Jules Simon






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Jules Simon

Illustration.
Jules Simon.
Fonctions

Président du Conseil des ministres français
et Ministre de l'intérieur
12 décembre 1876 – 17 mai 1877
(5 mois et 5 jours)
Gouvernement

Simon
Législature

Ie législature
Prédécesseur

Jules Dufaure
Successeur

Albert de Broglie
Sénateur inamovible
13 décembre 1875 – 8 juin 1896
(20 ans, 5 mois et 26 jours)
Biographie
Nom de naissance
François-Jules Suisse
Date de naissance
27 décembre 1814
Lieu de naissance

Lorient, Morbihan (France)
Date de décès

8 juin 1896(à 81 ans)
Lieu de décès

Paris, France
Nationalité

française
Parti politique

Républicain
Diplômé de

École normale
Profession

Professeur





Signature de Jules Simon
Présidents du Conseil des ministres français

Jules-François-Simon Suisse[1] dit Jules Simon est un philosophe et homme d'État français, né le 27 décembre 1814[2] à Lorient (Morbihan) et mort le 8 juin 1896 dans le 8e arrondissement de Paris.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Jeunesse et formation


    • 1.2 Engagement républicain


    • 1.3 Opposant au Second Empire


    • 1.4 Membre du Gouvernement de la Défense nationale


    • 1.5 Carrière parlementaire et ministérielle sous la IIIe République




  • 2 Distinctions et hommages


  • 3 Décorations


  • 4 Œuvres


  • 5 Notes et références


  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Bibliographie


    • 6.2 Articles connexes


    • 6.3 Liens externes







Biographie |



Jeunesse et formation |


Jules Simon est le fils d'Alexandre-Simon Suisse, marchand de drap originaire de Loudrefing en Lorraine (1768-1843), d'abord établi à Lorient, puis à Saint-Jean-Brévelay (1818) et enfin à Uzel. Protestant, il a abjuré sa religion pour épouser en secondes noces une Bretonne catholique, Marguerite Vincente Fontaine (1775-1845), qui est la mère de Jules Simon.


Après de bonnes études aux collèges de Lorient et de Vannes (aujourd'hui collège Jules-Simon), il devient répétiteur au lycée de Rennes. Il commence, de bonne heure, à collaborer à la Revue de Bretagne. Il entre à l'École normale en 1833 et devient professeur de philosophie à Caen (1836) puis à Versailles (1837). Agrégé puis docteur en philosophie, il supplée Victor Cousin dans sa chaire à la Sorbonne, où il donne un cours très suivi sur les philosophes grecs, notamment Platon et Aristote.



Engagement républicain |


Jules Simon collabore à la Revue des deux Mondes et fonde, avec son ami Amédée Jacques, la Liberté de penser (1847). Ayant songé à la politique et, malgré une campagne électorale des plus actives, il échoue aux élections législatives à Lannion en 1847 contre la coalition des partis d'extrême droite et d'extrême gauche. Il prend sa revanche, et une revanche éclatante, le 23 avril 1848. Le département des Côtes-du-Nord l'envoie à la Constituante où il siège parmi les modérés.


Député républicain à l'assemblée constituante de 1848, il publie des études sur la question universitaire et la liberté de l’enseignement.



Opposant au Second Empire |



Le 7 décembre 1851, quelques jours seulement après le coup d'État du 2 décembre instaurant le Second Empire, Jules Simon se rend à son cours de la Sorbonne et prononce l'allocution suivante, devenue célèbre :



« Messieurs, je vous fais ici un cours de morale. Je vous dois aujourd'hui non une leçon, mais un exemple. La France est convoquée demain dans ses comices pour blâmer ou approuver les événements qui viennent de se passer. N'y eût-il qu'un vote de blâme, je viens vous dire publiquement que ce sera le mien. »



Il est révoqué le lendemain et privé, par suite, de sa conférence de l'École normale supérieure. Il se retire d'abord à Nantes où il emploie ses loisirs à des recherches historiques. Pour marquer son opposition à l'Empire, il publie Le Devoir (1854) dont le retentissement est énorme. Bientôt suivent La Religion naturelle (1856), La Liberté de conscience (1857), La Liberté (1859), et une série de conférences sur des questions de philosophie, de droit puis enfin d’économie politique.


Il est d’ailleurs le premier libéral à s’intéresser à la question ouvrière, dont il dénonce les abus dans une série de livres très populaires en leur temps.


Élu, le 1er juin 1863, député du département de la Seine, Jules Simon rejoint au Parlement le groupe de l’opposition libérale, alors dirigée par Jules Favre. Ses convictions libre-échangistes le font choisir par les habitants de Bordeaux pour les représenter à la députation : le 24 mai 1869, Jules Simon est élu député de la Gironde.



Membre du Gouvernement de la Défense nationale |


Pendant la guerre de 1870, il devient ministre de l’Instruction publique du gouvernement provisoire au lendemain du 4 septembre 1870. « Il n'y a pas d'école neutre », disait-il, « parce qu'il n'y a pas d'instituteur qui n'ait une opinion religieuse ou philosophique ».



Carrière parlementaire et ministérielle sous la IIIe République |


Jules Simon, sachant être autoritaire sous des formes douces et aimables, remet de l'ordre dans l'Université et oblige à démissionner Francisque Bouillier et Octave Feuillet. Il dépose le projet d'enseignement primaire obligatoire et brusquement se retire le 17 avril 1873 à la suite d'un discours officiel où il attribue à Thiers tout seul l'œuvre de la libération du territoire, discours qui soulève à l'Assemblée nationale d'assez vives polémiques.


Le 16 décembre 1875, il est élu sénateur inamovible et le même jour membre de l’Académie française.


Le 13 décembre 1876, il prend la présidence du conseil et le portefeuille de l’Intérieur. Dans le discours annonçant son programme ministériel, qu’il prononce pour obtenir l’investiture de l'Assemblée, une phrase est devenue historique, celle où il se déclare « profondément républicain et résolument conservateur ».


Dans la période difficile que le pays traverse alors, Jules Simon représente une politique de conciliation entre la droite et l’extrême gauche, très agitées par la question religieuse. Il crée par une circulaire de 1877 le livret de famille. Simon ne peut maintenir longtemps la balance égale entre les partis et son ministère prend fin à la suite de la crise du 16 mai 1877.


Jules Simon, au Sénat, continue à s'occuper surtout des questions d’enseignement et combat les décrets sur les congrégations. Lors de sa dernière mission officielle, d’un grand éclat d’ailleurs, il représente la France à la conférence internationale de Berlin sur le Travail du 15 mars 1890. Il a à cette époque comme secrétaire Paul Redonnel[3].


De 1889 à 1896, Jules Simon devient le premier président de l’Association Valentin Haüy, créée en 1889 par Maurice de La Sizeranne pour venir en aide aux aveugles.
Il est le premier président de l'Union française pour le sauvetage de l'enfance créée en 1887 (UFSE) et le président d'honneur de la Ligue nationale contre l'athéisme.


Jules Simon s'est marié à Louise, Marie, Émilie Boissonnet[4]. Il est le père de l’écrivain et journaliste Gustave Simon et du dramaturge Charles Simon.


Les papiers personnels de Jules Simon sont conservés aux Archives nationales sous la cote 87AP[5].



Distinctions et hommages |



  • Membre de l'Académie des sciences morales et politiques ;

  • Membre de l'Académie française ;

  • Un médaillon en bronze à patine dorée Jules Simon, dont des exemplaires sont conservés par le Musée des beaux-arts de Bordeaux et le Metropolitan Museum of Art de New York, a été créé par le sculpteur Jules Chaplain en 1889 [6] ;

  • Le collège Jules-Simon de Vannes porte son nom. Un médaillon sculpté par Joseph Vallet orne la grille de l'établissement ;

  • La statue de Denys Puech fut installée en 1903, place de la Madeleine, Paris, puis déplacée vers 1924 place du Guatemala, Paris.




Décorations |



  • Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur en 1845.




Œuvres |




Couverture de Le Devoir.




  • Étude sur la théodicée de Platon et d'Aristote (1840)


  • Histoire critique de l'école d'Alexandrie (1844-1845)
    • tome deuxième En ligne sur archive.org



  • La Mort de Socrate (1853)


  • Le Devoir (1854)


  • La Religion naturelle (1856)


  • La Liberté de conscience (1857) ; La Liberté de conscience sur Google Livres


  • La Liberté (1859)


  • L'Ouvrière (1861) En ligne sur archive.org


  • L'École (1864)


  • Le Travail (1866)


  • L'Ouvrier de huit ans (1867)


  • La Politique radicale (1868)


  • La Peine de mort (Bordeaux, 1869) édité par les éditions Marpon et Flammarion, 1870 (4 ° édition), 186 pages dédicacé à V H


  • La Famille (Paris, 1869)


  • Le Libre Échange (1870)


  • La Liberté politique (1871)


  • Le Gouvernement de Thiers (1871, 2 vol. in-8)


  • La Réforme de l'enseignement secondaire (1874) En ligne sur le site de la Bibliothèque Numérique de l'Université d'Artois.


  • Souvenirs du 4 septembre (1874)


  • Dieu, Patrie, Liberté (1883)


  • Une académie sous le Directoire (1884)


  • Thiers, Guizot, Rémusat (1885)


  • Nos hommes d'État (1887)


  • Victor Cousin (1887). En ligne sur archive.org


  • Souviens-toi du 2 décembre (1889)


  • La Femme au XXe siècle (1891)


  • Notice historique sur la vie et les travaux de M. Fustel de Coulanges, Paris, Imprimerie Firmin Didot, 1891, 116 p., in-4°. — Précédé du discours de Léon Aucoc prononcé à l’Académie des sciences morales et politiques, lors de la séance publique annuelle du 28 novembre 1891.

  • L'Affaire Nayl


  • Premières années, publié par Gustave et Charles Simon, Paris, Éditions Flammarion, 1901 ; En ligne sur archive.org



Notes et références |





  1. Base Léonore.


  2. Son acte de naissance en date du 28 décembre 1814, qui précise qu'il est né le jour précédent à 3h00 du matin, est consultable sur le site Internet des Archives départementales du Morbihan.


  3. Guy Barral (2009), Études héraultaises], no 12.


  4. Acte de mariage de son fls, Gustave Suisse, dit Gustave Simon sur archivesenligne.paris.fr, page 9, no 75].


  5. Archives nationales.


  6. Musée des beaux-arts de Bordeaux, Jules Chaplain dans les collections




Voir aussi |



Bibliographie |



  • Julien Broch, "La place de la religion dans la République: le cas Jules Simon (1814-1896)", in Pensée politique et religion, XXVe colloque de l'Association Française des Historiens des Idées Politiques, Aix, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2017, p. 409-424.

  • Philippe Jaunet, Jules Simon, le libéral oublié (1814-1896), Nice, Éditions Libréchange, coll. « Intemporel », 2017, 434 pages.


  • Léon Séché, Jules Simon, sa vie et son œuvre; documents nouveaux et inédits, avec un autographe et les portraits de Jules Simon, Paris : A. Dupret,1887. En ligne sur archive.org


  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893 ; disponible sur Gallica


  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 pages.



Articles connexes |



  • Troisième République (France)

  • Léon Gambetta



Liens externes |




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  • Nécrologie

  • Jules Simon, La réforme de l'enseignement secondaire, Bibliothèque Numérique de l'Université d'Artois.


















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