Henry Desmarest
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Naissance | février 1661 Paris, Royaume de France |
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Décès | 7 septembre 1741 Luneville, Duché de Lorraine |
Activité principale | Compositeur |
Henry Desmarest[1] est un musicien et compositeur français de l'époque baroque, né à Paris en février 1661 et mort à Lunéville le 7 septembre 1741.
Talentueux et précoce, promis à une brillante carrière au service de Louis XIV, son destin fut bouleversé par un fait divers le contraignant à l'exil pendant plus de 20 ans. Dans le paysage musical français de l'époque, sa musique se distingue particulièrement par les multiples influences étrangères que ses pérégrinations à travers l'Europe ont permises. La sensibilité et la virtuosité de ses œuvres en font un des compositeurs les plus remarquables de sa génération.
Sommaire
1 Biographie
2 Œuvres
2.1 Musique religieuse
2.2 Musique profane
3 Enregistrements
4 Notes et références
5 Sources
6 Liens externes
Biographie |
Henri Desmarest est né dans une modeste famille parisienne en février 1661. Sa mère, Madeleine Desmarest née Frottier, était issue d'une famille bourgeoise. Son père, Hugues, était huissier au Châtelet. L'enfance de Desmarest fut marquée par la disparition de celui-ci en 1668 (le laissant fils unique), le remariage de sa mère en 1670, suivi de la mort de son nouveau beau-père. Après avoir chanté dans le chœur de Saint-Germain l'Auxerrois, il entra, en 1674, au service de Louis XIV comme page de la Chapelle royale. Il y apprit la musique, pour laquelle il était très doué, sous la direction de Pierre Robert et Henry Du Mont. Il bénéficia également de l'enseignement de Jean-Baptiste Lully, et chanta dans les chœurs des tragédies lyriques composées par ce dernier.
À partir de 1680, il devint "ordinaire de la musique du roi". Son Te Deum dit "de Paris", premier grand motet de Desmarest, est composé peu de temps auparavant, en 1678. Le ballet qu'il composa en août 1682 pour la naissance du duc de Bourgogne obtint la faveur de la cour et, l'année suivante, il concourut au poste de sous-maître de la Chapelle Royale. Quatre places sont à pourvoir. Il a alors 22 ans. Bien qu'il passât avec succès une première sélection, son jeune âge joua en sa défaveur, Louis XIV préférant retenir des musiciens plus expérimentés et plus à même d’asseoir leur autorité.
Après la compétition, Desmarest demanda au roi la permission de se rendre en Italie afin de compléter ses études auprès de compositeurs italiens. Malheureusement, Lully objecta que Desmarest, qui faisait preuve de beaucoup de talent dans le style français naissant, risquait de subir l'influence du style italien. Le roi fut sensible à cet argument, et interdit à Desmarest de passer les Alpes. Celui-ci se maria en 1689 et une fille naquit de ce premier mariage. Pendant cette période, Desmarest composa secrètement plusieurs motets pour le compte de l'abbé Goupillet, un des sous-maîtres nouvellement nommés de la Chapelle royale. Celui-ci, vraisemblablement dépassé par sa charge, fit donc appel à Desmarest -moyennant rétribution- comme "nègre de composition". Cependant, Goupillet ayant l'imprudence de ne plus payer Desmarest, ce dernier éventa la supercherie. L'abbé fut renvoyé, mais Desmarest ne fut pas pour autant récompensé, le roi préférant attribuer à de Lalande le poste à nouveau vacant.
Sa première épouse, Élisabeth, mourut en 1696 et cet accident noua le destin du musicien pour de nombreuses années. En effet, l'année suivante il échangeait avec Marie-Marguerite de Saint-Gobert, une jeune fille de 19 ans, une promesse de mariage dont le père, médecin de Gaston d'Orléans, ne voulut pas entendre parler. Néanmoins, le couple eut un enfant et M. de Saint-Gobert entama une action judiciaire contre Henry Desmarest pour séduction et rapt. Le procès, ouvert en 1699, se termina par la condamnation de Desmarest : le couple s'enfuit à Bruxelles pour échapper à la justice française[2]. Il y fit baptiser une fille, Maximilienne-Olympie, dont la marraine fut Olympe Mancini, comtesse de Soissons et le parrain le gouverneur des Pays-Bas espagnols Maximilien-Emmanuel de Bavière.
Le 28 mai 1700, Desmarest, condamné par contumace, à être pendu en effigie en place de Grève : il ne pouvait plus être question de retourner en France. Mais il obtint un poste en Espagne sous la protection de Philippe V (le propre petit-fils de Louis XIV). Le mariage fut validé en 1702, mais dès 1703 les musiciens français furent renvoyés de la cour d'Espagne, remplacés par une troupe de musiciens italiens.
Sur recommandation d'un ami, Desmarest trouva en 1707 une place de surintendant de la musique à la cour du duc Léopold Ier de Lorraine à Nancy (à l'époque, la Lorraine était un État souverain). C'est en Lorraine que devait se dérouler le reste de sa carrière et de sa vie, ponctué par la naissance de plusieurs enfants dont la plupart moururent en bas âge. Louis XIV refusa toujours de gracier Desmarest. Cela arriva pourtant, plus tard, après la mort du roi, par lettres patentes de 1720, confirmées l'année suivante par le Parlement de Paris, qui levèrent toutes les condamnations. Un contrat de mariage fut enfin conclu : le mari avait 60 ans. Son épouse mourut en 1727 et lui-même en 1741.
Desmarest composa surtout pour la scène, notamment dans les genres mis au point par Lully : tragédies lyriques (Didon, Circé, Théagène et Chariclée, Iphigénie en Tauride, Renaud ou la suite d'Armide), opéras-ballets (Les Amours de Momus, Les Fêtes galantes), pastorales héroïques (Diane et Endymion), divertissements, cantates, etc.
Œuvres |
Une part importante de l’œuvre de Henry Desmarest a été perdue. Dans certains cas, seul le livret a pu être conservé.
Musique religieuse |
- Messe à 2 chœurs et 2 orchestres
Te Deum dit « de Paris »
Te Deum dit « de Lyon »- De profundis
- Veni Creator
- Cum invocarem
- Deus in adjutorium
- Quemadmodum desiderat
- Beati omnes
- Nisi Dominus
- Exaudiat te Dominus
- Grands motets lorrains : Usquequo Domine (psaume XII), Lauda Jerusalem (psaume CXLVII), Domine ne in furore (psaume VI), Confitebor tibi Domine (psaume CX), Dominus regnavit (psaume XCVI)
Musique profane |
Idylle sur la naissance du duc de Bourgogne, 1682 (divertissement ; perdu)
Endymion, Versailles, février-mars 1686 (tragédie ; perdue)
La Diane de Fontainebleau, Fontainebleau, 2 novembre 1686 (divertissement ; Antoine Maurel)
Didon, Paris, Académie royale de musique, 5 juin 1693 (tragédie ; Louise-Geneviève Gillot de Saintonge)
Circé, Paris, Académie royale de musique, 1er octobre 1694 (tragédie ; Joseph-François Duché de Vancy)
Théagène et Chariclée, Paris, Académie royale de musique, 12 avril 1695 (tragédie ; Joseph-François Duché de Vancy)
Les Amours de Momus, Paris, Académie royale de musique, 25 mai 1695 (opéra-ballet ; Joseph-François Duché de Vancy)
Vénus et Adonis, Paris, Académie royale de musique, juillet 1697 (tragédie ; Jean-Baptiste Rousseau)
Les Fêtes galantes, Paris, Académie royale de musique, 10 mai 1698 (opéra-ballet ; Joseph-François Duché de Vancy)
Divertissement représenté à Barcelone au mariage de Leurs Majestés Catholiques, octobre 1701 (Louise-Geneviève Gillot de Saintonge)
Idylle pour la fête du roi d'Espagne (musique perdue)
Idylle sur le retour du roi d'Espagne à Madrid (musique perdue)
Iphigénie en Tauride, Paris, Académie royale de musique, 6 mai 1704 (tragédie ; Joseph-François Duché de Vancy ; achevée par Antoine Danchet pour le livret et André Campra pour la musique)
Le Temple d'Astrée, Nancy, 9 novembre 1709 (divertissement ; Claude-Marc Magny ; perdu)
Diane et Endymion, Nancy, janvier 1711 (pastorale héroïque ; Louise-Geneviève Gillot de Saintonge ; musique perdue)
Divertissement pour l'électeur de Bavière, Namur, 1712 (perdu)
Divertissement pour la fête du duc de Lorraine, Lunéville, 15 novembre 1717 (musique perdue)
Renaud, ou la Suite d'Armide, 5 mars 1722 (tragédie ; Simon-Joseph Pellegrin)
L'édition critique de l'œuvre d'Henry Desmarest est actuellement en cours de publication au Centre de musique baroque de Versailles (http://www.cmbv.fr), collection "Monumentales"
Enregistrements |
Hugo Reyne/La Simphonie du Marais, La Diane de Fontainebleau Virgin classics
Christopher Jackson/Les Violons du Roy, Quatre, Motets Lorrains K 617- Edward Higginbottom/Choir of New College, Oxford/Ensemble Fiori Musicali, Deux grands motets Lorrains
- Guy Cornut/Ensembles Vox et Instrumental de Lyon, Mystères de notre Seigneur Jésus Christ
Olivier Schneebeli/Les Pages & Chantres de la Chapelle, Messe à deux chœurs et deux orchestres, Frédéric Desenclos, organiste. Virgin classics
William Christie/Les Arts Florissants, Grands Motets Lorrains : Usquequo Domine / Lauda Jerusalem / Domine ne in furore Erato- Anne-Catherine Bucher, Manuscrit des Ursulines de la Nouvelle-Orléans
Christophe Rousset/Les Talens Lyriques, Vénus & Adonis
Hervé Niquet/Le Concert Spirituel, Grands motets vol. I : Te Deum (de Paris) / Dominus regnavit Glossa- Hervé Niquet/Le Concert Spirituel, Grands motets vol. II : De profundis / Veni Creator / Cum Invocarem (Glossa - la mention « volume II » ne figure pas sur la couverture)
Jordi Savall/La Capella Reial de Catalunya, le Concert des Nations, In Excelsis Deo : Messe à deux choeurs et deux orchestres AliaVox 2016
Notes et références |
Son prénom est parfois orthographié « Henri ». De même, son nom de famille est parfois orthographié « Desmarets », « Desmaretz » ou bien encore « Desmarais »
James R.Anthony, La Musique en France à l'époque baroque, Flammarion 1974, rééd.1981 p. 266
Sources |
- Antoine Michel, Henry Desmarest (1661-1741). Biographie critique. A la cour d'Espagne et de Lorraine
- Jean Duron, Henry Desmarest (1661-1741) : Exils d'un musicien dans l'Europe du Grand siècle
- Evrard Titon du Tillet, supplément du Parnasse français, p.756
Liens externes |
Partitions libres de Henry Desmarest sur le site de l'International Music Score Library Project
Ses œuvres lyriques et leurs représentations sur le site CÉSAR
- Biographie et discographie
- Édition complète de ses œuvres
Henry Desmarest sur le site [1]
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