Maison de Habsbourg-Lorraine
Seule branche légitime actuellement subsistante de la Maison de Lorraine, les membres de la maison impériale et royale de Habsbourg-Lorraine sont issus du mariage du duc François III, duc de Lorraine et de Bar (1708-1765), et de Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780), « roi » de Hongrie et de Bohême et archiduchesse souveraine d'Autriche en 1736.
Les membres de cette branche, héritant des possessions patrimoniales des Habsbourg et de leur vocation à l'Empire, mais descendant en ligne mâle de la maison de Lorraine, accolèrent les deux noms. Ainsi, à l'ouverture de son procès, la reine de France Marie-Antoinette se présenta comme « Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche ».
Sommaire
1 Histoire de la Dynastie
1.1 Domaines des Habsbourg-Lorraine
1.2 Fin de la domination de la maison de Habsbourg-Lorraine en Europe
1.3 La maison de Habsbourg-Lorraine de nos jours
2 Souverains issus de la branche de Habsbourg-Lorraine
3 Arbre des héritiers du titre impérial
4 Notes et références
5 Bibliographie
Histoire de la Dynastie |
Domaines des Habsbourg-Lorraine |
Cette branche régna sur :
- Le Grand-Duché de Toscane (de 1737 à 1806)
- Les Pays-Bas (future Belgique) (de 1740 à 1789 et de 1790 à 1794)
- L'Archiduché puis l'Empire d'Autriche (de 1780 à 1918)
- Le Duché de Modène (de 1814 à 1859)
- l'Empire du Mexique (de 1864 à 1867)
- Le Saint-Empire Romain germanique (de 1765 à 1806)
- la Confédération germanique (de 1815 à 1848 et de 1850 à 1866)
- le Royaume de Germanie (de 1745 à 1806)
- le Royaume de Bohême (électeur)(de 1740 à 1741 et de 1743 à 1918, non couronnés de 1848 à 1918)
- le Royaume de Hongrie (de 1740 à 1946)
- le Duché de Parme et de Plaisance (de 1735 à 1748 et de 1814 à 1847)
- le Duché de Milan (de 1740 à 1859)
- le Duché de Brabant (de 1740 à 1804)
- le Duché du Luxembourg (de 1740 à 1795)
- le Duché de Bourgogne (de 1740 à 1804)
et donna des épouses aux souverains européens :
France (Royaume et Empire) : Marie-Antoinette d'Autriche (de 1770 à 1793 (jusqu'à la mort)) pour Louis XVI, Marie-Louise d'Autriche (de 1810 à 1821) pour Napoléon Ier
Naples et Sicile : Marie-Caroline d'Autriche (de 1768 à 1806) pour Ferdinand Ier
Espagne : Marie-Christine d'Autriche (de 1879 à 1885) pour Alphonse XII
Portugal et Brésil: Marie-Léopoldine d'Autriche (de 1817 à 1826 (jusqu'à la mort)) pour Pierre Ier
Belgique et Congo : Marie-Henriette d’Autriche (de 1853 à 1902 (jusqu'à la mort)) pour Léopold II
Parme : Marie-Amélie d'Autriche (de 1769 à 1802 ) pour Ferdinand Ier
Sardaigne et Savoie et Piémont : Marie-Thérèse de Modène (de 1802 à 1821) pour Victor-Emmanuel Ier, Marie-Thérèse de Toscane (de 1817 à 1849 (jusqu'à la mort)) pour Charles-Albert, Adélaïde d'Autriche (de 1842 à 1855 (jusqu'à la mort)) pour Victor-Emmanuel II
Royaume de Bavière : Marie-Thérèse de Modène (de 1868 à 1919 (jusqu'à la mort)) pour Louis III
Royaume de Saxe : Marie-Thérèse d'Autriche (1827 (jusqu'à la mort)) pour Antoine Ier, Marie-Caroline d'Autriche (de 1819 à 1832 (jusqu'à la mort)) pour Frédéric-Auguste II, Louise de Toscane (de 1891 à 1903) pour Frédéric-Auguste III
- Liechtenstein
Palatinat du Rhin (électorat jusqu'en 1777) :Marie-Léopoldine de Modène (de 1776 à 1848 (jusqu'à la mort)) pour Charles-Théodore
Électorat de Bavière (électorat) :Marie-Léopoldine de Modène (de 1777 à 1848 (jusqu'à la mort)) pour Charles-Théodore
Marquisat de Berg-op-Zoom :Marie-Léopoldine de Modène (de 1776 à 1795 (jusqu'à l'annexion par la République batave)) pour Charles-Théodore
certaines donneront le/la futur(e) dirigeant(e) :
France : Napoléon II (1815)
Rome : Napoléon II (1811-1814)
Deux-Siciles : François Ier (1825-1830)
Espagne : Alphonse XIII d'Espagne (1886-1931) (Prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre)
Portugal : Marie II de Portugal (1826-1828)
Empire Brésil : Pierre II du Brésil (1831-1889)
Étrurie : Louis de Bourbon-Parme (1801-1803)
Royaume d'italie : Victor-Emmanuel II (1861-1878) et Humbert Ier (1878-1900)
Sardaigne et Savoie : Victor-Emmanuel II (1849-1861)
François III, duc de Lorraine et de Bar (1708-1765) succéda à son père le duc Léopold Ier en 1729. Il résidait à la cour d'Autriche où ses parents l'avaient envoyé à 15 ans terminer son éducation (dans le secret espoir de le voir devenir l'époux de l'archiduchesse héritière Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780)). La politique rejoignait les sentiments car la jeune princesse tomba amoureuse du jeune homme et ne voulut épouser que lui. La France s'opposa au projet : déjà frontalière des Pays-Bas autrichiens, le gouvernement du roi Louis XV ne voyait pas sans inquiétude la Lorraine et le Barrois entrer dans le giron de l'ennemi héréditaire Habsbourg. La Guerre de succession de Pologne mit fin diplomatiquement au désaccord : le roi de France consentait au mariage si le duc de Lorraine échangeait ses possessions contre la Toscane dont le grand-duc cacochyme n'avait pas d'héritier. Les duchés étaient cédés à titre viager au beau-père du roi de France, (roi de Pologne déchu qui fît office de souverain fantoche soumis à la France). À la mort de ce roi septuagénaire, Lorraine et Barrois deviendraient Français. François III, après avoir longtemps refusé, finit par s'incliner au début de 1736. S'il renonce à ses terres, François III en conserve les titres de duc de Lorraine et de Bar qu'il transmit à ses descendants. L'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, fils aîné du dernier empereur, racontait qu'avant de mourir prématurément son père l'ex-empereur et roi Charles Ier d'Autriche lui aurait dit : « N'oubliez pas la Lorraine ».
Fin de la domination de la maison de Habsbourg-Lorraine en Europe |
En 1806, le bouleversement des États germaniques par Napoléon Ier signa la disparition du Saint-Empire romain germanique. Cependant, en prévision de la perte de son titre d'empereur des Romains, François II se déclara lui-même empereur héréditaire d'Autriche en 1804, juste après que Bonaparte se fut déclaré « empereur des Français ».
Nostalgique de la gloire passée, l'ex-François II utilisa un titre officiel développé :
« Nous, François le premier, par la grâce de Dieu, empereur d'Autriche ; roi de Jérusalem, Hongrie, Bohême, Dalmatie, Croatie, Slavonie, Galicie, et Lodomirie ; archiduc d'Autriche ; duc de Lorraine, Salzbourg, Wurtzbourg, Franconie, Styrie, Carinthie, et Carniole ; grand-duc de Cracovie; prince de Transylvanie ; margrave de Moravie ; duc de Sandomir, Masovie, Lublin, haute et basse Silésie, Auschwitz et Zator, Teschen, et Frioul ; prince de Berchtesgaden et Mergentheim ; prince-comte de Habsbourg, Gorizie et Gradisce, et de Tyrol ; et margrave des haute et basse Lusace et d'Istrie »
. Son titre d'usage resta néanmoins celui d'« empereur d'Autriche ».
En 1867 une autonomie effective fut octroyée à la Hongrie à l'intérieur de l'empire d'Autriche sous les termes du « compromis » Ausgleich (voir Autriche-Hongrie). Le titre du chef d'État devint alors « empereur d'Autriche et roi de Hongrie », bien que l'on parle aussi d'« empereur d'Autriche-Hongrie ».
En 1918, Charles Ier, dernier souverain renonça à l'exercice du pouvoir, sans toutefois abdiquer. Il fut contraint à l'exil en 1919. Les membres de la maison de Habsbourg-Lorraine qui refusèrent de prêter serment à la nouvelle république autrichienne furent également contraints à l'exil et leurs biens furent confisqués. La loi d'exil s'applique toujours aux descendants de l'empereur Charles dans les mêmes conditions. L'archiduc Rodolphe intenta un procès contre l'État autrichien qu'il gagna au motif que la loi ne pouvait s'appliquer à lui, né en exil. Cette loi avait été abrogée par le chancelier Dollfuss en 1936. Elle fut remise en vigueur par le Gouvernement autrichien en 1945. Othon d'Autriche, chef de Maison, député européen, signa pour sa part l'acte de reconnaissance de la république autrichienne. Il y est connu comme Dr Otto Habsbourg-Lorraine, la République autrichienne ne reconnaissant pas officiellement les titres de noblesse.
La maison de Habsbourg-Lorraine de nos jours |
Si l'aîné des descendants de l'empereur François Ier et de l'impératrice Marie-Thérèse, Georg, duc de Hohenberg, n'est pas un membre de la Maison de Habsbourg-Lorraine, le chef de la Maison est l'archiduc Charles d'Autriche (né en 1961), fils de l'archiduc Otto d'Autriche (1912-2011), lui-même fils aîné du dernier empereur d'Autriche, Charles Ier. Seul, l'archiduc Charles a le droit de porter le titre de "duc de Lorraine et de Bar". Son père, l'archiduc Otto, se faisait appeler duc de Bar.
C'est à Nancy que, le 10 mai 1951, l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine fait bénir son mariage avec la princesse Regina de Saxe-Meiningen (1925-2010). Cinquante ans plus tard, lorsqu'il revint fêter ses noces d'or en l'église des Cordeliers avec toute sa famille, le descendant du duc François III déclara : « Je suis venu à Nancy parce que je suis Lorrain ». L'archiduc apporta son plus ferme soutien au chantier de restauration qui suivit l'incendie dont fut victime la Château de Lunéville, le "Versailles Lorrain", en 2003. Une relique de l'empereur Charles Ier, béatifié en 2004, a été déposée en l'église Saint-Epvre.
Le 29 décembre 2012, après une cérémonie d'hommage à ses ancêtres ducs de Lorraine et de Bar, en la chapelle des Cordeliers, l'arrière petit-fils de l'archiduc Otto, l'archiduc Christoph de Habsbourg-Lorraine épouse Mademoiselle Adelaïde Drapé-Frisch en la basilique Saint-Epvre de Nancy (qui lors de sa construction avait bénéficié des dons de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche et de son épouse, la fameuse "Sissi") marquant la fidélité des descendants de François III à leur patrie d'origine.
Georg de Hohenberg, né en 1929 d'un mariage morganatique) est issu d'une branche morganatique de la maison de Habsbourg-Lorraine, tout comme les comtes de Méran (issus du mariage morganatique de l'archiduc Jean, frère de l'empereur François II avec la fille d'un maître de postes). Toutefois les effets conjugués de la Pragmatique Sanction (1713) et la renonciation par l’archiduc François-Ferdinand pour ses héritiers à leur qualité de membres dynastes de la maison de Habsbourg-Lorraine, en application du statut de sa Maison (1900), exclut les membres de la famille Hohenberg de tout droit aux titres et honneurs de la maison d'Autriche.
Souverains issus de la branche de Habsbourg-Lorraine |
- Empereurs du Saint-Empire romain germanique
- François III de Lorraine 1729-1737 devient François Ier du Saint-Empire de 1745 à 1765.
1765-1790 : Joseph II, également roi de Hongrie et de Bohême et archiduc souverain d'Autriche (à partir de 1780).
1790-1792 : Léopold II, également roi de Hongrie et de Bohême et archiduc souverain d'Autriche, auparavant grand-duc de Toscane.
1792-1806 : François II, également roi de Hongrie et de Bohême et archiduc souverain d'Autriche (jusqu'en 1804), puis empereur d'Autriche.
- Empereurs d'Autriche, rois de Hongrie et de Bohême
1804-1835 : François Ier
1835-1848 : Ferdinand Ier
1848-1916 : François-Joseph Ier
1916-1918 : Charles Ier, mort en exil en 1922.
- Empereur du Mexique
1864-1867 : Maximilien Ier
- Grand-ducs de Toscane
1765-1790 : Léopold Ier, ensuite empereur
1790-1800 : Ferdinand III, 1814-1824
1824-1849, puis 1849-1859 : Léopold II
1859-1860 : Ferdinand IV
- Ducs souverains de Modène, branche dite d'Autriche-Este
1814-1846 : François IV
1846-1859 : François V
- Duchesses de Parme
- Marie-Amélie de Habsbourg-Lorraine
1814-1847 : Marie-Louise Ire, duchesse souveraine de Parme
- Impératrice du Brésil
- Marie Léopoldine d'Autriche
- Reine de Portugal
- Marie Léopoldine d'Autriche
- Reine et régente d'Espagne
- Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine
- Reine des Belges
- Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine
- Reine de France
- Marie-Antoinette d'Autriche
- Impératrice des Français et reine d'Italie
- Marie-Louise d'Autriche
- Reines de Naples et de Sicile
- Marie-Caroline d'Autriche
- Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine
- Reines de Sardaigne
- Marie-Thérèse de Modène
- Marie-Thérèse de Toscane
- Marie-Adélaïde de Habsbourg-Lorraine
- Électrice de Bavière et du Palatinat Rhénan
- Marie-Léopoldine de Modène
- Reine de Bavière
- Marie-Thérèse de Modène
- Reines de Saxe
- Marie-Thérèse d'Autriche
- Marie-Caroline d'Autriche
- Louise de Toscane
Arbre des héritiers du titre impérial |
Notes et références |
Bibliographie |
C. A. Macartney, The Habsburg Empire, 1790–1918, Faber & Faber, 2014, 900 pages. (ISBN 0571306292)
Jean Bérenger, Histoire de l'empire des Habsbourg, 1273–1918, Fayard, 1990, 810 pages. (ISBN 978-2-213-02297-0)
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