Le JDD.fr, 7 avril 2013(consulté le 26 février 2014).
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Abel Mestre, Caroline Monnot, « Derrière le Printemps français, l’influence de l’institut Ichtus », sur Blog Droite(s) Extrême(s) (Le Monde.fr), 10 avril 2013(consulté le 27 février 2014).
« Le « Printemps français » est en marche ! », sur actionfrancaise.net (consulté le 22 février 2016).
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« Printemps Royal au Jour de Colère ! » (consulté le 21 mars 2016).
« Qui se cache derrière le label «Printemps français» ? », sur liberation.fr, 13 avril 2013(consulté le 12 juillet 2018).
« Européennes : le Printemps français s'invite sur la liste FN en Ile-de-France », sur lefigaro.fr, 2 mai 2014(consulté le 12 juillet 2018).
« Samuel Lafont, du Printemps Français à l' »équipe bis » de campagne de François Fillon », sur Yagg.com, 15 mars 2017(consulté le 12 juillet 2018).
Annexes |
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Articles connexes |
- Opposition au mariage homosexuel en France
- Frigide Barjot
- Ludovine de La Rochère
Liens externes |
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