Hospodar
Hospodar ou gospodar est un terme d’origine slave, qui signifie « seigneur qui donne », « souverain » (Gospod = seigneur ; dar = don, offrande).
Sommaire
1 Étymologie et usage slave
2 Usage en Valachie et Moldavie
3 Autres usages
4 Sources
Étymologie et usage slave |
C’est un dérivé de gospod, seigneur, et est parent de gosudar, qui signifiait d’abord souverain, et qui était aussi en usage en Moscovie comme forme de politesse, équivalente à sieur. La prononciation hospodar du mot écrit gospodar dans toutes langues slaves sauf une, qui ont conservé l’alphabet cyrillique, n’est pas due à l’influence de l’ukrainien, mais plutôt au vieux slave de l’église orthodoxe, où le g est fréquemment prononcé h dans les deux langues. En ukrainien, ce titre est spécialement appliqué au maître de maison ou au chef de famille. En roumain le mot gospodar signifie « bon gestionnaire », personne qui tient bien sa maisonnée.
En bulgare, господар (gospodar) signifie « maître ». Les autres dérivés du mot sont le russe господин (gospodine « maître », « Monsieur »), le polonais gospód (« seigneur », « maître »), le tchèque hospod. Toutes ces formes viennent du proto-slave gospodu (господу).
Entre l'établissement du régime bolchévik de 1917 en Russie et la fin de ce système en 1991, le terme « gospodin » (monsieur, sieur, monseigneur) a été banni et remplacé par « tovarichtchi » (camarade). Ce dernier est encore en vigueur dans les forces armées russes et biélorusses, et dans les forces de l'ordre de ces deux pays.
Usage en Valachie et Moldavie |
Les monarques de Valachie et de Moldavie, alors appelées principautés danubiennes, portaient le titre de hospodar dans les écrits slaves et slavons du XVIIe siècle jusqu’en 1856, à côté du titre de voïvode (mot slave signifiant chef de guerre). En roumain le titre était Domn (du latin dominus).
Caractéristique de l’époque où les voïvodes vassaux des sultans ottomans étaient des phanariotes, le titre de « Hospodar » devient obsolète à partir du traité d'Andrinople, en 1829 en même temps que l’étiquette orientale et que le grec comme langue de culture et communication. « Hospodar » fut alors écarté au profit de domnitor ou simplement domn, qui continua à être le titre officiel du prince jusqu’à la proclamation du Royaume de Roumanie en 1881. L’étiquette occidentale et le roumain furent aussi officiellement adoptés. Quelques années plus tard l’église roumaine suivit le mouvement et passa elle aussi du slavon liturgique au roumain.
Autres usages |
Satire: dans la littérature française, le roman de Guillaume Apollinaire intitulé « Les Onze Mille Verges » porte le sous-titre « Les amours d'un hospodar »;
Pastiche: des scientifiques roumains et autres ont formé un regroupement humoristique informel pour dénoncer des abus environnementaux, et leur coordonnateur a été nommé « Hospodar de Melténie » ;
Nom commun: par évolution sémantique, le mot roumain gospodar désigne aujourd'hui un gestionnaire ou un administrateur de biens, avec ses dérivés gospodărit (« gestion », « géré ») et gospodărie (« ensemble de biens familiaux », « ferme » ou « unité de gestion »)[1].
Sources |
Jean-Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Éditions Christian, Paris 1992, (ISBN 2-86496-054-0)
Neagu Djuvara, Les pays roumains entre Orient et Occident : les Principautés danubiennes au début du XIXe siècle, Publications Orientalistes de France, Paris 1989
Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937, trad. et notes de J.C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991
Dictionnaire roumain [1]
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