Contre-culture






Une contre-culture ou contreculture est un mouvement culturel contestataire. Il peut en exister plusieurs simultanément au sein d'une même société[1] .




Sommaire






  • 1 Étymologie et usages


    • 1.1 Critiques du concept




  • 2 Historique


  • 3 Notes et références


  • 4 Annexes


    • 4.1 Bibliographie


    • 4.2 Articles connexes







Étymologie et usages |


Ce néologisme est généralement attribué au sociologue Theodore Roszak, qui publia en 1969 The Making of a Counter Culture (en)[2]. On trouve cependant le terme « contraculture » sous la plume de John Milton Yinger (en) en 1960 dans la American Sociological Review éditée par l'association américaine de sociologie. Yinger publiera en 1982 Countercultures: The Promise and Peril of a World Turned Upside Down.


Dans les Cultural Studies, une contre-culture est une sous-culture partagée par un groupe d'individus se distinguant par une opposition consciente et délibérée à la culture dominante.



Critiques du concept |


Le concept a été soumis à un certain nombre de critiques. Sheila Whiteley écrit par exemple que « les récents développements en théorie sociologique complexifient et problématisent des théories conçues dans les années 1960, et les technologies numériques par exemple donnent un nouvel élan au décryptage de la notion de contre-culture »[3]. Selon Andy Bennett, « en dépit [des] critiques faites aux concepts de sous-culture et de contre-culture, la théorie sociale et culturelle a continué de les utiliser […] » de telle sorte qu’ils font désormais partie d’une « mémoire reçue et négociée ». Néanmoins, « la notion englobe l’utopique mais aussi le dystopique et, bien que des festivals comme ceux de Monterey (1967) et Woodstock (1969) y soient associés, le décès de personnalités aussi iconiques que Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison ou Janis Joplin, le désordre nihiliste d’Altamont ou le spectre de Charles Manson jettent un voile sombre sur la question »[4].



Historique |


Dans les années 1970, le terme est utilisé pour caractériser l'explosion des mouvements contestataires de la jeunesse du monde libre envers la domination culturelle de la bourgeoisie. L'extrême gauche idéaliste et le maoïsme vont récupérer ces mouvements et l’insurrection des jeunes sera canalisée pour aboutir, en France aux Accords de Grenelle de 1968.


La conscience et la contestation du puritanisme sexuel, l'interdiction de l'avortement, entraînent des luttes pour la révolution sexuelle. Il s'agit de courants nés dans les années 1960 aux États-Unis (culture hippie notamment) et qui éclosent après Mai 68 en France[1].


En France, la contre-culture fut représentée par des organes de presse comme le magazine Actuel (première et deuxième époque), le quotidien Libération (première époque) puis Catalogue des Ressources, la librairie Parallèles, le Novamag et les Éditions Alternatives, les premières radios libres, les labels de musique indépendants, les Éditions des femmes, etc.


Selon l'époque, on peut aussi associer au terme contre-culture[5] :



  • la musique contestataire[6] :

    • la Techno

    • le bebop

    • le chant de révolte, chanson engagée

    • le free jazz

    • le heavy metal

    • le hip-hop

    • le punk rock

    • le reggae

    • le rock indépendant

    • le mouvement free party



  • le cinéma underground

  • les arts de la rue

  • les comics underground

  • l'activisme et le militantisme politique :

    • le mouvement hippie

    • l’anarchisme



  • le féminisme

  • les mouvements artistiques :

    • il convient de mentionner que depuis le XIXe siècle le terme d'avant-garde est utilisé pour désigner certains domaines de la contre-culture artistique.

    • la pataphysique

    • le dada

    • le futurisme

    • le romantisme : on peut également considérer le romantisme, au-delà de sa définition comme époque artistique et littéraire circonscrite dans le temps et dans l'espace, comme une vision du monde ou conception du monde par essence dirigée contre le mode de vie en société capitaliste, au nom de valeurs et d'idéaux du passé précapitaliste[7]. Vu comme vision du monde, comme le conceptualisent Michael Löwy et Robert Sayre dans leur livre Révolte et mélancolie, le romantisme serait inhérent à tous les courants artistiques mentionnés ici-même, sauf le futurisme et le modernisme qui avec leur éloge du progrès feraient exception. Par extension, l'ensemble des mouvements contre-culturels figurant dans cet article, comme la Beat Generation ou même le mouvement punk, auxquels il faudrait rajouter le mouvement néorural amorcé dans les années 1960, le mouvement rainbow, le mouvement rastafari et de nombreux autres, peuvent être perçus comme étant romantiques.

    • le situationnisme

    • le surréalisme



  • moyens de communication alternatifs :

    • le sticker, la communication par l'autocollant

    • le tract ou flyer

    • les fanzines et les webzines

    • l'affichage politique ou culturel




  • art graphique et occupation de l'espace :

    • les graffitis

    • la peinture murale



  • l'art postal

  • l'architecture alternative :

    • le géodésisme

    • le solaire

    • le bioclimatisme

    • la construction en matériaux bio-sourcés

    • la mise en œuvre dans des régions pauvres

    • les démarches environnementales



  • l'underground artistique en général :

    • la Beat Generation

    • le do it yourself

    • le mouvement freak

    • le mouvement punk

    • le mouvement skinhead





Notes et références |



  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Counterculture » (voir la liste des auteurs).



  1. a et b (fr) « La culture, reflet d'un monde polymorphe », sur www.futura-sciences.com, 20 mai 2003(consulté le 7 octobre 2010)


  2. PAW April 23, 2003: Books


  3. Cf. Sheila Whiteley, 2012.


  4. Cf. Andy Bennett, 2012


  5. (fr)[PDF]« “contre-culture” - Dossier réalisé par : Jane Banham, Georgina Karachoriti, Katerina Fotopoulou et Séverine Le Hébel », sur www.semionet.fr (consulté le 7 octobre 2010)


  6. Sur les rapports entre contre-cultures et musiques populaires, cf. revue Volume !, 2012, no 9-1 et 9-2.


  7. Michael Löwy, Robert Sayre, Révolte et mélancolie. Le romantisme à contre-courant de la modernité, Payot, Paris, 1992.



Annexes |



Bibliographie |



  • Andy Bennett (2012), "Pour une réévaluation du concept de contre-culture"| Volume ! la revue des musiques populaires, no 9-1, Nantes, Éditions Mélanie Seteun

  • Sheila Whiteley (2012), "Contre-cultures : musiques, théories et scènes", Volume ! la revue des musiques populaires, no 9-1, Nantes, Éditions Mélanie Seteun.

  • Compte rendu de Les Diggers. Révolution et contre-culture à San Francisco, d'Alice Gaillard (2009), sur « Monde(s) du XXIe siècle » : http://sites.google.com/site/mondesduxxiesiecle/comptes-rendus/les-diggers-revolution-et-contre-culture-a-san-francisco-d-alice-gaillard

  • Christophe Bourseiller et Olivier Penot-Lacassagne (2013), Contre-cultures!, CNRS éditions.



Articles connexes |




  • Avant-garde - Culture - Dada - Hippie - Internationale situationniste - Lettrisme - Punk - Skinhead - Surréalisme - Zazou


  • Culture libre - Culture populaire - Déviance - Diversité culturelle - Mouvement alternatif - Mouvement autonome - Rock alternatif


  • Culture de jeunesse - Cyberculture - Subculture - Subversion - Média alternatif - Underground




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