Galates
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Galates | |
Le Galate mourant (Palais Neuf (Rome)). | |
Période | IIIe siècle av. J.-C.-VIe siècle |
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Ethnie | Celtes |
Langue(s) | Galate, langue celte |
Région d'origine | Galatie, territoire conquis par les Galates dans l'actuelle Turquie. |
Rois/monarques | Léonorios, Lutérios, etc. |
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Les Galates (appelés aussi Gallogræci, « Gallo-Grecs ») sont des peuples celtes qui, dans l’Antiquité, ont migré dans le centre de l’Asie Mineure, région nommée d’après eux Galatie.
Sommaire
1 Formation de la Galatie
2 Organisation de la Galatie
3 Les Galates vus par Cnaeus Manlius Vulso
4 Entrée dans l'Empire romain
5 Notes et références
5.1 Notes
6 Annexes
6.1 Bibliographie
6.2 Articles connexes
Formation de la Galatie |
Lors de la Grande expédition en 279 av. J.-C., des troupes celtes ont pris la route des Balkans par la Gaule cisalpine, traversé la Grèce et gagné la Macédoine où elles se séparent. Une partie d'entre elles traverse le Danube vers le nord et s'installe dans ce qui deviendra plus tard la Moldavie où elles se mélangent aux Tyrgètes locaux et aux Bastarnes, des Germano-Celtes. D'autres vont migrer vers l'Italie par le sud des Alpes et certaines d’entre elles retournent en Gaule, dans les Cévennes et autour de Toulouse, où elles sont désormais désignées comme Volques Tectosages.
Les autres, qui seront appelées Galates, placées sous le commandement de Lutérios et Léonorios, franchissent l’Hellespont vers 278 av. J.-C. à l’invitation du roi Nicomède Ier de Bithynie, en guerre contre le Séleucide Antiochos Ier, roi de Syrie. Leur appui permit à Nicomède de sauver son trône : il leur donna en récompense des terres situées au sud de son royaume, sur les bords du Sangarius. Cela ne les empêcha pas de dévaster toute la partie de l'Asie Mineure baignée par la mer Égée, depuis la Troade jusqu'à la Carie. Vaincus en 277 par Antiochos Ier puis, en 241, par Attale Ier, roi de Pergame, les Galates se concentrèrent dans la partie nord de la Grande Phrygie, qui reçut le nom de Galatie (eux-mêmes furent appelés Gallogræci, parce qu'ils se mêlèrent à la population grecque et phrygienne du pays)[1].
Organisation de la Galatie |
Géographiquement, leur implantation est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest. Ils sont désignés sous l’appellation commune de Communauté des Galates (en grec Koinon Galaton, en latin Commune Galatarum).
Cette communauté est composée de trois peuples principaux :
- les Trocmes occupent l'intérieur des terres, et leur capitale est Ancyre (aujourd’hui Ankara) ;
- les Tectosages ont les cités de Pessinonte, Gordion et Orkaorkoi[2] ;
- les Tolistobogiens ont les cités de Tavium et d'Eccobriga.
Chacun de ces peuples est composé d’une tétrarchie dont le pouvoir politique est partagé entre un chef, un juge (dikastès) et un commandant (stratophylax), celui-ci ayant deux officiers sous ses ordres (hypostratophylax).
Les Galates forment une confédération d’États guerriers, dirigée par une aristocratie militaire. Si l’on en croit Strabon, les tétrarques et les 300 membres du conseil se réunissent dans le Drunemeton (voir Nemeton), le sanctuaire où se rendent la justice et d’autres affaires. Leur économie repose sur l’élevage, mais surtout les razzias, les pillages et les rançons. Ils ont une réputation de cruauté.
Les Galates vus par Cnaeus Manlius Vulso |
L'historien Tite-Live rapporte dans son Histoire romaine la harangue que le consul Cnaeus Manlius Vulso prononça devant ses soldats avant d'affronter les Galates, lors de la guerre galatienne, en -189 :
« Je n'ignore point, soldats, que de tous les peuples d'Asie, les Gaulois sont réputés les plus belliqueux. C'est au milieu des peuples les plus pacifiques qu'est venue s'établir cette nation farouche, après avoir couru le monde entier. Stature gigantesque, longs cheveux roux, larges boucliers, épées démesurées, chants guerriers au moment de charger l'ennemi, hurlements, trépignements terribles, cliquetis d'armes et de boucliers heurtés d'après un usage national, tout semble combiné chez eux pour inspirer la terreur. Mais laissons ceux qui ne sont pas familiarisés avec ces allures barbares, les Grecs, les Cariens, les Phrygiens, s'en effrayer : les Romains, faits à tout ce bruit, n'y voient plus qu'un vain épouvantail. Une seule fois jadis, et à une première rencontre, au bord de l'Allia, ils défirent nos ancêtres ; depuis, voilà près de deux cents ans que, comme de vrais troupeaux, ils sont égorgés et chassés par nos pères, et que les Gaulois nous fournissent plus de triomphes que le reste du monde. Notre propre expérience nous le prouve, cette première charge, si fougueuse et si bouillante, une fois soutenue, haletants, tout en sueur, leurs armes leur échappent des mains : mous de corps, l'âme sans vigueur, dès que leur emportement se refroidit, le soleil, la poussière, la soif, au défaut du fer, les abattent. Ce ne sont pas seulement nos légions aux prises avec les leurs, qui nous ont appris à les connaître ; des Romains se sont mesurés corps à corps avec eux, et T. Manlius, M. Valérius, ont fait voir la supériorité de la valeur romaine sur la fougue gauloise. Depuis M. Manlius, seul contre une armée de Gaulois, les a précipités du Capitole qu'ils tentaient d'escalader : et alors c'étaient de vrais Gaulois, nés en Gaule. Aujourd'hui ce sont des Gaulois abâtardis, du sang mêlé, des Gallo-Grecs enfin, comme on les appelle ; car il en est des hommes comme des plantes et des animaux : c'est moins le germe primitif qui contribue à leur conserver leur excellence naturelle que l'influence du terrain et du climat où ils vivent qui les fait dégénérer [...] La terre natale est un foyer de vie : tout ce qui est transplanté se transforme et dégénère. Sous ces armures gauloises, ce sont donc des Phrygiens que vous allez encore une fois égorger comme lors de la bataille contre Antiochus, des vaincus que des vainqueurs vont écraser [...] Ce n'est que chez les bêtes nouvellement enchaînées que l'humeur sauvage des bois se fait sentir : à force de recevoir leur nourriture de la main des hommes, elles s'apprivoisent : Eh bien ! ne vous y trompez pas, la barbarie, chez les hommes, s'adoucit de la même manière. Ainsi, croyez-vous que ces Gaulois sont des hommes comme leurs pères et leurs enfants ? Forcés d'émigrer par le manque de terres, ils ont longé la côte ardue de l'Illyrie, traversé la Péonie et la Thrace en combattant contre des nations belliqueuses, et sont venus s'établir ici. Endurcis, irrités par mille privations, ils ont trouvé cette contrée pour s'engourdir dans l'abondance ; fertilité du sol, beauté du climat, douceur des habitants, toute cette odeur sauvage qu'ils avaient en arrivant n'a pu leur résister. Par le ciel ! enfants de Mars, fuyez, fuyez au plus tôt cette perfide langueur de l'Asie ! Ces voluptés d'un autre ciel énervent les âmes ! La vie, les mœurs de ces peuplades sont contagieuses ! Ce qu'il y a d'heureux, c'est que si peu que soient pour vous les Gaulois, ils conservent encore dans l'esprit des Grecs cette réputation de vaillance qu'ils avaient en arrivant ; et ainsi la victoire vous donnera aux yeux des alliés la même gloire que si c'étaient des Gaulois de la vieille trempe que eussiez vaincus ![3] »
Entrée dans l'Empire romain |
En -189, une expédition romaine menée par Cnaeus Manlius Vulso ravage la Galatie. Eumène II, roi de Pergame, vainqueur des Gaulois, aurait même annexé la Galatie en -183. Toutefois un sénatus-consulte octroie l'autonomie aux Galates en -166.
Les Galates luttent contre Mithridate, roi du Pont, et détruisent un corps d'armée en -73.
La réorganisation administrative de l'Asie Mineure par Pompée confie le pouvoir à trois princes, sous la surveillance du Tolistobogien Déiotaros, qui est fait roi (66 av. J.-C.). Antoine procède à une nouvelle réorganisation qui agrandit le territoire de la Galatie, mais le pouvoir est confié à des hommes sûrs, étrangers aux familles régnantes (37/36 av. J.-C.).
La Galatie est évangélisée dès les débuts de l’ère chrétienne. Vers l'an 49, saint Paul rédige une épître aux Galates qui fait partie du Nouveau Testament.
Au IVe siècle, saint Jérôme rapporte que les Galates d'Ancyre parlent le gaulois de Trèves[4].
Assimilés par la population locale devenue hellénophone, les Galates disparaissent des sources au Ve siècle.
Notes et références |
Notes |
Dictionnaire général de biographie et d'histoire par Ch. Dezobry et Th. Bachelet publié en 1873 chez Delagrave
Strabonis Geographica: Graece cum versione reficta, Volume 1 ed.Karl Müller, Editore Ambrosio Firmin Didot, Paris, 1853
Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXXVIII, 17 (extrait, sur le site de Philippe Remacle).
Saint Jérome, Commentaire de l'Épître aux Galates.
Annexes |
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Bibliographie |
Félix Robiou, Histoire des Gaulois d'Orient, Paris, 1876 (lire en ligne)
Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La Société celtique, Ouest-France Université coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1991, (ISBN 2-7373-0902-6)
John Haywood, Atlas historique des Celtes, coll. « Atlas/Mémoire », Paris, Éd. Autrement, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1)
Les Celtes, ouvrage collectif (catalogue de l'exposition européenne d'archéologie celtique), Palazzo Grassi - Venise, 1991, Bompiani, (ISBN 2-23700-484-6)
- Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., coll. « Points Histoire », Paris, Éd. du Seuil, 2003, (ISBN 2-02-060387-X)
Articles connexes |
Celtes - Druidisme - Langue galate
Gaule - Grande expédition
- Épître aux Galates
- Galate mourant
- Galați
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